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Sanitas page 4 - Grands Arbres dans la ville de Tours - Tramway et arbres
Tours, page entamée le le 2 juin 2010
Le début de page (du 2 au 3 juin) est en forme de lettre ouverte
aux conseillers municipaux et au maire de Tours.
Un mail de 600 mètres de long, en centre-ville, détruit pour préserver 6 à 8 voies pour les automobiles
Ancien titre : Sauvons la promenade arborée du Sanitas
Les livres - Cette page est partiellement reprise dans :
- les chapitres 6, 11, 21 du livre "Tours et son tramway rouleau compresseur"
- le chapitre Sanitas du livre "Tours et son tramway tronçonneuse"
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Sommaire
- 02/06/2010 Une honte pour la ville de Tours
- 03/06/2010 1 Proposition d'un autre trajet (pour exemple)
- 03/06/2010 2 Le dossier du tramway n'a pas vraiment été ouvert aux citoyens
- 03/06/2010 3 Il est encore temps !
- 03/06/2010 4 La municipalité répondra-t-elle le 14 juin ?
- 05/06/2010 1 Enquête auprès de quelques habitants
- 05/06/2010 2 Marcheurs et oiseaux seront-ils remplacés par davantage de circulation motorisée ?
- 08/06/2010 Un blog plus informatif que celui de Tours-Plus / CitéTram...
- 09/06/2010 1 Question à la municipalité pour le CVL-Est du 16 juin
- 09/06/2010 2 La complicité du quotidien local
- 09/06/2010 3 La fierté municipale d'un tramway bien arboré
- 10/06/2010 S'il le faut, l'enquête d'utilité publique permettra de sauver la promenade arborée
- 14/06/2010 Etonnement et surréalisme
- 15/06/2010 La suppression de la promenade est confirmée
- 16/06/2010 Argumentaire
- 17/06/2010 1 Drôle de tram
- 17/06/2010 2 Enfin une explication à ce tracé ! Qu'elle est confuse...
- 17/06/2010 3 De l'importance du manque d'information
- 18/06/2010 De l'importance de l'argumentation
- 25/06/2010 Dans le PLU, la mairie conserve le mail !
- 26/06/2010 Consensus pour un nouveau tracé
- 28/06/2010 Une éthique à rétablir
- 01/07/2010 Le silence médiatique est enfin rompu
- 02/07/2010 1 Pour un tracé qui longe le mail à l'ouest (1/2)
- 02/07/2010 2 Une indignation qui enfle
- 03/07/2010 1 Pour un tracé qui longe le mail à l'ouest (2/2)
- 03/07/2010 2 Une ou deux stations ?
- 03/07/2010 3 L'effarant bilan des abattages d'arbres sur le passage au Sanitas
- 05/07/2010 Un impact minimisé
- 06/07/2010 1 Demandes pour une prolongation de l'enquête publique
- 06/07/2010 2 Nouveaux éléments
- 08/07/2010 Le dossier remis à la commission d'enquête
- 12/07/2010 Prolongation de l'enquête publique
- 20/07/2010 Protégeons nos arbres
- 21/07/2010 1 La nouvelle ligne de défense de la municipalite
- 21/07/2010 2 Correctif sur le double rond-point du Palais des sports
- 07/09/2010 La municipalité bafoue l'enquête publique et impose son tracé par la force
- 08/09/2010 1 Le préfet pourra-t-il débloquer la situation ?
- 08/09/2010 2 La résistance s'organise
- 09/09/2010 La promenade est déjà éventrée du côté de la place Saint Paul
- 10/09/2010 La résistance prend corps, rendez-vous lundi à 9 heures
- 13/09/2010 Les travaux sont stoppés, restons vigilants
- 15/09/2010 Réponse du préfet
- 17/09/2010 Echos médiatiques
- 22/09/2010 1 Sept arbres abattus
- 22/09/2010 2 Opérations commandos pour abattages discrets
- 22/09/2010 3 Appel collectif au Préfet
- 23/09/2010 Des arbres centenaires abattus à côté
- 24/09/2010 Désinformation journalistique
- 28/09/2010 Les travaux à nouveau stoppés
- 30/09/2010 Lettre au ministre de l'écologie
- 01/10/2010 Une p'tite chanson
- 02/10/2010 1 Ouverture d'un second front ?
- 02/10/2010 2 La mobilisation reste soutenue
- 04/10/2010 Les travaux ont repris !
- 05/10/2010 1 Le quotidien local continue sa désinformation
- 05/10/2010 2 Derrière l'opacité préfectorale, les deux tiers du mail sont-ils sauvés ?
- 06/10/2010 Travaux annulés au centre et au sud de la promenade
- 08/10/2010 Ces travaux sont illégaux...
- 12/10/2010 Osent-ils tout abattre ?
- 13/10/2010 Ils seront tous abattus ou presque
- 23/12/2010 La forfaiture du préfet
- 05/01/2011 2011, année de destruction et de résistance
- 23/03/2011 Le paradoxe écolo de Tours-Est, godillots et gros dégâts
- 28/03/2011 L'abattage approche, le CODAT organise la résistance
- 29/03/2011 Le CODAT stoppe les abattages en s'accrochant aux branches
- 30/03/2011 Appel solennel au Président de la République
- 01/04/2011 Inauguration du Mail Jean Royer
- 03/04/2011 De la volonté de désinformer
- 04/04/2011 Ailleurs, des abattages imprévus (place de la Tranchée)
- 05/04/2011 Le dégommeur en chef
- 06/04/2011 Abattages à la va-vite en déni de Justice
- 07/04/2011 Tours, Nîmes, Stuttgart, même combat !
- 08/04/2011 1 Ces arbres prolos qui dérangent les écolo-traitres
- 08/04/2011 2 Galerie de photos (1)
- 09/04/2011 1 Sur tout le parcours, 20 % d'arbres abattus en plus de ceux prévus
- 09/04/2011 2 Attendront-ils que la Justice se prononce sur le référé-suspension ?
- 11/04/2011 Frictions policières. Vont-ils défier la Justice ?
- 12/04/2011 1 Abattages en masse avec brutalités policières
- 12/04/2011 2 Galerie de photos (2)
- 13/04/2011 L'accélération du rouleau compresseur
- 14/04/2011 1 Les voltigeurs résistent jusqu'au bout, c'est fini
- 14/04/2011 2 Galerie de photos (3)
- 15/04/2011 L'étouffoir, jusqu'où ? Un conflit de valeurs...
- 02/05/2011 Remember...
- 31/05/2011 Infos complémentaires en vrac
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Il était une fois dans la ville de Tours, un maire qui avait promis à ses habitants, dans son joli programme électoral, un gentil tramway pas trop cher pour les aider à se déplacer. Quelques temps plus tard il était très cher et avait plein de défauts. Il était devenu méchant. Il abattait beaucoup d'arbres qui n'étaient pas sur son trajet. Il prenait la place des piétons plutôt que celle des voitures... Habillé à grands frais, il amenait des immeubles hauts et cossus dans la ville en diminuant la place de la nature. Autour de son trajet, les pauvres étaient obligés de partir. Les arbres devenaient du mobilier urbain qu'on déplaçait à volonté, en abattant et en replantant, puis en recommençant. Le mieux vivre régressait et les promoteurs s'engraissaient. Endormis par les médias locaux locaux leur infusant les soi-disant bienfaits du méchant tramway, les habitants se résignaient...
Sauf mention, les photos de cette page sont libres de droit (comme celles des trois galeries, en meilleure qualité).
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Le 2 juin 2010
Une honte pour la ville de Tours
Je reviens d'une réunion organisée par la municipalité sur le passage du tramway à Tours Est, dans le quartier du Sanitas. J'avais des inquiétudes sur les deux rangées d'arbres qui bordent le mail le long de la rue Blaise Pascal et du boulevard De Lattre de Tassigny, environ deux fois 80 érables et marronniers, 160 sujets de plus de 50 ans. La largeur de la voie publique (avec les voies de dégagement) est importante (53 à 60 mètres) et je pensais que le tramway pouvait s'accomoder des arbres sans trop de dégâts. Enfin, connaissant les pratiques municipales, je redoutais tout de même qu'il y ait trop d'abattages, peut-être la disparition d'une rangée entière. Je n'imaginais pas que ça aille jusqu'à supprimer les deux rangées. Hé bien si.
Je suis tombé des nues. On reste dans la politique du "on rase tout et on replante" associée à toute "rénovation". Les conseillers municipaux, nombreux dans la salle, semblaient complètement englués dans leurs certitudes de faire au mieux. Sans me laisser répondre ils ont monopolisé la parole et vanté le respect des arbres et l'exemplarité du tramway de notre ville, sans répondre directement au sujet posé. Ils ont noyé le poisson. Je me suis pincé pour y croire et je n'ai pu qu'essayer de placer quelques mots pour dire pour cette façon de traiter les arbres est une honte pour la ville de Tours... L'exemplarité ne se décrète pas, elle se cultive patiemment.
C'est très large, le tramway peut passer ailleurs que sur le mail !
Jugez par vous même, voici un plan (Google) de la voie où doit passer le tramway, d'un bout à l'autre (l'Ouest en haut, l'Est en bas, le Sud à gauche, le Nord à droite) (cliquez sur l'image pour l'agrandir).
On ne voit pas trop les arbres car c'est une photo d'hiver. Voici un gros plan : ici.
Le 3 juin (1)
Proposition d'un autre trajet (pour exemple)
Important : ce projet de tracé a été abandonné
Voir plus loin (2 et 3 juillet) le nouveau tracé proposé, à l'Ouest du mail, alors que celui-ci était à l'Est.
Il y a là une sacrée largeur. Le tramway est normalement fait pour remplacer les voitures. elle occupent beaucoup de place et ne sont pas trop serrées, avec de belles dessertes, il y avait donc de quoi mordre sur ces dessertes, réaménager les stationnement pour les concentrer. Il y a même deux voies de dégagement à l'est, il suffirait de supprimer la plus large pour y mettre le tram et d'utiliser l'autre pour aller aux parkings (en l'élargissant un peu pour y faire cohabiter piétons et voitures se garant). Voyez ces deux plans, ici celui de la municipalité qui supprime le mail et là le mien qui supprime la large voie de dégagement, avec une ouverture des parkings modifiée, sur l'est (et la 2ème desserte) au lieu de l'ouest (la 1ère desserte remplacée par le tram).
Cela permet, sur la moitié sud, de sauver la moitié du mail, 80 arbres.
Il apparaît difficile de procéder ainsi sur toute la longueur, car au nord, du côté de la rue Blaise Pascal, les deux dessertes sont plus étroites, la première étant davantage un espace piéton. Il apparaît donc nécessaire d'y enlever une rangée d'arbres et de réorganiser les parkings, avec une légère diminution de places, comme il est montré ici et là.
Cela permet, sur cette partie nord, de sauver 30 des 60 arbres. Je crois même qu'avec davantage de changements il est possible de sauver les deux rangées, le mail et les terrains de boules (les joueurs préfèreraient qu'ils soient sauvés...), mais je préfère ici rester sur une solution à moindre coût, sauvegardant un maximum de places de parking.
Au centre, en face du palais des sports, sur une longueur de 10 arbres, les places de parking ne peuvent pas être déplacées de la même façon. Or, elles apparaissent précieuses, à la fois pour le palais des sports et pour le centre commercial (même si elles envahissent la place neuve et sont loin d'être toujours occupées). Elles peuvent être préservées en les plaçant, avec la voie de dessete, de l'autre côté de la ligne de tram, comme indiqué ici et là.
A cet endroit, ça préserve 10 des 20 arbres.
Remarque : il est aussi possible d'appliquer la présente disposition sur la partie nord.
Sur ces bases, voici, dans son ensemble, le tracé actuel, en orange ici, puis celui que je propose, en violet là.
On notera que mon tracé permet de déplacer les terrains de boule, actuellement sur le mail du côté nord vers le côté sud. Ces terrains sont très utilisés, ce sont des lieux de vie et de rencontre et il est important de les préserver. Leur destruction va hélas dans le sens de l'actuelle poltique d'urbanisme visant à "aseptiser" le Sanitas, où j'avais déjà noté une forte diminution des grands arbres (voir le dossier voisin).
Bilan : au lieu de supprimer 160 arbres, il n'y en a que 40 d'abattus, et la moitié du mail est sauvée.
Le plan que je présente ici n'est qu'un exemple où j'ai voulu rester proche du plan initial et où j'ai voulu préserver un maximum de places de parking. Après enquête auprès de quelques habitants (voir ci-dessous), il m'apparaît probable qu'une majorité des habitants du Sanitas est prête à sacrifier davantage de places de parking pour sauver toute la longueur du mail et les 160 érables et marronniers. Je préfère moi aussi cette solution.
Cette page est un journal chronologique, je n'efface donc pas ce que j'ai présenté auparavant, où 120 des 160 arbres étaient sauvés, mais il est donc clair que désormais j'estime que c'est la promenade entière avec ses 160 arbres qu'il faut sauver.
Avant même de trouver une solution, il est nécessaire d'avoir une volonté politique de sauver le mail. Je crois que les habitants l'ont, les élus doivent donc suivre (surtout qu'ils n'hésitent à manier des mots comme "trame verte", "circulation douce" des piétons...). Si cette volonté émerge, alors une solution sera trouvée, la largeur totale de la voie le permet (d'ailleurs au début plusieurs tracés avaient été envisagés).
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Le 3 juin 2010 (2)
Le dossier du tramway n'a pas vraiment été ouvert aux citoyens
Je souligne que je suis pour le tramway et pour son passage dans le sanitas. J'estime qu'il peut être nécessaire d'abattre des arbres pour qu'il puisse passer. Mais quand ce n'est pas nécessaire, qu'on ne le fasse pas. Mon tracé est pourtant naturel, je pense qu'il est celui de toute personne aimant sa ville et ses arbres. Mais la seule solution trouvée est de dégommer les deux rangées ! Ici, le tram ne remplace pas des voitures ou des voies routières, il remplace des arbres et un passage piétonnier sur une longueur de plus de 600 mètres... Et on ose parler d'exemplarité ! Comment peut-on en arriver là, quelques semaines avant le début des travaux ?
Je note que :
- supprimer au centre d'une ville très polluée 160 arbres de plus de 50 ans a un fort impact environnemental, l'écosystème qui s'est formé autour de cette allée verte est en grave danger (par exemple avec la présence prévisible de chauve-souris). Je pense probable que cela nécessite une étude préalable d'impact qui n'a pas été faite. Ce n'est pas la première fois que la mairie de Tours procède ainsi "à la hussarde" en mettant ses administrés devant le fait accompli (voir en pages voisines Le boulevard Tonnelé et La trouée dans le bois de Grandmont).
- si une personne avant moi n'avait pas évoqué la suppression du mail et de ses arbres, la municipalité n'en aurait pas parlé. Le quotidien local, très proche de la municipalité, a été complètement muet sur cet abattage. J'estime qu'il y a une volonté concertée de le cacher et cela explique en bonne partie la réaction de rejet que j'ai rencontrée.
- la présentation municipale a pratiquement occulté le fait qu'une enquête publique commence dans dix jours seulement. Pourquoi donc ce silence ? Il a fallu que ce soit moi qui mette le sujet sur le tapis... (notamment parce que je compte bien y exposer brièvement ce que je présente ici, en donnant l'adresse de cette page)
- le plan du tramway présenté sur le site http://www.tram-tours.fr est très imprécis (cf. ci-contre) et ne permet pas de se rendre compte de tous les dégâts occasionnés par le passage du tramway. Je me doute qu'au delà de ce cas, il y en a d'autres où il aurait été facile d'épargner des arbres, ou d'éviter d'autres dégâts. Visiblement la préservation des arbres a peu été prise en compte (cf. aussi dans la page Grands Arbres chapitres sur les cèdres de l'avenue de l'Europe et sur le cèdre du carrefour de Verdun). Il existe pourtant des plans très précis, pourquoi ne nous les a-t-on pas présentés sur Internet ? C'est facile à faire pourtant...
- il y a certes eu des réunions par quartier mais on ne peut pas vraiment y entrer dans les détails comme on le ferait en étudiant un plan précis. En tant que membre du Conseil de la Vie Locale je n'ai pas été averti de la réunion de décembre et je n'ai été averti de celle-ci que par une lecture attentive du journal local. Comme tous les tourangeaux, je n'ai donc pas pu vraiment me pencher sur le sujet.
- à cette réunion, il y a eu des plaintes des habitants sur les suppressions de parking, j'ai noté que, sur ce sujet, la municipalité s'est montrée ouverte au dialogue. Pour les abattages d'arbres, il a été dit que j'avais eu l'occasion de discuter avec le service des Espaces Verts, par contre aucune offre de dialogue n'a été présentée. C'est étonnant, surtout lorsque j'ai affirmé qu'il y avait moyen de faire passer le tramway sans abattre autant d'arbres, personne ne m'a proposé de présenter ma solution. C'est pourtant ce que m'aurait proposé tout interlocuteur véritablement ouvert au dialogue. Pire, chacun semblait estimer qu'il n'y avait pas moyen de faire autrement, ce qui est faux, je viens d'en faire la démonstration.
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Voici toute la précision du plan présenté aux internautes. J'avais vu ce plan (encore présent ce 2 juin) et j'avais trouvé que le tramway passait du côté ouest (ici à gauche) et non pas sur le mail, que l'on voit intact à droite du tracé violet. Il y a ici de quoi considérer qu'il y a eu tromperie. C'est de la désinformation.
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Tout cela montre que la volonté de transparence et d'ouverture est très limitée. A l'heure d'un internet accessible à une majorité d'entre nous, je trouve très dommageable que les citoyens de notre ville n'aient pas pu se pencher précisément sur les dégâts provoqués par le passage du tramway et n'aient donc pas pu faire ce que je fais ici, proposer, quand c'est possible, une solution alternative moins dommageable.
J'ajoute que je contacte le journal local, La Nouvelle république du Centre-Ouest, pour lui signaler cette page et lui proposer ceci :
Ne pourriez vous pas accéder au dossier à jour et présenter une série d'articles qui détaille précisément, tronçon par tronçon, le trajet du tram, avec tous les dégâts que cela entraînera ? Cela permettrait aux habitants de vraiment juger et d'éventuellement présenter, comme je le fais, des versions alternatives. Il y a une enquête publique qui s'ouvre, je souhaite que vous y participiez et que vous incitiez les habitants à y participer.
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D'ailleurs, il serait logique que la mairie elle-même propose de donner les éléments à une telle série d'article et veuille vraiment faire participer les habitants.
Le 3 juin (3)
Il est encore temps !
Je considère que chacun peut se tromper et que la municipalité n'est - jusqu'à présent - pas directement complètement en cause. En effet, il me semble que ce tracé a été réalisé par la société CitéTram. J'ai brièvement discuté avec leurs représentants (alors qu'ils empruntaient le mail, plutôt que la moins agréable voie pour piétons le long des immeubles...) et j'ai pu me rendre compte à quel point ils méprisaient ces arbres moches, vieux, mal alignés sans comparaison avec les belles jeunes pousses qu'il vont planter. Je ne vois chez eux aucun respect de la nature en place, seulement la volonté de remodeler la ville à leur idée, sans connaissance du terrain. Ce sont ces gens là qui ont conçu le projet et les conseillers municipaux l'ont accepté en regardant ça d'un air lointain, tellement habitués aux "rénovations" où on abat tout pour replanter ensuite (moins haut, cf page Grands Arbres). Et voilà...
Messieurs dames les conseillers municipaux, monsieur le maire, je vous présente ici un contre-projet aussi crédible que celui que vous avez accepté (vous pouvez bien sûr me démontrer que j'ai tort, je suis à votre écoute et j'en parlerai ici). Je vous demande de l'étudier, de prendre en compte qu'il sauve 120 arbres de l'abattage, qu'il maintient en grande partie le mail, lieu de rencontres et de promenades. Pour les voyageurs du tramway, il sera beaucoup plus agréable de longer un mail arboré plein de vie, plutôt que du bitume, des voitures et de jeunes pousses. Comme inconvénient, ce contre-projet supprime quelques places de stationnement (en un endroit où il y en a moins besoin qu'avenue du général de Gaulle, où beaucoup seront supprimés...) et il coûte un peu plus cher, puisqu'il faudra supprimer du bitume plutôt que de la terre battue, et réorganiser quelques places de parking.
Vous dites que vous êtes à l'écoute des habitants, que vous respectez les arbres, que vous voulez un tramway exemplaire, hé bien chiche, prouvez le !
Le 3 juin (4)
La municipalité répondra-t-elle le 14 juin ?
Le 14 juin à 19 heures au Centre de Vie du Sanitas se tiendra une réunion concernant la politique urbaine menée dans le quartier du Sanitas. Elle est assimilable à un groupe de travail du Conseil de la Vie Locale de Tours Est et donc ouverte à toute personne de Tours Est souhaitant contribuer. La suppression du mail y sera bien entendue discutée. La municipalité apportera-t-elle une réponse satisfaisante ?
Le 5 juin (1)
Enquête auprès de quelques habitants
Je suis allé sur le mail et j'ai discuté avec quelques habitants pour connaître leur opinion. Le premier était un homme d'âge mur, père d'un enfant d'environ 7 ans, joueur occasionnel de boules. Il a été stupéfait de la suppression du mail, qu'il trouve lui aussi complètement incompréhensible étant donnée la largeur de la voie. Il s'est montré plus virulent que moi et prêt à agir pour sauver tous ces arbres dans la fleur de l'âge. Il a même eu une sentence très forte : "S'ils font ça, c'est la mort du Sanitas".
J'ai ensuite discuté avec trois jeunes gens qui bavardaient sur un banc à l'ombre des érables. Eux aussi ont été stupéfaits et n'ont pas compris que le tram passe ailleurs. Comme mon premier interlocuteur, ils sont prêts à perdre des places de parking pour sauver le mail. Eux aussi sont prêts à agir pour que le tram passe ailleurs. Il m'apparaît certain qu'une pétition rencontrerait un large succès.
Au fond à gauche, on devine les trois jeunes avec qui j'ai discuté.
Nous sommes ici au centre du mail avec ses 15 maronniers. Ailleurs, ce sont des érables.
J'ai enfin parlé avec un groupe d'enfants d'une dizaine d'années dans le jardin Theuriet (on les retrouve sur une page voisine sur le Sanitas). Même si c'est moins fort que précédemment, il ont été étonnés et m'ont dit qu'ils en parleront à leurs parents.
Que de bon sens ! Comment nos élus peuvent-ils ainsi être déconnectés de la réalité ? Vont-ils vraiment prendre conscience de la situation et rectifier la grossière erreur qu'ils ont maladroitement validée ?
Le 5 juin (2)
Marcheurs et oiseaux seront-ils remplacés par davantage de circulation motorisée ?
Sur ce sujet, Jean-Marc Sérékian (de la Ligue Protectrice des Oiseaux en Touraine) a publié un article Tram d’Enfer sur Trame Verte sur le site carfree. Voici une partie de sa conclusion.
La logique politique de ce choix technocratique de tracé est limpide. Il s’agit de la destruction délibérée d’un vaste espace protégé exclusivement réservé aux marcheurs. Ce qui était un lieu de repos et de convivialité et qui aurait pu devenir en totalité un Jardin va être asservi au trafic mécanique... Ainsi dans ce large boulevard où huit axes sont attribuées aux voitures pour leur circulation et leur stationnement, le tramway vient détruire et prendre la place d’un vaste Jardin. Là où plus d’une dizaine d’espèces d’oiseaux pouvaient vivre et se reproduire en paix dans la ville, le tramway vient détruire la nature et ajouter deux nouvelles voies de circulation stérile ; dix axes au total, entièrement consacrés à la « mobilité motorisée » sur ce boulevard...
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C'est vrai que cette promenade arborée (depuis longtemps très peu entretenue) pourrait être aménagée en une suite de petits jardins... dont profiteraient aussi les voyageurs du tramway...
Faut-il en déduire que le tramway n'est là que pour "sauver la circulation automobile, lui redonner un sens avec un minimum de fluidité" ?
La ville a pourtant rédigé un PADD (Plan d'Aménagement et de Développement Durable) (cf. page voisine) où elle promet de "favoriser les modes de déplacement doux", "des liaisons plus directes, plus sécurisées et confortables pour les piétons" et aussi une "trame verte". Ici, je constate que ce ne sont que des mots en l'air et que la réalité est toute autre. Lors de l'enquête publique qui va s'ouvrir, j'ajouterai donc à mes arguments déjà développés le respect des orientations du PADD.
Le 8 juin
Un blog plus informatif que celui de Tours-Plus / CitéTram...
J'apprends qu'un étudiant a ouvert en octobre dernier un blog sur le tramway de Tours : Un tram pour Tours. Il m'apparaît être très proche de CitéTram (par ses propos et par le fait qu'il ait quitté la réunion du 2 avec les personnes de CitéTram). Son site a l'avantage de faire mieux que celui de CitéTram en matière de plan, même si ça n'a rien d'officiel et si ça reste approximatif par la minceur du tracé. Il est possible de poster des commentaires, ce que j'ai fait (sur la page de la réunion du Sanitas). Ce site permet aussi, par bien des côtés, d'être mieux informé que par la NR. Mais ce n'est tout de même pas là que vous auriez appris la destruction de la promenade arborée, considérée comme un non-événement...
Le 9 juin (1)
Question à la municipalité pour le CVL-Est du 16 juin
Etant donné que la présente "Page en forme de lettre ouverte aux conseillers municipaux et au maire de Tours", publiée le 3 juin, ne reçoit pas de réponse, je rédige la "Question Diverse" suivante pour la prochaine réunion pleinière du Conseil de Vie Locale de Tours Est, le 16 juin à 20 heures au Centre de Vie du Sanitas (les réponses aux questions diveses se font après 21 h 30).
En centre ville, au Sanitas le long de la rue Blaise Pascal et du Maréchal De Lattre de Tassigny, une promenade arborée de 160 arbres, longue de 1,2 kilomètres doit être supprimée pour le passage du tramway. Or l'artère en son entier est très large (53 à 60 mètres) avec 8 voies pour les automobiles (circulation, parkings), le tramway peut donc passer à côté du mail (je présente sur ma page http://www.pressibus.org/tram l'exemple d'un autre tracé, page sur laquelle je développe davantage les propos ici tenus).
L'information des habitants sur cette importante suppression a été quasiment nulle (notamment la Nouvelle République et Tours Infos n'en ont pas parlé et le site de CitéTram présente un plan qui préserve le mail). Cette suppression de trame verte et de circulation piétonne est à l'évidence contraire aux orientations 2 et 4 du PADD de la ville.
La mairie renonce-t-elle à ce tracé pour sauver cette promenade arborée ?
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P.-S. du 18 juin : La réponse précise à cette question a été donnée la veille de la réunion par l'ouverture de l'enquête. Le but premier d'alerter - par un autre biais que cette page - la municipalité afin qu'elle réagisse à la suppression du mail et y renonce. Elle est resté sourde... (autres commentaires sur cette réunion dans mes propos du 17 juin)
Le 9 juin (2)
La complicité du quotidien local
La Nouvelle République du Centre-Ouest (NR) est le seul quotidien local en Indre et Loire, il est donc très puissant. C'est un journal créé en 1944, d'inspiration socialiste. Son rôle de contre-pouvoir lors du dernier mandat de Jean Royer a été très important. Depuis que Jean Germain et les socialistes se sont installés à la mairie, il est devenu de plus en plus transparent jusqu'à devenir une courroi de transmission du pouvoir local, sous un faux air de respect des diverses opinions. Les opposants politiques à la municipalité en sont les premières victimes et les premiers conscients. Je l'ai aussi constamment ressenti lors des différentes abattages abusifs, et aussi lors de la rédaction de mon dossier Sanitas. Là ça devient particulièrement flagrant :
- en son compte-rendu de la réunion de décembre, la NR n'a pas parlé de la suppression du mail alors que c'est un évènement majeur. Comparativement, même si ce n'était pas vraiment critique, elle avait consacré plusieurs articles relativement importants à la suppression des 60 platanes du boulevard Tonnelé et à celle des 53 cèdres de l'Avenue de l'Europe en des lieux qui n'étaient pas centraux, avec beaucoup moins d'arbres et qui ne concernaient pas une promenade entière et un lieu de rencontres de plus de 600 mètres. Ce silence n'est-il pas indigne de toute éthique journalistique ? Il participe à la désinformation sur les dégâts du tramway et fait craindre qu'ils se révèlent importants, alors qu'il serait encore temps de trouver de meilleures solutions. Comment peut-on ainsi ignorer la suppression d'une trame verte au coeur d'une ville très polluée ? C'est incompréhensible pour un journal voulant respecter un minimum d'objectivité.
- ce silence complice s'est poursuivi dans le compte-rendu lénifiant de la réunion du 2 juin (cf. cette page du site de tours.maville.com). Deux protestations majeures ont été exprimées par les habitants, une sur le manque de places de stationnements avenue du général de Gaulle, c'est très vaguement évoqué, l'autre sur la suppression du mail, c'est complètement ignoré.
- ensuite, le 3 juin, j'ai publié le début de la présente page, j'en ai averti la NR, d'autant plus que je l'ai interpellée pour qu'elle publie une série d'articles précis sur les tronçons du tramway. Après tout, c'est peut-être son correspondant au Sanitas qui est incompétent ? Silence toujours complet.
- le 8 juin la NR fait un dossier extrêmement positif sur le le tramway (page entière ici), dont seul l'article principal est repris sur son site et son annexe tours.maville.com (cf. ici). Toutefois deux petites notules montrent qu'il y a des objections sur des faits visiblement mineurs, notamment par un individu qui "se veut défenseur des grands arbres dans la ville". Il y a tout de même l'adresse de la présente page. Et d'ajouter "Précisons à ce sujet que des plantations sont prévues pour remplacer les sujets abattus". Une telle phrase me semble dictée par la municipalité, tant elle est la reprise de son refrain "Rassurez-vous bonnes gens, ce n'est rien, on replantera".
Cette façon de marginaliser une importante destruction environnementale, ici physiquement sur la marge de la page, est celle employée par les conseillers municipaux à la réunion publique et celle qu'ils continuent d'appliquer. Pour un tramway qui se veut "exemplaire", je ne crois pas que ce soit une bonne stratégie...
Le 9 juin (3)
La fierté municipale d'un tramway bien arboré
Dans son très récent numéro de juin, le journal municipal Tours Infos présente "La maison du tram" et l'illustre de la photo ci-dessous avec la légende "Le futur tramway avenue de l'Europe".
P.-S. du 10 avril 2011 : les arbres à droite ont été abattus
et 16 des 53 cèdres doivent être abattus (sauf 2 déplacés, semble-t-il).
Cette image n'est hélas qu'une pièce du bluff municipal.
(voir aussi l'encadré "Désinformer avec des infos faussées : le Sitcat"
ci-dessous en date du 3 avril 2011)
Voyez comme ils sont beaux ces arbres qui valorisent le tram. La lignée au centre est celle des 53 cèdres qui devaient être abattus il y a un an pour laisser la place au tramway. Sur le présent site, je m'étais énergiquement élevé contre cet abattage inutile (cf deux chapitres de la page "Grands Arbres" ici et là), sur une artère où il y avait moins de place qu'au Sanitas. La municipalité a su transformer cette erreur en fierté. Elle doit en faire autant dans un cas qui est encore plus flagrant.
Le 10 juin
S'il le faut, l'enquête d'utilité publique permettra de sauver la promenade arborée
L'hebdomadaire "La tribune de Tours" (auquel je viens de communiquer l'adresse de la présente page) publie dans son édition d'aujourd'hui une page sur l'ouverture des portes de la "maison du tram" (21 rue Charles Gilles). J'y trouve ces propos fort intéressants :
L'enquête, qui se déroulera du 15 juin au 16 juillet (P.-S. : prolongation jusqu'au 30 juillet), est prévue par la loi et a pour objectif de porter le projet à la connaissance de l'ensemble de la population. Les habitants auront un réel poids, car ils pourront s'exprimer sur tout. Le tracé n'est donc pas figé. Si un nombre important de personnes s'oppose à telle ou telle station ou à telle ou telle déviation, les commissaires enquêteurs devront en tenir compte. Ils devront, si cela est nécessaire, demander des enquêtes complémentaires. Un tel cas de figure n'est pas inconcevable. Ce fut le cas notamment à Orléans. Les responsables du projet espèrent toutefois obtenir leur DUP (Déclaration d'Utilité Publique) pour la fin du mois de décembre.
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Cela donne de bonnes chances de sauver le mail. La mairie en est-elle consciente ? Risquera-t-elle d'être désavouée sur une erreur grossière et incompréhensible qu'elle aurait facilement pu éviter ? Je pense que ça amplifierait une défiance déjà croissante dans la population. Et il est probable que ça provoque un réexamen de la situation et donc un retard dans les travaux.
Je souligne que, jusqu'à présent, que ce soit à la réunion publique du 2 juin, ou depuis son interpellation par cette page le 3 juin, la municipalité n'a donné aucune justification de la suppression de la promenade arborée. A part des considérations budgétaires mineures (pour enlever du bitume et réorganiser des parkings, ça s'est fréquement fait ailleurs sur le trajet), je n'en vois toujours pas...
Le 14 juin 2010
Etonnement et surréalisme
La semaine dernière, à hauteur de la rue Blaise Pascal, deux marquages au sol ont été positionnés sur la voie de dégagement des stationnements. Voyez :
Cela devrait signifier que la promenade arborée ne serait pas supprimée. La mairie a-t-elle changé le tracé la semaine dernière ou est-ce une nouvelle grosse maladresse ? J'ai l'impression qu'on reste sur la seconde hypothèse, car rien, par ailleurs (y compris mes contacts très récents avec des conseillers municipaux), ne montre que le tracé a changé. J'aurai probablement une réponse ce soir à la réunion de 19 heures (cf. ci-dessus).
Je reprends le clavier le soir à 23 heures et la situation reste obscure :
- Aucun conseiller municipal ne semble savoir si le mail sera supprimé ou pas. J'en ai pourtant rencontré une bonne dizaine (à la réunion et par ailleurs, notamment par courriel), personne ne le sait à la veille du début de l'enquête, où tous les plans seront figés.
- Aucun conseiller municipal n'est capable d'indiquer les raisons qui amèneraient à supprimer le mail.
- Lors de cette réunion, les conseillers municipaux se sont prévalus de consulter les habitants (de façon générale, ça serait leur habitude systématique), alors qu'aucune consultation n'a eu lieu sur le suppression de cet important lieu de rencontre arboré de plus de 600 mètres. Personne ne leur a demandé s'il valait mieux supprimer la promenade ou des parkings.
- Les deux seules informations disponibles pour les habitants à l'heure actuelle, le 14 juin au soir, (la veille de l'ouverture de l'enquête, je le répète) sont les suivantes :
- sur Internet, le plan du tramway sur le site de Tours-Plus CitéTram montre que le tramway passe à l'ouest du mail, qui est donc sauvegardé. Cette information date de plus d'un an.
- les marquages au sol effectués la semaine dernière (entre le 7 et le 11 juin) montrent que le tramway passe de l'autre côté, à l'est du mail, qui est donc sauvegardé.
Pourtant, la seule information qui semble fiable est celle délivrée en réunions publiques les 12 décembre et 2 juin, qui indique que le tramway passe sur le mail, qui est supprimé.
Cette situation n'est-elle pas surréaliste ? Les habitants sont-ils traités correctement ? La suppression d'une promenade arborée de 600 mètres en centre-ville est-il un fait très anodin pour être traité aussi légèrement ?
Le 15 juin
La suppression de la promenade est confirmée
12 heures. Je reviens du lieu de l'enquête publique ouvert ce matin (dans un chapiteau dans la cour de la mairie). Le plan y indique que le tramway passe sur toute la longueur du mail. Plus de détails dans la journée...
16 heures. Ce matin à 11 heures, on m'a signalé que le site du tram http://www.tram-tours.fr avait un petit soucis technique et allait être mis à jour très rapidement avec les nouveaux plans. Il est 16 heures et je constate que c'est toujours l'ancien plan, qui épargne le mail, qui est présenté aux habitants. Je ne peux donc pas faire de copies d'écran et je suis amené à utiliser des photos prises ce matin pour montrer la destruction programmée du mail (les croix rouges représentent les arbres abattus). Ces extraits du plan sont donc là en avant-première sur la Toile (cliquez sur l'image pour l'agrandir).
Au nord, le tram arrive à un bout du mail détruit, du côté de la rue Blaise Pascal.
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Au sud, à hauteur de la place St Paul, le tram quitte le mail détruit pour tourner vers l'avenue du Général De Gaulle.
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On remarque que le refrain municipal est prêt à être entonné une fois de plus : on replantera !
Le 16 juin
Argumentaire
J'ai inscrit ce matin l'argumentaire suivant sur le registre du Tome 1 de l'enquête publique. Il reprend, bien sûr, nombre d'éléments de cette page.
Le tracé du tramway montre qu'il passera en plein dans la promenade arborée (mail) du Sanitas, le long de la rue Blaise Pascal et du Boulevard De Lattre de Tassigny. Il détruira ainsi environ 160 arbres dans la fleur de l'âge (plantés il y a 50 ans) et un lieu de rencontre et de promenade d'une longueur d'environ 1, 2 km en centre ville.
Cette destruction est imposée à la population sans que celle-ci ait vraiment été consultée et ait pu réagir :
- Elle fut signalée une première fois à une réunion publique au Sanitas, le 12 décembre 2009. Les échos de cette réunion ont été pratiquement nuls. En particulier le quotidien local n'a pas dit un mot sur la suppression du mail, comme si c'était un fait négligeable.
- Elle fut signalée une deuxième fois à une autre réunion publique au Sanitas, le 2 juin 2010, par une dame présente à la réunion précédente (après la longue présentation technique et municipale qui n'a pas évoqué le sujet). Alors qu'en prolongement des propos de la dame j'ai largement contesté le tracé, le quotidien local, dans son compte rendu, a une nouvelle fois été muet sur le sujet.
- Le quotidien local est encore resté muet sur le sujet après que je l'ai relancé par courriel le 3 juin. Il n'en a parlé que de façon très anecdotique, en une notule en marge, le 8 juin.
- Il semble qu'aucun autre journal, radio, télévision n'en ait parlé avant le début de l'enquête.
- La population n'a donc pratiquement pas été informée et n'a pas été consultée. En particulier personne ne lui a demandé s'il valait mieux supprimer le mail ou enlever / déplacer des places de stationnement.
- J'ai averti comme j'ai pu des élus municipaux à partir du 3 juin. Visiblement, aucun n'avait pris conscience de ce problème. Aucun n'a su me dire pourquoi le tracé passait ici et pas à côté. Aucun n'a fait l'effort de provoquer une concertation, voire une consultation, certes très tardive. Il m'apparaît que le tracé a été fait pas des techniciens et que les élus n'ont opéré aucun contrôle sur une décision qui changera la vie de nombreux citoyens, une décision qui aurait dû être politique.
- Depuis plus d'un an, jusqu'à encore ce matin 16 juin, un jour après l'ouverture de l'enquête, le site officiel www.tram-tours.fr présente un tracé qui passe à l'ouest du mail et l'épargne donc.
- Deux gros marquages au sol ont été effectués la semaine dernière (entre le 7 et le 11 juin, ils seront probablement présents durant toute l'enquête publique), qui montrent que le tramway passe de l'autre côté, à l'est du mail, qui serait donc épargné.
Tout cela fait que la population est désinformée. Il convient pourtant de considérer l'importance de cette promenade arborée :
- Nous sommes dans une ville très polluée (avec notamment une autoroute très utilisée) et la présence de grands arbres vigoureux est indispensable pour atténuer les effets de la pollution.
- Le quartier du Sanitas est touché beaucoup plus que les autres par les "rénovations" d'espaces publics qui provoquent trop souvent la destruction de grands arbres, non compensée par la plantation d'arbustes et petits arbres. Contrairement à d'autres quartiers, il n'y a pas de nombreux jardins particuliers où les grands arbres continuent à se développer.
- Cet abattage de 160 arbres provoquera la destruction ou la forte réduction d'un écosystème en centre ville. Il n'y a pas eu d'étude d'impact environnemental (la présence d' espèces protégées, comme les chauves-souris, peut être menacée).
- Les "rénovations" provoquent une aseptisation des lieux publics qui diminuent les espaces de rencontre et nuisent à la convivialité des habitants. La suppression de cette longue promenade très utilisée aggraverait fortement cette dégradation.
- Ce lieu de repos et de déambulation, il est vrai peu entretenu depuis de nombreuses années, pourrait être aménagé en une suite de jardins très agréables pour les habitants et les voyageurs du tramway.
De plus, il n'y aucune obligation, loin de là, à ce que le tramway passe sur ce mail et le détruise :
- L'artère à cet endroit est très large, entre 105 et 120 mètres. Il y a 8 voies pour la circulation automobile, les parkings et voies de dégagement. Il y a largement la place de réorganiser ces voies, réduire la largeur de certaines voies de dégagement, supprimer / déplacer des places de parkings. Le tramway doit-il supprimer une voie automobile ou une voie piétonne ? Doit-il remplacer des voitures ou des arbres ?
- D'ailleurs, au début, plusieurs tracés avaient été préselectionnés. Je ne suis pas arrivé à savoir pourquoi le plus mauvais a été choisi.
- Avenue de l'Europe, une lignée d'une cinquantaine de cèdres a été sauvée parce que la population a été mieux informée. Pourtant l'artère est beaucoup plus étroite et le déplacement de parkings n'était pas facile. Pourquoi tous les quartiers ne sont-ils pas traités de la même façon ?
Enfin, cette destruction est contraire aux déclarations d'intention de la municipalité :
- Le PADD, qu'elle a rédigé, indique en ses orientations 2 et 4 une priorité à la circulation piétonne et à la "trame verte".
- La Charte de l'environnement, notamment son article 3.
Je développe ces éléments sur mon blog, à la page www.pressibus.org/tram. Je compte présenter à la commission un dossier qui appuie la présente demande de modifier le tracé du tramway pour épargner sur toute sa longueur (ou presque) la promenade arborée du Sanitas.
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[Remarque : les longueur et largeur sont deux fois trop importantes. Les corrections ont été apportées depuis.]
J'ai aussi inscrit ceci :
A ce jour 16 juin 2010 à 8 heures, j'ai constaté que le site officiel www.tram-tours.fr ne parle pas du tout de l'ouverture de l'enquête publique commencée hier et présente des informations anciennes en annonçant des réunions qui ont déjà eu lieu. Les informations de tracé présentes sur ce site ne sont pas identiques à celles figurant dans le dossier soumis à enquête publique, notamment en son passage dans le quartier du Sanitas prévu sur l'enquête au milieu du mail (qui est donc détruit) et sur le site à l'ouest du mail (qui serait donc préservé). Il y a un réel problème de concordance d'informations.
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L'enquête publique se déroule sur trois sites du 15 juin au 16 juillet (P.-S. : prolongation jusqu'au 30 juillet). Elle permet de consulter les plans du tracé et d'inscrire ses remarques dans des registres (celui du tome 1 pour la promenade). En voici les horaires :
- en mairie de Tours, dans un chapiteau monté dans la cour du bâtiment administratif, entre place Jean jaurès et rue des Minimes, les lundis de 9h à 17h, du mardi au jeudi de 8h30 à 17h, les vendredis de 8h30 à 16h30, les samedis de 9h à 12h.
- en mairie de Joué-lès-Tours, du lundi au vendredi de 8h30 à 12h30 et de 13h30 à 17h, les samedis de 9h à 12h30.
- en mairie annexe de Tours Nord, au Beffroi, les lundis de 9h à 12h30 et de 13h15 à 17h, du mardi au jeudi de 8h30 à 12h30 et de 13h15 à 17h, les vendredis de 8h30 à 12h30 et de 13h15 à 16h30.
J'invite bien sûr ceux qui veulent préserver cette promenade à témoigner, même très brièvement, sur un de ces registres, si possible en argumentant, ne serait-ce par exemple que leur utilisation actuelle ou passée de la promenade.
Quant à moi, je vais continuer à renforcer cet argumentaire pour présenter un dossier le plus solide possible. Et j'exposerai ces nouveaux arguments ici...
Le 17 juin (1)
Drôle de tram
8 heures. Je reviendrai un peu plus tard sur la réunion d'hier soir du CVL-Est où, suite à ma question, le sujet de la promenade du Sanitas a été abordé avec des élus municipaux. Je reviendrai aussi sur les premières tribulations, hier soir, du site officiel www.tram-tours.fr/ pour aller directement à ses toutes dernières fantaisies, que dis-je, les toutes dernières folies du tramway de Tours ce matin de bonne heure.
Voyez les extraits du tracé ci-dessous (copies d'écran faites à 7 h 17 et 7 h 19). Arrivé rue Charles Gilles, notre fantasque tramway tourangeau oublie complètement de passer par la gare et continue gaiement tout droit directement sur la Place de la Liberté. Qu'il est gentil et compréhensif, ce tram, il a compris qu'il ne faut détruire la promenade du Sanitas... Arrivé place de la Liberté, il fait comme toute automobile bien disciplinée le tour du rond point, puis, estimant sans doute qu'il prend trop de place, il continue son bonhomme de chemin sur une seule voie...
Illustrations : ici et là.
12 heures. A 11 h 41, le brouillon de tracé de ce matin a disparu et est remplacé par celui d'hier et d'il y a plus d'un an avec ses erreurs. Quant aux plans précis, j'ai beau chercher, je ne les trouve toujours pas. Je trouve tout de même écrit sur la page de l'enquête publique : "Certaines pièces ne sont pas encore disponibles en ligne, du fait de leur taille".
Le 17 juin (2)
Enfin une explication à ce tracé ! Qu'elle est confuse...
18 heures. Vous savez avec mes propos précédents que depuis le 2 juin, je cherche à savoir pourquoi le tracé passe par le mail. Hier soir, lors de la réunion pleinière du CVL de Tours-Est, je l'ai à nouveau demandé aux élus présents. Aucun n'a su répondre alors que depuis le 3 juin je les ai avertis sur ce sujet et qu'ils ont eu largement le temps de se renseigner. Ils m'ont promis d'être vigilants et de trouver pourquoi. Vigilants ? J'aurais pu rebondir sur cette qualité qu'ils n'ont pas dont ils n'ont pas su faire preuve, mais au point on en est (le tracé est figé pour l'enquête), j'ai préféré les encourager dans leur vigilance, histoire de voir si certains d'entre eux sont capables de reconnaître qu'il y a eu négligence et qu'il est nécessaire de la réparer. Chacun peut se tromper, mais chacun devrait reconnaître ses erreurs et tenter de les corriger...
L'hebdomadaire "La Tribune de Tours" publie aujourd'hui un article "La promenade arborée du Sanitas menacée" avec une belle photo qui dément les propos de Tours-Plus en réponse aux miens : "Il s'agit le plus souvent d'arbres malades". Bien sûr Tours-Plus entonne l'éternel refrain municipal "On replantera", en ignorant les dégâts faits à un impprtrant écosystème en centre-ville et en ignorant qu'est supprimée une importante voie piétonne, un lieu convivial de rencontre et de déambulation. Quant aux propos "Il s'agit d'un tout dernier recours", "Nous ne pouvons pas empiéter sur les bâtiments", le premier n'est pas argumenté et le second est extrêmement léger quand on connaît les lieux ou quand on voit le tracé alternatif ci-dessus. Une nouvelle fois aucune explication plausible n'est avancée. Cf. cette page où vous pouvez consulter ou télécharger le journal en format pdf (l'article est en page 5, je l'ai extrait pour un accès plus direct ici).
Mais ma longue quête a fini par aboutir cet après-midi. Je suis en effet allé voir le commissaire-enquêteur et je lui ai exposé le problème. Il m'a conseillé de consulter le dossier d'impact. Je l'ai donc fait. J'y ai d'abord trouvé au paragraphe 3.1.2.2 (tome 2, pièce E3, page 20) intitulé "Variante d'insertion boulevard maréchal De Lattre de Tassigny" l'étonnante "décision" suivante : "La solution retenue in fine devra privilégier les modes doux". Or le mode le plus doux n'est-il pas la conservation d'une promenade piétonne ?
Illustration : ici.
Un peu plus loin, en page 42 du même document (3.4.5.3), je vois ceci, à propos du choix entre les deux tracés pressentis.
Je constate que, contrairement à l'usage dans les autres choix, celui-ci n'est pas directement expliqué à la fin de la phrase de conclusion "La solution 2 en position latérale Est a été retenue". Les critères de choix se trouvent sur la page précédente où la solution 1 n'aurait que des défauts et la solution 2 que des avantages.
Avant tout je m'interroge sur la pertinence du choix préalable de ces deux solutions. La largeur de l'artère en permet bien d'autres, en particulier, celle que j'ai présentée ci-dessus, que j'appellerai solution 3, où le tram passe à l'est du mail. La solution 1 a peut-être été choisie parce qu'elle était mauvaise pour favoriser la solution 2 ? J'estime qu'on a là un choix faussé, rien que par le nombre de solutions proposées il y avait de quoi en proposer au minimum 1 ou 2 de plus.
La solution 1 a pour défaut d'impacter l'accès aux immeubles d'habitat collectif. Je ne suis pas en mesure de juger de la pertinence de ce propos. Je dis seulement que lorsqu'on a une artère de 53 à 60 mètres de largeur, on ne devrait pas proposer une solution qui impacte vraiment l'accès aux immeubles collectifs.
La solution 2 a pour premier avantage de s'affranchir d'une succession de courbes serrées qui pénalisent la vitesse du tramway. Mais c'est un défaut de la solution 1 plus qu'un réel avantage de la solution 2 (comme de la 3, d'ailleurs).
La solution 2 a pour second avantage la requalification du mail piéton. Je ne comprend pas du tout : le mail piéton est supprimé, il n'est pas requalifié, les habitants ne vont pas se promener sur les voies du tramway.
Enfin, la solution 2 permet de séparer clairement les usages entre modes doux et circulation routière de l'avenue. Je ne vois pas en quoi elle effectuerait cette séparation mieux qu'un autre tracé (même le 1) Surtout, elle supprime une large et longue allée de circulation douce.
Je constate que ma solution 3 de passage à l'est tout le long du mail, en enlevant / déplaçant des places de parkings et en réduisant la largeur des voies de dégagement, présente les avantages de la solution 2, ne présente pas les supposés inconvénients de la solution 1 et présente le grand avantage de sauvegarder le maiL. Et aussi elle permet d'avoir un plus grand angle pour virer vers l'avenue du Général De Gaulle.
Et au cas où cette solution 3 présenterait un inconvénient rédhibitoire, que je n'imagine pas actuellement, la largeur de l'artère permet très probablement de trouver une autre solution 4 meilleure que la solution 2.
Le 17 juin (3)
De l'importance du manque d'information
J'ai aussi discuté avec le commissaire-enquêteur du manque d'information sur les éléments précis du plan par le quotidien local et par le site tram-tours dans le contexte d'un tracé effectué par des techniciens peu soucieux des notions environnementales et d'élus locaux très peu vigilants. Il m'a repondu que seules les obligations légales étaient tenues d'être respectées. Dont acte, ça a le mérite d'être clair.
Il n'empêche qu'à défaut de le faire dans l'enquête publique (même si je l'ai un peu commencé, mais je n'insisterai donc pas), je ne peux sur cette page que regretter ce manque d'information qui ne permet pas à de nombreux habitants de s'informer facilement. Et qui même les désinforme, puisque je crains maintenant que le vieux tracé, qui épargne le mail, reste en ligne durant toute l'enquête sur le site officiel. Et La Nouvelle République et les journaux d'infos municipale n'iront guère au delà du service minimum.
P.-S. du 26 juin : sur le site tram-tours, le tracé est toujours l'ancien incorrect (en cette page), par contre les plan détaillés ont été mis à disposition sur cette page.
Le 18 juin
De l'importance de l'argumentation
Enfin le commissaire-enquêteur m'a bien précisé que l'essentiel était la pertinence des arguments et non les soutiens ou les pétitions. Cela m'évite d'en faire et je me trouve rassuré, car je crois en la pertinence des arguments ici présentés. Lecteur, si vous voyez quelque déficience dans la présente argumentation, ou si vous avez quelque autre argument supplémentaire, dites-le moi par courriel (cf. en bas de page ma signature), merci. Il s'agit de constituer le dossier le plus solide possible.
Et voilà maintenant un argument supplémentaire.
Les abords de l'artère permettent, si nécessaire, de repositionner des places de stationnement. Voyez, par exemple ici, pas loin de la Place Neuve, sur le côté du jardin Theuriet, devant l'école, cette large et longue surface bétonnée (sans même un banc) (au fond le centre commercial). Et les arbres sont probablement assez jeunes pour pouvoir être replantés et repositionnés (il n'est même pas évident que ce soit nécessaire). Bref une fois de plus, les solutions ne manquent pas, mais pour trouver la meilleure il faut d'abord avoir la volonté de sauver la promenade.
Le 25 juin
Dans le PLU, la mairie conserve le mail !
Cette page (reprise ici) du site sur le PLU (Plan Local d'Urbanisme) de la ville de Tours présente l'un des 15 "sites à enjeux" pour les années à venir, sur le abords de la gare avec les importants changements qu'y apporte le tramway. Et j'ai eu la surprise de constater que le mail est supposé rester... Comme il y a une consultation sur ce site jusqu'à demain 26 juin (consultation très peu connue, juste un entrefilet dans la NR...), j'y ai posté le message suivant :
Vous voulez "ouvrir une perspective sur la halle ferroviaire (avec démolition du bâtiment technique de la SNCF) dans le prolongement du mail de l'allée de la Bourdaisière" (précédemment nommé plus justement "mail du Sanitas", d'une longueur de 1,2 km [600 mètres]). C'est une très bonne idée. Sauf que ce mail doit être détruit par le tramway. Pourriez-vous argumenter dans l'actuelle enquête sur le tram pour que le tracé soit modifié (il y a la place à côté) et ne provoque plus l'abattage de 160 arbres et la suppression de la promenade ? Merci d'avance.
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Le 26 juin 2010
Consensus pour un nouveau tracé
Je termine aujourd'hui les contacs que j'ai menés pour la préservation du mail. J'avais ouvert le sujet lors de la réunion municipale du 2 juin, je l'avais poursuivie lors des réunions du 14 et du 16 juin. J'ai vu ce matin des représentants des associations environnementales SEPANT (Société d'Etude, de Protection et d'Aménagement de la Nature en Touraine) et AQUAVIT (Association pour la Qualité de la Vie dans l'Agglomération Tourangelle), et une représentante de l'opposition municipale en contact avec plusieurs habitants du Sanitas. Tous ces avis convergent avec le mien : le mail avec ses 160 arbres doit être conservé ; sur toute sa longueur, le tramway doit passer sur son bord Est ; les emplacements de stationnement et les voies de dégagement doivent être réorganisés en conséquence. C'est ce point de vue que je défendrai prioritairement (sans exclure d'autres hypothèses) dans le dossier que le réaliserai probablement la semaine prochaine, dossier qui sera soutenu par la SEPANT et l'AQUAVIT.
De son côté la majorité municipale continue à défendre l'actuel tracé qui détruit le mail, avec les justifications confuses que j'ai essayé de montrer. Les conseillers Verts ont toutefois opté pour une solution singulière qui consiste à recréer un nouveau mail à côté de l'actuel détruit par le tram. Certes, la promenade piétonne peut être déplacée, mais pas ses arbres plantés il y a 50 ans. Occuper une bande avec le tram à la place du mail (emplacement A) et le nouveau mail à côté (emplacement B, apparemment à l'Est) prend la même largeur que la solution plus simple que nous préconisons, laisser le mail à l'emplacement A et mettre le tram à l'emplacement B. Le seul avantage probant, mais mineur, de la solution des Verts est de passer moins près des immeubles (mais c'est moins près que dans d'autres portions). Et c'est une fois de plus le refrain municipal du "On replantera"...
Enfin je note que, pour justifier la destruction du mail, certains s'appuient sur la mauvaise santé de nombreux arbres. D'une part, ils ne sont si nombreux que ça à être chétifs, la plupart d'entre eux est en bonne santé. D'autre part, certes, ce mail est situé sur un sol et sous-sol composé de mâchefer et peu adapté à la végétation, mais ces arbres n'en ont que plus de mérite, surtout quand on considère qu'ils sont soumis à un désherbage intensif et régulier qui écarte tout brin d'herbe. Le sol peut être amélioré, les désherbages peuvent être beaucoup moins forts, les arbres s'en porteront mieux et la végétation pourra se développer autour. Raison de plus pour ne pas les abattre !
Le 28 juin
Une éthique à rétablir
Il convient de souligner que les principes mêmes énoncés dans l'étude d'impact ne sont pas respectés. Ainsi, page 36 (4.2 Bilan vert), la phrase "Les principes d'insertion du tramway se sont attachés à conserver autant que possible les arbres existants" s'avère fausse, non seulement par l'exemple de ce mail, mais par de nombreux autres abattages liés à des stations d'arrêt trop larges et rigides (cf. pages voisines indiquées en bas de cette page).
Deux pages auparavant, page 34, la disparition de la promenade arborée n'est abordée que de façon très anecdotique dans la liste des espaces verts et alignement impactés. L'alignement n'est pas considéré comme "remarquable" et il est considéré comme "reconstitué" (il y a certes des replantations mais elles ne peuvent être considérées comme une "reconstitution", non seulement par l'âge des arbres mais parce que le lieu de promenade et de rencontre est bel et bien supprimé).
En page 73 (5.3.4), il est écrit sur ce tronçon qu'est proposé un "traitement pacifié qui développe des espaces piétons confortables". C'est bien sûr le contraire qui se produit avec la disparition d'un, long, large et agréable espace piétonnier. Il est aussi écrit "Un nouveau mail planté remplacera l'existant". Je ne le vois pas sur le plan détaillé (ni sur la coupe de cette page 73), ou alors il s'agit des voies du tramway, qui ne peuvent pas être considérées comme un lieu de promenade…
En page 102 (6 Effets permanents sur le cadre humain), rien n'indique les méfaits de la disparition d'un lieu de rencontre et de délassement (on y trouve notamment des joueurs de boules) en centre ville.
En page 176 (6.8.3 La pollution de l'air), rien n'indique l'impact d'abattages d'arbres âgés sur la lutte contre les pollutions de l'air. Ce n'est pas indiqué aussi en page 204 (7 Effets sur la santé publique) et en page 206 (7.3.2 La qualité de l'air).
Ainsi, en ce qui concerne la suppression de ce mail et plus généralement l'abattage des arbres d'âge mur le long du tracé, l'étude d'impact se révèle parfois muette, parfois inexacte ("nouveau mail") et quand elle se veut exemplaire dans la conservation "autant que possible des arbres existants", elle se trouve contredite par les abattages qu'il est possible d'éviter.
L'éthique qui est affichée à plusieurs niveaux (aussi le PADD, la Charte de l'environnement), se révèle ne pas être suivi d'effets, elle n'est pas respectée. Il est souhaitable de la rétablir.
Le 29 juin
Un correctif est à prendre en compte, car mes mesures étaient deux fois trop importantes. Le mail a donc une longueur de 600 mètres et non 1,2 km, l'artère a une largeur de 53 à 60 mètres et non de 105 à 120. Cela ne change pas mes propos, notamment sur la largeur car je me basais avant tout sur ma perception visuelle. Je rappelle que la largeur du tracé du tram est inférieure à 6 mètres (de l'ordre de 5,4 mètres). J'ai corrigé dans les propos ci-dessus, sauf pour mes écrits inscrits dans le registre.
Le 1er juillet 2010
Le silence médiatique est enfin rompu
Hier 30 juin, la Nouvelle République a enfin rompu le silence qu'elle entretenait sur la disparition de cette promenade. Sans parler de son manque de réaction en décembre, elle s'y était obstinément refusée depuis le 3 juin, sauf sur quelque entrefilet, le 8 juin par rapport à un de mes propos vigoureux, le 28 juin, à propos de l'attitude mitigée des Verts, et le 29 juin à propos de l'attitude vigoureuse de la SEPANT. Le 17 juin, son concurrent hebdomadaire "La Tribune de Tours", moins connu et moins lu, avait réalisé un article. Il est donc arrivé un moment où il n'a plus été possible de se taire et c'était hier.
L'article, qui se trouve ici sur le site tours.maville.com (ou là en copie-image) est intéressant dans la mesure où il met en avant l'aspect social de rencontre du mail. Et la photo est belle...
Le journal papier ajoute les propos de l'adjoint à la circulation qui entonne le refrain du "On replantera" en terminant sur le fait que "certains arbres sont en train de dépérir". Allons donc, ils ne dépérissent pas, ils sont simplement des survivants éprouvés qui ont souffert du sol en machefer et des forts herbicides régulièrement dispersés, et parfois de chocs à la plantation. Si demain ils sont mieux soignés, ils se porteront mieux...
Le 2 juillet (1)
Pour un tracé qui longe le mail à l'ouest (1/2)
Hé oui, depuis quelques jours la solution d'un tracé longeant le mail à l'Est, que je trouvais consensuelle, ne l'est plus. Ce matin, je suis revenu sur place, j'ai rencontré des personnes mobilisées et des habitants et je me rends compte que le consensus peut aussi bien se faire sur un tracé longeant le mail à l'Ouest, et avec des raisons finalement plus pertinentes. En voici le tracé (cliquer pour agrandir) :
Par rapport à la solution Est, l'avantage principal est de bien partager les voies de circulation publiques, situées à l'Ouest, des voies de circulations des habitants du Sanitas, situées à l'Est. L'intimité, dont on a déjà parlé, se trouve mieux gérée. Et s'il y a des stationnements à supprimer, il vaut mieux que ce soient ceux des gens de passage, incités à prendre le tram, que ceux des habitants.
On peut s'interroger sur l'autre passage à l'Ouest, la "solution 1" de l'étude préalable, passant au milieu des voies automobiles. D'abord elle avait des défauts, que je n'ai certes pas compris, de mauvais impact sur des immeubles. Là, ça ne peut pas être le cas. Ensuite l'impact des stations me semble moindre en longeant le mail, car, tout en gardant les arbres, les abris-tram peuvent s'insérer entre les arbres et mordre légèrement sur la promenade. En plus, on a donc un débouché direct et très plaisant sur la promenade...
Je reviendrai sur cette solution Ouest, avec des plans plus précis, notamment sur l'arrivée de la gare vers la rue Blaise Pascal.
Le 2 juillet (2)
Une indignation qui enfle
Ce matin, quelques militants, notamment de la SEPANT, ont apposé des affichettes sur les arbres de la promenade et se sont adressés aux promeneurs. Comme je l'avais déjà constaté, les réactions sont unanimes quand ils apprennent la destruction du mail, il sont d'abord stupéfaits, puis indignés. FR3 a fait le déplacement pour un reportage diffusé le soir. Affichettes, journaux, télévision, on sort enfin de la période de désinformation, même si elle reste présente sur les marquages au sol et sur le site Tram-Tours (je viens encore de le vérifier).
Protégeons nos arbres. La municipalité veut les abattre... Il est encore temps d'agir.
Le flêchage de la municipalité laisse croire que le tram passe à l'Est, alors qu'il passe au milieu du mail
Mais il vaudrait mieux qu'il passe à l'ouest, c'est ce qui est suggéré devant les caméras de FR3 Centre...
Deux constatations au passage.
1) Il est faux de dire que beaucoup d'arbres sont en mauvaise santé ou chétifs. Si quelques uns le sont,
les raisons peuvent en être surprenantes. Ici (sur la photo de gauche, voyez le bas des troncs) ce sont
très probablement des arbres qui ont été maltraités au transport ou lors de la plantation. Ils ont reçu un choc.
2) Sur cette photo, on voit une trace du passage des canalisations de gaz. Donc le coût
des aménagements de réseau sera probablement moins important si le mail est conservé.
Le lendemain, 3 juillet, c'est le collectif Vélorution qui manifeste sur le mail. On en trouve trace sur une vidéo de Youtube, ici.
Le 3 juillet (1)
Pour un tracé qui longe le mail à l'ouest (2/2)
Voici donc, en trois séquences et avec quelques photos, le tracé préconisé à l'ouest (important : l'Est est en haut, l'Ouest en bas, le Nord à gauche, le Sud à droite) (cliquez dessus les plans pour les agrandir).
Le tram arrivera du milieu au fond de la photo ci-dessous de gauche et progressivement longera l'immeuble à gauche.
Les arbres de gauche seront abattus, ceux du fond à droite aussi.
Ensuite, photo de droite, le tram descendra la pente, sachant que celle-ci demande à être élargie d'un mètre environ, elle peut aussi être adoucie.
En bas le tram continuera, entre le mail et la rue Blaise Pascal à la place des actuels places de stationnement. Photos ici et là.
Ensuite, le tram continuera, entre le mail et le boulevard De Lattre de Tassigny, à la place des actuels places de stationnement,
dont le déplacement peut-être étudié soit plus à l'ouest, soit ponctuellement à l'est (comme je l'ai montré sur une photo le 18 juin).
L'espacement entre le tram et les arbres sera de 2,90 mètres environ, largement supérieur aux 2 mètres exigés pour un arbre à planter.
Le 3 juillet (2)
Une ou deux stations ?
L'étude d'impact présentait deux solutions (voir ici), la solution 1, à l'ouest au milieu de la voie routière et la solution 2, retenue, sur le mail. La première n'avait qu'une seule station, au sud du palais des sports, la seconde en avait deux au nord du palais des sports et devant la place Saint Paul. Je n'ai pas trouvé d'explication à cette différence et ce n'est pas intervenu dans la préférence donnée à la solution 2 (sur l'étude d'impact, que s'est-il dit en coulisses ?)..
Qu'en est-il avec notre nouvelle solution ? On peut indifféremment mettre deux stations ou une seule.
Ce n'est pas une raison pour éluder la question. Je l'ai donc abordée avec les diverses personnes avec lesquelles j'ai étudié ce dossier. il en ressort une légère préférence pour une seule station. En voici les avantages :
- c'est plus rapide pour le parcours du tram
- dans le cas de deux stations, la deuxième "Sanitas" est à la fois très proche de la 1ère "Palais des Sports" et de la 3ème "Liberté" (voir ici). Dans le cas d'une seule station (que je verrais mieux appelée "Sanitas") (je la situe au même positionnement que la solution 1), elle se trouve à peu près à égale distance de la station précédente (Gare de Tours) et de la suivante (Liberté) (plus proche de Liberté, et ce côté est davantage peuplé)
- si le côté Ouest des stations s'ouvre naturellement sur le mail, le côté Est demande un détournement des voies de circulation. L'automobiliste et le cycliste préféreront être détournés une fois plutôt que deux
- ça amène une certaine mixité, un mélange des populations attendant le tram
- et, bien sûr, c'est moins coûteux
Inversement la présence de deux stations a un avantage pertinent, c'est le fait que la ligne de tram croise deux axes, l'un qui vient du quartier des Prébendes pour aller au quartier Velpeau en passant par la passerelle Fournier, et l'autre qui est l'avenue du Général de Gaulle, renforcée par les habitations derrière la place St Paul. Cela rend la solution des deux stations naturelle.
Je pense que la commission d'enquête doit soulever cette question qui demande à être réexaminée, tant elle est éludée dans l'étude d'impact.
Le 3 juillet (3)
L'effarant bilan des abattages d'arbres sur le passage au Sanitas
Maintenant que la solution proposée est bien établie, faisons un bilan arbres du passage du tram au Sanitas, en ajoutant au mail les abattages et plantations au niveau du Palais des Sports et du carrefour Saint Paul.
Commençons par la solution 2 de la Mairie :
- Pour le mail et le tracé du tram : 160 arbres abattus, 38 + 13 + 28 + 15 = 96 arbres plantés
- Pour le palais des sports : 14 + 18 = 32 arbres abattus, 4 arbres plantés
- Pour le carrefour Saint Paul : 11 + 9 = 20 arbres abattus, 7 + 11 + 4 = 22 arbres plantés
- Dans les trois cas, aucun arbre n'est gardé, oui, c'est la politique municipale trop habituelle, on rase tout et on replante (et généralement en plus petit, même devenu adultes)
- Total : 212 arbres abattus, 0 gardés, 122 plantés
Pour le mail, la solution ici préconisée amène quelques abattages et plantations :
- Au début du mail, 5 arbres abattus sur le côté Est et 12 sur le côté Ouest, en tout 17 arbres abattus, les autres sont gardés, sur 160 environ, ça fait 143
- Si on compte une station, elle est arborée à l'Est par les arbres Ouest du mail et à l'Ouest, il convient de planter 6 arbres
Du côté du Palais des Sports, examinons d'abord la situation avec ce schéma et cette photo
Dans le cas d'une seule station se situant à son Sud (à gauche du rond-poind de gauche) (mais ça serait aussi vrai pour une 1ère station à son Nord, à droite du rond-point de droite), je ne vois pas la nécessité de modifier le double rond-point et son terre plein central, il est fonctionnel, les gens y sont habitués, à moins de vouloir y mettre des places de stationnement ? Il aussi le grand avantage de diminuer la vitesse des voitures. Comme je n'ai pas vu dans l'étude d'impact l'explication de la suppression de ce double rond-point, je le garde, ça fera des économies. Cela permet de garder les 32 (14+18) arbres abattus. Il est, de plus, possible de planter deux beaux arbres sur le terre-plein situé entre les deux ronds-points, 2 qu'on peut considérer comme étant de ceux devant être plantés.
Voyons maintenant du côté du carrefour Saint Paul, où un rond-point disparaît : le schéma.
Commençons en haut à gauche (Sud-Est), c'est le mail, donc déjà traité. Ensuite en bas à gauche, le carrefour est recomposé, 5 arbres se trouvent sur la chaussée et sont donc supprimés. Les 4 premières plantations sont justifiées. Voyons, tout en bas, les 6 arbres remplacés par 3 plantations : la photo correspondante.
Un bel arbre, très apprécié des oiseaux, d'autres plus jeunes à côté, il manque surtout une haie pour cacher les poubelles et quelques plantes vivaces. Je ne vois donc pas de raisons de détruire cet élément d'écosystème en place, qui ne dérange personne et surtout pas le tram. Le fait qu'il se reconstituera plus tard serait une trop maigre consolation. Donc 6 arbres gardés, 3 à ne plus planter.
Reportons nous maintenant derrière l'actuel rond-point Saint-Paul et les 6 arbres placés devant l'église : la photo.
Une nouvelle fois, je trouve que le tram sert de prétexte pour supprimer des arbres qui ne demandent qu'à vieillir, entourés des habitants qui les ont vu grandir. Ils sont bien disposés, en arc de cercle, un arc qui rappellera qu'il y avait ici un rond point. Ces arbres seront une partie de la mémoire du quartier pour imaginer ce que furent les lieux autrefois. Et puisque de nouveaux espaces verts se créent devant, plantons d'autres arbres et, pourquoi pas, en deux arcs de cercle aussi, plus ressérés aidant à mieux imaginer l'ancien rond-point. En architecture végétale, comme en architecture des bâtiments, ou en architecture intérieure, les contraintes sont des prétextes à inventer de nouvelles structures. Appuyons-nous sur ces contraintes plutôt que de quasi-sytématiquement les ignorer et tout raser pour repartir à zéro. Un écosystème et une biodiversité sont très longs à se mettre en place, ne brisons pas les acquis de dizaines d'années. Donc ces 6 arbres sont à garder. Le fait de mettre un bassin d'eau est justifié pour mettre en valeur l'église, qui n'est pas vraiment cachée par les 2 arbres devant. Les deux rangées en arc de cercle à placer devant ne seraient donc chacunes constituées que de deux arbres latéraux chacune, soit 8 en tout.
Il reste l'arbre le plus en haut sur le plan, il est très jeune, à l'écart, ce qui ne permet pas de justifier son maintien. Et les deux plantations sont donc justifiées.
Il reste les deux croix rouges en bas à gauche. Enfin, voyez ce superbe cèdre et le mignon arbuste rouge à ses pieds, comment peut-on vouloir les abattre ? Je ne vois pas la moindre justification, ils ne gênent pas du tram ni personne... Voyez la photo.
Le bilan Saint-Paul s'établit donc à 6 (5+1) arbres abattus, 14 (6+8) gardés, 14 (4+8+2) plantés.
Le bilan total de la solution Ouest est donc de 23 (17 + 6) arbres abattus, 189 gardés (143 + 2 + 32 + 14), 22 plantés (6 + 2 + 14) (dont 16 prévus).
Tracé | Arbres aujourd'hui | Arbres abattus | Arbres gardés | Arbres plantés | Total arbres futurs |
Passage sur le mail | 212 | 212 | 0 | 122 | 122 |
Passage à l'Ouest du mail | 212 | 23 | 189 | 22 | 211 |
Même s'il faut relativiser le "0 arbres gardés" par le fait qu'il en reste, assez nombreux, sur des zones non éclairées par l'étude (surtout sur les bords du boulevard De Lattre de Tassigny), ce bilan est effarant tellement il est net. Il montre que le tramway est un prétexte pour abattre les arbres autour du tracé, même s'ils ne le gênent en rien. C'est, hélas dans la droite ligne de ce que je dénonce depuis deux dans les opérations de "rénovation" en ville (cf. page voisine des Grands Arbres). Et, juste après le Sanitas, place du Commandant Tulasne (station Liberté), tous les arbres (au nombre de 50) sont aussi rasés, même un alignement d'arbrisseaux pourtant loin du tracé (Cf. page Stations).
Une telle politique est dévastatrice, pour les écosystèmes et le biodiversité, pour le confort, l'usage et la santé des habitants, pour l'esthétique du quartier qui perd de sa maturité et se trouve déraciné. Il convient aussi de considérer l'aspect budgétaire, 104 arbres de moins et acheter et planter, ce n'est pas négligeable, surtout qu'il faudrait enlever la valorisation des arbres abattus. Car il y des règles qui permettent de valoriser des arbres âgés. La SEPANT a estimé que les 160 arbres du mail ont une valeur de 400.000 euros...
Et je rappelle que la solution ici présentée économise une station de tram et la suppression et réorganisation de deux gros rond-points. A supposer qu'on puisse faire autant d'économies sur tout le reste du trajet, on arriverait à une somme très importante...
J'espère que la commission d'enquête saura comprendre et dire stop à tout ce gaspillage.
Elle devrait comprendre que l'ambition des concepteurs du tramway se trouve corrompue. car, comme moi, ils ont voulu "s'appuyer sur le patrimoine végétal, avoir des "approches naturalistes", "composer une véritable structure végétale", "enrichir et mettre en scène le patrimoine arboré", "greffer dans le paysage urbain un cadre de verdure apaisant" "en amplifiant et diversifiant la palette végétale" (pages 48 et 52 de l'étude d'impact). Que l'on revienne aux principes de départ !
Note complémentaire : en élargissant un peu le Sanitas à la place du Cdt Tulasne, on arrive à 265 arbres abattus (212+53) dont 215 (189+26) auraient pu être gardés sans gêner le passage du tramway.
Le 5 juillet
Un impact minimisé
Dans le chapitre 5.3.4 de l'étude d'impact (Tome 2, E4, pages 73 à 78), concernant le passage du Sanitas et la station Liberté, je note les points suivants :
- Des "contre allées apaisées en mode doux plus propices au développement d'espaces piétons en modes doux" : étrange façon de sous-entendre que les espaces piétons sont développés, alors qu'ils sont sévèrement affectés par la suppression du mail. Remarquez que cette phrase est aussi appliquable dans les autres cas de tracés.
- Un nouveau mail planté remplacera l'existant. Et le schéma de deux trams entourés de deux alignements d'arbres plantés est titré "Coupe courante sur le mail du Sanitas". Ainsi à Tours, le mail ("promenade bordée d'arbres") ne sert plus à la promenade des piétons mais à la promenade des bus... Et ça ne serait qu'un détail...
- il y a une justification pour le réaménagement des ronds-points devant le palais des sports. Il s'agit qu'un "nouvel espace public crée un lien de part et d'autre du boulevard, renforcé par des traversés piétonnes larges et sécurisée". Je veux bien croire que ça renforce les traversées piétonnes (et encore... il y a actuellement au centre une vaste espace piéton), mais on ne supprime ainsi deux importants ronds-points sans handicaper sérieusement la circulation automobile, surtout quand, venant du sud, il faudra couper la voie pour aller vers l'Ouest rue du Hallebardier ou rue Galpin Thiou, ou en, venant de ces deux rues, aller vers le nord. Je ne vois pas pourquoi cette circulation serait très sensiblement diminuée par le tramway. Il y a des moyens moins coûteux de renforcer la circulation piétonne transversale, et garder le mail ne peut qu'y aider en élargissant les occasions de traverser. Les piétons auront en effet tendance à marcher là où c'est le plus agréable, entre les arbres.
- Par contre, la suppression du rond-point Saint-Paul est correctement justifiée. L'abattage des arbres n'est pas mentionné, ce qui montre qu'il n'est pas facile de le justifier...
- En allant jusqu'à la place de la Liberté, "Le bilan végétal s'établit à 174 arbres plantés et 302 abattus, compte tenu de la restructuration complète sur l'axe du tracé et la place Tulasne". Etant donné que je n'ai pas étudié les bords de l'avenue du Général de Gaulle, je pense que ces nombres correspondent à peu près aux miens. Cela montre à quel point le bilan est meurtier en terme d'arbres, alors qu'il est possible d'en sauver une très grande partie (189 sur 212 au Sanitas, 26 sur 53 à Liberté), tout en gardant l'essentiel des restructurations (seule celle devant le palais des sports n'est pas effectuée).
- Dans la solution ici présentée, les plantations "d'immenses et sculpturaux métaséquioa glyptostroboïdes" au palais des Sports et carrefour St Paul sont à asdaptés. Au palais des sports, deux peuvent être plantés sur le terre-plein entre les deux ronds-points, et devant l'église St Paul, 8 (ou 4 sur les 8...) peuvent être plantés aux emplacements prévus.
Le 6 juillet
Demandes pour une prolongation de l'enquête publique
La façon dont la municipalité a refusé toute approche critique sur le tramway, même sur des points secondaires comme ce mail du Sanitas où une légère modification du tracé ne remet rien d'important en cause, n'empêche pas les gens persévérants comme moi de vouloir argumenter et se faire entendre auprès de la seule structure attentive, la commission d'enquête. Or nous nous rendons compte que cette approche est brouillée et que nos concitoyens ne sont pas vraiment invités à étudier le tracé et à s'exprimer pour l'améliorer. C'est pourquoi nous sommes plusieurs à demander une prolongation de l'enquête avec des arguments qui me semblent très solides.
En plus, il convient de comparer ce qui se passe à Tours avec ce qui s'est passé ailleurs, pour d'autres tramways (Montpellier, Douai, Angers, Orléans, Toulon, Le Havre, Brest) où la durée d'enquête était plus longue (souvent un mois et demi), ne mordant pas sur les vacances d'été, pour des dossiers moins complexes. Et les possibilités de rencontre avec les commissaires enquêteurs y étaient bien plus nombreuses.
Nous saurons dans quelques jours si ces demandes sont acceptées. Si tel est le cas, le retard ne pourrait ne pas être pas de 15 jours, mais d'au moins un mois et demi à cause du plein qui peut étre considéré comme non ouvrable. Dans les deux cas, cela devrait faire du bruit et donnerait un éclat à l'enquête publique, qui devrait amener davantage de citoyens à s'y intéresser, pour davantage d'améliorations. C'est ce que je souhaite.
Le 6 juillet
Nouveaux éléments
La lecture du dossier d'impact s'avère longue et éclatée, c'est à dire qu'on revient à plusieurs reprises sur les mêmes lieux, sans qu'il n'y ait d'index pour réunir les informations. Voici les nouveaux éléments que j'y ai découverts dans le grand chapitre "Effets" (pièce E4).
- En page 113 (6.4.7), j'ai la surprise de voir que le tramway emprunte au Sanitas la solution 1 plutôt que la solution 2 (voir ici). On note en plus sur ce schéma que l'axe Saint-Pierre-des-Corps - La Riche qui coupe celui du tramway en empruntant la passerelle Fournier et la rue Galpin Thiou puis les Prébendes est ignoré, c'est une manque grave, qui explique hélas en bonne partie la négligence avec la quelle la municipalité traite la passerelle Fournier (voir ici). Cet axe est à niveau ignoré sur la carte de la page 136.
- En page 120 (6.5.1.4), il y a l'estimation des montées journalières pour chaque station. Entre 1000 et 2000 au Palais des sports et moins de 1000 au Sanitas, c'est une bonne raison pour unifier ces deux stations puisqu'en comparaison, il y aura entre 5000 et 8250 montées à Jean Jaurès et à la gare de Tours.
- En page 124 (6.5.2.3) les effets sur la circulation automobile sur le quartier du Sanitas sont estimés à -5%. Cela justifie l'option prise dans cette étude de conserver les deux ronds-points en face du palais des sports.
- En page 131, les effets sur la circulation automobile sont toutefois vus un peu différement, "une légère baisse de trafic est attendue rue Blaise Pascal au nord" alors que dans la prolongation "Au sud, le boulevard De Lattre de Tassigny verra sa circulation diminuer plus fortement". Où passera donc alors l'écart en voitures ? Elles ne pourront qu'emprunter les deux ronds-points pour aller et venir rue du Hallebardier et rue Galpin Thiou... C'est donc finalement une raison supplémentaire de garder ces deux ronds-points.
Le 8 juillet 2010
Le dossier remis à la commission d'enquête
Mes informations sur ce blog présentent des aspects hachés parce qu'elles sont présentées chronologiquement, selon les dossiers consultés, mes lectures et mes enquêtes et échanges divers. Dans le dossier que je présenterai à la commission, j'en fais une synthèse plus facilement lisible.
Le dossier est téléchargeable ici (environ 1 Mo, format pdf).
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Le 12 juillet
Prolongation de l'enquête publique
J'apprends que, suite aux demandes dont j'ai parlées le 6 juillet, l'enquête publique est prolongée jusqu'au 30 juillet.
Je n'en suis pas surpris tant les arguments exposés étaient solides. Cela montre à tous l'indépendance de la commission d'enquête et j'espère que ça amènera davantage de citoyens à étudier le dossier et à témoigner.
Le 20 juillet
Protégeons nos arbres
Ce mardi 20 jullet, le collectif "Vélorution" a repris la campagne d'affichage des affiches "Protégeons nos arbres" et ouvert le dialogue avec les promeneurs, qui commencent maintenant à être mieux informés mais s'avèrent tous favorable au maintien des arbres. Quand on leur parle des places de stationnement qui vont disparaître, ça ne leur pose pas de problème. Et quand on compare avec la place du Commandant Tulasne où les habitants en étaient fort mécontents, ils disent que les problèmes de stationnement sont beaucoup moin saigus ici...
Le 21 juillet (1)
La nouvelle ligne de défense de la municipalite
L'argument n'est pas vraiment nouveau, j'en ai déjà parlé, mais il est maintenant mis en première ligne.
Il a été dit au Conseil Consultatif du Sanitas mardi 20 juillet qu'une étude avait été menée par des "experts" pour connaître l'état de santé des 160 arbres de la promenade du Sanitas qui doit être détruite par le tramway. Elle estime que 65 % des arbres sont malades.
D'abord, c'est la première fois que cette enquête, apparemment tardive, est citée. Son existence même montre que la justification "Il n'y a pas la place ailleurs, on est obligé d'abattre ces arbres" ne tient pas, or c'était la justification avancée jusqu'ici. Il est vrai qu'elle n'était guère crédible avec une artère de plus de 53 mètres de large. Donc maintenant, on veut nous faire croire qu'on fait une oeuvre de salubrité publique en abattant des arbres presque mourants.
Il est vrai qu'ils n'apparaissent pas tous en bonne santé et un oeil, certes non expert mais l'oeil de M. Tout le monde, estime qu'il y a environ 30 % des arbres qui apparaissent en mauvaise santé. La grosse majorité est donc en bonne santé et les photos de ce mail très agréable à l'oeil en font foi. On est loin des 65 %.
Un vision du même type fait ressortir que :
- sur la partie nord nord (à côté de la rue Blaise Pascal), les érables sont plutôt en mauvais état
- sur la partie centrale (face au palais des sports), les 15 marronniers sont très beaux
- sur la partie sud, la plus longue (à côté du boulevard De Lattre de Tassigny), les érables sont plutôt en bon état
Ceux qui apparaissent en mauvaise santé, donc surtout au nord, sont, pour la plupart, abîmés au pied, légèrement au dessus du sol. Ce sont des marques de vieux chocs... avec des boules de pétanque ! Hé oui, lorsque ces arbres étaient jeunes, le mail servait de terrain de boules et ils ont été estropiés. Les "experts" ne le savaient pas... Dire qu'ils sont malades n'est donc pas juste, ce sont des estropiés qui ont grandi comme ils ont pu, avec pour handicaps supplémentaires un sol de mauvaise qualité et des herbicides puissants régulièrement dispersés.
On comprend que ces érables là aient maintenant un aspect chétif et bancal, mais ne doit-on pas considérer qu'il s'en sont gaillardement sortis ? Est-ce une raison pour les abattre ? Bien sûr que non. A part probablement un ou deux sujets, ils ne présentent aucun danger et peuvent encore vivre longtemps. Une bonne gestion amènerait à organiser sur 20 ou 30 ans un plan de replantation, et puis voilà... Mais estimer qu'il faut tout abattre parce que 65 % seraient malades, c'est travestir la réalité pour appliquer le terrible adage "Quand on veut tuer son chien, on l'accuse d'avoir la rage".
Et ne doit-on pas s'interroger sur une société qui veut abattre les arbres dès qu'ils semblent un peu malades ou hors norme ? Nos arbres peuvent vivre malades durant des dizaines, voire des centaines d'années, sans être dangereux et au grand bonheur des oiseaux et au nôtre aussi...
Le 21 juillet (2)
Correctif sur le double rond-point du Palais des sports
J'ai fait une erreur en disant que le double rond-point du Sanitas pouvait être conservé tel quel avec le tracé préconisé à l'ouest. Comme on le voit ici sur le plan déjà présenté plus haut, il convient en effet de réduire la taille des deux rond-points et de rapprocher la voie est de la voie ouest. On a alors des travaux bien moins couteux que ce qui est envisagé, on garde le côté très pratique de ces ronds-points et les correctifs de tracé peuvent être effectués pour que les courbes soient plus raides afin de davantage ralentir les automobiles pour amener davantage de sécurité aux piétons.
Le 7 septembre 2010
La municipalité bafoue l'enquête publique et impose son tracé par la force
Le tracé sur le mail du Sanitas a été l'un des points les plus contestés de l'enquête publique. La géographie des lieux montre à l'évidence que le tramway peut passer ailleurs. Nous sommes nombreux à avoir bon espoir que le tracé que j'ai préconisé, avec le soutien de la SEPANT et de l'AQUAVIT, soit validé par la commission d'enquête et par le préfet. Et que fait la mairie ? Elle commence les travaux selon son tracé. A quoi sert donc l'enquête publique si, par avance, on ne tient pas compte de ses conclusions ?
Ce plan, extrait d'un document pdf du site officiel Cité-Tram, montre que la partie nord de la promenade (à hauteur de la rue Blaise Pascal) doit être défoncée par les pelleteuses. Il est à craindre que la partie sud soit traitée en octobre.
Quelle sera la teneur de ces travaux ? Apparement, d'après les marquages au sol, il s'agir de déplacer la canalisation de gaz qui se trouve sur le mail pour la positionner sur son côté ouest... là où nous demandons à ce que passe le tram.
Voyez ici la photo (déjà sur cette page le 3 juillet) où nous préconisons le passage du tram et celle ici, aujourd'hui, avec l'indication de passage du gaz.
Il est donc urgent d'agir pour empêcher le coup de force municipal du 13 septembre. Le mail doit être sauvé, la canalisation de gaz doit rester à sa place !
En conséquence, j'ai décidé de m'adresser directement au préfet qui est grandement concerné, puisque la municipalité nie son pouvoir de décision. Je compte lui remettre la lettre suivante ce mercredi 8 septembre. J'en adresserai une copie au ministre de l'environnement.
Monsieur le préfet,
Je suis membre du Conseil de la Vie Locale de Tours Est et je m'intéresse plus particulièrement aux arbres en centre-ville. C'est pourquoi je me suis intéressé au tramway et j'ai participé à son enquête publique. L'étude que j'ai réalisée est hélas très négative. Là où il est dit que 923 arbres seront abattus et 1406 plantés, j'ai découvert que sur la moitié centrale du parcours 510 seront abattus et 370 plantés. Sur les 510, 374 pourraient être sauvés. Ainsi, la maîtrise d'ouvrage a sabordé la notion développée en étude préliminaire d'un "quatrième paysage" amenant la nature tout le long du trajet, rejoignant en cela la notion de "trame verte" du PADD. Il y avait là une chance de transformer notre centre-ville en constante régression environnementale (les jardins et boulevards du XIXème siècle deviennent des vestiges).
Cette régression s'est cristallisée sur deux points. Le premier est le refus d'arborer la rue Nationale et la volonté de moins arborer l'avenue de Grammont. Le deuxième est celui qui m'amène à vous contacter en urgence.
La promenade arborée du Sanitas (avec ses 160 arbres) doit être détruite pour faire passer le tramway. Les habitants sont, pour la plupart, outrés de ce "massacre", incompréhensible quand on considère que c'est sur une artère de plus de 53 mètres de largeur. Le tram peut passer à côté de ce mail et profiter de son ombrage et de sa capacité de rencontres. J'ai réalisé un dossier sur ce sujet et de nombreuses personnes et associations ont réagi dans le même sens. Etant donné que la commission d'enquête de l'an dernier avait été compréhensive pour le cas bien plus difficile des cèdres de l'Avenue de l'Europe, j'ai très bon espoir que la commission et vous même empêcheront la destruction de cette promenade et de ses arbres.
Hélas, la municipalité n'est pas de cet avis. Avant l'enquête, elle a refusé tout dialogue. Puis elle a estimé que l'enquête n'était qu'une formalité et ne changeait en rien sa volonté. Pourquoi donc demande-t-on notre avis si par avance on en tient pas compte ? Lundi prochain, 13 septembre, de gros travaux de modification de canalisation vont commencer sur la partie nord du mail (le long de la rue Blaise Pascal). J'ai tout lieu de croire que ça se poursuivra en octobre sur la partie sud. Etant donnée qu'une canalisation de gaz passe sur le mail, étant donnés les marquages au sol, j'ai lieu de croire que la promenade va être éventrée, avec dégâts sur les racines d'arbres. Et la nouvelle canalisation sera positionnée là où mon étude (soutenue par les associations SEPANT et AQUAVIT) a préconisé que passe le tramway.
Même si la mairie nie que ce soient des travaux directement pour le tramway en se cachant derrière des modifications de réseaux et assure ainsi agir dans la légalité, il s'agit d'une "politique du fait accompli" niant la consultation démocratique, niant les conclusions des commissaires-enquêteurs et niant votre pouvoir de refus.
Je vous demande d'agir au mieux pour que ces travaux soient suspendus en attendant votre décision concernant la Déclaration d'Utilité Publique.
J'ajoute qu'au delà de ce passage très controversé, il me semblerait bon que les autres travaux soient aussi stoppés (sauf ceux vraiment entamés).
En espérant que vous traiterez ma demande rapidement, avant le 13 septembre, je vous remercie, Monsieur le Préfet, de votre attention et je vous adresse mes meilleures salutations.
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Le 8 septembre (1)
Le préfet pourra-t-il débloquer la situation ?
Je suis allé à la préfecture avec la lettre ci-dessus et j'ai pu la remettre à la secrétaire du préfet et lui faire une petite présentation du contexte. J'ai insisté sur le fait que nous sommes dans une impasse. D'un côté, la modification de trajet semble devoir être acceptée, tant les arguments apparaissent solides. D'un autre côté, la municipalité veut imposer son tracé lundi prochain.
Quand un particulier dépose un permis de construire, il attend qu'il soit accordé avant de débuter les travaux de sa maison. Pareillement, la mairie de Tours devrait attendre la D.U.P. avant de commencer les travaux du tram. Or elle biaise en prétextant qu'elle ne fait que des travaux de voierie***. C'est encore plus grave quand elle le fait sur une portion contestée comme la promenade arborée du Sanitas. Il ne semble pas y avoir d'emprise juridique permettant de s'y opposer. Or, il y a une forte opposition au déroulement de ces travaux jugés contraires à l'esprit de la Loi, à défaut de sa lettre. Seul le préfet semble pouvoir éviter un conflit qui n'a pas lieu d'être.
J'ajoute qu'avant d'écrire au préfet, j'avais eu l'occasion de m'adresser à trois conseillers municipaux de la majorité, qui n'ont montré que déni ou impuissance. La municipalité est définitivement sourde sur ce sujet et arc-boutée sur son entêtement à conserver son tracé. J'avoue ne pas comprendre : que ça passe sur le mail ou à côté, c'est certes important pour les habitants, mais ça ne change pas beaucoup pour elle. Elle a plus à perdre qu'à gagner en provoquant une crispation sur ce sujet mineur qui risque ainsi de devenir un symbole de la médiocrité de son projet (pour le reste le lecteur pourra se reporter aux dépositions présentées dans la page d'accueil ou sur la très récente discussion de cette page du blog d'Arnoul Maffre).
*** : personne, bien sûr, ne peut être dupe. Notamment :
- les plans des travaux de dévoiement ne sont disponibles au public que sur
le site Cité-Tram
- une personne "tram'bassadeur" travaille même sur
ces travaux pour les contacts avec le public (Cf. cet article de la NR : "il intervient désormais sur Joué-lès-Tours où la fermeture de la rue du Pont-Volant (pour cause de travaux de déviation des réseaux) nécessite une présence quasi quotidienne sur le terrain.")
A l'évidence, c'est bien le tram qui est l'initiateur de ces travaux et qui
paye cette personne.
Le 8 septembre (2)
La résistance s'organise
Cette affichette peut être imprimée à partir de ce fichier ou, en demi-format, de celui-ci.
Le 9 septembre
La promenade est déjà éventrée du côté de la place Saint Paul
Le mail est déjà défoncé par une tranchée en son extrémité sud (inverse à celle qui concernée par les travaux de lundi 13). Cela s'est fait il y a plus d'une semaine, comme on le voit sur la photo de gauche (quelques racines sont coupées) (sa correspondante Google Street, ici, permet de mieux situer les lieux).
Il va donc falloir être attentif des deux côtés. Peut-être pas cette semaine et la semaine prochaine (ce n'est pas prévu dans le calendrier des travaux), mais ensuite. Je ne suis pas sûr que le gaz soit en cause ici... Et ça n'est pas aussi
évidemment contraire au tracé proposé que de l'autre côté...
P.-S. du 23 septembre : la tranchée a été élargie et les dégâts sur les racines sont bien plus importants.
Le 10 septembre
La résistance prend corps, rendez-vous lundi à 9 heures
- Les premières affichettes ont été placées sur des arbres du mail hier soir jeudi.
- Ce soir vendredi à 18 h 30, face au Palais des Sports se tiendra une réunion informelle informative et préparatoire.
- Lundi matin, 13 septembre, date de début des travaux pour la canalisation de gaz, à 9 heures, à l'extrémité nord du mail, allée de la Bourdaisière, à hauteur de la rue Blaise Pascal, un rassemblement aura lieu pour montrer la détermination de la population à empêcher les travaux. Les médias sont invités et toutes les personnes qui refusent la suppression de la promenade et l'abattage des arbres sont invitées à montrer leur opposition au "coup de force municipal".
- Un système d'alerte a été mis en place au cas où les travaux commenceraient plus tôt.
Le 13 septembre
Les travaux sont stoppés, restons vigilants
Nous étions une trentaine à nous relayer de 9 heures à midi pour assurer une permanence d'une dizaine de personnes montrant leur détermination à s'opposer aux travaux. Des militants de Vélorution, des Alternatifs, de TCSP 37 et de l'Aquavit étaient notamment présents. Deux conseillères municipales d'opposition étaient également là. Des contacts ont été pris avec des ouvriers et une reponsable des travaux. Des journalistes de La Nouvelle République et de La Tribune de Tours sont venus. Les travaux prévus n'ont pas commencé, c'est un premier résultat. Nous restons vigilants, des habitants de l'immeuble voisin nous avertiront si des pelleteuses se mettent à l'oeuvre de façon intempestive.
A droite, la corde n'a pas servi à s'attacher aux arbres, elle sert donc à autre chose...
Du côté sud (place St Paul), nous comprenons mal les travaux à venir. Des arbres risquent d'être abattus. Là aussi nous seront vigilants, la promenade arborée doit être préservée et le tracé que nous préconisons doit rester disponible.
Le 15 septembre
Réponse du préfet
Suite au courrier que je lui ai envoyé le 8 septembre (voir ci-dessus), j'ai reçu aujourd'hui une réponse du préfet d'Indre et Loire m'assurant qu'il comprend tout à fait ma démarche et qu'il demande à à Mme la directrice des collectivités territoriales et de l'aménagement de bien vouloir envisager les dispositions appropriées à la situation.
Le 17 septembre
Echos médiatiques
Le 22 septembre (1)
Sept arbres abattus
Hier soir, j'ai appris que des arbres ont été abattus dans l'après-midi. Ce matin, nous étions sur place par "arrêter les dégâts". Voici ce que nous avons vu :
Sur le côté droit, sept arbres ont disparu
Cet abattage s'est fait de façon quasi-clandestine. Aucune affiche, on ne sait pas quelle entreprise est intervenue et sur quelle demande. La broyeuse était sur place et il ne reste presque plus de traces de la présence de ces sept arbres. Cela s'est fait très rapidement.
Nous avons enlevé toutes les barrières (à midi elles avaient disparu) et avons constaté que personne ne venait pour poursuivre les travaux.
La mairie vient ici de franchir un pas. Elle ne peut plus, comme ailleurs, prétendre que les abattages sont nécessaires à la réfection de canalisations en mauvais état. De façon flagrante, ces sept érables ont été abattus à cause du tramway, avant que le préfet n'ait donné son accord, avant même que la commission d'enquête n'ait remis ses conclusions.
Nous allons à nouveau contacter le préfet. Nous restons bien sûr très vigilants.
Le 22 septembre (2)
Opérations commandos pour abattages discrets
Les témoignages que j'ai recueillis montrent que les abattages du mail du Sanitas et de l'avenue du Général de Gaulle ont été effectués rapidement en ce que l'on peut légitimement appeler des "opérations commandos", de la façon suivante :
- sans qu'il y ait le moindre affichage expliquant la nature des travaux, des barrières sont mises en place (s'il n'y en a pas déjà)
- des machines arrivent comme pour élaguer les arbres
- une fois qu'ils sont fortement élagués, elles s'attaquent aux troncs
- parallèlement une broyeuse fait disparaître toute trace
- le sol est égalisé pour effacer les marques
- les barrières sont enlevées
Certains habitants du voisinage peuvent même ne pas s'en rendre compte. Il est à craindre que cette méthode n'ait été employée ailleurs sans qu'on le sache, et que ça se reproduira...
Le 22 septembre (3)
Appel collectif au Préfet
L'aggravation de la situation m'a amené à rédiger cette lettre au Préfet d'Indre et Loire (aussi reprise sur le site de Vélorution), avec une remise collective à 16 heures.
Monsieur le Préfet,
Suite à mes trois courriers précédents et à l'attention que vous y aviez portée, je suis au regret de vous dire que les "points positifs" d'apaisement que j'avais notés de la part de la municipalité n'ont pas été confirmés ces deux derniers jours. Au contraire une série d'abattages d'arbres montre la détermination à continuer une "politique du fait accompli" pour entériner le tracé du tramway, pourtant controversé sur plusieurs points et aussi, sur toute sa longueur, soumis à une déclaration d'Utilité Publique qui n'est pas acquise, ni même très probable au vu des multiples et graves critiques qui ont été exprimées.
Pour ne m'en tenir que sur le "front des arbres", essentiel actuellement, bien plus que les canalisations (je vous rappelle qu'une canalisation peut être remise en place, pas un arbre), voici la situation telle que je la vois :
- Avenue de l'Europe et à côté, des abattages massifs sont en cours cette semaine (plus de 100 arbres). Si la mairie a accepté de ne pas toucher aux 10 cèdres, elle a annoncé jeudi dernier l'abattage de 83 liquidambars, non prévu dans le dossier d'enquête, en expliquant que la canalisation des eaux usées est très abîmée et que le fait de la remplacer provoque l'abattage, norme de 2005 oblige. Je suis très circonspect sur cette explication, car je n'ai vu aucun cas semblable dans une recherche approfondie sur la Toile. On nous a asséné un argument technique sans que l'on ait les informations qui nous permettent de cerner le problème et d'éventuellement le contester.
- Avenue du général De Gaulle, avant-hier, cinq arbres ont été abattus. Ce n'était pas prévu dans le dossier d'enquête et ça n'a pas été annoncé. Partout où il y a des travaux, nous sommes donc soumis à un tel risque.
- Au Sanitas, au bout de la promenade arborée, côté rue Blaise Pascal, 6 arbres ont été abattus hier après-midi (sans aucun affichage explicatif). Ici la mairie ne peut pas prétendre que les abattages sont nécessaires à la réfection de canalisations en mauvais état. De façon flagrante, ces sept érables ont été abattus à cause du tramway et de son tracé.
- Rue du Pont Volant, où je me suis rendu ce matin, j'ai pu constaté que la montée du coteau n'est pas entamée. Il y a là des dizaines d'arbres sur le talus, là où ça doit être élargi ; ils peuvent être abattus, alors que plusieurs demandes pour diminuer les dégâts ont été exprimées lors de l'enquête publique.
En conséquence, je vous demande de faire en sorte, jusqu'à la D.U.P. :
- que les travaux tout le long de la promenade arborée du Sanitas soient stoppés
- que les abattages d'arbres avenue de l'Europe soient stoppés (il y a urgence, c'est commencé)
- que les travaux rue du Pont-Volant n'entament pas la montée du coteau (à partir du garage)
- que tout abattage d'arbres soit stoppé, pour quelque raison que ce soit, liée au tramway et ses dévoiements des réseaux
- que les travaux de dévoiement des réseaux soient stoppés, tant ils sont une menace environnementale injustifiée et injustifiable avant la D.U.P..
En vous remerciant de votre attention, je vous adresse, Monsieur le Préfet, l'expression de mes meilleures salutations.
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J'étais accompagné par des représentants du collectif Vélorution et des associations SEPANT et TCSP 37 (l'AQUAVIT n'avait pu être représentée pour ce rendez-vous décidé en hâte). Le Préfet étant absent, et sans collaborateur pouvant nous recevoir, nous avons ajouté une lettre manuscrite, cosignée, présentant notre inquiétude et lui demandant d'intervenir. Nous lui avons aussi demandé une entrevue.
Le 23 septembre
Des arbres centenaires abattus à côté
Hier, suite aux témoignages d'abattages que j'avais reçus pour 5 arbres avenue du général de Gaulle (aussi au Sanitas, peu après la promenade arborée et le carrefour St Paul), j'ai fait une confusion avec des haies supprimées côté sud. Cela m'amène à corriger le fait que ces abattages n'auraient pas été prévus dans le dossier d'enquête. Ils le sont bien (on est du côté nord) mais j'avais demandé à ce que quelques uns d'entre eux, pas vraiment sur le tracé, soient sauvés (cf. page voisine "17 - Liberté", avec photo). A ce que je comprends, sur les 7 arbres à l'est de la place du Commandant Tulasne, 5 sont abattus dont 1 que j'avais demandé à être préservé. Parmi les arbres coupés, certains, jeunes ont complètement disparu selon "l'opération commando" que j'ai décrite hier, mais plusieurs étaient trop imposants (un ou deux probablement centenaires) pour que l'évacuation puisse se faire à la broyeuse, comme le montre la photo suivante, à droite :
Avant (l'arbre que j'ai demandé à être sauvé est au premier plan) (photo Google Map) et après
De tels abattages sont scandaleux, alors que, si la D.U.P. est refusée, ces arbres pourraient continuer à vivre et qu'il pourraient ne pas être concernés par un futur autre projet. Et celui qui pouvait être sauvé avec l'actuel tracé ? L'abus est manifeste.
Le 24 septembre
Désinformation journalistique
La Nouvelle République d'hier présente un entre-filet (ici) sur un individu "bouillant blogueur" "vert de rage" qui "ne décolère pas", qui (sous-entendu tout seul) "s'est rendu hier matin au Sanitas pour empêcher les abattages d'arbres (terminés à son arrivée)" (hi, hi, il s'est dérangé pour rien, il s'est fait avoir).
Visiblement, mon action dérange de plus en plus. Après l'avoir longuement ignorée ou marginalisée, la NR maintenant la dénigre et la ridiculise par sous-entendus, en s'en prenant aussi à ma personne.
Le même journal, avec le même parti-pris, n'a rien dit sur le fait que les travaux de trois semaines prévus à partir du 13 septembre, qui devaient défoncer le mail ou ses abords (plan ci-dessus) n'ont pas eu lieu (au moins pour les deux premières semaines). Il n'a rien dit sur le fait que mes interventions auprès du préfet sont soutenues par trois associations et un collectif.
J'ai, par ailleurs, eu plusieurs témoignages de personnes écrivant à la NR à propos du tram et très insatisfaites de leurs propos repris, certes en partie, mais d'une façon sensiblement édulcorée.
Le lecteur jugera de la partialité de ce journal et de la justesse de mon propos quand je le considère comme "courroie de transmission médiatique de la mairie". A ce jour, peut-être est-il permis de croire que ça s'arrangera ? Une éthique journalistique, ça s'endort et ça peut se réveiller...
La seule chose pertinente dans cet article, est que l'abattage (des 7 arbres, et non 6...) n'était pas si clandestin que ça, puisque la NR de samedi 18 dernier, l'avait annoncé. Effectivement, je l'ai loupé et mes contacts aussi.
Je reprends cette annonce : "Les travaux de déviation des réseaux vont nécessiter la coupe de sept arbres, afin d'éviter la dalle d'un parking souterrain et de pouvoir accéder à la canalisation de gaz. Un arbre qui mérite d'être conservé sera transplanté. Place Tulasne, il faudra également couper un platane afin d'accéder au réesau d'eau potable".
Place Tulasne, ce n'est pas un mais cinq arbres qui ont été abattu. En ce qui concerne le mail, cette annonce de la NR et l'abattage montrent que la mairie veut toujours défoncer la mail pour modifier la canalisation de gaz qui, pour nous, n'a pas à changer de place. La mairie s'obstiner toujours à détruire le mail. Le préfet (voir ci-dessus) semble faire son possible, mais il n'est pas le seul décideur et il est à craindre que la mairie ne trouve des appuis pour poursuivre son forfait (qui en est un, tant que la D.U.P. n'est pas délivrée).
Les risques sont donc encore très élevés, nous devons continuer à être très vigilants.
Parallèlement, des dizaines d'arbres ont été abattus dans le quartier de l'Europe, cf. page voisine ici.
Post-Scriptum du 29 septembre
La Nouvelle République d'aujourd'hui illustre, une fois de plus le parti pris de ce journal. L'article est divisé en trois parties à peu près égales. Une pour les propos d'un opposant au projet qui expose ses arguments triés et présentés par la NR qui va jusqu'à prétendre qu'ils sont assénés. Une autre partie présente les propos de la municipalité qui ne fait que répondre à ceux de l'opposant et se trouve donc en position de force puisque celui-ci ne peut pas répondre. De graves contre-vérités y sont exprimées (une "concertation exemplaire", "un volet environnemental exemplaire" !!). Seul le lecteur averti remarquera qu'il n'y a pas de réponse à certains propos de l'opposant, notamment l'illégalité des actuels travaux, ce qui est tout de même essentiel. La troisième partie, introductive, présente la situation, vue par la NR et la mairie, allant jusqu'à dire que le préfet ne pourra que signer la D.U.P., sans signaler l'hypothèse d'un refus. Seul le lecteur averti remarquera que la commission d'enquête a repoussé la remise de ses conclusions de début octobre à la mi octobre. Alors qu'il y a un mois, le même genre d'article de la NR et de la mairie affirmait que ces conclusions seraient remises fin août...
Le 28 septembre
Les travaux à nouveau stoppés
Des barrières ont été mis en place hier après-midi, enlevées hier soir par nous, remises ce matin par les ouvriers, avant qu'ils ne repartent. Et ne reviennent ? Les gendarmes du quartier, qui étaient au courant du contexte, ont relevé les identités lors de l'enlèvement des barrières.
Des contacts ont été pris avec l'entreprise en cause. Aucun panneau informatif n'est mis sur les barrières. Et même s'il y en avait un, il est vraisemblable que les travaux ne soient commandités que par la mairie, sans arrêté préfectoral. Les travaux n'ont pas repris dans la matinée.
Ce midi, j'ai reçu une lettre du ministère de l'écologie m'assurant que le Préfet "ne manquera pas d'étudier le dossier avec les collectivités territoriales concernées et de vous tenir directement informé des suites qui lui seront réservées".
Le soir, nous avons constaté que les travaux sont toujours stoppés, sans présence d'engins. Une affichette a été apposée indiquant que les travaux sont commandés par la mairie, sans aucune indication préfectorale. Les travaux sont censés commencer le 27 septembre et durer 5 semaines. Nous avons apposé notre affichette à côté, et quelques autres ailleurs. Nous avons aussi ouvert des passages dans les barrières pour que les gens puissent à nouveau circuler librement (photo ici).
Il semble que tout le monde ait maintenant la sagesse de s'en remettre au préfet. Espérons que ça continuera.
Le 30 septembre
Lettre au ministre de l'écologie
La situation évoluant peu et restant tendue, j'ai envoyé ce matin la lettre suivante à M. Jean-Louis Borloo, Ministre de l'Ecologie, avec copie à M. le Préfet.
Monsieur le Ministre,
Je vous remercie vivement de la réponse que vous avez apportée à mon dernier courrier et de l'attention que vous y montrez aux abattages d'arbres que je vous ai signalés trop importants et trop rapides sur la première ligne de tramway de l'agglomération Tourangelle, alors que la commission d'enquête n'a pas encore remis ses conclusions.
Hélas, après que je vous ai contacté, la municipalité de Tours a accentué les dégâts d'un façon inattendue et très forte. Une centaine d'arbres ont été abattus avenue de l'Europe, la plupart n'étant même pas prévus dans les dossier d'enquête. D'autres abattages ont eu lieu ailleurs, dont 7 autres sur la promenade arborée du Sanitas que les habitants veulent conserver, avec ses 160 arbres, et dont je vous ai entretenue.
Cela nous a amené à venir en délégation voir M. le Préfet d'Indre et Loire le 22 septembre. J'étais avec les présidents des associations SEPANT, TCSP 37, une représentante du collectif Vélorution, l'association AQUAVIT n'ayant pas de représentant disponible, mais participant à l'action. M. le Préfet n'étant hélas pas disponible, nous n'avons pu que lui laisser un courrier lui demandant d'intervenir et de nous accorder une entrevue.
Les abattages ont continué. Lundi dernier 27 septembre, les travaux ont repris sur la promenade arborée, prévus pour 5 semaines. Grâce a votre intervention, grâce à la réponse que m'avait apportée M. le Préfet et grâce à la compréhension de l'entreprise concernée, les travaux ont à nouveau été stoppés.
Mais la tension reste grande. L'entreprise m'apparaît tiraillée entre d'un côté la pression de la mairie qui s'obstine toujours dans sa politique du fait accompli et, de l'autre côté, le respect de la Loi, dont M. le Préfet est le garant. Elle risque sûrement de subir des dommages financiers. Cette situation incertaine ne peut pas durer.
Je m'adresserai ce matin à M. le Préfet en lui apportant à la préfecture une copie de ce courrier. Je lui rappellerai notre demande d'entrevue.
Monsieur le Ministre, votre action pour la préservation de cette promenade arborée est très précieuse, elle aurait dû suffire, peut-être suffit-elle, mais, aujourd'hui, je n'en suis pas sûr et c'est pourquoi je vous demande de la poursuivre pour en assurer la conclusion qu'elle mérite au Sanitas. Et pour limiter les dégâts ailleurs.
En vous remerciant de votre attention, je vous adresse, Monsieur le Ministre, mes meilleures salutations.
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Par ailleurs, le collectif Vélorution organise samedi prochain 2 octobre, vers 15 h un rassemblement sur les lieux du chantier (à hauteur de la rue Blaise Pascal).
Le 1er octobre 2010
Une p'tite chanson
En attendant le rassemblement de demain 15 h (à côté de la manif sur les retraites à 15 h aussi, qui mettra au moins 1 heure à s'ébranler), voici une petite chanson "On déplace pas les arbres", adaptation de "Le bon dieu s'énervait" d'Hugues Aufray, paroles de Pierre Delanoë modifiées par Pascale, musique d'Hugues Aufray.
On déplace pas les arbres (Pascale / Hugues Aufray)
L'écologie en ville
Ca se décrète pas
Sans demander l'avis
Des gens qui vivent là
Le tram, c'est bien, mais
Il ne-e faudrait pas
Penser que tout s'arrê-ê-ête là !
Pour faire un arbre, dieu que c'est long !
Pour faire un arbre, dieu que c'est long !
Pour faire un arbre, dieu que c'est long !
Pour faire un arbre, mon dieu que c'est long !
Pour le tracé du tram
Plein d'choses à déplacer !
On déplace pas les arbres
Comme du mobilier
C'est pas just' pour faire beau
Ca aide à respirer
Et c'est pour ça, que l'on veut les garder !
Pour faire un arbre, ouh la que c'est long !
Pour faire un arbre, ouh la que c'est long !
Pour faire un arbre, ouh la que c'est long !
Pour faire un arbre, ouh la la que c'est long !
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Le 2 octobre (1)
Ouverture d'un second front ?
Alors que les travaux sont stoppés depuis 3 semaines, la Nouvelle République, plus partisane que jamais, refuse toujours de le dire à ses lecteurs et reprend une annonce de la mairie montrant des modifications de la circulation allée de la Bourdaisière (nord du mail, on le savait) et allée de Montrésor, au sud du mail. Est-ce un nouveau front qui s'ouvre ? Ce n'est pas encore sûr, car, sur place, il n'y a ni barrières ni panneaux d'interdiction de stationner. Il faudra être vigilant de ce côté là...
Par ailleurs, l'actualité internationale nous interpelle sur un sujet présentant quelques similitudes. La population de Stuttgart se mobilise (défilé de 50.000 à 100.000 personnes !) pour sauver 300 arbres, dont 25 ont été abattus avant-hier. Détails ici, ici, et là. A Tours, au Sanitas, nous avons 160 arbres à sauver, dont 7 ont déjà été abattus...
Le 2 octobre (2)
La mobilisation reste soutenue
Ce n'est pas que l'on soit nombreux, mais nous avons un solide petit noyau, avec en plus des sympathisants, souvent des têtes nouvelles, qui viennent au gré de leur disponiblité. A travers les réseaux Internet, l'information circule et permet ce roulement. Du côté des habitants, à part une exception apparue la semaine dernière, le soutien est toujours aussi massif, même s'il ne se concrétise pas en présence avec nous sur le terrain. Il est vrai que nous n'avons pas vraiment démarché en ce sens. Il est envisagé de le faire si les choses n'avancent pas assez vite. Et si ça devait mal tourner, une action en justice est fortement envisagée. Il est à noter que la mairie se montre incapable d'argumenter quand on dit qu'elle agit de façon illégale en déclenchant des travaux validant le tracé prévu avant la D.U.P.. Il me semble que, maintenant, certains conseillers municipaux de la majorité en sont conscients, mais sauront-ils agir pour que cesse ce "coup de force" qui n'a que trop duré ?
Cet après-midi, la manifestation de Vélorution a aussi réuni des militants de l'AQUAVIT, TCSP 37 et la SEPANT. Des barrières ont été enlevées et les panneaux de stationnement ont été réunis pour reconstituer l'emplacement des arbres abattus (photos de droite).
Il a été décidé de resserrer notre vigilance par une visite régulière tous les soirs sur place (à partir de lundi) à 19 h de quelques personnes disponibles, tant que les choses ne sont pas éclaircies.
Le 4 octobre 2010
Les travaux ont repris !
L'entreprise TPPL (Travaux Publics des Pays de Loire) de Cinq Mars la Pile a repris les travaux, alors qu'elle connaît le présent contexte illégal et qu'elle sait qu'on est en attente d'une décision du préfet, requise par le ministère de l'environnement. La pelleteuse est entrée en action.
Le soir, à 19 heures, nous avons à nouveau enlevé des barrières et libéré le passage. La police nationale est arrivée, comme la gendarmerie la semaine dernière (le 28), et a pareillement relevé les identités. Elle ne connaissait pas le contexte, elle l'a donc appris et va le faire remonter. On verra si ça amènera davantage de réactions que la semaine dernière. Logiquement, ça devrait remonter jusqu'au préfet...
Le 5 octobre (1)
Le quotidien local continue sa désinformation
La "Nouvelle République" (NR) continue à prendre parti pour la mairie. Alors qu'un vice-président de la SEPANT lui avait envoyé un communiqué, censé ne pas être tronqué, vendredi dernier, la NR a attendu deux parutions pour n'en reprendre qu'une phrase afin de la contredire. Elle a attendu que les travaux aient recommencé pour montrer que la mairie ne pourra qu'avoir raison.
Ainsi ce quotidien local, en situation de monopole sur le département, s'engage méthodiquement à minimiser et contredire notre propos. Déjà avec le titre "Le préfet a-t-il fait stopper les travaux ?". Nous n'avons pas dit que le Préfet les a stoppés. Ils l'ont été parce que l'entreprise et la mairie les ont stoppés, sous notre pression et celles du préfet et du ministre de l'écologie, par les lettres qu'ils nous ont envoyées, éventuellement par un contact plus direct. L'important n'est pas de dire "Aucun arrêté n'a été pris pour bloquer les travaux", ça on le sait (et on le dit sur les affichettes, que le préfet n'a pas pris de décision), l'important est de dire "Aucun arrêté préfectoral n'a été pris pour autoriser les travaux" alors que le préfet doit se décider, il nous l'a dit le 13 septembre et le ministre est allé en ce sens le 24 septembre.
Quant à dire que les abattages dénoncés ne nécessitent pas une autorisation du représentant de l'état parce que "on n'est pas dans un massif forestier", cela montre manifestement que l'interlocuteur préfectoral de la NR ne connaît pas le dossier, qui traite du tramway, de son enquête publique et de son autorisation D.U.P.. Il est bizarre que la NR ait trouvé à la préfecture un interlocuteur qui réponde à ses questions alors que les associations n'en ont pas trouvé...
Au passage, la NR continue à me dénigrer en apposant à mon nom le terme "très virulent". Poser les choses posément, comme je le fais ici, et dénoncer les méthodes tordues et brutales d'une mairie et d'un quotidien, expose à ce genre d'invective qui montre, après un silence longtemps entretenu, combien il est dérangeant de demander un respect des procédures démocratiques et législatives.
Au passage aussi, admirez la délicatesse de l'expression "arbres mis à terre"...
Le point positif est tout de même qu'après plus de trois semaines de silence complet, la NR a tout de même annoncé à ses lecteurs que les travaux ont été stoppés. Je rappelle que pendant plus de trois semaines, en juin, elle avait caché aux Tourangeaux qu'une promenade avec 160 arbres devait être détruite en centre-ville. Et après plusieurs mois, elle n'a pas encore dit que 40 platanes doivent être abattus avenue de Grammont...
En complément :
L'état des travaux aujourd'hui à midi. Alors que la canalisation de gaz est pour nous bien placée,
elle doit être déplacée dans cette tranchée, là où on a demandé que passe le tram.
Pourquoi alors nous a-t-on consulté ? C'est un déni de démocratie.
Le 5 octobre (2)
Derrière l'opacité préfectorale, les deux tiers du mail sont-ils sauvés ?
Nous sommes dans une situation paradoxale au vu des constats suivants :
- le permis de construire (D.U.P.) n'ayant pas été délivré, nous dénonçons, au niveau du mail du Sanitas, l'illégalité des travaux qui valident le tracé de la mairie alors que nous avons demandé lors de l'enquête un autre tracé.
- personne, ni la mairie, ni le préfet, ni le ministre ne conteste que ces travaux pour le tramway sont illégaux. Le préfet et le ministre nous ont même dit qu'ils comprenaient notre démarche.
- les interpellations de la gendarmerie et de la police nationale n'ont pas eu de suite. Je vois là une volonté de "ne pas faire de vagues" pour ne pas donner de la valeur à nos arguments.
- les travaux interrompus pendant trois semaines, ont repris pour une raison que nous ignorons, alors que la situation n'avait pas évolué. Quelles sont ces obscures raisons ? La mairie a-t-elle eu des assurances auprès de la préfecture ?
- alors que le préfet s'était engagé, le 13 septembre, à étudier la situation, alors que le ministre lui a demandé de le faire, le 24 septembre, et de nous en informer directement, le préfet, aujourd'hui 5 octobre, n'a toujours rien fait en ce sens
- nous avons appris aujourd'hui que, suite à notre demande du 22 septembre, la secrétaire générale du préfet accorde un entretien aux quatre associations le 21 octobre au plus tôt, donc très tardivement, dans plus de 15 jours, sans donner la moindre autre information.
Que convient-il de conclure ? Je m'interroge. Le préfet a-t-il cédé à diverses pressions de partenaires qu'il a l'habitude de côtoyer (municipalité, entreprises...) ? A-t-il opté pour une stratégie de pourrissement, lui permettant de ne pas assumer son rôle de garant de la légalité, tout en ne le faisant pas ostensiblement ? Considére-t-il, comme la mairie, que la consultation démocratique compte "pour du beurre" ?
Les réponses ne sont pas évidentes tant son comportement apparaît opaque, se calquant en apparence sur celui de la mairie, mais logiquement pour d'autres raisons. Pourtant je vais émettre une hypothèse qui éclaire, en partie, cette opacité. Elle repose sur le "deuxième front", du côté sud, dont j'ai déjà parlé, qui devait s'ouvrir le 3 octobre. Il n'y aucune trace de travaux, pas même d'annonces d'interdictions de stationnement. C'est très étonnant quand on voit la volonté de réaliser les mêmes travaux dans la partie nord. Alors ?
Alors, j'émets l'hypothèse suivante : le préfet a eu vent des conclusions de la commission d'enquête sur le mail du Sanitas et celles-ci sauveraient les parties sud et centrale (donc exemptes de travaux) et condamneraient la partie nord (donc soumise à travaux, ce qui explique leur redémarrage à ce seul niveau). Les deux tiers du mail seraient alors sauvés...
Il semblerait donc que, contrairement aux déclarations de l'interlocuteur préfectoral de la NR, ce soit bien le préfet qui a stoppé, puis relancé les travaux sur la partie nord. Comme le disait notre affichette, les travaux étaient bien "stoppés en attente de la décision du préfet", sachant qu'il attendait les conclusions de la commission avant de se décider.
Nous verrons si cette hypothèse se vérifiera dans les jours à venir.
Il n'empêche que le préfet ne joue pas la transparence, il ne fait pas vraiment respecter la Loi en laissant faire, sans les autoriser expressément, des travaux qui valident le tracé du tramway, comme si la D.U.P. ne pouvait pas être refusée. Il cautionne donc des travaux pour le tram en fin de compte illégaux, comme si un maire laissait un de ses administrés construire les canalisations de sa maison sans qu'il lui ait délivré le permis de construire.
A part ça, nous avons confectionné une nouvelle affichette :
Nous l'avons apposée, vers 19 heures, sur quelques barrières et panneaux. Quatre paires de policiers patrouillaient dans les parrages, tandis qu'un gardien s'apprêtait à passer la nuit sur les lieux. Mazette, certains n'auraient-ils pas la conscience tranquille qu'il leur faut à ce point se protéger ? Nous n'avons pas de tels états d'âme, nous jouons la transparence, nous savons argumenter sans faire de circonvolutions pour nous cacher derrière une légalité galvaudée.
Le rendez-vous quotidien à 19 heures est maintenu, nous n'avons pas fini d'informer les habitants que ces travaux du tram sont illégaux...
Le 6 octobre
Travaux annulés au centre et au sud de la promenade
Mon hypothèse d'hier soir semble se confirmer. Sur les parties centrales et sud (allée de Montrésor), il n'y a aucun panneau annonçant des travaux. Surtout, je viens de télécharger, du site officiel, le plan des travaux au Sanitas et j'y trouve confirmation qu'il n'y a plus de travaux de modification de réseaux prévus sur les parties sud et centrale, alors que la NR les prévoyaient en partie sud samedi dernier. Sur la partie nord, un tiers (jusqu'à la rue Chalmel) est en travaux la semaine du 4 octobre (effectivement...), un deuxième tiers (de la rue Chalmel à la rue Parmentier) sera traité dans la semaine du 11 octobre et le troisième tiers (de la rue Parmentier à la rue Galpin Thiou) le sera du 18 octobre au - oups - mois de janvier. Pourquoi est-ce que ça sera si long ? Voyez le plan.
A hauteur de la rue Galpin Thiou, la canalisation fait un crochet, sûrement pour rejoindre l'ancienne canalisation, mais comme le tramway passera probablement dessus (pour quitter le mail et aller sur les parkings du côté ouest), il faut sûrement creuser plus profond... Au passage, je me demande s'il n'aurait pas été plus simple de passer du côté est, mais il aurait certes fallu que le tram passe au dessus à un autre endroit.
Donc les 15 marroniers de la portion centrale seraient sauvés, les 80 érables de la partie Sud aussi. Pour la partie Nord, je ne sais pas si ce sont les deux rangées qui seront abattues ou seulement la rangée Ouest (39 arbres, dont 7 déjà abattus) et le début de la rangée Est (une dizaine d'arbres), le reste de la rangée Est, 35 arbres, pouvant alors être sauvé. Donc actuellement, 95 arbres semblent sauvés, 50 sont condamnés et on ne sait pas pour les 35 autres. Le total fait 180, c'est un peu plus que les 160 de ma première approximation, je crois que là je suis plus précis, et je pourrais l'être encore davantage.
Mais pourquoi nous a-t-on caché ça ? Le Préfet, Cité-Tram et la mairie le savaient. Ils nous l'auraient dit lundi, nous n'aurions pas enlevé des barrières parce qu'on pensait que ces travaux iraient à l'encontre des conclusions de la commission. Certes, ils restent illégaux car ils sont pour un tram sans DUP déclarée, mais nous les contestons beaucoup moins par le fait qu'ils semblent conformes aux futures conclusions prenant en compte les arguments des citoyens et des associations.
Restons tout de même prudents car ce n'est toujours qu'une hypothèse. Elle est certes plus probable qu'hier, mais l'ignorance dans laquelle on nous tient peut cacher une autre hypothèse que je distingue pas actuellement. On devrait le savoir officiellement au plus tard une semaine après que la commission ait remis ses conclusions, c'est actuellement prévu à la mi octobre.
Le 8 octobre
Ces travaux sont illégaux...
Nous vivons une drôle d'époque où des collectivités locales se mettent hors-la-loi en commençant des travaux non autorisés, sans que la consultation démocratique n'ait été étudiée, tandis que les forces policières laissent faire cette atteinte à la Loi très peu camouflée. Et quand des citoyens dénoncent cet état de faits, ces institutions font la sourde oreille, préférant un peu de désordre (barrières enlevées) et payer un gardien que de procéder à des interpellations qui mettraient en lumière leurs agissements. Surtout pas de vagues, allez voir ailleurs, il ne se passe rien, laissez nous faire...
Cet effacement allait sûrement avec une certaine crainte que nous lancions une action en justice. Nous y avons effectivement pensé, mais ce n'était pas facile, ça demandait un investissement important... Dans d'autres circonstances, avec d'autres personnes, ça se serait déclenché...
Il est à noter que ce soir, des barrières étaient enlevées et un ruban coupé sur le mail (alors que le gardien n'est plus là...), mais nous n'y sommes pour rien, nous avons abandonné ce genre d'action depuis mardi 5 quand on a à peu près compris la situation. Les travaux déplaisent à d'autres que notre groupe... Depuis mardi, nous nous sommes retrouvés tous les soirs pour coller sur les panneaux de travaux des affichettes "Ces travaux pour le tram sont illégaux tant que..." (cf. ci-dessus). Ce soir, nous sommes allés au delà du mail, jusqu'à la place du commandant Tulasne. Nous cessons maintenant ces rendez-vous pour passer à d'autres genres d'action, dépassant le cadre du Sanitas... Car, finalement, ce qui s'y est passé aura servi de catalyseur pour souder des oppositions et passer à autre chose... Et ça laissera diverses autres traces...
Le 12 octobre
Osent-ils tout abattre ?
Au conseil municipal d'hier soir, le maire a annoncé que la commission d'enquête a donné un avis favorable sans restriction au projet du tram, et la NR reprend la nouvelle en page un sous le titre "Le tram fait dérailler l'opposition". Les deux complices jubilent. Il semble qu'ils n'étaient pas si sûrs que ça...
Et le mail du Sanitas ? Qu'il ne soit pas traité comme une restriction (à prendre comme une quasi-obligation) n'empêche pas qu'il puisse faire l'objet d'une recommandation (qui, généralement, est suivie). La NR ne dit que ceci : la commission conseille "de retrouver un espace de convivialité arboré dans le quartier du Sanitas" puis (j'ai l'impression que ce n'est plus lié au Sanitas) "de transplanter les arbres isolés à proximité de leur implantation actuelle" (pour le cèdre du carrefour de Verdun ?).
Retrouver un espace arboré, est-ce se plier au détestable refrain municipal du "On replante" ? Les 180 arbres du mail sont-ils tous condamnés ? Les arbres dans notre ville ne peuvent-ils pas vieillir pour qu'on les supprime lors des renouvellements urbanistiques ? J'ai du mal à le croire, tellement il me semble "gros" de supprimer ainsi tout un écosystème en centre ville et de réduire l'espace pour piétons, pour créer une voie où ils cotoiraient un tramway (ils préféreraient alors utiliser les trottoirs...), alors que les voitures continueraient à bénéficier de presque tout l'espace.
D'un autre côté, l'annulation des travaux allée de Montrésor a une signification et, je n'en vois toujours pas d'autre que la préservation partielle du mail. Mais sa probabilité diminue, l'interrogation se renforce, il ne reste qu'à attendre d'en savoir plus...
Le 13 octobre
Ils seront tous abattus ou presque
Les conclusions de la commission d'enquête sont en ligne sur le site de la préfecture et j'ai enfin eu les réponses à mes interrogations de ces derniers jours. La commission conclut ainsi : elle "n'est pas opposée à la suppression de ces alignements. Elle considère que si le choix du tracé est pertinent, il lui semble que ce tracé peut être légèrement déplacé vers l'ouest permettant de dégager un plus grand espace vers l'est. Elle recommande ainsi qu'un espace de convivialité arboré soit retrouvé dans ce quartier car elle ne peut se satisfaire d'un mail planté supportant le passage du tram, même avec une plateforme engazonnée." (le détail est ici - il est à signaler une erreur, le mail ne fait pas 350 mètres de longueur mais 600 m) (mes critiques à l'encontre de ces conclusions sont sur cette page intitulée "Convergence vers un tram-train", rédigée avec les associations SEPANT, TCSP 37, AQUAVIT et Vélorution Tours).
Je comprends que le tracé va être dévié à l'ouest sur les parties sud et centre (ce qui explique l'annulation des travaux) et que, alors que ce déplacement permettrait de sauver les 15 marroniers et une moitié des 162 érables (on savait que c'était possible, c'est encore plus évident maintenant), la mairie aura le plaisir de les abattre tous (ils sont tellement moches et mal portants) pour faire table rase et repartir comme 50 ans auparavant à zéro en replantant des arbres prêts à être abattus dans 50 ans. Tout juste peut-il rester une interrogation sur les 15 marronniers à cause de leur emplacement central particulier et une autre sur les 13 érables transplantés (sans doute les plus jeunes) avec les gros risques que ça représente.
La commission n'aura retenu qu'une seule chose de mon rapport, c'est que faire un mail où cohabitent piétons et tram est dangereux et déplaisant. Et bien des points que j'ai soulevés dans mon dossier (comme le fait d'avoir une station plutôt que deux, ou le fait de ne pas supprimer le double rond-points du palais des sports) ont carrément été ignorés.
Qu'ajouter ? Reprendre ma première réaction "C'est une honte pour la ville de Tours" et murmurer à nouveau ce chant de résistance :
On déplace pas les arbres (Pascale / Hugues Aufray)
L'écologie en ville
Ca se décrète pas
Sans demander l'avis
Des gens qui vivent là
Le tram, c'est bien, mais
Il ne-e faudrait pas
Penser que tout s'arrê-ê-ête là !
Pour faire un arbre, dieu que c'est long !
Pour faire un arbre, dieu que c'est long !
Pour faire un arbre, dieu que c'est long !
Pour faire un arbre, mon dieu que c'est long !
Pour le tracé du tram
Plein d'choses à déplacer !
On déplace pas les arbres
Comme du mobilier
C'est pas just' pour faire beau
Ca aide à respirer
Et c'est pour ça, que l'on veut les garder !
Pour faire un arbre, ouh la que c'est long !
Pour faire un arbre, ouh la que c'est long !
Pour faire un arbre, ouh la que c'est long !
Pour faire un arbre, ouh la la que c'est long !
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26 novembre 2010 : en cet article, la NR, plus que jamais organe de propagande municipale, explique avec de jolis mots que tout sera rasé. Depuis le début, de façon constante, comme la mairie, elle se lave les mains de l'abattage injustifié et injustifiable de plus de 160 arbres.
Le 23 décembre 2010
La forfaiture du préfet
En novembre et décembre, les associations Sepant, TCSP 37, Aquavit, le collectif Vélorution et quelques personnes (dont moi) se sont réunies en un "front de convergence" pour expliquer au préfet les défauts du projet et lui demander de refuser la DUP (Déclaration d'Utilité Publique), ou de la repousser pour exiger un certain nombre de modifications, dont la sauvegarde du mail du Sanitas (voir page voisine sur la convergence tram-train). Nous n'avons pas eu de réponse et la DUP a été accordée le 21 décembre. Cela est à mon sens indigne, car, pour cette promenade arborée, le préfet se devait de préserver l'environnement. Il ne l'a pas fait et j'estime qu'il a ainsi commis une faute grave qui s'appelle forfaiture, je vais expliquer en quoi.
Je commence par la définition de ce mot "forfaiture" d'après le Petit Robert : "Crime dont un fonctionnaire public de rend coupable en commettant certaines graves infractions dans l'exercice de ses fonctions". Et "crime" signifie : "Manquement très grave à la morale, à la loi".
Ensuite, je précise le cadre de la promenade du Sanitas. Au début (il y a un an), le tramway devait passer à côté et presque tous les arbres (177 en tout) étaient sauvés. Puis, dans le projet soumis à enquête (il y a six mois), il est passé sur toute la longueur du mail, devant ainsi abattre tous les arbres. La commission d'enquête a demandé à ce que le tracé soit "légèrement déplacé vers l'ouest" à la fin de la rue Blaise Pascal, devant le palais des sports et tout le long du boulevard De Lattre de Tassigny. Le maître d'ouvrage (Sitcat CitéTram) a répondu qu'il prenait en considération toutes les demandes de la commission et, effectivement, les travaux de dévoiement des réseaux ont été corrigés en fonction de ce nouveau tracé. Mais, alors que cela permettrait de sauver une centaine d'arbres dont les 15 marronniers devant le palais des sports, il a préféré continuer dans son acharnement à abattre tous les arbres (en mettant un peu de vernis dans le fait que quelques uns seraient déplacés), tout cela pour planter une double promenade et aménager de nouvelles places.
C'est ce que je croyais jusqu'à maintenant. J'en arrive toutefois à douter, car les documents de modifications des dossiers d'enquête ne spécifient pas nettement la modification de tracé. Il se pourrait donc que le maître d'ouvrage, contrairement à ses déclarations, soit passé outre le souhait des commissaires de déplacer le tracé vers l'ouest. Du coup, je ne vois pas comment peut être dégagé "un plus grand espace vers l'est" pour accueillir une double promenade arborée. J'espère que l'on ne revient pas au pire qui consiste à faire côtoyer dans une même promenade tramway et piétons.
Dans la première hypothèse, le déplacement du tracé fait que l'abattage ne repose sur aucune nécessité par rapport au tracé retenu. Dans la seconde hypothèse, le maître d'ouvrage en a fait à sa tête sans vraiment prendre en compte les recommandations de la commission et en ayant fait mine de les suivre. Dans les deux cas, c'est une atteinte à l'environnement sans motif, gratuite, pour la volonté de tout raser et de tout réorganiser à son idée (comme l'aurait fait un Ceaucescu). Tous les arbres sont abattus ou presque (quelques uns seraient déplacés...). Et le préfet laisse faire. Dans les deux cas, il y a donc là un manquement très grave à la morale.
Je signale, au passage, qu'il est incroyable, alors que le projet est figé et accepté, que l'on ne sache pas vraiment à quoi s'en tenir et que l'on évoque encore deux hypothèses de tracé. Pire, le site officiel tram-tours montre en sa page http://www.tram-tours.fr/index.php?idtf=246 une troisième hypothèse, la toute première d'il y a un an, avec un passage à l'ouest qui épargnait le mail sur toute sa longueur ! (copie d'écran ici)
Prenons maintenant un texte de loi gravé dans le marbre de la Constitution française depuis 2005, la "Charte de l'environnement" (détails ici). Son article 2 stipule que : "Toute personne a le devoir de prendre part à la préservation et à l'amélioration de l'environnement". Préserver l'environnement ? Il est évident qu'il ne l'est pas, il est même détruit. Qu'il soit reconstitué dans des dizaines d'années ne change rien à la destruction de l'éco-système et à l'importante diminution de la biomasse, qui plus est dans un quartier d'HLM où il n'y que des arbres publics et où la biomasse a déjà diminué, que ce soit par la mairie ou l'office OPAC (notamment 13 peupliers abattus au printemps dernier). Et quelle est la nécessité impérative d'une telle destruction ? Aucune, il n'y a bien sûr pas besoin de détruire tous les arbres en place pour en planter de nouveaux et ils ne gênent pas le tram sur une artère aussi large. Comme nous le disons depuis des mois, il n'y pas de raison de les abattre dans le cadre de la création de cette ligne de tram. Cet acharnement est incompréhensible, je ne vois guère qu'une volonté d'aseptiser la ville selon des schémas que je juge rétrogrades et en dehors de toute approbation populaire et de notre Constitution. Il y a bien là un manquement très grave à la loi.
De plus, l'article 3 n'est pas respecté aussi : "Toute personne doit, dans les conditions définies par la loi, prévenir les atteintes qu'elle est susceptible de porter à l'environnement ou, à défaut, en limiter les conséquences".
Vous me direz que le préfet n'est pas le seul à ne pas respecter cette loi, le maire de Tours, notamment, est aussi en cause. Certes, mais le cas du préfet est beaucoup plus grave :
- Il est le représentant de l'état dans le département, et, à ce titre, il est le premier à devoir respecter la Constitution Française. Il se doit même de la faire respecter.
- Nous lui avons signalé cette atteinte à la Loi, il a un rôle d'arbitre, il lui était très facile de dire qu'en tant que représentant de l'état il ne pouvait pas tolérer une atteinte à notre Constitution. Il ne l'a donc pas fait en connaissance de cause (à moins qu'il ne lise pas les courriers qu'on lui adresse - aussi adressés au ministère (ils sont ici) -, ce qui est aussi grave). Il y a bien là une volonté d'agir contre la loi.
C'est donc une grave infraction dans l'exercice de ses fonctions.
Il y a d'autres choses à dire à propos de ce préfet, qui s'appelle Joël Fily, j'en parlerai dans quelques jours dans une nouvelle page intitulée "Bilan". Il a commis d'autres erreurs, graves aussi, mais celle-ci m'apparaît la plus flagrante. De plus, ceux qui ont suivi le déroulement des faits sur cette page on pu se rendre compte à quel point il a laissé pourrir la situation fin septembre, en nous laissant en porte-à-faux sans répondre à nos demandes d'explications. C'est à ce moment là que je suis devenu pessimiste sur la suite. J'espèrais encore me tromper, surtout que les commisseurs-enquêteurs avaient tout de même fait un petit pas, mais finalement c'était pire que je ne le craignais...
Le problème, gros problème, rédhibitoire problème, c'est que cet article de la Constitution n'est pas "opposable", comme on dit en matière judiciaire, ou il faudrait de très gros efforts pour qu'il le devienne. Le préfet le sait, bien sûr, et c'est pour cela qu'il se permet d'agir ainsi... A quoi sert d'ajouter des articles dans la Constitution si on ne les fait pas respecter ? Décidément, tout est lamentable dans cette affaire...
Il ne reste qu'à user de notre capacité d'indignation, c'est ce que je fais ici... et ce que je ferai en écrivant, une fois de plus, à la ministre de l'écologie.
Le 5 janvier 2011
2011 année de destruction et de résistance
Alors que le maire va présenter ses voeux, une affiche près de l'entrée de l'hôtel de ville rappelle que les arbres du Sanitas peuvent être sauvés si une mobilisation se structure et enfle. C'est un bon voeu pour 2011...
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Personnellement, je traduis ma résistance autrement. En ce mois de janvier, je travaille à réunir mes chroniques de ce blog en deux livres qui mémoriseront ce qui s'est passé ces sept derniers mois, notamment avec la langue de bois des dossiers d'enquête, le comportement hors-la-loi du maire, la forfaiture du préfet. La destruction de la promenade arborée du Sanitas y est au premier plan.
Pour lire et acquérir ces ouvrages, sortis début février, c'est ici.
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Et dans la rédaction de "Tours et son tramway rouleau compresseur", je ne peux que tenir compte de cette carte postale distribuée pour les bons voeux de la mairie. Elle montre que contrairement à ce qu'avaient demandé les commissaires enquêteurs, le tracé n'a pas été dévié légèrement vers l'ouest et un "espace de convivialité arboré" n'a pas été créé. La promenade pour piétons a simplement été remplacée par une promenade pour tramway...
A hauteur du boulevard de Lattre de Tassigny, on passe donc de 8 voies pour véhicules mécaniques (stationnements inclus) à 10 voies, on est en pleine démesure anti-environnementale et anti circulation douce...
Comparez avec les 2 photos tout en bas de page. On voit ce que l'on perd...
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Le 23 mars 2011
Le paradoxe écolo de Tours-Est, godillots et gros dégâts
Le premier tour des élections cantonales de Tours-Est a placé en tête un candidat des Verts, devant un représentant du maire qui se maintient au second tour, malgré les consignes nationales et départementales contraires. C'est certes conforme au peu de cas que fait de l'écologie le maire de Tours, même si les 3 conseillers Verts de sa majorité ont surtout été des godillots à son service. Le symbole le plus éclatant (le plus terriblement terne, plutôt) en est la destruction prochaine du mail du Sanitas avec l'appui médiatique de la NR (préparant ses lecteurs en louant le côté "écolo" de la mairie et de sa retransplantation de deux jeunes cèdres, ici).
Quel paradoxe de voir arriver en même temps le premier élu vert de la ville (à supposer qu'il soit élu, il est très bien parti) et le plus gros dégât écologique que n'ait jamais connu Tours-Est avec l'abatttage de quelques 250 arbres qui ne gênent pas le passage du tramway, sauf dans la tête du maire de Tours et de ses godillots. 177 marronniers et platanes sur la mail du Sanitas, 40 platanes avenue de Grammont, et divers autres arbres, notamment rue Charles Gille, carrefour St Paul et place du Commandant Tulasne (cf. très précisément mon livre "Tours et son tramway tronçonneuse", ici).
Avec Sophie Robin et Jean-Marie Magi, ancien membre et membre du CVL de Tours Est, j'ai eu l'occasion de rencontrer les huit candidats du premier tour et donc Christophe Boulanger, le candidat Vert en passe de gagner. La discussion était très cadrée sur deux sujets, la passerelle Fournier (voir ici) et le collège Pasteur (voir là) et nous n'avons pas abordé le mail du Sanitas si ce n'est par une remarque rapide. Nous avons pu nous rendre compte qu'il a une très bonne connaissance de ces deux sujets et nous avons eu l'impression d'être en face d'une personne de caractère qui pourrait agir autrement que sous l'influence de l'autocrate du coin.
Il nous semble que dans le parti des Verts l'unanimité des trois conseillers municipaux à soutenir mordicus le maire Jean Germain dans sa pire destruction écologique est loin d'être générale. La preuve en est que lors de l'enquête publique sur le tramway, ce parti a demandé que le mail du Sanitas soit sauvé.
Alors ce futur conseiller général ira-t-il dans le sens du sauvetage d'une promenade piétonne arborée bordant 6 à 8 voies pour automobiles (stationnement inclus), laissées intactes ? Son pouvoir sera certes très réduit, mais, au moins symboliquement, il peut apporter un soutien très appuyé à ceux qui veulent encore que ce mail soit sauvé. Derrière les trop rares "activistes" essayant de se battre, ils sont très nombreux, il suffit d'interroger les habitants (ce que la mairie s'est bien gardée de faire)... En outre, cela montrerait qu'après un appui municipal Vert fondé sur le reniement et l'écoblanchiment, pourrait venir une action Verte plus éthique...
Le 27 mars 2011
Christophe Boulanger a été élu, et largement, à 62 % contre le candidat du maire. Il est le premier conseiller général Vert d'Indre et Loire. Mais, j'ai fait un erreur dans mes propos précédents, le mail du Sanitas n'est pas sur le canton de Tours-Est, il est juste à côté. Le nouvel élu est donc moins concerné, même si l'interpellation que je lui ai adressée lors de sa dernière réunion électorale a montré que lui et d'autres personnes de son parti se sentent concernés par le sujet. Ils me semblent être plus proches de la position de juillet consistant à sauver le mail que de l'écoblanchiement des trois conseillers municipaux Verts louant, comme le maire, les vertus de l'abattage et du replantage.
A propos de cette élection, on pourra lire l'intéressante analyse de René Lorient, sur son blog.
Le 28 mars 2011
L'abattage approche, le CODAT organise la résistance
Les abattages peuvent commencer à partir de ce 28 mars. Un collectif nommé CODAT (Comité d'organisation de Défense des Arbres de Touraine) vient de se monter pour résister aux tronçonneuses du maire : oui au tramway écolo, non au tramway tronçonneuse.
Il met en place une veille pour s'opposer aux abattages et donner la parole aux habitants sur de grandes affiches. Ainsi, sous l'oeil de deux caméras de vidéosurveillance visionnées en temps réel depuis une salle de la mairie, une bonne quinzaine de personnes se relaie devant le palais des Sports.
Le 29 mars 2011
Le CODAT stoppe les abattages en s'accrochant aux branches
Ce matin, les abattages ont commencé. Pas directement sur la mail, mais au bout, au carrefour St Paul, face à l'église, 4 arbres ont été abattus et 2 autres l'auraient été si des militants du CODAT ne s'étaient installés dans leurs branches.
Bien sûr ces arbres ne gênent en rien le tramway, qui passera à plus de 20 mètres de là, mais nous sommes en plein dans la politique totalitaire de la ville qui aseptise et abat les arbres sous le joyeux refrain du "Ne vous en faites pas braves gens, vous avez de la chance car on va en replanter et même plus qu'il n'y en a".Je rappelle que dans le dossier d'enquête, aucune justification n'était apportée à ces abattages. Dans ma déposition, soutenue par la Sepant et l'Aquavit, j'avais demandé à ce qu'ils soient sauvés. La commission d'enquête n'a pas daigné répondre quoique ce soit.
Alors que j'arrivais ce matin, vers 10 h 30, le hasard a voulu que FR3 arrive en même temps (caméra sur la photo de gauche, ci-dessus). Le hasard a aussi voulu que j'ai avec moi le numéro spécial de la NR sur la mort de Jean Royer. J'en ai profité pour montrer
la photo ci-dessous de l'ancien maire de Tours, devant le mail du Sanitas, créé sous sa première mandature.
Jean Royer à gauche (photo NR)
Demain Jean Royer sera enterré. Son successeur Jean Germain lui rendra sûrement un vibrant hommage. Quelle duplicité, quand on même temps il abat, le long du parcours du tramway, sans raison valable, des centaines d'arbres plantés par son prédécesseur ! L'un était intègre et aurait respecté la Constitution, l'autre ne l'est pas. En effet, depuis la veille, un document présenté aux passants, ici présent, montre comment la Charte de l'Environnement, inscrite dans notre Constitution en 2005, est bafouée par le projet de tramway, ce que "le front de convergence" avait signalé, sans succès, au préfet.
[Ce terme de "duplicité" peut apparaître fort dans le contexte de ce seul paragraphe. Mais il est conforté par ce qui s'est passé depuis le début sur ce mail, aussi pour les autres arbres arbritrairement abattus, et ce qui s'est passé sur le pont du Cher, plus généralement sur le manque concertation etc. C'est hélas une méthode continuelle d'intox et de passage en force. J'en ai fait la démonstration dans mon livre "Tours et son tramway rouleau compresseur".]
[Au passage, je signale que Jean Royer semble ici poser la première pierre du restaurant universitaire qui est aujourd'hui à l'abandon. On peut se demander si dans 5 ou 10 ans un important projet immobilier y sera mis en place, éclairant l'actuelle volonté de maintenir la place de l'automobile sur cette large artère. D'autres interrogations de ce type sont possibles, tant il doit y avoir des raisons pour s'obstiner ainsi.]
Le 30 mars 2011
Appel solennel au Président de la République
En octobre dernier, suite aux conclusions de la commission d'enquête, un "front de convergence" pour un tram-train dans la ville de Tours s'était constitué, regroupant trois associations, Sepant, TCSP 37, Aquavit, le collectif Vélorution, trois experts géographes et diverses personnes dont moi-même. Il s'était adressé au Préfet et à la Ministre de l'Ecologie pour corriger les dérives du projet et donc, notamment, arrêter la suppression du mail du Sanitas. Il monte aujourd'hui d'un cran en adressant au Président de la République un "Appel solennel pour que la Charte de l'Environnement soit respectée dans la ville de Tours". Ce titre est très significatif de l'impression que nous éprouvons de vivre dans une ville où les lois environnementales de notre République ne sont pas respectées.
Ainsi, je me suis rendu hier que rue Charles Gille, 11 arbres ont été abattus sans que ce soit indiqué dans les dossiers d'enquête. Hier aussi, là c'est en dehors du tramway, j'ai appris que deux platanes du boulevard Heurteloup ont été abattus pour je ne sais quelle raison. Tout cela se fait en catimini et ce que j'arrive à savoir n'est bien sûr que la partie immergée de l'iceberg. Vraiment, dans notre ville, à part quelques opérations de comm' en guise d'écoblanchiment (en voici un bel exemple ici), les arbres sont traités comme moins que rien, sans foi ni loi. Il est temps que nous revenions dans un état de droit environnemental. Il est bon que quelques associations l'aient compris, dont, en matière d'environnement, les deux plus importantes de la ville, agréées. Cet appel est présenté en bas de la page Convergence.
Sur place, les choses évoluent peu. Plus d'abattages, la vigilance est toujours grande, les contacts avec les habitants sympathiques. Le 31 mars, sous une fine bruine, du côté du carrefour St Paul, une banderole "Sauvons le mail de Jean Royer" est mise en place. Sur cette photo, on voit que les deux arbres de droite sont déjà morts, à cause de la grosse tranchée qui passait entre eux (voir photo ci-dessus du 9 septembre), maintenant rebouchée.
Il est à signaler que, contrairement à ce qui s'est passé en juin et octobre derniers, la Nouvelle République a rendu compte de ce qui se passe en deux articles dans ses éditions des 29 et 30 mars. Toutefois ils sont bizarrement déconnectés du dossier tramway.
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Le 1er avril 2011
Inauguration du Mail Jean Royer
La journée était bien parti, puisqu'on apprend qu'à Nîmes dans un cas similaire, les défenseurs des arbres ont gagné, voyez ici.
Et puis, Allelujah, en ce jour historique du 1er avril 2011, la ville de Tours a enfin décidé de mettre en cohérence son discours et ses actes en matière environnementale. Finis les grands panneaux "Développement durable" accompagnant une rage de supprimer les arbres alentour dès qu'on veut rénover quelques chose. Non désormais les arbres deviennent durables, ils sont considérés comme nos compagnons de vie, enracinés comme nous en cette ville. Le développement durable passe d'abord par le respect de notre patrimoine arboré et ces être végétaux vivants ne sont abattus que lorsque c'est vraiment nécessaire.
Ruban coupé par un habitant, petits fours pour tous, des édiles, écharpes en bandoulière, vraiment en contact avec la population, l'ont dit et ont marqué cette journée d'un symbole fort, sous l'oeil de médias qui célèbrent la fin de la dégradation environnementale en notre ville. Ce symbole prouve qu'une municipalité peut et doit avoir le respect des plantations des municipalités précédentes. Songez que ces arbres plantés il y a seulement cinquante ans ont failli mourir dans la fleur de l'âge parce que le tramway devait en priorité ne pas toucher aux huit voies réservées aux voitures ! N'y a t-il pas plus beau symbole que de donner à cette promenade de 600 mètres de long, en centre ville, le nom du maire qui a en bonne partie façonné ce quartier (terminé en 1972), a fait planter ces arbres et de nombreux autres autour ? Des vrais arbres, des grands, pas des arbustes et arbrisseaux comme on a trop souvent fait ensuite, mais cela va aussi changer en ce beau jour.
Nous nous en rappellerons, c'était un 1er avril.
Le 3 avril 2011
De la volonté de désinformer
Il est difficile de se faire comprendre de la population, de l'amener à sortir de son fatalisme pour soutenir une lutte qui lui apparaît juste quand elle en comprend la raison et le moteur. Le frein essentiel est cette difficulté à se faire comprendre parce que nous ne sommes maîtres de l'information que de façon très partielle. Le vecteur médiatique le plus fort dans notre département est le quotidien La Nouvelle République (NR) et l'information qu'il sert est très orientée dans un sens qui n'est pas le nôtre. C'est ce que je développe maintenant :
Désinformer avec des infos justes : la NR
Les défenseurs des arbres s'opposent aux travaux du tramway au Sanitas parce qu'ils provoquent l'abattage de plus de 160 arbres. Telle est l'information qui est véhiculée par les médias locaux, et surtout la NR dans ses articles qui à premières vues apparaissent neutres. Telle est donc l'information reçues par les Tourangeaux. Cette information, pourtant juste, est en réalité de la désinformation parce qu'elle n'est pas accompagnée d'un éclairage nécessaire à sa compréhension. Or à défaut qu'on le lui précise, le destinataire de cette info ne peut la décrypter qu'avec sa jugeote. Il se dit que d'un côté on a les défenseurs des arbres qui refusent qu'on les abattent, et que de l'autre côté on a les travaux du tramway qui amènent à abattre des arbres. Il comprend la logique du tramway, il comprend celle des défenseurs des arbres et il se demande laquelle doit l'emporter. Alors, sur cette seule base, il se méprend en se disant que le passage d'un tramway amène à supprimer les arbres situés sur son tracé et qu'à part les défenseurs acharnés des arbres, chacun peut le comprendre. Donc leur combat, quoique sympathique (abattre des arbres, c'est toujours triste) est un combat d'arrière garde voué à l'échec et c'est tant mieux puisque ça apparaît nécessaire.
La désinformation de cette info juste peut encore être accentuée par une autre information, juste elle aussi, souvent délivrée par les défenseurs du projet. Elle consiste à souligner que de nouveaux beaux et grands arbres seront plantés pour remplacer les anciens (lesquels sont parfois considérés en mauvaise santé, mais, là, c'est une info fausse, et je ne m'en tiens ici qu'aux justes). Le lecteur se dit alors que les responsables du projet sont compréhensifs et s'efforcent de corriger les dégâts inévitables qu'ils causent, il ne peut vraiment qu'adhérer aux abattages. Il se méprend alors bien davantage.
Cette méprise repose sur le fait qu'on s'est bien gardé de lui expliquer la cause des abattages et le but du combat mené.
La cause des abattages n'est pas le passage du tramway. Elle est l'obstination du maire de Tours (en tant que président du Sitcat) de supprimer une allée arborée de 600 mètres de long en centre ville sur une artère très large, de 56 à 60 mètres, comportant 6 à 8 voies pour automobiles, stationnements et dégagements inclus. Utiliser une seule voie de stationnement en épis permet de faire passer les deux voies de tramway, sachant que les problèmes de stationnements ne sont pas cruciaux et qu'on peut ajouter des places pas loin. Il est lamentable de voir ainsi le tramway restreindre une circulation douce plutôt que la circulation automobile. Cette volonté est une atteinte grave à la préservation de l'environnement qu'impose l'article 2 de la Charte de l'environnement.
Et si la topologie des lieux n'apparaît pas assez évidente à certains pour justifier un passage du tramway sur le bitume plutôt que sur la promenade, il est bon de rappeler deux choses. D'abord, au début, deux tracés ont été envisagés et celui sur le bitume n'a pas été retenu pour une raison qui n'a pas été exposée clairement ("impacter l'accès aux immeubles collectifs", où ?). Ensuite les commissaires enquêteurs ont suggéré un passage plus à l'ouest qui n'a pas été pris en compte.
Cette obstination a détruire le mail est d'autant plus injuste que la population n'a pas été consultée. Si encore elle avait dit qu'elle préférait des parkings aux arbres, le maire aurait eu une certaine légitimité, mais il s'est bien gardé de le faire car ils auraient très probablement préféré l'inverse. Pire, alors qu'on ne leur a guère demandé leur avis, nombreux sont ceux qui sont venus s'exprimer lors de l'enquête publique pour sauver le mail, et souvent en argumentant, ce qui n'est pourtant pas une démarche facile.
Le but du combat mené au Sanitas n'est pas d'arrêter les travaux du tramway. Il est de modifier légèrement le tracé vers l'ouest pour que le tramway passe sur les stationnements en épis qui longent le mail, qui serait ainsi préservé.
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Quand on est sur place, il suffit de montrer aux passants la largeur de l'artère et ils comprennent tout de suite que le tramway peut passer à côté. La NR s'est bien gardée de montrer ça à ses lecteurs. Ce n'est pas dû à une sorte de hasard ou d'incompréhension, il suffit de relire ci-dessus l'attitude très peu éthique de ce journal en juin et octobre dernier. Maintenant la forme est meilleure, mais le fond est toujours là. Et quand je dis "meilleure" c'est bien timide, quand on considère son actuel refus de parler de la violation de la Charte de l'Environnement et de l'appel au Président de la république avec le soutien des associations environnementales.
Parallèlement à cette désinformation communiquée à tous, il y a d'autres désinformations non médiatisées mais insufflées de façon ciblées. Il est difficile d'en prendre connaissance, le hasard a voulu qu'hier, je sois témoin d'une telle tromperie qui est loin d'être négligeable puisqu'elle est est réalisée par le maître d'ouvrage, Sitcat CitéTram.
Désinformer avec des infos faussées : le Sitcat
Voici d'abord l'histoire racontée par le Sitcat. Les promoteurs de ce projet de tramway aiment les arbres, vous allez le comprendre sur un exemple. Il y a deux ans, avenue de l'Europe, le tramway devait abattre un alignement de cèdres. Les habitants s'en sont plaints au Sitcat, qui les a écouté, à approfondi son étude et a finalement considéré qu'il était possible de sauver l'alignement. Vous voyez que quand on peut sauver des arbres, le sitcat les sauve.
Voici maintenant la même histoire racontée par moi. Les promoteurs de ce projet de tramway n'aiment pas les arbres, vous allez le comprendre par le contre-exemple qui suit. [Déjà, à ce premier niveau, ma démonstration est valable et celle du Sitcat ne l'est pas, car, cela s'apprend au lycée en cours de mathématiques, un seul exemple ne montre pas la vérité d'une assertion, alors qu'un seul contre-exemple en démontre la fausseté]. Fin juin 2009, après "concertation" (traduisez réunions publiques d'information) avec la population, le Sitcat décide d'abattre 53 cèdres de l'avenue de l'Europe pour y faire passer le tramway. Une habitante se plaint du manque d'écoute du Sitcat et de "la loi du silence", elle lance alors un appel pour se mobiliser afin de sauver ces cèdres. Avec vélorution, je suis le seul à en faire écho sur mon blog (ici). Quelques jours plus tard (en période de vacances d'été), une "concertation publique" (obligatoire par la Loi, c'est comme une "enquête publique", en plus petit) est ouverte au siège de Tours Plus. Elle montre qu'effectivement le Sitcat, malgré l'avis des habitants, prévoit d'abattre les cèdres. Les habitants se déplacent très peu en cet endroit peu connu, il me semble qu'il n'y eut guère qu'une vingtaine de dépositions sérieuses, dont trois pour sauver les cèdres. Une commission d'enquête a analysé ces résultats et a demandé à ce que les cèdres soient sauvés. Le Sitcat s'est donc pratiquement vu contraint de les sauver. Un an plus tard, lors de l'enquête publique de 2010, on s'est rendu compte que le Sitcat était en partie revenu sur sa résolution, en abattant 16 des 53 cèdres, apparemment 6 de façon justifiée et 10 de façon injustifiée. Et 83 liquidambars, voisins, non prévus d'être abattus, le sont en septembre 2010, les habitants ont été mis devant le fait accompli une semaine avant l'abattage, sans avoir d'éléments d'analyse et donc, bien sûr sans pouvoir réagir, le Sitcat se garde bien de le dire.
Certes mon histoire est plus longue et moins simpliste que celle du Sitcat, mais elle est honnête. Et je pourrais parler aussi précisément d'autres malhonnetés du Sitcat, avec les tilleuls de la place Choiseul, les platanes de Jean Jaurès, le cèdre de Verdun, ou d'autres encore, voyez les pages voisines.
Et pour revenir au mail du Sanitas, il convient de considérer que l'avenue De Lattre de Tassigny est beaucoup plus étroite que l'artère De Lattre de Tassigny au Sanitas. Il est donc d'autant plus facile et naturel de sauver la promenade arborée. Mais là on est tombé sur une commission d'enquête, et ensuite un préfet, insensibles aux arguments environnementalistes, il n'y avait personne pour contraindre le Sitcat à sauver le mail.
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De plus ces informations faussées arrivent à s'attaquer à ma personne, je sais que je m'y expose en me mettant au travers du passage du rouleau compresseur, mais c'est tout de même désagréable et je ne veux pas trop en parler ici, l'essentiel est ailleurs.
Pour terminer ce chapitre médiatique, je signale que j'ai été interviewé mercredi dernier 30 mars sur Radio Campus, c'est sur cette page et directement, en mp3, ici.
Le 4 avril 2011
Ailleurs, des abattages imprévus (place de la Tranchée)
C'est ce lundi 4 avril que l'abattage des arbres du mail devait commencer. La présence d'une permanence anti-abattage bien visible au carrefour Saint Paul a provoqué un décalage dans le planning des trançonneuses qui ce matin se sont attaquées aux 28 tilleuls de la place de la Tranchée. Avertis un peu tardivement, deux militants du CODAT sont arrivés alors que 3 tilleuls étaient déjà abattus, l'un d'entre eux est monté sur le suivant et l'abattage a été interrompu. Police, médias...
Cet abattage de 28 tilleuls se révèle être très significatif de la "politique du fait accompli", car ce n'était pas prévu dans les dossiers d'enquête de juillet 2010 (toute la place était en blanc, avec l'inscription "Etudes en cours"). Ca n'était pas, non plus, indiqué dans les dossiers d'enquête du PLU en février. On peut donc considérer qu'il s'agit d'un abattage "en catimini" sans que la population n'ait été consultée, ni même avertie (peut-être en réunion publique ? ou par un panneau quelques jours plus tôt ? La NR n'en a pas parlé, à ma connaissance...)
J'avais déjà repéré que 9 arbustes avaient été abattus rue Charles Gille, sans que ce soit prévu en juillet, mais là, c'est d'une ampleur bien plus importante. Et il est à craindre qu'il existe d'autres cas semblables dont nous n'avons pas eu connaissance. C'est comme si nous étions au far-west avec des arbres-bisons abattus sans foi ni loi.
Plus de détails avec plan et photo (arbres abattus situés à 50 mètres du tracé du tram !) sur la page voisine, ici .
Le soir, tous les tilleuls étaient abattus, sauf deux occupés... Vidéo sur le site de la NR ici.
Le 5 avril 2011
Le dégommeur en chef
C'est hier soir, à 22 heures que les deux derniers tilleuls ont été abattus. Les personnes sur place ont été surprises par la précipitation avec laquelle les abattages ont été effectués. Les barrières de sécurité n'étaient même pas mises, les arbres tombaient entre deux voitures en stationnement. C'est comme si un malfaiteur se dépéchait de commettre son forfait avant que l'on puisse l'en empêcher. En sus, il y eut de sévères intimidations policières. C'est à croire que ces abattages officiellement liés au tramway, mais dont personne ne semble avoir été averti, auraient pu être contrés par une action en justice rapide, voire par un personne (de préférence un élu) intervenant énergiquement pour dire que c'est illégal...
La NR présente les faits (ici) dans un article du même accabit que les précédents. Une nouvelle fois, il n'y est pas dit que ces arbres ne gênaient pas le passage du tramway (certains sont à 50 mètres du tracé). Les propos du Sitcat CitéTram servent même de conclusion : "La place doit être dégagée pour faire passer le tramway [comment la NR peut-elle laisser dire un tel mensonge ? Faire comme si c'était parole d'évangile ?]. Tout le plateau va être réaménagé. On replantera près de 40 tilleuls d'environ 5 m de haut [Le sempiternel refrain du "C'est pas grave, on replantera !" est omniprésent, jamais dénoncé par la NR qui en est le premier propagateur]. Je comprends les réactions mais on n'a pas le choix. Les Tourangeaux doivent s'approprier le tramway. Et ils en seront très heureux, après". Ben voyons, il faut même dire merci. Qui sont les voyous ?
L'utilisation par deux fois du verbe "devoir" marque l'état d'esprit de cette déclaration : "Nous les décideurs avons décidés pour le bonheur de tous, vous le bas peuple, vous devez nous laisser faire". La NR passe aussi sous silence que ces abattages n'étaient pas prévus dans les enquêtes publiques du tram et du PLU. Il y a tout de même des points positifs dans cet article, il rend compte du mécontentement des habitants (qui confirment que "personne n'était prévenu"), il a une attitude correcte avec les militants du CODAT et il reprend leurs reproches envers les élus verts qui se taisent complètement. Bref, les journalistes venus sur place ont fait du bon travail, mais leur chef (je le nomme : Christophe Gendry, sachant qu'il a des chefs au dessus) a, comme d'habitude, enlevé le plus gênant pour la municipalité et l'a laissé conclure. Et l'omerta sur notre appel au Président de la République perdure, comme si nous n'avions aucune raison valable de nous adresser à lui. Telle est l'information filtrée et aseptisée que l'on délivre aux Tourangeaux.
Donc le problème de fond n'est toujours pas abordé. De façon encore plus flagrante qu'au Sanitas, le tracé du tramway ne concerne pas ces arbres. Cet abattage éclaire de façon crue la volonté de détruire notre environnement arboré. Pour quelle raison puisque ce n'est pas pour le tram ? Satisfaire des égos surdimensionnés, livrer la ville aux promoteurs, avoir le plaisir de gaspiller l'argent public, que sais-je... Qui sont les voyous ? Monsieur Jean Germain, maire de Tours, président du Sitcat, est assurément le premier d'entre eux, le dégommeur en chef des arbres de la ville, dans le mépris de la Charte de l'Environnement.
J'emploie ces termes "voyou" et "dégommer" à l'adresse du maire de la même façon que je les avais employé envers lui et devant lui dans une intervention publique le 6 février 2006 au Conseil de la Vie Locale de Tours, quand le maire avait condamné des voyous pour avoir dégommé du matériel municipal, je lui avais alors retourné ses deux mots en disant que les services municipaux avaient agi de la même façon en dégommant deux glycines du Jardin Botannique. Et déjà il avait, plus tard en une réponse écrite, entonné le refrain "C'est pas grave, on replantera !", c'était la première fois que je l'entendais et je m'y étais alors laissé bercer... Cela est raconté sur cette page voisine. Mes propos étaient alors naïfs et légers. Dans un post-scriptum du 2 juillet 2009, mon constat était déjà beaucoup plus lourd, puisque j'ajoutais : "La municipalité use trop souvent de vandalisme contre nos arbres". Aujourd'hui, je ne peux qu'alourdir encore ce désolant constat.
Le 6 avril 2011
Abattages à la va-vite en déni de Justice
Ce matin très tôt, à 7 heures pétantes, avec mise en place de barrières une heure à deux heures avant, alors qu'aucune voiture en stationnement n'a été ôtée et alors qu'aucun affichage préliminaire (normalement obligatoire 48 heures à l'avance) n'a été effectué, les abattages ont commencé sur le côté sud du mail, une quarantaine d'arbres sont tombés (ceux derrière le panneau "Développement durable", ci-dessus sur la 1ère photo du 1er avril). Comme pour la place de la Tranchée il y a deux jours, il s'agit de pratiquer la politique du fait accompli pour agir par surprise et empêcher le respect de la Loi, dans le cas présent la Charte de l'Environnement, le retour de l'appel au Président de la République et d'un référé-suspension pour arrêter les abattages. Mais allez donc parler de la Loi à des représentants de la police ou du préfet (forts de plusieurs véhicules de police pas loin), ou à des ouvriers, ils deviennent sourds et, sans conscience, exécutent les ordres de leurs supérieurs. Plus ou moins directement, ils sont les exécuteurs des basses oeuvres du dégommeur en chef.
P.S. du 9 avril : a posteriori, cette façon d'agir, comme celle de l'avant veille, place de la Tranchée, nous apparaît illégale et met en cause non seulement la mairie / Sitcat, mais aussi l'entreprise Gabriel Espaces Verts, de St Jean le Blanc (45), qui n'a pas à abattre des arbres dans de telles conditions, notamment d'affichage et de protection.
COUP DE GUEULE
TOURS ARBOPHOBE !
De coupes en arrachages, de chantiers divers en réaménagements minéraux, la ville de TOURS massacre son patrimoine arboré.
Bien avant le tram cette attitude avait déjà été dénoncée par plus d’un citoyen. La liste est déjà longue. Chacun en a conscience. Il s’agit bien d’une coupe en règle pour «paysager » en pots, bien carrés, bien ordonnés, propres sur eux et alignés par des esprits chagrins qui ne tolèrent rien de «nature ».
Avec le tram, l’épisode est devenu monstrueux car, sous un prétexte de chantier «écolo », on abat à tour de bras, une quantité d’arbres qui n’ont pourtant rien à voir avec ledit chantier :
- hors programme,
- sans étude d’impact,
- en l’absence d’étude paysagère,
- sans raison majeure pour ledit tram,
Chacun peut s’en rendre compte.
On pourrait s’étonner, aussi, de l’absence de réaction du Préfet, qui laisse faire toutes ces démonstrations de force parfaitement illégales (dossier incomplet largement démontré) lui, si prompt à envoyer ses CRS pour déloger les protecteurs de l’environnement urbain.
Tout est prétexte à abattre : maladie, gène, obstacle aux travaux, dangerosité, ombre, Ah oui ! OMBRE au propre comme au figuré.
Tout ce qui fait de l’ombre à l’oligarchie !
Parce qu’il semble bien que la responsabilité de ce travail de destruction est étrangère aux travaux du Conseil Municipal, mais avec la complicité des Verts (??)
Enfin, si l’on peut dire, à quoi servent, le Plan Climat, les discours sur la Trame Verte, le Grenelle de l’environnement, les nouveaux articles de la Constitution Française et toutes les intentions de papier, si à la moindre occasion on détruit le capital existant.
Après on s’étonnera que le droit et la démocratie bafoués servent les intérêts des extrémismes.
Je préfère pleurer (*) des êtres vivants que de les massacrer.
Dominique BOUTIN, citoyen, à titre personnel,
(*) déjà traité de "pleureuse" en Juillet 2010
[Le 6 avril 2011 après les abattages au mail du Sanitas]
[Ce texte a été écrit Pour La Nouvelle République, qui n'en a publié que des extraits le 12 avril, sans le titre]
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Le 7 avril 2011
Tours, Nîmes, Stuttgart, même combat !
L'article de la NR (ici), qui relate les événements d'hier, apporte, pour une fois, quelques éléments de fonds, même s'ils sont imprécis. Confusion Codat / Codaf qui n'a pas été créé en juillet dernier mais il y a environ un mois (et juillet n'est pas la date de la DUP mais celle de l'enquête publique) (toutefois l'idée de créer le Codat date de juillet dernier). Le Codat n'a pas déposé un référé le 22 février, c'est TCSP 37 qui le fait maintenant en s'appuyant sur son recours du 22 février. Tout cela est très brouillon, mais même si l'appel au Président de la République par 4 associations n'est toujours pas évoqué (8 jours après son envoi), c'est la première fois que la NR dit à ses lecteurs que des actions de type judiciaire sont en cours. Par contre, l'omerta perdure, sur le fait que le tramway peut passer à côté.
Cet article met en lumière de façon intéressante le parallèle avec ce qui se passe à Nîmes où, je l'avais écrit le 1er avril, la Justice a exigé la suspension des abattages d'arbres. Ce parallèle m'apparaît très fort :
- un maire omnipotent (Jean-Paul Fournier) qui décide de tout, joue avec la Loi, et pratique la politique du rouleau compresseur et du fait accompli
- un préfet qui laisse faire et soutient
- un mépris municipal envers les arbres
- de l'écoblanchiment à tout va, "préserver notre précieuse qualité de vie", "une cité plus verte", etc.
- des citoyens qui se rebiffent et résistent
- une association qui en appelle à la Justice
Il y a aussi, bien sûr, quelques différences, il me semble qu'à Nîmes l'exécution des travaux est plus gênante pour la population et les commerçants (avec, en sus, les conséquences d'un arrêt des travaux...). Il me semble aussi que leur presse locale est moins orientée que la nôtre et que la mobilisation populaire est plus importante, l'un pouvant expliquer l'autre. Et ils n'ont pas un tramway, mais un TCSP, Transport en Commun en Site Propre, appelé tram-bus. Le maire est UMP et ne peut pas, comme le nôtre, PS, phagocyter aussi efficacement les opposants, notamment les Verts. Vous en saurez davantage en allant sur le blog de l'association A.R.B.R.E.S Gardiens de l'Ombre (notez, l'emploi de ce même mot "Ombre", dans le message ci-dessus, d'hier, de Dominique Boutin) (+ sur cette page avec commentaires).
Sur cette page, le 2 octobre dernier, j'avais aussi fait un parallèle avec les abattages de Stuttgart. Les différences ici sont plus importantes, surtout parce que l'Allemagne m'apparaît plus évoluée en matière environnementale que la France. Chez nous on peut abattre des arbres sous le vague prétexte qu'ils sont à 5 mètres, voire 50 mètres, du passage du tramway ; chez eux, non, on les abat quand ils sont vraiment sur le passage. Chez nous, les défenseurs des arbres n'agissent que quand on peut les sauver sans modifier le tracé de façon importante ; chez eux c'est le tracé en son ensemble qui est contesté. Et puis chez nous, quand on mobilise plus de 50 personnes, c'est beaucoup ; eux ont été à en mobiliser plus de 20.000 chaque semaine. Ils ont ainsi obtenu un moratoire et, aux élections suivantes, ils ont renversé le gouvernement local. Chez nous, on peut faire l'effort d'élire un conseiller cantonal Vert, il devient transparent... J'ai l'impression qu'on est au Moyen-âge de la défense environnementale urbaine. Vous avez plus de détails ici sur Wikipédia, là en une suite de photos commentées et ici sur le site des opposants au projet (en allemand).
On peut aussi rappeler le mémorable combat pour la sauvegarde des arbres du parc Mistral à Grenoble en 2004, ici.
[P.-S. du 24 avril : A propos de Stuttgart, Rue 89 vient de publier un fort intéressant reportage, ici. Il montre de fortes correspondances avec ce qui se passe à Tours et Nîmes, notamment le manque de concertation, l'arrogance des élus, le "jargon technocratique vide de sens", une résistance non violente, "On ne veut plus de ces politiques qui servent les intérêts industriels", "aspiration à plus de pouvoir citoyen", jusqu'au titre "On pense que le progrès ne fait plus le bonheur"... Bref le même envie de quitter le XXème siècle bétonneur et bitumeur pour aller vers un meilleur XXIème siècle plus respectueux de l'environnement...]
[P.-S. du 29 avril : l'actualité montre d'autres cas d'abattages abusifs massifs, à Metz, ici, et à St Nazaire, là.]
[P.-S. du 3 juillet : à Toulouse ici et à Besançon là]
Le 8 avril 2011 (1)
Ces arbres prolos qui dérangent les écolo-traitres
Il y a une différence, qui en une première approche pourrait paraître anodine, entre Tours d'une part, Nîmes et Stuttgart d'autre part. Dans ces deux villes, ce sont des arbres centenaires beaux, vénérables et nobles qui doivent être abattus. Dans notre cité, ce sont des jeunes arbres adultes d'une cinquantaine d'années. Même si cette promenade ombrée est de belle allure, les photos en font foi et ceux qui la connaissent bien en attestent, j'ai été surpris de constater l'opprobre qui a été déversée contre eux et qui m'apparaît très organisée et intentionnelle.
Dès juin 2010, je m'étais rendu compte que, de la part du maître d'ouvrage et des Verts, ces érables et marronniers étaient considérés comme moches, mal alignés ou en mauvaise santé. Puis il y eut l'étude fournie in extremis en fin d'enquête publique, en juillet, par la municipalité, étude dont nous n'avons jamais eu la teneur exacte. Elle allait jusqu'à prétendre que 60 ou 65 % de arbres étaient en mauvaise santé ou en fin de vie, selon les témoignages. Les commissaires enquêteurs s'y étaient référés, sans même demander une étude indépendante, alors que la fausseté de cette étude leur avait été dénoncée. On était en plein dans l'adage "Quand on veut tuer son chien, on prétend qu'il a la rage".
J'ai pu me rendre compte, très récemment que certains élus Verts étaient en première ligne pour défendre cet argument en l'associant à la plantation future d'essences qui, elles, seraient nobles, belles et deviendraient vénérables. On est en plein dans le discours d'écoblanchiment du maire, lequel, par ailleurs, abat discrètement les arbres de l'avenue Maginot qu'il a fait planter il y a 5 à 10 ans et qui eux aussi auraient pu devenir vénérables. On est en plein dans une politique environnementale du court terme servie par des discours ronflants.
Et puis sont arrivées les élections cantonales avec des Verts qui me sont apparus divisés, entre ceux qui voulaient sauver le mail, comme ils l'avaient demandé lors de l'enquête publique de juillet 2010, et les godillots du maire qui voulaient tout raser. Le mail est presque sur deux cantons, sur l'un d'entre eux le candidat du maire est passé d'extrême justesse, sur l'autre il a été largement battu par un candidat Vert (EELV). Cela, à mon sens, révèle un mécontentement de la population envers la politique municipale, d'autant plus que ce recul du PS va a l'inverse de la tendance nationale. Il y avait de quoi en tirer des leçons, elles l'ont été dans un sens inverse, à savoir une soumission encore plus forte des Verts locaux au maire.
Je ne sais pas comment ils en sont arrivés là. Toujours est-il que le nouvel élu, premier et seul élu Vert du département, a pris du grade, il a été nommé adjoint à l'environnement, et le maire a attendu que mardi soir les Verts se réunissent pour condamner le mail. Il avait alors les mains libres pour effectuer sa sale besogne du lendemain matin.
Cette condamnation d'un espace arboré en centre ville, de 600 mètres de long (177 arbres correspondant à un hectare de bois), inutile puisque le tramway peut facilement passer à côté, cette condamnation est à l'évidence incompatible avec une éthique écologiste. En cela, bien plus que les élus des autres partis, ces élus sont des traitres à la cause qu'ils sont censés défendre auprès de leurs électeurs. Je le dis sans détour et parce qu'il y a une circonstance aggravante. Juste avant cette condamnation, la NR avait signalé que les jeunes qui s'opposaient aux abattages se présentaient comme des écologistes indépendants qui regrettaient que les élus écologistes ne les soutiennent pas. Ceux-ci n'ont pas fait un seul pas pour les rencontrer (alors qu'ils y ont été invités), ils ont été sourds, publiquement muets, et se sont applatis sous le rouleau compresseur municipal. Du coup, je ne peux que les nommer ici, pour que les archives de la Toile se souviennent de leur coup bas. Ce sont les trois élus municipaux François Lafourcade, Caroline Deforge, David Chollet, les trois élus régionaux Christophe Rossignol, Saadika Harchi, Gilles Deguet et l'élu cantonal Christophe Boulanger. Sachant que j'aimerais ajouter un jour un post-scriptum rectificatif...
Du peu que je sais de cette réunion de mardi soir, les arguments sur la mocheté des arbres ont été repris, jusqu'à dire qu'ils étaient trop rapprochés (quelle ingéniosité dans l'argumentation, comme s'il n'était pas possible d'éclaircir les alignements). Bref, tout cela est mal calibré, ça ne correspond pas à l'esthétique de ces messieurs dames, il convient de tout changer pour que ça soit propre, au garde-à-vous, aseptisé, comme dans une allée de super-marché. Les arbres du Sanitas sont des arbres prolos qui ont été plantés pour des prolos. Maintenant que la tram arrive, tout le quartier doit changer et il faut des arbres bobos pour un quartier bobos.
Ce quartier a connu d'autres transformations qui vont dans le même sens, notamment des barrières dans les porches, des barreaux autour des immeubles rénovés, des grillages même autour des espaces verts, du bitume ou du béton à la place de la terre battue, des caméras perfectionnées de vidéo-surveillence en temps réel, 24 heures sur 24, des arbustes qui remplacent des arbres, j'ai déjà montré tout ça sur cette page voisine du 12 mars 2010, titrée "D'hier à demain, le Sanitas : la prévention situationnelle en action : dégâts sociaux et environnementaux". Il y a lieu d'y ajouter les augmentations régulières de loyer, dès que des améliorations sont apportées. Nous sommes dans un processus de résidentialisation, d'embourgeoisement, de gentrification (voir ici sur Wikipédia), la classe politique en place pèse en ce sens et le tramway est son fer de lance.
Cette transformation doit d'abord s'effectuer dans les mentalités. Les habitants doivent se soumettre à la vidéosurveillance, les arbres qui les ont vu grandir et vieillir, notamment ceux invalides marqués des coups de boules de pétanque, doivent être remplacés par des arbres d'une race nouvelle, d'essences recherchée, qui auront une autre allure que les vulgaires marronniers (une quinzaine, tous très beaux) et érables (les autres, d'allures plus ou moins belle, certes), tous respectables pour avoir grandi sur des remblais d'entrepôts de chemin de fer et avoir accompagné les passants, les conversations sur les bancs, les enfants allant et venant à l'école, les joueurs de boules, les oiseaux avec leurs nids ou avec leurs branches accueillantes, ceux d'ici et ceux d'ailleurs, notamment les nuées d'étourneaux en automne. On tire un grand trait sur ces errements des temps passés, on n'a plus le temps de s'arrêter sur un banc pour regarder et écouter les oiseaux, place à la vitesse d'un tramway aseptisé et vidéosurveillé. Pour qu'un quartier nouveau naisse, il faut d'abord abattre les restes de l'ancien. L'arrachage des arbres en est un symbole fort qui marquera les esprits et montrera l'arrivée d'un nouveau quartier avec ses nouveaux habitants qui remplaceront les anciens. Déracinés eux aussi.
[Sur la position des Verts, voir aussi, sur cette page, dans le chapitre du 15 avril (ici), l'encadré "La Position des verts".]
Le 8 avril 2011 (2)
Galerie de photos
Je limite les photos sur cette page, étant donnée sa lourdeur, c'est pourquoi j'ai placé sur cette page dédiée une galerie de 39 photos de ces derniers jours. Elles sont en bonne qualité, avec diaporama.
Ceux qui préfèrent les vidéos, peuvent suivre ces liens sur dailymotion de reportages de TV Tours : 1, 2, 3 + ici sur FR3.
Le 9 avril 2011 (1)
Sur tout le parcours, 20 % d'arbres abattus en plus de ceux prévus
En complément à mon étude de juillet 2010 (reprise dans mon livre "Tours et son tramway tronçonneuse", ici), je viens de faire une étude précise sur les arbres abattus qui ne sont pas dénombrés dans les 926 du dossier d'enquête de juillet 2010 (dont au moins 439 ne gênaient pas le tramway). J'en avais alors dénombré presque 60 de non comptabilisés. Avec ceux qui se sont ajoutés depuis, des 83 liquidambars de l'avenue de l'Europe en septembre jusqu'aux 28 tilleuls de la place de la Tranchée avant-hier, on arrive à presque 200 abattages de plus, soit une augmentation d'environ 20 %. Et il y a probablement des abattages supplémentaires que je ne connais pas... J'en apporte la preuve précise et illustrée dans ce dossier de 9 pages (format pdf), intitulé "Abattages d'arbres non prévus dans le projet de 1ère ligne de tramway de l'agglomération tourangelle".
Inversement, sur les 926 arbres prévus d'être abattus, aucun, me semble-t-il n'est resté ou ne doit rester en place. Seuls quelques jeunes sujets ont été transplantés (avec risque) parmi les 1103 au moins que je dénombre comme abattus.
Les dossiers d'enquête de juillet sont les documents de référence de ce projet, ils sont censés en figer les modalités devant la population et devant la Justice. Cet important dépassement est une raison supplémentaire pour arrêter les dégâts environnementaux entrepris.
Le 9 avril 2011 (2)
Attendront-ils que la Justice se prononce sur le référé-suspension ?
Nous avons été très étonné de la vitesse avec lesquels les abattages ont été menés cette semaine, en particulier par le manque d'affichages préliminaires. Certes la date du 4 avril avait été annoncée en réunion, mais c'est tout, aucun planning précis des travaux n'avait été montré, aucun affichage n'avait été apposé (et place de la Tranchée, c'était un comble avec un abattage qui n'était pas prévu). Depuis hier, un planning est affiché avec en prévision pour la semaine prochaine l'abattage de 30 à 40 érables, comme mercredi dernier. Des interdictions de stationner ont cette fois-ci été mises en place, si bien que les mesures préliminaires semblent maintenant respectées. Mais ce n'est qu'un des aspects juridiques.
La Justice est une machinerie compliquée et lourde, difficile à mettre en branle, on s'en rend compte ici. Je manquais d'informations sur le référé-suspension que je savais lancé, j'en sais maintenant davantage. Mais d'abord en quoi cela consiste-t-il ? Wikipédia (en cette page) nous dit ceci. Le référé « suspension » (anciennement « sursis à exécution ») prévu à l'article L.521-1 du code de justice administrative (CJA)1, pour lequel un recours au principal est nécessaire. Il faut donc au fond engager une requête en réformation ou en annulation, pour y adjoindre une demande de référé. Deux conditions doivent être simultanément remplies :
- l'urgence,
- l'existence « d'un moyen propre à créer, en l'état de l'instruction, un doute sérieux quant à la légalité de la décision »
Ces deux derniers points sont assez développés sur cette page pour que je n'y revienne pas. Quant à la requête de fond, le "recours au principal", c'est le recours lancé par TCSP 37 en février. Ce référé-suspension devait être lancé à partir de mardi matin 5 avril, il n'a été lancé qu'hier matin, vendredi 8 avril par l'avocat de l'association TCSP 37, laquelle communiquera sur sa prise en compte lorsqu'elle aura un retour, lundi ou mardi prochain. Le tribunal aura 15 jours maximum pour se prononcer, sachant que généralement il se prononce dans un délai d'une semaine.
Si le forcing de cette semaine se poursuit, il y a le temps d'abattre de nombreux arbres et cela se fera très difficilement, étant donnée la détermination (même si elle est non-violente) de ceux qui veulent que ces arbres continuent à vivre. Depuis le dernier abattage, la mobilisation n'a fait que se renforcer avec des personnes qui maintenant dorment même sur place.
Nous espérons que la raison l'emportera durant quelques jours, avec une suspension des abattages, le temps que la Justice se prononce. Et il convient aussi d'attendre que le Président de la République réponde à notre "Appel solennel pour que la Charte de l'Environnement soit respectée dans la ville de Tours" (l'accusé de réception n'est arrivé qu'hier).
Début du pique-nique aujourd'hui samedi 9 avril.
La tension était forte hier soir, dans la crainte d'une intervention policière.
Ce qui s'est passé cette semaine n'a fait que renforcer la détermination des
proposants à un autre trajet (= opposants à l'abattage) et le soutien des habitants.
Le 11 avril 2011
Frictions policières. Vont-ils défier la Justice ?
La journée a été chaude. Les policiers municipaux et les ouvriers de la société Eurovia ont tenté d'entourer de barrières le prochain îlot d'arbres à abattre. Nous nous y sommes opposés de façon ciblée afin de laisser trois ouvertures. Notre opposition était pacifique, en s'asseyant et en occupant ces ouvertures. Policiers et ouvriers ont employé la force pour mettre leurs barrières. Heureusement, il ne sont pas allés jusqu'à la violence, et nous non plus, si bien qu'on en est resté à de fortes frictions. Nous étions une cinquantaine et quand ils ont vu que nous étions décidés à tenir, ils ont fini par lâcher prise et partir.
A droite, devant une caméra de télévision, l'enchaîné à l'arbre montre l'article 2 de la Charte de l'environnement
qui dit "Toute personne a le devoir de prendre part à la préservation et à l'amélioration de l'environnement"
La tension est donc montée d'un cran et comme les fois précédentes, cela renforce notre détermination et notre mobilisation. Mais où veulent-ils en venir ? Ils savent que la Justice doit se prononcer rapidement. Pourquoi continuent-ils leur forcing ? Certes, sur la forme juridique (la lettre), ils sont dans leur droit, mais sur le fond (l'esprit), ils ne le sont pas, tant leur passage en force montre leur dédain envers le prochain jugement.
Le 12 avril 2011
Abattages en masse avec brutalités policières
Ils sont arrivés vers 6 heures ce matin. Ils ont donné l'assaut contre le camp retranché, brutalisant la vingtaine de non-violents qui les gênaient. Avec l'appui des pompiers, ils ont délogé un à un les huit militants montés dans les quatre arbres du camp. Puis, ils ont abattu tous les arbres du deuxième îlot d'érables. Enfin, ils se sont attaqués à l'îlot des 15 marronniers devant le palais des Sports, pourtant non entouré par des barrières la veille.
"Assassins d'arbres !", "Sale boulot, sale boulot !", "Collabos de Germain !", "Les lois environnementales sont bafouées !", "Toute personne a le devoir de prendre part à la préservation de l'environnement, sauf à Tours", "Vous êtes hors-la-loi !", "Vous n'attendez pas que la Justice se prononce !", "Voyous de l'environnement !", "Germain assassin, Germain assassin !", "Honte à vous !", "Pas de développement durable pour les arbres à Tours !", "Le tram peut passer à côté, y'a plein d'place !", "Attention le tueur en série va encore frapper, que fait la police ?"
Deux jeunes ont été blessés et ont dû voir un médecin, l'un d'entre eux ayant été étranglé par son écharpe lorsqu'ils fut traîné sans ménagement hors du camp.
Sur les cinq parties (îlots) du mail, deux sont encore intactes (au nord) ou presque (7 arbres abattus en automne), deux sont détruites (au sud) et pour la cinquième, celle centrale des 15 marronniers, 5 d'entre eux sont restés en place, il semble qu'ils resteraient pour abriter la future station de tram. Le long du trajet, sur les 926 arbres prévus d'être abattus et les presque 200 autres ajoutés, ils seraient alors les seuls à avoir été sauvés... (sans compter quelques replantages limités et risqués), alors que plus de la moitié ne gênent pas vraiment le tramway. Comme ici.
La veille au soir, à la télévision locale, l'auteur de ce carnage à l'encontre de notre patrimoine arboré était passé à la télévision pour pérorer sur son bon droit et sur la chance qu'ont les Tourangeaux d'avoir un maire, avec lui-même, qui plante plein d'arbres...
Le 12 avril 2011 (2)
Galerie de photos (2)
Après celle du vendredi 8 avril, voici une seconde galerie de photos, avec diaporama, allant de samedi à aujourd'hui mardi. Elle est sur cette page dédiée.
En plus, voici des vidéos sur Youtube : ici.
Le 13 avril 2011
L'accélération du rouleau compresseur
Le massacre a repris dès aujourd'hui. Alors qu'en milieu d'après-midi, les militants du Codat étaient partis déposer des branches coupées devant le local de CitéTram/Sitcat, office du tramway, et devant la mairie, des barrières ont été rapidement posées, la tronçonneuse est revenue avec son cortège policier et a tué à la va-vite plus de la moitié des érables du quatrième îlot. Sur cette partie nord, il y a quelques arbres qui étaient abîmés, mais ce sont les premiers que l'on voit ainsi, on le voyait d'ailleurs déjà quand ils étaient vivants. Les coupes montrent que plus de 90 ou 95 % des arbres étaient en bonne santé ou pour le moins pas dangereux du tout. Prétendre que 60 ou 65 % étaient en fin de vie était bidon, nous l'avions dit, c'est hélas plus fragrant maintenant. Dire que ce subterfuge a joué un grand rôle dans l'attitude passive des commissaires-enquêteurs et du préfet !
Ce soir, davantage encore que les soirs précédents, des habitants sont venus nous retrouver dans un paysage dévasté. Tristesse et colère rentrée. Un hectare de bois abattu en centre-ville... Des enfants jouaient dans les branches à terre, des parents apportaient des cartons avec des inscriptions qu'ils collaient aux véhicules ou au barrières. Certes, ils ne se sont pas révoltés pour s'accrocher eux aussi aux arbres, mais il ont constamment soutenu le mouvement de résistance, même ceux qui restaient loin, j'ai eu l'occasion d'en interroger quelques uns. La comparaison entre l'actuel maire et son prédécesseur revient souvent. En cela, notre inauguration du mail Jean Royer a été bien comprise. Ce manque total de concertation avec les habitants, cette obstination dans une erreur flagrante que tout le monde sur place comprend, ce manque complet du bon sens que nous avons presque tous, ce sont des marques de notre autocrate local.
Force est de constater que le référé-suspension ne l'a pas ralenti, il a, au contraire, préféré accélérer son oeuvre destructrice. Je pense qu'après les abattages du premier îlot, le 6 avril, il a eu quelques jours d'hésitation quand il a appris qu'un référé suspension avait été déposé. Je crois qu'avant-hier, lundi matin 11 avril, notre potentat maire de la ville, président de la communauté de communes Tours Plus, vice-président et trésorier de la région, président du Sitcat, et j'en passe, a pris la décision d'en finir au plus tôt avec le mail avant que la Justice ne rende un jugement qui, comme à Nîmes, puisse sauver tous les arbres ou presque.
Il a alors fait avancer le rouleau compresseur avec toute sa puissance, et elle est impressionnante :
- Silence complet dans les médias. La Nouvelle République et TV Tours avaient pourtant fait quelques reportages la semaine précédente, quand c'était bien plus calme. Aucun reporter ne s'est déplacé hier matin au moment des violences policières entre 6 heures 30 et 9 heures 30. Pourtant ils ont été alertés par de nombreuses personnes. Ils n'ont pas informé les Tourangeaux de la fin du mail et du refus d'attendre la décision de Justice. Ca ne sera ensuite qu'une information banale... Cette mainmise éclaire les silences très ciblés des reportages de la semaine précédente, surtout le fait qu'il n'a jamais été dit que ces abattages pouvaient facilement être évités. Les Tourangeaux doivent ignorer cette information essentielle, qui est la cause première de notre combat.
- Silence complet dans les rangs municipaux. Pas un élu socialiste, communiste, vert ou de droite (exceptés ceux liés à TCSP 37 dont on connaît la position constante, avec un communiqué lundi dernier dans la NR sur le recours) n'ont dit le moindre mot ni ne sont venus sur place. On va voir si ça va changer, mais j'en doute, tant ils semblent pleutres ou déconnectés de la population. Et peu importe, les élections cantonales sont derrière nous...
- Une collaboration très active entre police municipale et police nationale. On sait combien sont solides les liens entre le maire et le préfet.
- Et davantage. Tout me porte à croire que le bras long de notre potentat, aidé par les gros intérêts financiers qui le soutiennent, va bien plus loin. J'ai l'impression de revivre ce qui s'était passé au début du mois d'octobre où, là aussi, après une hésitation qui avait été plus longue, une brusque accélération avait relancé le rouleau compresseur. Je pense que notre omnipotent Jean Germain avait eu des assurances sur les futures conclusions de la commission d'enquête. Je crains qu'il n'ait eu, lundi dernier, quelques assurances sur le futur jugement de référé-suspension, qui serait à son avantage pour l'essentiel, le pont sur le Cher, mais à son désavantage possible sur le mail du Sanitas, d'où la nécessité pour lui d'accélerer l'abattage des arbres, si bien que le jugement perdrait tout effet... Ce n'est qu'une supposition de ma part. Il prend tout de même un risque, car la Justice pourrait désormais s'émouvoir de cette destruction environnementale qui lui force la main...
Le 14 avril 2011 (1)
Les voltigeurs résistent jusqu'au bout, c'est fini
Quelques barrières enlevées durant la nuit n'ont bien sûr pas changé grand chose, pas plus que d'autres arbres badigeonnés de chaux pour enrayer la chaîne de tronçonneuse. Une habitante est aussi venue barbouiller en rouge sang les vitres d'un engin de chantier. Protestations dérisoires mais symboliques. De très bonne heure, ils sont revenus, encore plus en force ce matin, en une nuée de policiers municipaux et nationaux. Sous leur déploiement, les barrières ont été mises en place et la tronçonneuse a repris rageusement son massacre environnemental, d'abord sur le côté nord, à la va-vite, comme les jours précédents et cette fois-ci deux voitures en stationnement ont été un peu abîmées (les interdictions de stationner n'ayant pas été affichées...). De l'autre côté, dans ce qu'il restait d'arbres debout, des militants du Codat sont montés sur deux arbres.
Ce seront les deux derniers abattus. Cette fois-ci, les voltigeurs sont montés très haut et la grande échelle des pompiers a été nécessaire, alors que les employés des entreprises "Eurovia" et "Gabriel Espaces Verts" collaboraient de façon zélée avec la police, les pompiers apparaissant, eux, plus réservés. Les derniers résistants ont été descendus sous les applaudissements.
Une collaboratrice municipale est passée avant l'intervention des pompiers et m'a accusé de mettre en danger la vie des voltigeurs et d'avoir provoqué ce "bazar". C'est me donner beaucoup trop d'importance. J'ai certes été le premier à m'offusquer, ici même, de ces abattages inutiles, mais j'ai aussi dit rapidement que mon indignation n'était pas du tout isolée. Les dépositions à l'enquête publique l'avaient largement montré. Et alors que j'étais résigné, le Codat a pris corps il y a un mois et j'ai bien sûr soutenu son action énergique que je trouve exemplaire, notamment par sa non-violence et par son dialogue avec les habitants. Ce matin quand les jeunes clairvoyants ont crié "Sanitas avec nous !", des frêles voix répondaient des balcons "On est avec vous !". Et rapidement, il y a deux semaines, des habitants s'étaient joints à nous, qui d'ailleurs étions là pour bien connaître ce quartier, même si nous n'y habitons pas (personnellement, j'ai un cousin et une amie qui y habitent, j'habite le quartier voisin). Les habitants de ce quartier sont défavorisés, ils dépendent étroitement de l'office d'HLM Opac, dont le président est le maire. Et comme bien des Tourangeaux ils sont résignés à leur sort. Cet état d'esprit doit être entretenu par des pressions de toutes sortes et une obstination sans faille.
Quoique la Justice puisse faire maintenant, la promenade arborée est détruite. La répression anti-environnementale et anti-sociale a agi au plus vite pour étouffer les derniers souffles de résistance. Les arbres sont morts en plein printemps, trop vieux pour notre nouvelle ville, les habitants ne peuvent plus se balader et discuter sous les frondaisons qui les ont vu grandir, et qui auraient pu devenir séculaires. Tout est rasé, tout sera nettoyé en quelques jours. Puis le bitume va s'étendre avec, dans leurs petits carrés de terre, des jeunes pousses que personne ne connaît, calibrées sur mesure (voyez ci-dessus, au 5 janvier, la carte postale...). L'aseptisation du quartier s'étend, le tramway peut arriver et l'étendre encore bien davantage.
C'est ce que dit aussi le témoignage ci-dessous, qui montre le lien logique de ce tramway destructeur avec le Plan Local d'Urbanisme qui va reconstruire une autre ville contre la volonté des habitants.
POINT DE VUE
VIOLENCES MUNICIPALES
Il ne me paraissait pas indispensable :
- que de beaux arbres soient systématiquement abattus alors que l'on
pouvait s'en dispenser, soit parce que le trajet envisagé passe à côté
(place Choiseul et place de la Tranchée et même, à certains endroits,
avenue de la Tranchée), soit parce que d'autres solutions, moins
traumatisantes pour la verdure tourangelle, avaient été proposées et
étaient faciles à réaliser (le Sanitas).
- que la construction d'un nouveau pont se fasse en bafouant les règles
élémentaires d'études en matière d'hydrologie.
- que le financement de ce projet s'abrite derrière un écran de fumée digne
d'un destroyer au combat en 1940.
- que les décideurs qui se gargarisent de démocratie locale (il suffit, par
exemple, d'examiner les professions de foi de certains élus aux dernières
cantonales) montrent à ce point du mépris envers leurs administrés, soient
sourds à leurs doléances. et massacrent leur cadre de vie.
Un mandat d'élu repose bien sûr sur un programme, mais ce n'est pas un
blanc-seing donné par les électeurs. Quand on se permet de toucher
profondément au caractère de certains quartiers, l'avis des habitants
pourrait être sollicité, les Suisses savent le faire. Mais ici, nous avons
plutôt l'impression de vivre sous un régime féodal qui remet à l'honneur le
droit de cuissage. D'ailleurs, les futurs phallus de béton (35 mètres sur
la place de la Tranchée et 58 mètres place de la Gare) "introduits" sans
notre accord dans notre ville en seront les symboles forts. On peut
appeler cela un viol !
Jean Oger, citoyen tourangeau
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Le soir, le Codat distribuait au Sanitas le communiqué suivant (scan ici) :
Ont-ils gagné ?
De trop nombreux arbres abattus sur un tracé discutable.
Ca n'est pas une victoire !
De nombreux habitants révoltés, choqués, dégoûtés.
Ca n'est pas une victoire !
De la communication sous une inondation de chiffres discutables, slogans trompeurs, mensonges sur la biodiversité, sur le renouvellement de l'air, sur l'écologie d'un tramway électrique (en partie nucléaire) et surtout sur la défiguration irrémédiable des quartiers populaires dont ils veulent chasser les citoyens.
Ca n'est pas une victoire !
C'est scandaleux...
CODAT (Collectif Défense des Arbres de Touraine)
Plus d'info sur http://pressibus.org/promenade
Contact velorution_a_no-log.org
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Le 14 avril 2011 (2)
Galerie de photos (3)
Voici une troisième galerie de photos, avec diaporama, sur les journées d'hier mercredi et aujourd'hui jeudi. Elle est sur cette page dédiée.
Liens divers :
- Vidéo sur youtube ici, sur FR3 Centre ici, sur myreplay là et sur dailymotion (TV Tours) ici.
- Article et discussion sur le blog d'Arnoul Maffre ici
- Chronique "Police violente pour action Non Violence" sur une page de Projets Espoirs ici (avec liens vidéos)
- Article sur le site de Carfree : ici (par Jean-Marc Sérékian, dont les autres articles sur le tram de Tours, parlant à plusieurs reprises su mail du Sanitas, sont cette page voisine)
- Article de la NR : du 12, du 14 et du 15 avril. Et un complément du 14 avril, en colonne annexe du journal, indiquant pour la première fois que le tramway pouvait passer à côté de la promenade : ici mais c'est à prendre avec des pincettes, car c'est dit par un "géographe hostile" !...
- Article sur le blog de vélorution Tours ici
- Article sur Rue 89 ici
- Article sur Reporterre ici
- Article sur "Ville, rail et transport" du 10 mars, sur la contestation générale au projet : ici
Et en réaction tardive :
Le 15 avril 2011
L'étouffoir, jusqu'où ? Un conflit de valeurs...
Bilan
Hier soir, nous étions une cinquantaine à nous réunir, ailleurs que sur le mail détruit, tant nous n'avions pas le coeur d'y revenir. Malgré la consternation générale, nous avons conscience de sortir la tête haute de cet acte prolongé de résistance. Qu'aurions-nous pu faire de mieux ? En trois semaines, ce qui devait être exécuté dans l'ombre et le silence s'est fait, non pas au grand jour avec un écho correspondant à la gravité de ce massacre environnemental, mais de telle sorte que les tourangeaux, pour la plupart, en aient une certaine connaissance et s'en souviennent. C'est déjà beaucoup et l'écho peut encore s'étendre, si nous perséverons dans notre dénonciation des abus trop souvent répétés à l'encontre de notre patrimoine arboré et ce qui va autour. Ce n'est qu'une partie visible de l'iceberg, une des façons de changer la ville dans un sens qui ne nous convient pas, dans le sens d'un plus mal vivre. Ne pas vieillir avec nos arbres, c'est mal vieillir... La difficulté, encore et toujours, est d'échapper à l'étouffoir qui essaye de nous marginaliser et de nous baillonner. La difficulté c'est de montrer que derrière la langue de bois politicienne où tout est beau se trouve une réalité bien différente.
Un aspect saisissant de ce combat est son caractère informel, hors de toute structure existante et le fait que ça ne puisse pas du tout devenir une structure, ce qui en fait une entité très mouvante et aléatoire. Elle est née en juillet dernier, lors de l'enquête publique, où des clairvoyants ont commencé à converger. D'actions en inactions, elle n'a fait que se renforcer. Je doute qu'il soit possible de réaliser un schéma qui montrerait les "forces" en présence et les interactions entre elles. Je peux en présenter les composantes, plus ou moins actives. Il y a d'abord eu une convergence d'analyse sur le projet de tramway, elle s'est structurée dans le "front de convergence", qui n'a existé que par la rédaction de quelques documents et sa volonté de s'adresser au préfet. Il était constitué d'individualités indépendantes (comme moi), de deux associations environnementales agréées, Sepant et Aquavit, de l'association TCSP 37, dirigée par une conseillère municipale d'opposition, du collectif très informel "Vélorution" (qui vit surtout avec sa manifestation mensuelle traditionnelle). Il s'y est ajouté d'autres individualités indépendantes et un autre collectif informel, le Codat, avec de jeunes militants capables de créer un campement sur les lieux d'abattage, de dialoguer avec la population, de la faire participer, et de monter aux arbres.
Tout cela est très éclectique, chacun à sa façon d'agir et, selon les circonstances, se met en avant ou en arrière de l'action, ou en dehors. On peut dire que le front de convergence n'existe plus depuis la DUP de décembre, mais il s'est très provisoirement reconstitué pour rédiger un appel solennel fin mars. Le recours en Justice est porté par TCSP 37, mais il est suivi de près par tous et certains, dont je suis, le soutiennent activement sans y participer officiellement. Et globalement, alors que l'éventail politique va de la droite à l'extrême-gauche en passant par les Verts canal historique, cela se passe bien, parce que l'on reste sur des problématiques environnementales locales, plus ou moins élargies. Il y a bien sûr des contradictions, mais la volonté d'agir les rend accessoires. Baptiser le mail Jean Royer n'a pas posé de problème, alors que certains d'entre nous ont très vivement combattu l'ancien maire, mais c'était dans la logique de notre action et une façon de montrer l'enracinement culturel de ce mail et de ses arbres. Pareillement, un appel solennel a été lancé à M. Sarkozy et il y a eu des actes de désobéissance civile, alors que la première action pourrait être considérée de droite et la seconde d'extrême gauche. Peu importe, nous voulions, chacun à notre manière, sauver le mail, nous le voulions solidairement.
Inversement, les structures existantes ont deux types de positionnement par rapport à nous, l'indifférence et la stigmatisation. Aucun parti politique ne nous a soutenu, même pas les Verts ou une partie des Verts. Des associations qui logiquement auraient dû nous soutenir, comme la Fnaut Centre, nous ont ignoré. Comme si nous étions des parias. Comme si notre éclectisme dérangeait. Ah il y des gens de droite avec vous... ; Ah il y a des extrémistes avec vous... ; et puis les arbres, n'est-ce pas, c'est tellement accessoire, il y a des combats tellement plus importants... ; surtout qu'on en replantera... Nous, nos repères étaient ailleurs, ils étaient d'abord dans la reconnaissance de la place de l'arbre dans la ville, dans son rôle dans la vie des habitants, et ensuite dans la confiance et l'intégrité de chacun d'entre nous. Et cela n'a pas vraiment de couleur politique.
Ceux qui nous ont ignoré ne l'ont pas compris. Ceux qui nous ont stigmatisé ont surtout compris que nous les dérangions. Eux aussi d'ailleurs, en les considérant dans leur ensemble n'ont pas de couleur politique, de l'extrême gauche à l'extrême droite, au moins par leur silence complice, ils ont soutenu le délinquant environnemental.
LA POSITION DES VERTS
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Il est intéressant de voir comment ils ont tenté (et réussi en bonne partie) de nous marginaliser, en analysant le communiqué des Verts publié dans la Nouvelle République d'aujourd'hui (ici, je vais le citer dans sa presque totalité, tout du moins dans ce qu'en reprend la NR).
Je commence par une considération propre aux Verts :
- Les conclusions de la commissions d'enquête résumaient ainsi la position des Verts sur le mail : "Au Sanitas, la place suffit pour un tram boulevard de Lattre de Tassigny, en conservant le mail et un maximum d'arbres ; ici, l'observant admet le passage sur le mail existant, à condition de reconstituer un mail arboré en parallèle". Déjà, c'est très tordu, il est dit qu'il y a la place pour que le tram passe à côté, qu'il faut conserver le mail, puis ensuite qu'on peut le supprimer si on le refait ! Le mail est détruit et il ne sera pas refait. Donc les Verts devraient être offusqués, hé bien non, ils sont contents : "les choix retenus apparaissent satisfaisants". Il s'applatissent devant la volonté du maire, c'est tout.
Ce sont des écolo-traitres, comme je l'ai déjà dit, et ce qui suit le confirme. Le maire ou les socialistes ou les communistes ou les gens de droite qui soutiennent ce projet, ou la NR, auraient pu dire la même chose :
- "reconstitution d'une voie piétonne qui irait du rond-point de la place Saint-Paul à la gare de Tours" : je mets à nouveau ci-dessous la carte postale du 5 janvier, qui montre comment ça va devenir :
La "voie piétonne" n'est qu'un trottoir, disons un "large trottoir", entre deux voies bitumées, elle ne reconstitue pas du tout la promenade arborée. J'appelle ça du bluff.
- "plantation d'érables de Cappadoce en bordure de la plateforme du tramway, restitution d'un espace végétalisé en contrebas de l'actuel mail dans le cadre du plan d'embellissement du quartier". Ah cet enrobage de mots qui transforme un enlaidissement (le mail en ce trottoir bétonné entouré de bitume avec des arbres sagement dans leur petit enclos individuel) en un embellissement ! On sent aussi le fameux refrain municipal "C'est pas grave, on replantera !".
- Les élus verts disent "comprendre l'émotion que suscitent des programmes d'abattage important d'arbres". Ah, l'empathie, que c'est sympathique !
- "Cette émotion ne peut aboutir à reconnaître une sorte de principe de droit à la vie pour les arbres, qui fonderait un droit à l'objection de conscience et à des pratiques de désobéissance civique devant toute mesure d'abattage". Il n'a jamais été question de cela, nous n'agissons pas comme ceux qui ne veulent pas qu'on tue les animaux. Le fait que le tramway pouvait passer à côté des arbres sans les abattre est complètement occulté alors que c'est le fondement de notre action. J'appelle ça de la tromperie.
- Néanmoins, ils souhaitent "améliorer les échanges entre habitants et services techniques, lorsque des mesures d'abattage se révèlent utiles à la poursuite du bien commun". Ah quelle bonne volonté ! On voit qu'ils regrettent qu'il n'y ait pas assez de dialogue (eux qui n'ont rien fait pour qu'il y en ait un, notamment en juin 2010), on voit qu'ils veulent en tirer les leçons et faire mieux ensuite, quels braves élus ! J'appelle ça de l'enfumage.
[A propos des Verts, voir aussi, sur cette page, le chapitre du 8 avril, intitulé "Ces arbres prolos qui dérangent les écolo-traitres", ici.]
[P.-S. du 16 avril : je signale qu'ailleurs, les Verts (EELV) ne sont pas toujours aussi irresponsables et inconséquents qu'ici, comme le montre ce communiqué des Verts de Metz, où 850 arbres doivent être abattus. Comme nous l'avons fait, ils dénoncent "la gestion archaïque des espaces verts, où les arbres sont considérés comme du mobilier urbain, des objets jetables et remplaçables et non comme des êtres vivants absolument nécessaires au mieux être et à la santé des habitants". Il est vrai que le maire est de droite...]
[P.-S. du 17 avril : l'intégrale du communiqué est ici, ce qui m'amène à commenter la dernière phrase, non reprise par la NR : "Les élus Verts de Tours sont et resteront ouverts à la discussion avec les habitants de la ville sur cette problématique complexe de l'arbre en ville". Il n'y a pas eu de dialogue depuis le 2 juin, et ce n'est pas faute d'avoir cherché, notamment au début juin et en décembre avec le préfet. Par contre nous avons rencontré silence, esquives, passages en force, étude bidon, opacité, duplicité, fanfaronnades (ah, l'embellissement de la ville...). Au delà, le dialogue est impossible avec ceux qui partent du postulat qu'il faut d'abord tout abattre, puis discuter de la façon de replanter. Nous n'avons pas les mêmes valeurs.]
[P.-S. du 26 avril : discussion avec un élu municipal Vert sur le blog d'Arnoul Maffre, ici.]
[P.-S. du 28 avril : Dominique Boutin répond au communiqué des Verts, ici, sous un angle complémentaire au mien.]
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Bluff, enrobage, empathie, tromperie, enfumage, le maire n'aurait pas fait mieux que dans ce communiqué des Verts. Ce sont les élements de base qu'il utilise pour endormir les Tourangeaux, avec tous ses alliés, comme avec un gigantesque étouffoir. En voici d'autres aspects :
- Si la méthode policière sait être brusque, elle est limitée dans la mesure où elle ne donne pas lieu à des garde à vue. Pour le pouvoir en place, cela a le défaut d'amener quelques récidives, mais le gros avantage est de ne pas faire de bruit. Pas de comité de soutien, pas de jugement médiatisé, pas de tribune pour dénoncer les dégâts environnementaux et élargir la contestation, non, rien, on oublie et voilà, ça s'étouffe. Une passade parmi d'autres et l'image de l'élu, polie par la NR, reste intacte, il faut savoir courber l'échine.
- Les menaces pécunières et plus généralement les menaces de suites judiciaires ou autres à venir sont employées dès que c'est possible. Ainsi la NR a insisté, en son article du 15 avril, sur le coût de l'utilisation de la grande échelle des pompiers, qui peut retomber sur ceux qui sont montés dans les arbres. Si tel est le cas, l'arme est à double tranchant, car un refus de payer permet de médiatiser la cause et le jugement. Il n'y avait pas d'urgence à abattre ces arbres et les voltigeurs auraient pu descendre par eux même (si les branches d'alentour n'avaient pas été tronçonnées). Et c'est l'occasion de rappeler l'article 2 de la Charte de l'Environnement. Qui est hors-la-loi ? Là aussi, ils préfèreront peut-être courber l'échine et payer leurs dégâts, c'est presque rien dans leur énorme budget, presque rien par rapport à des indemnités de retard. Mais il convient d'intimider.
- J'ai déjà parlé du rôle essentiel du préfet dans cet étouffoir. Je ne sais pas encore si le Président de la République ira dans le même sens. Nous savons que ça serait logique, surtout que son subalterne, le préfet, a dû prendre ses précautions pour être couvert. Mais un sursaut reste possible, nous avons rédigé notre appel solennel parce que nous croyons à cette possibilité. Surtout, je ne sais pas si la Justice voudra laisser faire. Le dossier est tout de même lourd, surtout sur le pont du Cher et l'exemple de Nîmes peut amener à reconsidérer un projet qui fait fi des considérations environnementales jusqu'à narguer la Justice en abattant un maximum d'arbres avant qu'elle ne se prononce. L'étouffoir ira-t-il jusque là ? Les lois environnementales sont-elles vraiment non opposables ? Réponse dans quelques jours, quelques mois pour le recours.
J'ai parlé de l'exemple de Nîmes. Nous sommes en lien avec ceux qui, dans un cas similaire, ont réussi à mettre fin aux abattages et nous sommes émus de leur message qui dit "Votre combat a été bien plus difficile que le nôtre, et que ce que vous avez fait force le respect et l'admiration". Ils abordent, eux, d'autres grosses difficultés avec ce qu'on leur met sur le dos, suite à l'arrêt du projet de tram-bus (voir ici), mais ils ont montré que, même si nous perdons, notre lutte aurait pu réussir. Et il vaut mieux perdre en se battant qu'en laissant faire passivement.
Ce qui s'est passé ces quinze derniers jours, est un événement qui restera important dans l'histoire de notre ville. D'une part parce qu'il y a eu une catastrophe écologique dans le centre de Tours (400 arbres abattus de façon injustifiée entre l'avenue Maginot et le Cher, avec en exergue les 160 du Sanitas, et 140 autres étant abattus de façon justifiée). Parce qu'elle a été voulue par presque toute la classe politique locale et parce qu'elle était évitable. D'autre part parce qu'un rassemblement hétéroclite a su mener une lutte multiforme (dépositions, argumentaires communs, appels communs, action en justice, informations sous formes diverses, écoute et sensibilisation des habitants, obstructions, refus d'obéir, manifestations diverses...). Mieux, ce rassemblement multi-générations a su porter des valeurs nouvelles autour de ce que je peux appeler une écologie et une éthique urbaine.
Je retrouve ces mêmes valeurs dans les combats de Nîmes et de Stuttgart. Contre des élus devenus délinquants, déguisant leurs crimes environnementaux de couleur verte, jouant sur l'apathie de la population, glorifiant leur exemplarité, maniant les mots enchanteurs, usant de stratagèmes pour bafouer les lois environnementales, refusant toute véritable concertation, usant d'objectifs et de méthodes obscures, étouffant leurs adversaires par des médias complices filtrant les informations, faisant pression pour s'assurer des complicités, usant de la force policière. Lutter contre une éthique perdue et une écologie d'apparat vide de contenu. Vouloir que nos arbres vieillissent avec nous amène à refuser tout cela, à lutter pour une éthique urbaine et pour une écologie urbaine.
Pour que ce renouveau germe, il faudra continuer à se libérer de l'étouffoir, notamment en continuant à faire connaître cette lutte perdue et en faisant en sorte qu'une telle catastrophe, et d'autres moindre, ne se renouvellent plus. Le lecteur de cette page peut y contribuer de bien des façons, qu'il y réfléchisse...
Pour finir (j'aurai l'occasion de faire quelques autres ajouts, plus courts), j'ai une autre conclusion, qui n'est pas la mienne, mais je m'y reconnais (sauf pour le nombre de presque 2000 arbres abattus, je n'en suis qu'à plus de 1100... P.-S. : avant de passer à plus de 1300...), la voici, c'est un communiqué de la Sepant en date du 15 avril (j'ai ajouté un titre, reprenant un mot du texte).
COMMUNIQUE
UNE CATASTROPHE
La Mairie de Tours et le Sitcat ont enfoncé le clou de l'incohérence du tramway
à Tours en délogeant par la force les personnes mobilisées et en abattant le
mail du Sanitas. Pour les associations membres de la Sepant, réunies en
Conseil d'administration hier soir, c'est une catastrophe pour les
générations futures : « C'est l'exemplarité que nous attendons des
responsables élus, non cet acharnement à faire table rase de la biodiversité
en ville. Nous condamnons l'abattage systématique en cours au coeur de Tours,
où même des arbres qui ne sont pas sur le tracé du tramway tombent malgré
les nombreuses voix qui tentent de se faire entendre depuis plus de six
mois, il s'agit de près de 2000 arbres. Rappelons que le dossier du tramway
à Tours ne comportait aucune étude paysagère, il s'agit par conséquence
d'une volonté délibérée de la Mairie et du Sitcat de nier l'existence d'un
patrimoine arboré en ville. Face aux enjeux de la crise climatique, ce que
nous attendons d'un tramway c'est qu'il prenne la place de la voiture en
ville, pas celle des piétons et vélos, ni celle des généreux fournisseurs
d'oxygène que sont les arbres. »
Au nom de la fédération Sepant, Phil Simond, Président de l'association Raiponce
(La Sepant fédère une quinzaine d'associations de protection de l'environnement en Touraine)
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Ce n'est pas fini... Lundi 18 avril prochain, les 14 tilleuls de la place Choiseul doivent être abattus, alors qu'ils étaient sauvés dans les conclusions de la commission d'enquête. Voir la page voisine. [P.-S. : ils ont effectivement été abattus ce 18 avril, avec le silence complice de la NR. Passez votre chemin, les Tourangeaux ne doivent pas s'intéresser au sort de leurs arbres...]
Le 2 mai 2011
Remember...
Je ne sais pas dans quelle mesure l'évènement que nous venons de vivre sera marquant sur le moyen et le long terme. A court terme, le CODAT est bien décidé à le rappeler.
Extrait du blog de Vélorution Tours (ici), cette action du CODAT le 1er mai sur les marches de l'hôtel de ville :
Et, là, ce poème mis en image :
Tours en centre-ville
Quartier du Sanitas, comme une île
Une longue promenade pour nous les baladins
Et pour les chiens, pour les étourneaux, les sereins
Entourée de huit voies pour les bagnoles qui polluent
Ce mail est détruit, les 170 arbres sont abattus, abattus...
"Le tramway doit forcément passer là" ont décidé les imbus
Il leur en faut toujours plus pour les véhicules motorisés, là, las...
Tant pis pour nos amis les arbres et oiseaux, pour notre bien-vivre, las, las
Autres actions du CODAT :
- le 25 avril, badigeonnage des platanes en instance d'abattage à la station Jaurès (ici).
- le 6 mai, à la Foire de Tours, boules puantes lors de l'inauguration de la maquette du tramway. Le discours du maire n'est pas passé à la télé...
Infos complémentaires en vrac
Le 18 mai 2011
Le référé-suspension de l'association TCSP 37 a été rejeté le 13 mai par le tribunal d'Orléans. Pour le mail du Sanitas, la mairie avait fait en sorte que ça n'ait plus d'importance...
Le 31 mai 2011 (1)
Malgré l'accord du commissaire-enquêteur du PLU (décidément, ces commissions d'enquête ne jouent pas leur rôle), la mairie renonce à construire sur les jardins St Lazare. Comme je l'écris dans la page voisine : "Au mail du sanitas, le contexte était ausi très irritant, quoique moins mensonger (je dois dire que pour ces jardins St Lazare, c'était le pompon, il est difficile d'aller jusque là...). Mais les élus sont restés sourds et inertes et la population n'a pas su se mobiliser, sauf trop tardivement. Peut-être aussi l'impact de cette catastrophe et le mécontentement populaire exprimé lors des élections cantonales ont-ils amené élus et municipalité à renoncer à un projet au forceps, d'une envergure limitée ?"
On voit, hélas, que face à cette municipalité sourde et obstinée, seul le rapport de force compte, alors que la démocratie locale se révèle déficiente... Ce qui a manqué au Sanitas, c'est une telle mobilisation, mais les habitants sont dans une position plus précaire, dépendants de l'OPAC (office des HLM) et donc de la mairie (le président de l'OPAC étant le maire)... Pourtant, dès le début, l'indignation populaire ici était plus forte qu'à St Lazare... Elle n'a pas su s'exprimer, prendre corps, ou seulement trop tardivement...
Le 31 mai 2011 (2)
Parallèlement, la NR continue à se faire organe de propagande de la mairie, comme je le montre sur cette page.
Le 22 juin 2011
Dans le feu de l'action, concentré sur le mail du Sanitas, je ne m'étais pas rendu compte de tous les dégâts environnants. J'ai été stupéfait ce matin de voir qu'un joli petit coin du Sanitas avait été rasé, sur le bord su carrefour St Paul, mais du côté Est alors que le tramway tourne à l'Ouest. C'est un coin que connaissais bien, j'avais remarqué de très beaux confères rampants, les seuls de ce quartier et des quartiers avoisinants. J'ai retrouvé leur photo sur Google Street :
(cliquez pour agrandir)
Ils sont au fond, trois ou quatre cèdres rampants, je pense. Tout le reste a disparu aussi, les buissons, le gazon et le jeune arbre devant. Comment peut-on rayer ainsi d'un coup un gentil petit lieu qui a mis des dizaines d'années à prendre forme et qui ne gêne que des technocrates et politiques gougnafiers, insensibles à la beauté de la nature ?
Le 22 juillet 2011
Signez l'appel citoyen SAUVONS LES ARBRES DE NOS VILLES EN CONCILIANT MODERNITE ET RESPECT DU VIVANT
Sur ce blog, la page Ma chronique du tram permet, au delà de la promenade du Sanitas, de continuer à suivre l'actualité du tramway et des arbres... La page voisine Grands arbres permet de suivre l'actualité des atteintes à notre patrimoine arboré de façon plus générale, sans lien avec le tram.
Images du passé, vues des deux extrémités du mail. A gauche du côté sud (St Paul), à droite du côté nord (Blaise Pascal).