Retour à la page précédente
Il fut un temps, à Tours, où il y avait des élus Verts qui défendaient vraiment les idées écologistes. Dominique Boutin l'a été de 1989 à 1995. Puis il a quitté ce parti, voyant qu'il changeait... A un point tel que maintenant, il valide l'abattage de 1100 arbres sur le tracé du tramway, alors qu'ils sont nombreux à ne pas le gêner. C'est le cas notamment des 177 érables et marronniers du mail du Sanitas, dont l'abattage est jugé "satisfaisant" dans un communiqué (ici). J'y ai répondu sur la page précédente, la réponse de Dominique Boutin éclaire d'autres aspects.
Réponse au communiqué des élus municipaux verts
Entrant de vacances ce jour, je croise le-dit communiqué qui me laisse encore plus perplexe que l’échange précédent, tentative de communication partie en quenouille puisque «l’échange avec les populations » se résoudraient à tenter de comprendre la position des Verts sur le sujet.
Première erreur, historique, dés 1989, les Verts ont été les premiers et seuls à réclamer l’instauration d’un tramway à Tours. Les candidats «écolos » successifs depuis lors, ayant largement boudé l’association militante que nous avions construite, aucune «culture tramway » ne s’est élaborée sur le sujet, toutes ces longues années. Je ne veux pas obligatoirement faire le pointage des présences et absences aux réunions publiques organisées par la FNAUT et l’ADTT, mais je ne me souviens pas vraiment y avoir croisé nombre d’encartés, même depuis 2001.
Je ne développerai pas les considérations sur les idées qui définissent le bien-être et l’environnement… chacun défend ce qu’il peut comme il peut. Mais on ne peut pas prétendre dire que le projet SITCAT est «satisfaisant » sur ces considérations.
« Reconstitution d’une voie piétonne »….Pourquoi détruire alors celle qui existe ? et pourquoi l’éloigner des habitants puisqu’ils apparaissent tout à coup «intéressants » à considérer ? Pourquoi recréer des «aménités » l’autre coté de la voie future et en contrebas (bonjour le contact !) plutôt que de réhabiliter les lieux. La preuve par l’abattage est que plus de 60% des arbres étaient en bonne santé. Quand on veut se débarrasser….
« Plantation d’érables de Cappadoce… » Là j’adore !
Je reviens de la région, plateau méditerranéen, calcaire, 1000 mètres d’altitude, pas de pluie et environnement rural…. TOUT le Sanitas, quoi !
Quel est le c… qui peut prétendre faire de l’écologie urbaine derrière une telle proposition ?
Le mail qui fonctionnait bien, malgré les mauvaises conditions pédologiques, possédaient au moins quatre espèces (une certaine notion de la biodiversité que vous semblez ignorer) permettant d’accueillir une douzaine d’espèces ornithologiques : ce qui est plutôt bien en ville !
Evidemment comme aucune étude d’impact n’a été menée (ce qui est une obligation minimum dans un projet de cette ampleur : illégalité dont vous êtes complices !) vous ne pouvez donc pas le savoir, mais pourquoi ne pas le réclamer, alors ?
Lors de mes entrevues avec les responsables du projet, la question de la biodiversité de la replantation a été abordée et «notée ». Mais en l’absence de «vraies » études paysagères (payées grassement pourtant), aucun projet sérieux n’apparaît et c’est normal !
Vous pourrez me rétorquer, et vous aurez raison, que ces érables se marieront très bien avec les «palmiers Phœnix » en pot que l’on voit poindre ça et là.
Ce que visiblement vous avez du mal à comprendre c’est que la plupart des motivations ne sont pas émotionnelles mais bien sur ce que vous «exprimez » et ne défendez pas dans les actes : « structuration d’un paysage » urbain et «imaginaire » collectif. Les qualificatifs sont de moi car il faut savoir de quoi l’on parle.
Dans cette ville gérée par un arbophobe, l’arbre a perdu toute considération. Admettons que pour des raisons techniques le mail doit y passer (nous attendons toujours les raisons du choix, d’ailleurs !). En quoi, les tilleuls du haut et du bas de la Tranchée gênaient-ils ?
Vous êtes où là ?
La réponse conclusive est finalement présente : cette absence de prise de sauvegarde de l’environnement se justifie par une position on ne peut pas plus anti-écolo : on ne peut pas faire valoir une «sorte de principe » de «droit à la vie » pour l’arbre.
Ben si justement, il n’est pas un jouet, un décor, un bibelot placé là et bien encombrant. De «mon temps », «l’écologie c’était la vie ! » Slogan vert pas inventé par moi et largement dénigré aujourd’hui. Pire encore sous votre plume «dévergondé ».
Tous les actes sont donc bienvenus, partout dans le monde, «objection de conscience comme actes de désobéissance » pour défendre la vie de tous les êtres vivants. On ne peut pas déplorer le massacre de la forêt amazonienne d’une part et justifier le massacre des arbres que vous avez en héritage, ici et maintenant.
Dominique BOUTIN, le 28 avril 2011
Retour à la page précédente