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    La ville veut livrer aux promoteurs l'espace vert des jardins ouvriers St Lazare
    L'adresse courte de cette page : http://www.pressibus.org/lazare

    Sommaire :
    • 24/06/2010 L'état des lieux
    • 02/07/2010 Le déni municipal
    • 02/02/2011 Les documents de l'enquête PLU
    • 11/02/2011 Déposition à l'enquête publique sur le PLU
    • 21/04/2011 Les habitants se mobilisent
    • 26/04/2011 Les dés pipés de la conclusion du PLU
    • 01/06/2011 L'espace vert est conservé !



    Le 24 juin 2010,
    L'état des lieux
    Le P.L.U. (Plan Local d'Urbanisme) de la ville de Tours présente 15 "sites à enjeux". L'un d'entre eux est celui de la "jardins ouvriers Saint-Lazare" qui est ainsi présenté sur la page www.urbanisme.tours.fr/3_site_jardin.php :


    La zone verte est dans le prolongement de l'Avenue Saint-Lazare (dans le coin haut-droit) qui passe sous l'avenue de Grammont et débouche sur le quartier du Sanitas.

    (cliquez sur le plan (de Google-Earth) pour l'agrandir)

    Durant des années j'ai parcouru très fréquement Tours d'est en ouest à vélo et, après le passage sous l'avenue de Grammont par l'avenue St Lazare, je longeais les jardins ouvriers. C'était à chaque fois un véritable bonheur, comme si j'échappais à la ville pour parcourir un brin de campagne.


    J'ai été étonné d'apprendre sur le site de la ville que "De nombreuses parcelles sont laissées à l'abandon" (cf. ci-contre). J'y suis allé, ce 24 juin, et je constate que c'est faux. Quand on veut tuer son chien, on dit qu'il a la rage...


    Et j'ai été très étonné, sur place, de me rendre compte que personne, jardiniers ou voisins, n'était au courant des projets municipaux...




    Voici le message que j'ai posté sur la consultation publique du site www.urbanisme.tours.fr le 25 juin, une journée avant la fin de cette consultation très peu connue (juste un entrefilet dans la NR...) :

    A propos du site des "jardins ouvriers Saint-Lazare".

    La suppression de cet espace vert pour être partiellement remplacé par des constructions est contraire à l'orientation 4 du PADD ("conforter la trame verte", elle serait réduite) et elle n'est pas vraiment conforme aux orientations 1 et 2 d'urbanisation autour du tramway. En effet si le tram passe assez prêt par deux côtés, son accès est difficile du côté Av. de Grammont (un escalier long et ardu) et impossible Bd W. Churchill (pas de pont sur la voie SNCF, et un pont serait difficile à construire, tout juste une passerelle avec de hauts escaliers) (pourtant ce pont est suggéré en pointillés verts sur le plan).

    Justifier ce projet en s'appuyant sur la station W. Churchill est donc incompréhensible, comme est incompréhensible la phrase "De nombreuses parcelles sont laissées à l'abandon". Outre les plans et photos Google, une visite sur place l'atteste, ces jardins, pourtant grands, sont bien entretenus. De plus, il est agréable de s'y promener à pied et à vélo, quitte même à faire un détour. Les lieux sont assez peu fréquentés, les circulations douces existent déjà.

    Je pense que des aménagements verts sont possibles (parcelles à taille réduite, avec promenade piétonne arborée au milieu, par exemple), mais c'est sur Tours, entre Loire et Cher le seul coin potager ouvert, avec de vieilles pompes à bras, un endroit charmant qui mérite d'être conservé et entretenu.

    Remarques : ce sont des pompes à levier, pas à bras, et j'aurais pu ajouter que cette zone est un formidable coin de biodiversité en ville...



    Le 2 juillet 2010,
    Le déni municipal

    Hier, 1er juillet, une réunion de travail du CVL-Est, entre habitants, service urbanisme et quelques élus, m'a permis d'aborder le sujet (même si on est sur Tours-Ouest, mais pas loin de l'avenue de Grammont, limite avec Tours-Est). Mon commentaire sur le site de la mairie avait été lu et les réponses étaient donc réfléchies.

    J'ai constaté que :
    • pas un seul élément n'a été avancé sur le franchissement des voies de chemin de fer ==> surdité
    • le fait que les jardins soit très bien cultivés n'a pas été reconnu ==> déni
    • il a été affirmé que les terrains appartiennent à la mairie (depuis 1993), ce que je n'ai jamais nié, et que la mairie en fait ce qu'elle veut ==> autorité imposée
    • il m'a été dit qu'il y a eu concertation. C'est possible, mais il est étrange que sur les 7 personnes que j'ai rencontrées, 3 jardiniers et 4 voisins, toutes sont tombées des nues quand je leur ai dit ce qui se préparait. Et l'une d'entre elle est le jardinier, représentant des autres jardiniers, qui en contact avec la mairie. J'ai d'ailleurs trouvé dommage de ne pas sentir la moindre considération envers les personnes qui cultivent si amoureusement le lopin de terre qui leur est attribué. A ce sujet, j'émets la crainte que la mairie joue un "pourrissement" de la situation en faisant en sorte que les jardins deviennent abandonnés, notamment parce que les jardiniers sont souvent âgés...
    • comme sur le site municipal, je n'ai pas pu savoir pourquoi cette zone, finalement très réduite (environ 220 mètres sur 30), d'un accès peu facile et d'un intérêt immobilier limité, est l'objet d'une telle fixation
    • comme sur le site, il m'a été dit que ça créerait des espaces verts et mon argument de réduction de la trame verte a été rejeté ==> mauvaise foi
    • l'emplacement de ce lieu en centre ville avec un contenu jardinier unique entre Loire et Cher est ignoré, notamment quand la seule comparaison faite portait sur le quartier de Monconseil à Tours Nord ==> surdité

    Plus qu'à la mairie, il ne faudrait pas oublier que ces terrains appartiennent aux tourangeaux et que les positionnements de surdité et de déni ont de bonnes chances de ne pas être retenus par une commission d'enquête neutre.

    La réaction de la mairie, sans le moindre argument pertinent, prouve la justesse de mon argumentation et de mon action, je compte donc tenir bon et j'y engage ceux qui veulent défendre cet îlot hors du temps et hors de la ville.



    Le 27 août 2010, article de La Nouvelle République sur le sujet, titré "Febvotte, quel avenir pour les petits jardins ?" (indisponible)



    Le 2 février 2011,
    Les documents de l'enquête publique PLU

    Du 1er février au 3 mars 2011 se déroule l'enquête publique sur le Plan Local d'Urbanisme (PLU) de la ville de Tours. On accède aux documents à l'hôtel de Ville en entrant par la grande porte (donnant sur la place Jean Jaurès) et en suivant les flêches (ou en demandant à l'accueil). Voici les élements qui concernent les jardins Saint-Lazare (cliquez pour visualiser) :
    • Document "Orientations d'aménagements", page 37
    • Document "Orientations d'aménagements", page 38
    • Plan détaillé numéro 25




    Le 11 février 2011,
    Déposition à l'enquête publique sur le PLU

    Vous trouvez sur cette page ma déposition à l'enquête du PLU, titrée "Demande de préservation des jardins familiaux St Lazare".



    Le 9 avril 2011, La Nouvelle République, comme la municipalité dans le PLU, loue les vertus des Jardins ouvriers, en oubliant ceux que l'on veut détruire en centre ville : ici, deux poids, deux mesures.



    Le 21 avril 2011,
    Les habitants se mobilisent

    Une cinquantaine d'habitants se sont réunis ce soir pour sauver les jardins St Lazare. Tous étaient très décidés à refuser toute construction. Comme moi, il souhaitent préserver le cachet de ce lieu précieux, avec quelques modifications, notamment pour avoir des parcelles plus petites et avoir des jardins solidaires ou collectifs. Ils ont déjà obtenu le soutien des trois élus Verts (qui connaissaient la présente page) et il semble que le commissaire-enquêteur du PLU ait émis une recommandation allant dans le bon sens (à confirmer, l'accès à l'information n'étant pas facile). C'est sûrement un tournant et je m'en réjouis, bien sûr.



    Le 26 avril 2011,
    Les dés pipés de la conclusion du PLU

    Je viens de prendre connaissance des 25 recommandations du commissaire-enquêteur. Contrairement à ce que j'espérais au paragraphe précédent, il ne recommande rien pour les jardins St Lazare, et conforte donc le projet de constructions.

    P.-S. du 4 mai (hors conclusions du PLU)
    Articles dans La Nouvelle République du 3 mai : ici et là.

    P.-S. du 20 mai
    Ayant connaisance du détail des remarques du commissaire, je le prends en compte en bas de la sous-page dédiée]

    Comme je le dis dans les conclusions de ma page PLU, sur ce point que j'estime être le plus irritant, "La mairie a menti comme un arracheur de dents et le commissaire-enquêteur a répondu oui-oui !"

    Le 3 mai 2011. Article de La Nouvelle République, titré "Febvotte se mobilise pour sauver ses petits jardins", ici.



    Le 1er juin 2011,
    L'espace vert est conservé !

    Hier soir, 31 mai, se tenait une réunion entre élus et habitants venus nombreux, une centaine de personnes. La municipalité a promis que rien ne sera construit sur les jardins. Seule une construction est encore envisagée sur le parking tout à l'est (c'est étonnant, il est toujours plein, il n'est pas possible de creuser à cause du risque d'inondation, le lieu est assez petit...).

    La population reste mobilisée, ce lieu a un cachet et il convient de le garder, même si, comme je l'ai dit ici il y a un an, quelques aménagements apparaissent souhaitables. Mais il convient d'être très prudent avec une municipalité qui a la trop mauvaise habitude de tout raser quand elle veut rénover un lieu.

    Après le très négatif épisode du PLU, je suis positivement étonné de ce dénouement heureux (au moins provisoirement). Il me semble que trois vecteurs décisifs ont permis cet étonnant retournement de situation :
    1. La mobilisation large et très détérminée de la population, avec notamment deux personnes, M. et Mme Bourbon, qui ont su créer un collectif et contacter les élus, et un comité de quartier qui a su se remuer et mobiliser.
    2. L'implication de deux élus, M. Lafoucarde (Verts) et M. Chauveau (PS)
    3. Le contexte irritant et insupportable des mensonges municipaux, que j'ai ici présentés

    Je ne peux que comparer avec la catastrophe voisine de la destruction du mail du Sanitas, survenue début avril (voir la page voisine). Là-bas aussi le contexte était très irritant, quoique moins mensonger (je dois dire que pour ces jardins St Lazare, c'était le pompon, il est difficile d'aller jusque là...). Mais les élus sont restés sourds et inertes et la population n'a pas su se mobiliser, sauf trop tardivement. Peut-être aussi l'impact de cette catastrophe et le mécontentement populaire exprimé lors des élections cantonales ont-ils amené élus et municipalité à renoncer à un projet au forceps, d'une envergure limitée ? Quitte à mécontenter la population, autant le faire sur de plus gros projets moins facilement critiquables, et il n'en manque pas..

    Dans cette affaire, je retiens le rôle lamentable des mécanismes de concertation, qui n'auraient jamais dû permettre d'arriver à la presqu'acceptation du projet : les Conseils de Vie Locale (le déni de la réunion du 1er juillet 2010) et l'enquête publique sur le PLU (les dés pipés de la conclusion du commissaire). Quel fiasco de notre démocratie locale !

    Le 8 juin 2011
    Dans son édition du 7 juin, la Nouvelle République a fait un compte-rendu de la réunion du 31 mai (ici). A lire cet article, tout s'est formidablement bien passé, les habitants ont rencontré une municipalité attentive en une "concertation exemplaire" (c'est le sous-titre). Le responsable du service urbanisme, complètement sourd et obstiné à la réunion du 1er juillet, "a tout de suite pris conscience du problème" !! Décidément, on va de mensonges en mensonges... La réalité, cachée par la NR, est toute autre : la municipalité a tout fait pour détruire ces jardins, elle a failli réussir, mais elle a dû reculer, in extremis, devant la mobilisation des habitants.

    Je note que "230 questionnaires ont été retournés. Parmi les quatre propositions, les jardins familiaux ont obtenu 160 adhésions, 90 pour le square, 70 pour des parcelles solidaires et 70 pour des jardins pédagogiques". C'est de bon augure pour que les derniers jardins familiaux de Tours entre Loire et Cher subsistent en bonne partie.

    Le 12 juillet 2011 Le conseil municipal d'hier a confirmé l'abandon du projet de construction.



    2013 : la concertation pour un nouvel aménagement des jardins va démarrer, voir sur cette page de l'AQUAVIT



    2020 : épilogue, les jardins Saint Lazare sont devenus les jardins du chemin de fer (bulletin municipal "Tours magazine" n°199 janvier 2020).

    Alain Beyrand
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