Tours, le 25 juin 2009
Le fait que les Tourangeaux aient globalement, sans enthousiasme particulier, accepté la venue d'un tramway semble aggraver les dérives anti-environnementales. Une habitante de Tours Nord nous alerte à ce sujet.
L'avenue de l'Europe à Tours Nord est ornée d'environ 325 arbres (je les ai comptés) dont 68 cèdres de moins de 40 ans !
Le SITCAT a décidé que l'avenue serait un axe majeur de circulation pour ses bus. La ligne existait depuis la création de l'avenue mais devient un axe fort (ligne 2) ..... générateur d'abattage : Grandmont, Maréchal Juin en cours.
Pire. Il y a eu "concertation" publique à propos du tram. Le tracé présenté se terminait à la médiathèque F. Mitterand à Tours Nord. Quelques jours après la fin de la concertation des "indiscrétions" (cf dossier tramway de Tours de la NR) annonçaient que la maintenance ne serait plus à Joué (problème d'arbres et de château d'eau) mais près du lycée Vaucansson à Tours-Nord et que le tram emprunterait l'avenue de l'Europe. Sur ce tracé il y a 200 arbres et un château d'eau. Un modèle de cohérence et de concertation !
Depuis ce fut la loi du silence. Les représentants au Conseil de Vie Locale ont été beaucoup sollicités réponse : une information est nécessaire, elle viendra ...
Depuis quelques jours, le dossier de réalisation de la 1ère ligne de tramway est ouvert au public et le restera jusqu'au 23 août (pendant les vacances !) et accompagné d'un cahier pour les remarques. Je l'ai consulté.
L'extension de la ligne jusqu'au lycée Vaucanson, zone de maintenance, via l'avenue de l'Europe y est confirmée. 2,5 km de plus qu'annoncé. Le dessin en coupe est clair : les cèdres sont remplacés par le tram et ses poteaux. Soit au moins 53 cèdres pour la plupart d'environ 30-35 ans sacrifiés. Des arbres bordant l'avenue figurent sur le dessin (il y en a actuellement environ 190). Il y a d'autres tracés possibles pour l'avenue évitant l'abattage, mais les travaux risquent de détruire les racines.
Il y a surtout d'autres endroits pour le passage du tram ; par exemple une voie nouvelle desservant l'éco-quartier Monconseil en cours de construction. Dans le quartier beaucoup croyait à cette possibilité d'autant plus que Bouygues, le constructeur déclare un tram devant la porte des immeubles qu'il construit et vend dans cette zone. Il est vrai que selon le dossier, le tram y ferait une petite boucle. Il y a aussi une voie au nord de l'avenue de l'Europe proche de 2 lycées , de STMicroelectronics et de la CNAV.
Pourquoi faut-il absolument passer par la nouvelle médiathèque F. Mitterand ? Cela oblige à un passage compliqué entre l'avenue Maginot et la rue de Jemmapes. Solution au problème trouvée par le Sitcat : traversée de l'ilot Gentiana (centre socio-culturel Léo Lagrange de Tours Nord).
En attendant le tram, nous aurons droit au passage de la ligne 2 de bus à très haute fréquence. Elle remplacera la ligne existante très pratique pour aller en ville. La nouvelle ira du pôle santé nord au pôle santé sud en passant entre autre par l'avenue du Maréchal Juin où les travaux sont commencés avec... abattage d'arbres ! Aurons-nous un été meurtrier ou bien attendrons-nous encore quelques mois ?
L'avenue de l'Europe est réputée belle à cause de ses arbres : 1,5 km de ligne d'arbres tout roses au printemps font déplacer des promeneurs d'un peu partout. L'allée de cèdre de la même longueur est admirée. Si les arbres disparaissent il ne restera que des immeubles identiques se faisant face de part et d'autre d'une allée de rails et de poteaux distributeurs d'énergie (nous ne sommes pas dans l'hyper-centre, ses palmiers, ses oliviers et ses platanes ! ) Comment peut-on espèrer qu'ils survivent à la loi de l'abattage ou aux travaux ? Que restera-t-il de vivable dans ce quartier très tranquille ?
MPJ
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Pour une fois qu'une avenue du XXème siècle a de beaux arbres... Des dizaines de cèdres du Liban, rendez-vous compte... L'Avenue du Maréchal Juin, elle, est une avenue plus typique du XXème et son réaménagement, s'il était bien fait, permettrait même de l'arborer davantage... Mais il est douteux qu'existe une telle volonté...
Là aussi, les propos de Jean-Marc Sérékian, en conclusion de son article déjà cité "Un jardin de la France en béton armé", amènent une réflexion qui éclaire la conclusion de l'habitante du quartier de l'Europe : "Que restera-t-il de vivable dans ce quartier très tranquille ?"
La course de vitesse pour la privatisation de l’espace public, l’accélération du renouvellement de la ville par le chantier permanent ne se fait seulement contre le temps et pour l’argent par la multiplication des marchés publics. L’abattage des grands arbres va beaucoup plus loin, par les nombreux aspects écologiques, politiques et historiques qu’il implique. Par la suppression de toute identité des lieux de vie dans la ville et par la destruction perpétuelle de toute trace historique du passé, l’élimination des grands arbres est un travail sur la mémoire collective des habitants de la ville. La course de vitesse dépasse donc les dimensions des sordides affaires mafieuses des « marchés publics » et de spéculations sur les terrains publics ; elle est aussi explicitement engagée contre les hommes.
Que doit-on y voir dans ce travail destructeur sur la mémoire ? S’agit-il d’une forme nouvelle de précarisation permanente de la population ? Est-elle une nouvelle ligne de force d’un processus totalitaire, de redéfinition du statut des hommes dans la ville ? « Qui contrôle le passé contrôle le futur, et, qui contrôle le présent contrôle le passé » (George Orwell) : c’est ainsi que s’énonce le programme général du processus totalitaire. Émancipé depuis longtemps de tous ses oripeaux idéologiques et historiques, ce processus s’exprime aujourd’hui librement dans la série interminable des rationalités techniques et économiques. Elles peuvent s’afficher de manière ostentatoire sans mauvaise conscience et deviennent le nouveau véhicule tout-terrain du totalitarisme ! La chose n’est pas forcément évidente aujourd’hui. La satisfaction et la valorisation de ces nouvelles divinités de la rationalité : Sécurité, Hygiène, Propreté, Salubrité Publique, Nettoyage, Rénovation, Innovation, « Bien-Être », relèvent à la fois, de manière très intriquée, de la publicité qui travaille sur le principe de plaisir et de la propagande officielle qui, d’autorité, organise le principe de réalité.
Devenue préoccupation quotidienne quasiment obsessionnelle des autorités municipales, la satisfaction de ces divinités active en permanence les chantiers publics dans la ville. Le totalitarisme modernisé s’exprime et agit en toute liberté comme une « Main invisible » « au-dessus de tous » les partis de la classe politique réunifiée. Dans La Presse Officielle, il se présente comme une « palette multicolore » et pétillante de spots publicitaires pour la « protection » et le « bien-être » des « usagers » de la ville. Une publicité ou une communication qui se charge en permanence de « paver l’enfer de bonnes intentions ». Sous les louanges des agences publicitaires de la ville, les engins de chantier sont maintenant librement en action, et les arbres tombent dans la ville de Tours.
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Je ne partage pas tous ces propos, notamment parce qu'il y aussi des espaces verts privés dans notre ville, mais ils nous font réfléchir. La convergence de la conclusion avec celle du témoignage de l'habitante de Tours-Nord est saisissante...
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[Ajout du 16 juillet 2009] Un tramway qui maintient les voitures et abat les arbres ?
Comme il a été dit ci-dessus, la municipalité prévoit d'abattre les cèdres de l'avenue de l'Europe pour y mettre le tramway. Le dossier de réalisation est ouvert au public jusqu'au 23 août, accompagné d'un cahier pour les remarques. Plus qu'une volonté de dialogue, j'y vois une obligation légale réalisée en grande discrétion (l'été, très peu d'information, rien sur Internet alors qu'il serait facile d'y mettre les plans et même la prise en compte des commentaires).
Sur l'extrait de plan ci-contre, on voit le tramway au centre qui remplace les cèdres du Liban. Par contre, les voitures ont une place intacte avec les deux voies de circulation et les deux voies de stationnement... Le tram ne remplace donc pas des voitures mais des arbres...
Il y a lieu de s'interroger : pourquoi le tramway doit-il faire un détour par le beffroi, alors qu'il pourrait passer ailleurs sans abattre autant d'arbres ? (notamment par l'avenue de Roubaix, la rue de Calais, le voie et rue de Narvik). Ou, s'il faut vraiment passer par l'avenue de l'Europe, enlever les deux voies de stationnement, il y a de la place sur les voies adjacentes, quitte à faire quelques aménagements... Et faire attention aux racines des cèdres...
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Sur le même sujet, une page du blog de Vélorution intitulée Le tramway le moins écologique de France
Ajout du 12 août 2009 : le 8 août, La Nouvelle République a fait le point sur une situation qui stagne, voir ici.
Ajout du 18 septembre 2009 : article dans La Nouvelle République (repris ici sur tours.maville.com) disant que les choses pourraient bouger le 30 septembre...
Le 25 juin (ci-dessus), j'exposais le grave risque d'abattage d'une cinquantaine de cèdres du Liban, avenue de l'Europe, pour mettre en place une ligne de tramway. La décision municipale est tombée le 24 novembre, lors d'une réunion avec les habitants du quartier. La Nouvelle République en a fait un compte-rendu rassurant (cf. ici sur tours.maville.com), disant essentiellement que le positionnement du tram "n’entraînera pas l’abattage des cèdres existants". Soulagement ? J'ai attendu d'en savoir davantage pour mettre à jour ce blog. Et l'habitante de Tours Nord qui m'avait alerté en juin, m'a décrit une situation qui reste préoccupante pour les cèdres. Voici son compte-rendu de la réunion (j'ai mis en gras quelques passages).
"Le tracé est acté et nous n'y reviendrons pas, pas de débat sur ce tracé donc". C'est le postulat de départ de la réunion de mardi. Deuxième annonce immédiate et répétée " nous voulons préserver les arbres de l'avenue de l'Europe et de la rue de Jemmapes ".
Alleluia ! Mr Paroissien, animateur de la réunion connait les sujets qui fâchent. Nous étions visiblement plusieurs à tenir à nos arbres et à être venus pour ça, persuadés que leur jours étaient comptés. Ca réconforte de se sentir moins seule dans sa rue. Il a pu voir qu'il ne se trompait pas et s'est montré malin en désamorçant d'entrée de jeu. Le dialogue en fut plus courtois et court même si la méfiance semble demeurer dans les maigres rangs de l'assemblée (1850 boîtes à lettres avaient reçu l'invitation).
Les dégats colatéraux que plusieurs participants ont perçu concernent d'une part les arbres et d'autre part le plan de circulation prévu.
- Pour les arbres élagage sous 6 mètres de hauteur des branches basses, là où il y aura des poteaux et des lignes aériennes transversales pour alimenter les caténaires du tram en énergie. Ces équipements doivent être fonctionnels et surveillés. Les cèdres sont hauts, mais supporteront-ils une telle coupe ? Et les autres, liquidambars(je crois) et cerisiers du japon ? Et puis les travaux - enfouissement des réseaux à plus d'1,5 mètre de profondeur - reconstruction des voies, ne vont-ils pas endommager gravement les racines ?
- Pour la circulation, pas de souci, les pompiers logent au bout de l'avenue de l'Europe ! Il y aura sur la voie non consacrée au tram, toute la circulation et les stationnements dispatchés actuellement sur les 2 voies séparées. Donc voitures circulant en double sens + stationnement latéral + 1 piste cyclable (l'autre est côté tram) + piétons. Haute voltige et grand danger. Les carrefours avec les rues perpendiculaires et les sorties d'immeubles sont également pensés. Les services de la ville chargés de mettre en place le plan de circulation sont conscients de la difficulté mais avec une "circulation apaisée" ... Nous, riverains (du côté circulation), avons du mal à croire à la faisabilité matérielle.
Bilan : quel avenir pour les arbres maltraités ? Si le plan de circulation se révèle inappliquable, à qui la faute ? quelle solution ? Pas de procès d'intention, simplement rester vigilants, "le tracé est acté".
MPJ
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Que puis-je ajouter ? Qu'il m'apparaît possible que l'enfouissement des réseaux puisse se faire de façon assez souple pour ne pas endommager les grosses racines. Encore faut-il le vouloir vraiment et assumer le surcoût que ça implique... Qu'il m'apparaît possible de faire varier l'espacement de certains caténaires et lignes transversales pour restreindre l'élagage. Encore faut-il le vouloir vraiment et assumer le surcoût que ça implique...
Je crains que ça ne soit fait de façon agressive, sans les considérations que je viens d'indiquer, en mettant en péril certains arbres. Et ça fait moche un arbre trop élagué... La lignée, dégagée du côté du tram deviendra bancale. Alors que ce sont des arbres par nature très équilibrés...
C'est donc une opération risquée qui pourrait n'aboutir qu'à des abattages différés. Etait-il si nécessaire de passer par là ? Il y avait de quoi élargir le terre-plein et faire une belle promenade pour piétons. Une promenade somptueuse sous les cèdres du Liban. Une promenade comme nos ancètres l'ont fait au XIXème siècle sur les boulevards Béranger et Heurteloup. Un tel "bien vivre" n'est plus d'époque, à quoi bon se promener ?...
[Sur le même sujet, article de Jean-Marc Sérékian sur le site carfree.fr : Massacre à la tronçonneuse pour que passe le tramway à Tours]
Les cèdres de l'avenue de l'Europe, que la mairie voulait abattre, ont été sauvés par une commission d'enquête en 2009 En 2010, la mairie en est fière, comme on le voit ci-dessus sur cette en-tête d'affiche. Tant mieux...
Mais on sait déjà que les cèdres seront bien plus élagués (et donc abîmés) que sur cette belle image. Jusqu'à 6 mètres de hauteur. et on va apprendre dans l'enquête de 2010 qu'un nombre trop important (presqu'un tiers) des cèdres sont menacés d'abattages. Et que tous les liquidambars (83 !) sur le bord droit de l'image ci-dessus seront abattus (il y aura de nouvelles plantations, mais l'allure ne sera pas la même avant très longtemps).
Cette icône publicitaire travestit donc grandement la réalité.
Les chapitres qui suivent relatent en détail ces nouvelles agressions contre notre patrimoine arboré.
Tours, le 1er juillet
7 arbres sont notés à abattre, sans qu'il soit effectivement possible de les garder. mais les deux notés A et B semblent pouvoir être conservés, ce qui est mieux que de les abattre et d'en planter à la même place, comme c'est prévu. L'étude d'impact (E4 page 49) ne donne aucune explication sur cette étrangeté (qui n'est pas signalée dans le "Bilan végétal" en haut de la page 53).
C'est d'autant plus important que ces deux sujets apparaissent être des cèdres sur la photo Google-Earth ci-dessous (aux deux extrémités ; le rond-point, lui, disparait) (cliquez pour élargir).
Pour le reste, on est dans le cas de 01 - Lycée Vaucanson
Bilan : 7 arbres abattus, 2 gardés, 2 à ne plus planter, 12 à planter [5-0-0-0-12] [7-2-2-0-12]
Ces deux abattages incompréhensibles m'ont mis "la puce à l'oreille" et j'ai demandé à une habitante du quartier de bien analyser la situation. Voici sa réponse.
"J'ai regardé les plans dont vous m'avez donné les adresses. Je suis allée regarder les arbres concernés. En ce qui concerne Coppée, il s'agit de cèdres. Je ne comprend pas non plus la raison de leur condamnation. Mais c'est la même chose pour tous ceux marqués d'une croix rouge tout au long de l'avenue : soit 17 dont 1 non remplacé. Elagage trop difficile ? Pose de poteaux de support des fils ? Par quoi les cèdres seront-ils remplacés puisque c'est 1 pour 1 au même endroit ?"
Mon décompte est un peu différent (sur les pages 1, 2 et 3 de la séquence 2) :
- cèdres abattus et remplacés par un arbre au même endroit : 3 en page 1 (+ 1 qu'on revoit en page 2), 2 en page 2, 3 en page 3. Total : 8
- cèdres abattus et remplacés par un arbre presque au même endroit : 3 à la droite page 3. Le 1er n'est pas plus gênant qu'actuellement. Les autres sans être vraiment gênants, pourraient être dangereux pour les automobiles
- cèdre abattu et non remplacé, pas plus gênant qu'actuellement : 1 en page 3 (à l'intersection de la rue de Calais)
- cèdres abattus et placés sur le tracé ou juste à côté : 4 en page 1 et précédente
- cèdre pouvant être planté : 1 en page 1 (au milieu entre l'allée Louis Pergaud et l'allée Gaston Parlé, là où un arbre est prévu d'être planté)
Conclusion : 10 (8 + 1 + 1) cèdres peuvent être sauvés, 6 (2 + 4) ont un abattage justifié par rapport au tracé, 1 peut être planté
Je demande donc que soient conservés les 10 cèdres de l'avenue de l'Europe qu'il est prévu d'abattre et qu'en soit planté un.
J'ai cherché dans l'étude d'impact (Tome 2 E3 page 38, 39, Tome 2 E4 pages 49, 108), je n'ai rien trouvé. Page 38 il est écrit "Cette insertion permet de préserver l'alignement remarquable". Il n'est pas vraiment préservé puisqu'un tiers des 53 sujets doit être abattu, la plupart sans explication.
C'est d'autant plus incompréhensible que cet alignement a été sauvé en 2009 par une commission d'enquête, que l'affaire avait été traité par La Nouvelle République. Le 25 novembre 2009, elle reprenait cette expression du maître d'oeuvre "L’espace planté sera conservé". Force est de constater que c'est en bonne partie faux.
Par ailleurs, le long de l'avenue de l'Europe, sur ses bords extérieurs, principalement aux intesections, je vois que des arbres sont supprimés (apparemment ils sont très jeunes, mais les travaux du tramway n'ont pas à servir de prétexte à les abattre, alors qu'ils ne sont pas concernés par le tram). Page 1 : 7 en haut, 5 en bas. Page 2 : 5 en haut, 3 en bas. Page 3 : 2 en haut, 1 en bas. 23 en tout. Je demande donc que les 23 arbres à abattre sur les bords de l'avenue de l'Europe soient conservés.
Le 14 septembre, les habitants du quartier de l'Europe ont reçu une note municipale les informant que "Dans le cadre de la rénovation des réseaux d'assainissement préalable aux travaux du tramway, certains arbres du quartier vont devoir être supprimés puis remplacés" et les invitant à une réunion le 16 septembre. Là, on leur apprend que 83 arbres, des liquidambars, doivent être abattus les 22 et 23 septembre avenue de l'Europe (des plantations suivront plus tard). Alors que la préfecture n'a pas encore validé les travaux du tramway, alors que cette abattage n'est pas indiqué dans les dossiers de l'enquête...
En moins d'une semaine tout sera plié, tronçonné, abattu, dégagé, il y a là un coup de force éclair, encore plus expéditif que celui du Sanitas !
Hélas, la comparaison avec l'abattage des 160 arbres du Sanitas s'arrête là, car on est dans un contexte très différent.
J'étais présent à la réunion et je n'ai pu qu'exprimer ma désapprobation sur la méthode employée et son manque de recours. L'exposé technique des faits m'a semblé suffisamment solide et justifié, tout du moins dans l'approche très rapide qui peut être la mienne, pour que je ne puisse avoir une critique argumentée permettant de sauver ces arbres.
Le fait que les abattages apparaissent prioritairement liés au très mauvais état de la canalisation des eaux usées explique en partie qu'ils n'aient pas été indiqués dans les dossiers et ne permet guère de se "réfugier" derrière la D.U.P. pour demander un report de l'abattage.
Je ne peux pourtant que rester circonspect. Je comprends qu'on soit attentif à l'état d'une canalisation, je comprends qu'on la change quand elle est en très mauvais état, je comprends qu'il y ait des impératifs techniques (il faut une certaine pente pour que l'eau s'écoule...) qui empêchent de déporter cette canalisation (dans ce cas sous les voies des voitures), je comprends moins que des normes récentes (2005) soient invoquées pour abattre TOUS les arbres qui se trouvent à côté.
Imaginez qu'à chaque fois qu'on renouvelle les canalisations d'eaux usées on doive abattre tous les arbres jugés trop proches comme ici, où va-t-on ? A travers la France, ce sont des milliers et des milliers d'arbres qui vont être abattus pour cette raison. Or j'ai beau recherché sur la Toile de tels cas semblables ailleurs, je n'en trouve pas...
Je suis donc à la recherche d'arguments, je doute d'en trouver à temps, mais ils resteraient utiles pour la suite, car notre ville n'est pas en retard pour utiliser la moindre cause d'abattages. Si un lecteur averti lit de cette page, qu'il n'hésite pas à me contacter...
Cette façon d'agir est dommageable car, contrairement à une indication dans les dossiers d'enquête, il n'y a pas de quoi "se retourner" pour trouver à argumenter et il n'y a pas de recours. Ni même de concertation (en se penchant de très près sur le sujet, en recherchant d'autres solutions...). Seulement une consultation, et de dernière minute. C'est mieux que rien, mais largement insuffisant.
Par ailleurs je n'ai pas manqué d'évoquer les 10 cèdres qui doivent être abattus sans raison mentionnée. Une explication a été avancée indiquant que ces arbres se trouvent déséquilibrés. Ca sera aux commissaires de juger, il a été admis qu'il convenait d'attendre la D.U.P. avant de les abattre. C'est logique puisque c'est bien le tram qui amène à les abattre, contrairement aux liquidambars qui sont abattus à cause du renouvellement d'un réseau.
D'autres abattages, très rapides eux aussi, ont été évoqués place de la Marne et rue de Jemmapes. Je ne suis pas sûr qu'ils sont tous abattus à cause des canalisations plutôt qu'à cause du tramway. Je ne pense pas que l'abattage ait été contesté avenue de Jemmapes. SAUF... Sauf, j'y pense en rédigeant ces lignes au bout de la rue de Jemmapes, au carrefour des Trois Rivières, où j'ai demandé que 17 arbres soient sauvés par une incurvation très légèrement différente du tracé. Ce rond-point est-il concerné par les abattages ? D'après ce que je n'ai noté (13 prunus abattus), ça n'est pas le cas.
Comme je l'ai dit à la réunion, corriger le positionnement d'une canalisation intempestivement déplacée est possible, faire renaître un arbre intempestivement abattu ne l'est pas. La D.U.P. peut être refusée, il convient donc de n'abattre auparavant aucun arbre à cause du tracé du tramway. A fortiori dans les endroits contestés. La précipitation de la mairie est contraire à l'esprit de la Loi et au respect des règles démocratiques.
J'ai noté que les travaux au niveau du mail du Sanitas sont stoppés, j'ai noté que les cèdres de l'Avenue de l'Europe ne seront pas abattus, au moins avant la D.U.P., j'espère que désormais la mairie prend garde à n'abattre aucun arbre à cause du tracé du tramway. Je constate qu'elle en abat à cause de dévoiements de réseaux, qui sont tout de même liés au passage du tramway. C'est certes moins "insupportable", mais c'est tout de même un abus. Ca pouvait attendre quelques mois.
En complément :
- l'article de La Nouvelle République ici
- ce témoignage d'une habitante du quartier de l'Europe :
Une réunion très bien présentée en présence de nombreux responsables et techniciens dans une salle éloignée de la zone des travaux. Les riverains, invités la veille, sont informés que 111 arbres seront abattus dès le mardi suivant : 83 liquidambars, 17 cèdres + 11 prunus proches. Même les pages spéciales si bien documentées de la NR du mercredi 15 (la veille), ignoraient ce fait. Un scoop ! Explication : les racines endommagent les canalisations d'eau. Est-ce nouveau ? Peut-on garder des arbres dans les villes ? Par chance, comme sous un tram les réseaux doivent être enfouis plus profond, différemment (ce sera pareil rue Nationale où il n'y a pas d'arbres), la canalisation abîmée sera abandonnée. Le choix de l'emplacement de la nouvelle est fait sans discussion : pas de sauvegarde des arbres . On peut bien se passer de liquidambars pendant quelques années. On les liquide dans 5 jours ! Mais pourquoi un tel retard d'annonce et une telle précipitation d'exécution, juste entre l'enquête et ses conclusions, s'inquiètent les participants ? On replantera, après les travaux, en mieux ! Quand aux cèdres encore épargnés ils seront élagués à 7 mètres du sol, avec soin. « Le remarquable alignement de cèdres » tant vanté dans l'enquête et de nombreux articles et discours, va perdre beaucoup de sa superbe et pour longtemps .
Le poster illustrant le futur paysage de l'avenue de l'Europe souvent publié dans la NR y compris dans les pages spéciales du 15/9 (la veille de la réunion) et posé auprès du dossier d'enquête à la mairie de Tours-Nord est encore présenté à la réunion. Il montre un paysage verdoyant et paisible, un tram circulant parmi les arbres actuels intacts, sans poteaux ni caténaires et sur l'autre voie des voitures qui se croisent et d'autres en stationnement. Ce plan de circulation est déjà en place tel que prévu dans l'avenir. Le stationnement est impossible, 200 places et des accès sont supprimés font observer les participants, qui ne s'intéressent pas qu'aux arbres.
Il va être temps de replier la photo-montage. Une image de ce que sera réellement la physionomie de l'endroit a été demandée. Elle n'avait pas été prévue.
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Sans commentaire...
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Cette année, à Tours,
les canalisations volent haut
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La liquidation des 83 liquidambars a commencé, comme prévu. Se poursuit-elle comme prévu ? Ce vendredi soir trois quarts d'entre eux devaient être abattus, seul un tiers à la moitié l'est. Est-ce à cause de la pluie ou de pépins de travaux ? Ou est-ce à cause de la lettre que j'ai présentée au préfet avant-hier, avec trois associations et un collectif ? (cf. page d'à côté, ici).
Le lundi 27 septembre, il semble que tous les liquidambars ont été abattus ou presque... Sans apparemment que le préfet ait donné son accord, la mairie a imposé son diktat.
Le 12 avril 2011. Ci-dessous, à gauche les cèdres élagués et les liquidambars absents (comparez avec l'image publicitaire ci-dessus...). A droite, un exemple de replantage dans une cour HLM sur l'avenue, avec en médaillon les dégâts des travaux sur les cerisiers du Japon de l'avenue (sévèrement élagués, chocs sur les troncs).
Il y avait lieu de croire les abattages finis, sauf pour la quinzaine de cèdres que l'on sait condamnés... Non, c'est reparti sur les cerisiers du Japon que l'on croyait pourtant préservés. 22 ont été abattus dont 5 au delà du tracé, à l'ouest. Les tronçonneurs ne sont pas revenus, mais il est possible que ce ne soit que partie remise. 85 autres cerisiers du Japon sont menacés.
Cette photo montre côte à côte le bluff et la réalité. Sur la gauche, l'affiche bluffante (cf. plus haut sur cette page ici) montre un tramway passant triomphalement dans un décor plein de verdure. La réalité montre (ou ne peut plus montrer...) l'alignement de gauche disparu des cerisiers du Japon, l'alignement central des cèdres élagués à 6 mètres de hauteur et l'alignement de droite disparu des liquidambars, tous étant présents et non élagués sur l'affiche. Tourangeaux, on vous a trompé et on vous trompe encore, le tramway a perdu la raison, il est devenu le tramway tronçonneuse.
Cet abattage est tellement incompréhensible qu'une habitante m'a dit que le bruit courrait que le tramway avait changé de côté et passait sur la gauche de la photo et non plus sur la droite. Un ouvrier m'a affirmé qu'il passait toujours à droite.
Alain Beyrand
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