1. Tours, le 6 février 2006 - Les glycines du jardin botanique opportunément malades

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  2. Tours, le 26 juin 2008 - Le ginkgo biloba centenaire scandaleusement abattu

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  3. Tours, le 26 décembre 2008 - Les 65 platanes abattus du boulevard Tonnellé

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  4. Tours, 1er mars 2009 - Une lente dégradation qui devient évidente

    Nos paysages peuvent évoluer très lentement et subir des transformations majeures sans que l'on n'y prenne vraiment garde. C'est le cas du centre-ville de Tours, au sens élargi, entre Loire et Cher. Un jour on entend parler d'un ginkgo biloba centenaire abattu parce qu'il dérange les touristes par ses fruits puants et glissants (lien ci-dessous), un autre jour on entend parler de l'abattage de 65 platanes centenaires (lien ci-dessous), un autre jour de grands et vieux peupliers sont abattus, un autre jour on entend qu'il y a des menaces sur de vieux marronniers malades...

    Quand on interroge la municipalité, on entend qu'il y a des arbres malades, dangereux, encombrants ou dérangeant les habitants... On entend qu'il est normal d'assainir le parc arboré de la ville et qu'il n'y a pas de soucis à le faire puisque, chaque année, on plante plus d'arbres qu'on en abat. Et voilà, brave citoyen, passez votre chemin, circulez, rendez-vous compte que c'est un faux problème, tout se passe très bien et très naturellement pour les arbres de la ville, la municipalité veille sur vous.

    Hé bien non, ce n'est pas aussi simple, car il y a un grave vice caché : on abat des grands arbres et on replante des arbustes et ça n'est pas du tout pareil !

    Un arbre dans sa maturité dépasse 7 mètres et un arbustre ne les dépasse pas ou peu. Un bouleau est un arbre, un noisetier est un arbuste. Déjà, si elle respectait rigoureusement ce vocabulaire, la municipalité pourrait moins tenir son discours rassurant. Et pas du tout si on place la limite à 10 mètres.

    Sur cette base, j'ai regardé Tours-Est d'un autre oeil. Et, même si je n'ai pas de données chiffrées, j'ai l'impression que depuis longtemps, au moins 50 ans, on pratique toujours de façon presque systématique le remplacement de grands et larges arbres par des végétaux qui n'atteindront qu'une hauteur et une largeur bien moindre.

    J'ai posé ce problème à M. Germain, maire de Tours, à la réunion du CVL-Est du 5 février dernier. Outre la réponse classique du fait qu'on plante davantage qu'on abat, il semblait dire qu'il n'y avait pas la place en centre ville pour planter des grands arbres. Allons, allons, il suffit de le vouloir ! Les photos ci-dessous (page promenade) montrent qu'il y a des espaces, et je n'ai pas beaucoup cherché...

    Dans une réunion précédente du CVL (cf. ici en bas de page), j'avais demandé "Quel est le mécanisme décisionnel d'abattage des arbres ? [...] Des recours sont-ils possibles ?". La réponse ne montrait aucune ouverture vers plus de transparence et de contrôle citoyen.

  5. Tours, 2 mars 2009 - Les bienfaits des arbres dans la ville

    Le bilan de cette réduction des hauteurs et envergures d'arbres m'apparaît lourd de conséquences :
    • Une diminution importante de la chlorophylle et des effets bénéfiques de la photosynthèse, transformant dioxyde de carbonne (CO2) en oxygène. Un facteur déterminant dans la formation de la pollution atmosphérique urbaine (ozone, oxyde d’azote etc.) est la température. Elle est diminuée par la présence d'arbre à cause de leur évapotranspiration et à cause de l’ombre qu’ils projettent. Sans que ce remède soit à lui seul suffisant, une densité importante d’arbres dans la ville améliore donc la qualité de l’air urbain (documentation "la végétation en milieu urbain" sur la page disparue http://www.afce.arbre.foret.org/Page3.htm reprise ici).
    • Les grands arbres abritent une faune spécifique, avec en premier lieu les oiseaux. Aussi les chauves-souris, animaux maintenant reconnus pour leur grande utilité (documentation sur les arbres-gites et les espèces). Et il y a tout une entomofaune spécifique (documentation sur la gestion des vieux arbres et le maintien des coléoptères en zone urbaine).
    • (P.-S.) Pour les bienfaits des arbres en milieu urbain, on pourra aussi se rapporter au début du diaporama que j'ai présenté au CVL du 18 juin 2009.

    Je tempère tout de même ce jugement par le fait qu'il y a des jardins privés et il ne me semble pas que leurs arbres subissent le même sort. L'évolution pourrait être stable, mais ils m'apparaissent moins nombreux que les arbres publics.

  6. Tours, 3 mars 2009 - Les arbres à Tours Est, promenade

    Faisons une petite promenade, permettant de monter quelques exemples. Voir cette page dédiée.

  7. Tours, 4 mars 2009 - Les arbres rasés de l'hôpital Bretonneau

    Jean-Marc Sérékian, de la Ligue pour la Protection des Oiseaux de Touraine avait déjà lancé un cri d'alarme le 3 juin 2008 à propos du réaménagement de l'hôpital Bretonneau sur Tours Ouest, où une centaine d'arbres centenaires ont été abattus de manière totalement inutile. Voici des extraits de son texte :

      La Strate arborescente de l’hôpital Bretonneau est maintenant anéantie. Elle ne sera jamais remplacée. L’espace entier, enfin libre, appartient aux marchés publics et aux chantiers publics.
      La strate arbustive remplie déjà sa vocation de gouffre financier.
      L’administration a vraiment bien compris la vraie nature de sa mission.
      Des arbrisseaux en pots, par centaines, inertes comme des soldats de plomb, tiennent lieu « d’espace vert ». Ils « décorent » maintenant les interstices des bâtiments. Les essences les plus inadaptées au climat sont bien sûr privilégiées. Carbonisés desséchés ou surgelés, ils seront remplacés, marché public…
      Mais c’est la strate herbacée qui décroche le gros lot du gouffre financier. Des « jardins à thème » sont prévus pour embellir les interstices des parkings à voiture. Marché public renouvelé à chaque printemps. Les plantes annuelles seront systématiquement préférées aux plantes vivaces. Alors les « jardins » seront en chantier permanent Le budget « espace vert » explose à l’hôpital Bretonneau, de quoi impressionner plus d’un amoureux de la nature. Mais dans le détail des factures la réalité est plus sombre. Le Budget « espace vert » est en croissance accélérée, c’est un budget « chantier public », hydrocarbure, pesticide, irrigation, plantation, piquage et repiquage ; chantier réitéré tous les printemps. Un gouffre financier est assuré, l’administration a bien compris la vraie nature de sa mission. La Strate arborescente non seulement ne demandait pas suffisamment d’entretien ; mais, en plus, gênante et contradictoire pour la nouvelle vocation économique de l’hôpital public, elle a été éliminée. La place est libre maintenant. Alors les chantiers publics en toute liberté vont succèdent aux chantiers publics.


      Mais abattre des arbres au printemps est un signe fort de menace adressé à tous. C’est une démonstration de force brutale et d’autorité sans partage.
      L’administration, sans concertation, maintient le cap de sa mission.
      Arbres « symbole de vie » dans toutes les cultures, au printemps livrés aux engins de chantier dans la « Modernisation Hospitalière ». Acte morbide de mort contre symbole de vie au Printemps…

    L'espérance de vie de ces arbres, véritables écosystèmes, dépassait plusieurs siècles...

    P.-S. du 2 mars 2013 : les abattages ont repris, voir ici.

  8. Tours, 5 mars 2009 - L'extermination des peupliers et des tilleuls


    Les peupliers sont au premier rang des grands arbres abattus. Un article dans la Nouvelle République (reprenant les arguments de la municipalité) accablait ces hauts arbres de grande dangerosité. C'était vers 2006, à l'occasion de l'abattage de ceux de la rue Edouard Vaillant, considérés comme les derniers. C'étaient sûrement les derniers en rangée de plus d'une dizaine, mais il en reste ici où là quelques uns, véritables rescapés attendant l'heure inéluctable de leur condamnation. Voici ceux du sanitas, au bout de la passerelle Fournier et ceux de la rue Dublineau (côté rue Marcel Tribut).

    P.S. du 2 mars 2013 : sur la photo de gauche, le peuplier du milieu a été abattu, cf. ici

    P.-S. du 2 juillet 2009 : Les tilleuls sont aussi en forte régression dans les espaces publics du centre-ville (mais il y a eu des plantations en périphérie, notamment au quartier des Deux Lions)...

    En 2009, Jean-Marc Sérékian poursuit la dénonciation de cette profonde régression, d'abord à propos des 65 platanes abattus (texte Encore des arbres abattus dans la ville de Tours ici), puis dans un texte plus long intitulé Un jardin de la France en béton armé, dont voici des extraits (le texte entier de la 1ère partie est ici) :

      Pourquoi, en un site classé au patrimoine mondial de l’humanité, les grands arbres tombent-ils encore et toujours ? La question de l'abattage des grands arbres dans les villes apparaît sur la place publique sous la forme de simples problèmes techniques, phytosanitaires ou sécuritaires. C’est ainsi que les « autorités administratives » présentent les choses auprès de leurs « administrés ». Problèmes techniques gérés par des services techniques pour la « sécurité et le bien-être » des habitants, définitivement considérés comme des « usagers » de la ville…

      Il est fort probable qu’une bonne partie des membres de l’état-major municipal et des services techniques, ne soupçonne pas le moins du monde la portée politique et la signification symbolique de l’abattage des grands arbres dans la ville. Une « Main Invisible », planant « au-dessus de tous » les partis, semble avoir agi pour réconcilier la classe politique, assurer l’unanimité autour des grands chantiers. Une « Pensée Unique » a soudain accéléré l’élimination des grands arbres. Le mobile du crime réel, sa portée politique et sa signification symbolique ont disparu dans la dynamique des « dossiers » techniques et les procédures formelles de décision destinées à faire « avancer les dossiers ». La privatisation de l’espace public n’apparaît pas non plus dans les discussions ou les procès verbaux. « La Main Invisible » du « Marché », qui a présidé à la réunification de la classe politique, est favorable aussi à la pérennité de « La Pensée Unique ». Dans les « dossiers » techniques, l’élimination des grands arbres apparaît sous forme abstraite et consensuelle : « Rénovation », « Requalification » « mise et remise en conformité » « Sécurisation » « Modernisation économique »…

      En l’an 2000 la ville de Tours s’est vue gratifiée de fait d’une labellisation écologique internationale avec l’inscription du Val de Loire au patrimoine mondial de l’humanité, et c’est dès cette époque que le saccage du patrimoine paysager et historique a commencé. En janvier 2009 un écureuil a fait son apparition dans un jardin privé… Comment interpréter, en ce lieu inhabituel, cette apparition ? Certainement pas une prolifération de cette espèce. Correspond-t-elle à la disparition de son habitat ou à la destruction d’un « corridor écologique » spécifique à cette espèce animale ? Si tel est le cas, la population des écureuils de la ville de Tours devra opérer un repli stratégique de survie définitif sur les rares jardins publics hérités des siècles passés.

      Dans la politique des "espaces verts" de la ville de Tours il y a une véritable guerre dévastatrice des écosystèmes en milieu urbain et aussi sur le plan politique la volonté de créer une totale indifférence par rapport au désastre...

      Dans cette course frénétique pour la mise en vente du territoire, l’abattage des grands arbres fait de nous des nouveaux Indiens. On ne le soupçonne peut-être pas suffisamment, mais, sur le plan historique, c’est exactement un véritable renouvellement d’une lutte d’Indiens pour préserver leur territoire qui est engagé contre la machinerie politico-économique du « Marché » aujourd’hui mondialisé. Avec le même niveau d’impuissance que celui des Indiens d’Amazonie, la population en France regarde et subit les démonstrations de force de l’administration, les parades meurtrières des engins de chantiers, et l’abattage insensé des grands arbres sur leur propre territoire. De nombreuses associations de protection des arbres sont mobilisées et mènent une lutte désespérée pour sauver encore des alignements d’arbres et les arbres vénérables. Mais les « impératifs économiques ou sécuritaires » étayent et réactivent en permanence la même logique totalitaire et unificatrice des partis politiques et de l’administration. Des millions d’arbres centenaires ont été sacrifiés sur l’autel de la « Sécurité Routière » mais surtout pour l’édification du monde de la circulation automobile et le triomphe du véhicule tout-terrain du processus totalitaire. Et le massacre continue avec une intensification perpétuelle exactement selon une loi exponentielle. La nouveauté qui illustre la toute cruauté de l’administration, c’est que ces abattages continuent au moment même où « l’effondrement de la biodiversité » est devenu une réalité connue de tout le monde.

    Ces propos sont-ils trop alarmistes ? Prenons donc conscience qu'il y a là un véritable danger ! Rendons nous compte qu'il faudra un siècle pour réparer ce qui a été détruit...

    A trop embellir, on remplace des écosystèmes par des mobiliers urbains verts. Notre environnement s'est gravement détérioré, soyons en conscient, il est possible de partir dans une autre direction de reconquête de la nature, de la vie et de l'oxygène dans notre environnement urbain.

  9. Tours, 6 mars 2009 - Vivons avec nos vieux et avec nos malades

    Pourquoi sont-ils si souvent malades ?

    Les raisons sont multiples, bien sûr. Mais l'une d'entre elle est liée à l'entretien de l'arbre. En coupant quelques branches maitresses, on le fragilise. Donc s'il gène, on commence par enlever ce qui est jugé génant, et même plus comme ça on n'y reviendra pas. Et, quelques années plus tard, on explique qu'il faut abattre cet arbre parce qu'il est malade...

    Mais que l'on cesse de nous dire qu'il faut abattre tous les arbres malades. Certains peuvent vivre encore plusieurs siècles... Nous savons vivre avec nos personnes malades, sachons vivre avec nos arbres malades. Ils ne sont pas tous dangereux, loin de là... Il n'y a pas lieu de les éliminer sous prétexte qu'ils échappent à des normes de bienséance...

    Plus les arbres sont vieux et malades, plus l'écosystème est riche...

    P.-S. : Le point de vue municipal était exposé dans un article de la NR du 18 avril 2009 repris sur cette page de tours.maville


    (boulevard Heurteloup)
    Et bonjour Monsieur du Corbeau
    Que vous êtes joli !
    Que vous me semblez beau !

  10. Tours, 7 mars 2009 - Les médailles florales destructrices d'écosystèmes

    Et au niveau du sol ?

    Il y a aurait aussi beaucoup à dire sur sur la gestion municipale des surfaces vertes, la strate herbacée. Je pense qu'on peut les décomposer en trois catégories :
    1. les surfaces herbeuses ou de vivaces diverses
    2. les surfaces gazonées
    3. les massifs soumis à plantage plusieurs fois par année
    Seule la catégorie 1 permet une véritable vie d'écosystème. La catégorie 3 est très artificielle et c'est celle qui coûte le plus cher. "Sur une année, la ville de Tours débourse près de 400.000 euros pour la production des plans, destinés à fleurir les 230 massifs répartis sur la commune". La nature est considérée comme un habillage immobilier soumis à la mode : "La tendance cet été est de jouer sur les différents feuillages. On travaille pour que ce soit harmonieux et agréable à l'oeil" (La Nouvelle République du 12 mars 2009).
    Il suffirait de diminuer par deux ces massifs à touristes pour récupérer 200.000 euros par an, qui permettraient notamment d'entretenir davantage de véritables petits milieux naturels qui laisseraient vivre flore et faune en larges variétés...
    Presque pas d'abeilles sur ce joli massif.
    Degré presque nul d'écosystème...

    Trois années de suite, autour de 2007, la ville de Tours a reçu la médaille d'or du concours européen de "l'Entente Florale". Ce genre de concours à frimer explique en partie ce qui se passe... Mais cela vient de bien plus loin. Il suffit de se rendre compte que le XIXème siècle a permis la création de beaux parcs avec des arbres majestueux et qu'il n'en est pas de même au XXème... Ou comparer les arbres des boulevards du XIXème avec ceux du XXème... Ces derniers doivent pousser vite, ne pas gêner, se contenter d'apporter une touche de décoration... Notre environnement est géré de plus en plus sur le court terme. La tendance est pour l'harmonie de cet été, par pour le bien-vivre des générations futures...


  11. Tours, 8 mars 2009 - Recours et respect des lois environnementales

    Je poserai les questions suivantes à la prochaine réunion du CVL de Tours-Est.

    • Abattre un arbre de grande taille, c'est détruire un écosystème. Il y a une réglementation concernant les écosystèmes abritant les espèces protégées, notamment les chauves-souris. L'abattage de grands arbres dans la ville de Tours est-il précédé d'une étude s'assurant du respect de cette réglementation ?

    • Dans les 5 dernières années, de 2004 à 2008, sur Tours Est (au sens CVL), combien de grands arbres (ou susceptibles de devenir grands) ont été abattus ? Combien de futurs grands arbres ont été plantés ? [Grands arbres étant entendus plus grands que 12 mètres]
      (j'espère que ces données statistiques ne seront pas trop difficiles à obtenir ; mais il me semble important de mettre les bases d'un suivi régulier, éventuellement sur des bases légèrement différentes que celles que je préconise, l'essentiel étant de distinguer les grands arbres capables de traverser plusieurs siècles et les autres du genre cerisiers du Japon)

    • Les CVL disposent d'un certain budget, qui permet par exemple de mettre des bancs sur des emplacements choisis par un groupe de travail. Je souhaite que l'on procède de même pour planter des grands arbres. Dans ce cadre, quel est le coup moyen d'achat d'un grand arbre à planter ?

    P.-S. : comme il sera dit plus loin (ajout du 19 juin), ces questions seront escamotées...
  12. Tours, le 20 mars 2009 - L'abattage des robiniers de la place du 4 septembre

    Ils vont tous être exécutés...
    C'est au tour de la place du 4 septembre (sur Tours Est) d'être normée. Tous les arbres sont abattus. Ecoutez ce que l'on nous distille (La Nouvelle République du 19 mars) : "Bien sûr les riverains ont déploré l'abattage des acacias !" (sous-entendu : qu'est-ce qu'ils sont rétrogrades, toujours à se plaindre...). Puis écoutez les sirènes : "On réalise un vrai square de quartier" explique le responsable de la voirie, comme si les acacias (en fait des robiniers) ne l'auraient pas permis. Dans ce "plan d'embellisement", "22 arbres vont être plantés" : "17 troènes Ibota, 3 cerisiers et 2 chènes". Troène Ibota : 1,80 à 2 m de hauteur en moyenne (jusqu'à 3 m), 2 à 3 m de large, il seront très discrets, vraiment sages ; ce ne sont pas des arbres, ce sont des arbustes (comme les cerisiers, probablement du Japon). Les acacias s'élevaient jusqu'à 12 mètres (pas très grands pourtant, mais trop quand même...), pour une dizaine de mètres de largeur. Donc on remplace une quinzaine d'arbres par 20 arbustes et 2 arbres, voilà ce qu'il y a derrière la ritournelle officielle. Ce ne sont pas les 2 chênes qui permettront de rattraper la chlorophylle perdue... Et ces méthodes sont employées depuis des dizaines d'années, oui il y a un gros effort à faire pour rattraper ce qui a été perdu.
    Sur ce sujet, voir aussi le site de Vox Nature
    P.-S. : la NR indique 22 arbres mais en détaille 15 de plus : 6 érables (qu'on peut supposer de petite taille), 2 cornouillers, 7 noisetiers. Sur cette base (est-elle fiable ?), le décompte donne 2 arbres et 35 arbustes à la place des 15 arbres.

  13. Tours, le 24 mars 2009 - Normalisation du parking de l'île Aucard

    J'ai eu l'idée de faire une recherche sur la Toile à propos des arbres abattus dans la ville de Tours, et je trouve deux cas caractéristiques. Voici le premier.

    Une quarantaine d'arbres abattus pour élargir le champ de vision des caméras de surveillance
    C'était il y a quatre ans et demi, extraits de cette page du 15 octobre 2004 :
    On vient de couper une quarantaine d’arbres dans le but d’installer deux caméras de video surveillance au niveau du parking de "l’ile aucard" (Tours nord, une première dans la ville). Des habitants s’étant mobilisés (2000 tracts tirés, caméras en carton au coin des rues...), les travaux ont commencés le 26 juillet, à la place du 15 Aout , date prévue au départ.
    Les riverains s'étaient mobilisés avec tracts et rassemblement...

  14. Tours, le 25 mars 2009 - Mobilisation des habitants de Montjoyeux
    Second exemple trouvé sur Internet.
    Des habitants se mobilisent pour empêcher l'abattage d'arbres centenaires
    Il y a huit mois, extraits de cette page du 29 juillet 2008 (sur Montjoyeux, Tours Sud) :
    Nous n’aurions rien dit s’il s’était agi d’enlever une branche ou deux, mais il nous a fallu faire preuve d’insistance et afficher nos protestations véhémentes avant d’avoir un responsable Parcs et Jardins au téléphone, et faire cesser cet abattage. Mais entre-temps trois chênes et châtaigniers étaient par terre
    Il y a eu d'autres mobilisations d'habitants pour empêcher des abattages d'arbres centenaires, notamment dans le jardin François Sicard (Tours Est).

  15. Tours, le 16 avril 2009 - Pourtant, il y a de quoi mieux faire...

    Le CVL s'est réuni le 14 avril. Les questions que j'ai posées ci-dessus ont été reportées à la réunion suivante (en juin), elle seront traitées non pas en "questions diverses" mais dans le thème principal de la réunion portant sur les parcs et jardins. J'ai demandé a exposer mon point de vue par un diaporama, comme le feront les services municipaux.


    Des exceptions...
    Je ne voudrais pas que le tableau ici dressé apparaisse systématiquement noir. Il y a heureusement eu, au XXème siècle, quelques belle réalisations, des exceptions à la "normalisation". En voici une toute simple dans un lieu restreint, rue Camille Desmoulins : le square Jacquemin. De beaux arbres entourent des massifs de vivaces, notamment de belles bruyères. Les habitants de l'immeuble voisin ont plaisir à se mettre à la fenêtre pour regarder et écouter les oiseaux, les bancs ombragés sont, en été, souvent occupés, des passants aiment faire un détour pour y passer. Ce lieu a une âme...

    Il y aurait de quoi créer de tels lieux sympathiques... Mais on préfère, comme sur la place Loiseau d'Entraigues des lieux "lumineux" laissés à la pollution et désertés par les habitants...

  16. Tours, le 23 avril 2009 - Propagande du "C'est pas grave, on replantera !"

    Article important dans le journal "La Nouvelle République" du 18 avril pour justifier l'abattage d'une quinzaine d'arbre dans le quartier du Sanitas (Tours est). Comme d'habitude, il y a plein de bonnes raisons et les deux photos montrées sont éloquentes (dans le sens où, oui, il faut les abattre, l'un des deux est mort (sans feuille) et l'autre a son tronc rongé aux trois quarts). En lisant entre les lignes on apprend que :
    • De nombreux arbres plantés au milieu des années 70 ne vivent guère qu'un quarantaine d'années... Quel gachis. Mais que dire des arbres que l'on plante aujourd'hui ? Seront-ils là dans un siècle ? Deux siècles ? On commence à s'interroger sur les dégâts des plantations d'il y a 50 ans, que ne s'interroge-t-on sur les futurs dégats de ceux que l'on plante aujourd'hui ? (au delà des discours municipaux)
    • Dans les causes retenues sont notées le fait que ce sont des arbres à croissance rapide et le fait qu'ils ont eu des tailles sévères. S'il m'apparaît que les tailles sont moins sévères depuis peu, j'ai l'impression que les arbres à croissance rapide sont toujours privilégiés (par exemple les platanes de la place Velpeau sont d'une espèce à croissance rapide).
    • il est noté que les 65 platanes du boulevard Tonnellé seront remplacés par des "charmes houblons" (et non pas "faux houblons" comme indiqué dans un article précédent). Un platane adulte mesure une trentaine de mètres (45 maxi), un charme houblon mesure une douzaine de mètres (18 maxi). Le compte n'y est pas.
    • A lire cet article, je sens qu'un cercle vicieux se met en place. "Les arbres rescapés risquent fort de laisser la place à des variétés mieux adaptées à l'environnement urbain". Cela peut sous-entendre que la "normalisation" en cours risque de d'agraver, qu'à cause de la pollution, il faut mettre des variétés plus petites. Et pourquoi y-a-t-il trop de pollution ? Notamment parce qu'il n'y a pas assez de grands arbres. Ainsi, plutôt que de lutter contre la pollution avec des grands arbres, on la laisse se développer en continuant à remplacer les grands par des petits...
    • Gros sous-entendus aussi dans la conclusion : "Quant aux érables et platanes, ils sont toujours chez eux dans les parcs et jardins dont l'aglomération ne manque pas !". D'abord, le centre-ville manque fortement de parcs et jardins publics. Et au niveau de l'aglomération ils sont beaucoup moins importants quand on enlève les bois des Hâtes, propriété de la ville sur le commune extérieure de Chambray lès Tours. Ensuite on retient que platanes et érables ne sont pas à leur place dans nos avenues, boulevards et squares... C'est toujours le même discours de normalisation (ou modernité...) qui tend à supprimer les grands arbres du centre-ville. Jusque dans les parcs et jardins d'ailleurs, il suffit par exemple de considérer le côté ouest du jardin Mirabeau ou le cèdre de l'Atlas abattu à l'entrée sud du Jardin Botanique (voir ci-dessous).

    Face à cette molesse consentante, je reprends ci-dessous des propos très forts de Jean-Marc Sérékian extraits d'une troisième partie de son texte "Un jardin de la France en Béton armé".
    L’Arme de propagande fatale pour abattre les grands arbres et le faire sans mauvaise conscience, tient en une seule petite phrase : « on replantera des arbres ! ». La phrase est d’une efficacité redoutable, elle exclut dans l’instant toute possibilité de discussion et permet dans le même temps, d’apaiser les consciences dans la population. Cette formule assure en un seul temps une reconnaissance de fait de la faute et en sorte une promesse de réparation. Elle se veut consolatrice pour les habitants et surtout elle permet d’obtenir leur résignation. « Que pensez-vous de l’abattage des grands arbres dans votre quartier ? » « C’est triste, oui ! C’est vraiment triste, dommage mais… « Ils vont replanter des arbres ! » Forclusion immédiate de tout débat et évacuation de la signification réelle et de la symbolique du « meurtre » délibéré et ostentatoire sur les écosystèmes en milieu urbain. Le patrimoine paysager et historique de la ville saccagé, s’en va sous la promesse et l’espérance de ces deux phrases qui semblent se répondre comme en écho…

    Cependant les arbres abattus et replantés n’appartiennent pas aux mêmes catégories floristiques et écologiques. Les grands arbres représentent et définissent la strate arborescente, dont l’espérance de vie centenaire est faite pour traverser les siècles. Leur abattage correspond de fait à la destruction délibérée d’un écosystème. Les arbres replantés appartiennent à la strate arbustive, plus facilement amovible, ils peuvent rapidement apparaître et disparaître, s’adapter aux caprices de la mode [...]

    Il est donc important de ne pas se laisser enfermer dans la pure logique mathématique de la propagande officielle du : « on replantera des arbres ! » La réduction du monde vivant à une arithmétique d'arbres interchangeables, abattus et replantés est d’une perversité politique volontairement mortifère et véritablement exemplaire. Elle répond non seulement à la logique des marchés publics et se fait encore une fois au profit des hommes d'affaires. Elle étend au monde vivant la notion de « l’usage unique », de l’interchangeabilité. Pour la population, elle institue l’acceptation de fait de la logique marchande et impose la résignation inévitable devant le désastre écologique, présentée comme nécessaire de la « Modernité ».

    P.-S. : en juillet 2010, Jean-Marc Sérékian a à nouveau développé ce thème sur le site de Vélorution Tours en un article intitulé On replantera des arbres !.
  17. Tours, le 24 avril 2009 - Le cèdre abattu du jardin botanique

    Avant

    Il a l'air en mauvaise santé, ce cèdre de l'atlas qui a été abattu ?
    Sans doute faisait-il trop d'ombre, ou gênait-il des caméras de surveillance ou qu'ont-ils trouvé comme excuse ? (photo de juin 2003) (réponse à côté, rédigée le 14 mai 2009)
    Après

    Suite à ma discussion du 14 mai avec des employés des parcs et jardins, j'ai appris que le cèdre abattu avait été victime d'une tempête. Sûrement, mais j'aurais bien aimé en avoir la preuve... Un bon élagage n'était-il pas possible ?

    Comparez la photo ci-contre prise aujourd'hui avec la photo d'il y a 5 ans ci-dessus (ajout précédent). Aucun arbre n'a été planté au même endroit...

    Il y a 5 ans quand on entrait par cette porte dans le jardin Botanique, on était tout de suite saisi par les branches majestueuses de ce cèdre, qui venaient nous souhaiter la bienvenue ; on se rendait compte que l'on entrait dans un lieu vraiment à part. Maintenant on a une entrée de jardin très normée avec pelouse...

  18. Tours, le 14 mai 2009 - Justifications à court terme et dégâts à long terme

    Nouvel abattage au Jardin Botanique
    Le hasard a voulu que ce matin je passe au Jardin Botanique alors qu'un arbre y était abattu. Photos et discussions avec les employés. Il y a là deux comportements :
    • l'employé qui ignore le photographe, fait tout pour qu'il se décourage, et qui, quand il est interpellé s'insurge que quelqu'un qui n'y connaît rien puisse s'interroger. Quant à expliquer ce qui se passe, il ne peut dire autre chose que le chef a décidé et qu'il ne peut pas se tromper. Je le sens même prêt à expulser l'ignare qui ose déranger. Derrière ce masque se cache une conscience un peu honteuse puisque cet employé cache son visage quand on le photographie à côté du tronc abattu... C'est le "Dégagez, il n'y a rien à voir..."
    • l'employé bien plus ouvert qui commence par le principal, dire que l'arbre est malade, et qui, mieux, le prouve en montrant un tronc coupé et le laisse photographier. Et il donne sans problème le nom du responsable qui a décidé l'abattage. Il en fait tout de même de trop en affirmant que tout cela se fait en totale transparence. Allons donc où sont les recours que j'avais demandés au CVL ? Où peut-on obtenir des photos qui justifient l'abattage d'un arbre ? Il paraît que ça change, mais je n'ai rien vu d'opérationnel... C'est le "Dégagez, tous se passe pour le mieux, de façon responsable et transparente, soyez en assuré..."


    Que cet arbre soit malade, même si ce n'est pas visible de loin, cela m'apparaît sûr avec ce que j'ai vu. Maintenant était-il assez malade pour qu'on doive l'abattre maintenant ? Je n'ai aucune compétence pour le dire. Je sais seulement qu'un arbre malade peut vivre lontemps sans être dangereux et que dans notre ville on a ne laisse guère vieillir de tels arbres, on peut préfèrer l'euthanasie anticipée... Je ne suis donc pas complètement convaincu par les explications qu'on m'a fournies. Et encore moins par le sempiternel refrain "On va en planter un autre...". Arbre ou arbuste ?

    Il y a deux ans je n'aurais pas eu de tels doutes. Mais j'ai perdu confiance, je prends maintenant avec grande circonspection les explications que donne la municipalité (maladie, gêne considérable...). Car il y a des coïncidences qui en s'accumulant deviennent accusatrices, je rappelle les principales :
    • une vénérable glycine qui devient malade quand on fait la réfection du bâtiment sur laquelle elle s'appuie
    • un arbre centenaire dont les fruits ne dérangeaient pas grand monde jusqu'à ce que la proximité d'un bâtiment à touristes amène à considérer ses fruits comme extrêmement malodorants et dangereux (alors qu'ils ne gênent pas dans les avenues de Paris et Tokyo...). Et le maire qui fustige le conseiller municipal qui s'étonne d'un tel abattage...
    • des immeubles qu'on construit au ras de superbes platanes et la rangée de platanes qui est abattue quelques années plus tard parce qu'ils gènent les immeubles...
    A chaque fois, on m'a dit "Dégagez"... Devant une telle accumulation, je me méfie de plus en plus et je dégage de moins en moins...

    Oui, tout va dans le même sens d'une normalisation où les arbres de 30 mètres sont remplacés par des arbres de 12 m et des arbres de 15 m sont remplacés par des arbustes... Pour l'illustrer, voici trois photos de jardins de siècles différents :
    XIXème : jardin Mirabeau (Tours Est)
    XXème : jardin Boislève (Tours Ouest)
    XXIème : jardin Theuriet (Tours Est)
    Certes les arbres des jardins du XXème et XXIème siècle sont plus jeunes, mais même en les imaginant plus vieux... Les montagnes de verdures sont devenues des zones gazonnées agrémentées d'arbustres et quelques arbres de moyenne hauteur...

    Et c'est pareil pour les boulevards et avenues. Imaginons le Boulevard Heurteloup (XIXème, platanes de 30 m) avec les arbres de l'avenue du général de Gaulle (XXème, arbres de 12 m). il n'y aurait plus la sorte de poumon vert qui réduit la pollution automobile à la sortie de l'autoroute. et réhausse l'attrait du centre-ville.

    Autre angle de vue (ajout du 28 mai, sur Tours-est) : le jardin au bout de la rue
    XIXème : jardin de la préfecture
    XXème : jardin Velpeau

  19. Tours, le 17 juin 2009 - A la va-vite, sans autorisations, une trouée dans les bois de Grandmont ?

    Le seul bois millénaire de Tours en danger
    Même si ça déborde du CVL-Est, le sujet est d'importance et m'amène à le développer sur cette page dédiée.

    P.-S. du 26 juin : Cette même page explique comment, après une mobilisation très argumentée, la trouée n'aura pas lieu... (enfin, pas à cet endroit central fragile et précieux, car de nombreux arbres davantage en lisières seront tout de même abattus...)
    Une fois de plus, en prétendant que "la ville de Tours plante deux fois plus d’arbres qu’elle n’en abat" (propos repris par la NR du 26 juin), le maire de Tours a sombré dans la désinformation (cf. ci-dessus le chapitre du 23 avril 2009 - Propagande). D'abord, comme je l'avais dit, il convient de distinguer arbres et arbustes, car trop souvent on abat des arbres et on replante des arbustes (moins de 7 m une fois adultes). Ensuite même avec cette confusion arbres-arbustes, les chiffres de 2008 (donnés le 18 juin, cf. ci-dessous), indiquent qu'il y a eu 390 abattages et 510 plantations. 30% et non 100%...
  20. Tours, le 19 juin 2009 - Des élus tenus dans l'ignorance

    Le jeudi 18 juin au soir s'est donc tenue le réunion du CVL Est consacrée aux grands arbres dans la ville. Je devais y présenter un diaporama présentant les idées développées sur la présente page. Cela s'est fait dans de mauvaises conditions et le sujet a été dérangé par une actualité très chaude : un grand abattage d'arbres illégal dans le bois de Grandmont (lien juste au dessus à mon ajout du 17 juin). Le premier arbre venait d'être abattu le jour même et un collectif s'était formé pour s'opposer à la suite de l'abattage le lendemain à 9 heures. Aucun élu municipal présent, aucun employé municipal présent n'était au courant. La parole me fut supprimée et le diaporama ne s'est pas terminé. Vous trouvez plus de détails sur cette page intitulée "La démocratie locale muselée".

    Le diaporama complet (tel qu'il aurait dû se terminer) est sur cette page dédiée.

    L'interruption de l'exposé n'a bien sûr pas aidé à la constitution d'un groupe de travail pour proposer des emplacements de plantage d'arbres et ce groupe ne verra probablement pas le jour maintenant. Je signale ici que tout habitant de Tours Est peut participer à un tel groupe, sans faire partie du CVL. Si des lecteurs de cette page sont concernés et interessés à une telle participation, ils peuvent me contacter (adresse mail sur la page d'accueil).

    Je reviens maintenant sur l'exposé municipal dont le diaporama précéda le mien et bénéficia d'une durée bien plus importante (plus d'une demi-heure). Il était présenté par le responsable du patrimoine arboré de la ville. Ce poste a été créé en fin d'année dernière (c'est la date d'arrivée de la personne, je n'ai pas l'impression que le poste existait auparavant). C'est indubitablement une bonne chose, cela montre que la ville a un intérêt plus appuyé pour ses arbres. La compétence de la personne aidera à améliorer la situation, par exemple sur le plan d'un meilleur élagage, d'un meilleur suivi des maladies.

    Le fait qu'il n'était pas en poste au moment de l'abattage scandaleux du ginkgo biloba du parc de la préfecture est déjà très positif. J'aimerais quand même savoir si sa présence l'aurait effectivement évité...

    Dans ses propos, j'ai noté que si on continuait à supprimer des arbres au même rythme que ces dernières années (390 arbres et arbustes abattus en 2008, soit 1,4 % du parc), mais sans en replanter, notre ville avec ses 38 hectares boisés n'aurait plus d'arbres dans 71 ans... (c'est une extrapolation moyenne sans tenir compte du fait que des arbres vivent centenaires, ça va se soi, mais l'ordre de grandeur est significatif...)

    J'ai un certain nombre de réserves qui ne me permettent pas de croire à un changement important de la politique arboricole de la ville. Voici les principales.
    • A plusieurs reprises, il a émis des réserves sur les inconvénients ou le manque de bienfaits de grands arbres. C'était certes recevable mais ça correspondait surtout à des exceptions. Ce n'est pas lui qui mettra en place des parcs ou boulevards du type XIXème siècle.
    • Alors que je l'avais demandé, aucun chiffre n'a été présenté sur les abattages et plantages d'arbres de plus de 12 mètres. Il n'y aura donc pas de suivi de ces données dans les années à venir.
    • Il n'a pas évoqué l'utilisation des arbres pour diminuer la pollution ou le bruit. Or une politique de plantage pourrait être faite en ce sens, par exemple le long de l'autoroute et des voies ferrées.
    • Il n'a pas parlé de l'intérêt d'ombrer des lieux pour y amener plus de bien-être et de présence.
    • Il n'a signalé aucune amélioration dans l'information de la population sur les abattages.
    • Il n'a pas parlé du respect des réglementations environnementales.
    • Son pouvoir d'action m'apparaît très limité en ce qui concerne les aménagements et réaménagements de places et autres lieux. L'esprit de "normalisation" que j'ai dénoncé continuera à imposer des choix urbanistiques qui relèguent l'arbre à un rôle accessoire.

    Certes des points positifs ont été montrés, mais l'ignorance complète des élus et personnels municipaux d'un grand abattage d'arbres le lendemain est un énorme symbole très révélateur du chemin qui reste à parcourir pour vraiment améliorer une situation qui dans notre ville est très dégradée.

    Dans son article "Un jardin de la France en béton armé" (repris sur cette page du site carfree), Jean-Marc Sérékian décrit, dans un paragraphe titré "L'ignorance c'est la force", cette inconscience des élus entrainés dans un engrenage qui les dépasse.

    Il est fort probable qu’une bonne partie des membres de l’état-major municipal et des services techniques, ne soupçonne pas le moins du monde la portée politique et la signification symbolique de l’abattage des grands arbres dans la ville.

    Une « Main Invisible », planant « au-dessus de tous » les partis, semble avoir agi pour réconcilier la classe politique, assurer l’unanimité autour des grands chantiers. Une « Pensée Unique » a soudain accéléré l’élimination des grands arbres. Le mobile du crime réel, sa portée politique et sa signification symbolique ont disparu dans la dynamique des « dossiers » techniques et des procédures formelles de décision destinées à faire « avancer les dossiers ». La privatisation de l’espace public n’apparaît pas non plus dans les discussions ou les procès verbaux. « La Main Invisible » du « Marché », qui a présidé à la réunification de la classe politique, est favorable aussi à la pérennité de « La Pensée Unique ». Dans les « dossiers » techniques, l’élimination des grands arbres apparaît sous forme abstraite et consensuelle : « Rénovation », « Requalification » « mise et remise en conformité » « Sécurisation » « Modernisation économique »…

    Chacun est à son poste de travail et les « Dossiers » avancent comme sur une chaîne de fabrication industrielle. Dans cette usine automatisée de « décisions en chaîne », un « élu Vert » a innocemment tenté d’arrêter la machine des « mises à mort » expéditives. Mais lui-même n’était pas bien conscient de la signification politique de l’abattage des grands arbres de la ville. Des grands arbres, il en tombe partout. Dans l’effondrement général et accéléré de la biodiversité il y a peut-être des combats « plus prioritaires ». Partout dans le monde et en France il y a des grands arbres qui tombent.

    Alors pourquoi se battre pour quelques « vieux platanes malades » dans une ville de province qui a simplement « l’honnête » prétention de vouloir monter en « première classe » du « TGV » de la « Modernisation économique » ? L’abattage des grands arbres, pièce maîtresse du grand projet, impose par son accélération brutale, la résignation de ceux qui doutent encore et unifient la classe politique en un grand parti. Homogénéisation des modes de pensées, « La Main Invisible » du « Marché » agit avec une efficacité insoupçonnée. D’une « main protectrice » elle ramène les « brebis égarées » à la raison économique. Elle sait délicatement effacer les doutes et fait régner la paix dans les consciences des « élus du peuple ». La classe politique est ainsi solidarisée en un parti unique.

    « L’ignorance c’est la force » (George Orwell) du parti unique de la « Modernisation Économique »


  21. Tours, le 25 juin 2009 - Les cèdres de l'avenue de l'Europe en danger !

    Le tramway sert d'excuse pour dégrader notre environnement... Ce chapitre a été transféré sur cette page dédiée.
  22. Tours, le 27 juin 2009 - Est-ce le tour des tilleuls de la place Mame ?

    Nouvel assaut contre notre mémoire collective.

    (photo de Google Earth)

    [courriel de Jean-Marc Sérékian]
    Les tilleuls de la place de la cités Mame vont être abattus.
    La propagande municipale à déjà inoculé son poison : "Ils sont malades il faut les abattre !". J'ai appris la nouvelle hier soir en passant dans la cité. Ce matin je retourne pour voir éventuellement des habitants et recueillir leur point de vue.

    A un retraité accoudé à sa fenêtre je pose la question :"Il paraît que les arbres de la place vont être abattus qu'est-ce que vous en pensez ?". Sa réponse fuse, claire et nette, "Ils sont malades !!!" (sous entendu : "il faut les abattre, il n'y a rien a dire, c'est logique !". A une jeune mère de famille, passant avec son nourrisson, je pose la même question. Elle n'est pas au courant, je l'en informe et lui demande son avis, le retraité signale immédiatement que les arbres sont malades et "qu'ils vont replanter des arbres !". L'histoire se répète de manière stéréotypée...

    La Cité Mame avec sa place appartient au patrimoine historique de la ville de Tours, elle est toujours la propriété de la famille Mame ancien patron des imprimeries Mame, cette place est libre et gracieusement mise à la disposition des habitants de la cité... La ville de Tours à l'intention de faire une opération juteuse de privatisation valorisation de l'espace public. Elle souhaite acheter la place et la revendre immédiatement sous forme de concessions de parking privé. Un ou plusieurs investisseurs peuvent donc très bien acheter toute les places de parking créées par la municipalité et les louer aux habitants du quartier.

    Les habitants de la cité sont doublement dépossédés de leur place. Transformée en parking elle ne sera plus un lieu de détente ou de jeu pour les enfants et en plus ils devront payer pour garer leur voiture. Machiavélique sur le plan économique et politique, un exemple typique de privatisation de l'espace public entrepris par le service public...

    Sur le plan tactique la place n'est plus entretenue depuis quelques années, ce qui est plutôt un bien d'un point de vue écologique, mais les habitants perçoivent cet état de fait comme un manque. Ils sont donc insidieusement préparer en quelque sorte, à éprouver une sentiment de "bien être" "quand enfin on fera une grande opération de propreté en goudronnant la majorité de la place..."

    Le massif arboré que constitue cet ensemble est suffisamment conséquent pour offrir un habitat à une Chouette hulotte. Nous l'avons entendu et vu volé l'autre nuit, et les habitants que nous avons rencontré ce jour là nous ont confirmé qu'il entendent ce "cris bizarre" presque toute les nuit. Il s'agit de cri d'une Chouette hulotte femelle....

    Cette nouvelle est à peine croyable. Voici une place très caractéristique du XIXème siècle, tant par l'architecture que par l'utilisation des arbres. Certes il y a des dizaines d'années qu'il y a un laisser-aller et qu'une revalorisation aurait pu être faite. Il y a de quoi faire un aménagement convivial, avec quelques équipements, un lieu de renconcontre ombré par d'autres grands arbres au centre. Et les tilleuls sont prêts à y participer, bien sûr. Au lieu de cela, on prend prétexte que quelques uns sont malades pour tous les raser... Oui, il y a du "totalitarisme" dans une telle méthode... Comme ont été rasés tous les platanes du boulevard Tonnellé, tous les robiniers de la place du 4 septembre, rien que pour les 12 derniers mois... Et la population reste inconsciente ... "Hé oui, mon bon m'sieur, c'est la vie, les arbres meurent et il faut les remplacer..." Comme s'ils devenaient tous mourants d'un coup et comme s'il n'était pas possible de remplacer seulement les plus atteints...

    Prenez un citoyen quelconque : quand il acquiert une maison avec jardin, il ne commence pas par couper tous les arbres. C'est ce que voudrait faire la mairie avec la place Mame. Alors que les tilleuls sont un élément essentiel de cette place qui devrait être traitée comme un patrimoine...

    Oui, nous sommes passés (depuis un certain temps déjà...) à un stade où les abattages sont systématisés...

    Ce chapitre est à suivre sur celui du 9 septembre 2009.
  23. Tours, le 1er juillet 2009 - L'absence des arbres dans les nouvelles implantations

    Il ne faudrait pas croire que le dédain municipal pour les arbres n'a d'effets que sur les espaces publics. Certes, comme je l'ai déjà dit, les anciens espaces privés conservent généralement une bonne couverture arborée, mais il n'en n'est pas du tout de même pour les nouveaux espaces.

    Un exemple saisissant est fourni par la place centrale du centre commercial "L'heure tranquille" qui a ouvert au printemps 2009 au centre du nouveau quartier des Deux Lions (Tours sud). Pas un arbre. Non, mossieur, vous n'allez pas qualifier d'arbre ces arbrisseaux exotiques en pots qu'on aperçoit à l'étage. Pas un arbre. En été, sous le soleil, la chaleur y est accablante.

    Il était pourtant du devoir de la ville d'imposer un minimum de présence d'arbres. Pour les constructions nouvelles, il existe des règles inscrites dans le PLU, Plan Local d'Urbanisme. A Tours, elles sont déficientes. D'autres villes sont bien plus actives, imposant des règles d'alignement par rapport à la voirie des nouveaux bâtiments, obligeant à des espaces pour planter des arbres à feuilles caduques pour les protéger du soleil l'été et contribuer ainsi à une climatisation naturelle. Pour bien faire, surtout dans les nouveaux quartiers, des itinéraires pour piétons et cyclistes pourraient s'accorder avec un maillage boisé de la ville. Là, au quartier des Deux Lions, on en est loin, tout est fait pour l'automobile (et certes le futur tramway), mais les piétons et cyclistes sont grandement négligés (ne parlez pas des pistes cyclabes biscornues, mises au rabais pour augmenter le chiffres des kilométrages cyclabes...)

    Remarque : il semble que les élus Verts de la ville veuillent inscrire cette notion de "maillage boisé de la ville" dans le futur PLU. Puissent-ils être suivis...
  24. Tours, le 2 juillet 2009 - Quand les arbres décorent la pub

    Il y a environ quatre ans, j'avais évoqué au CVL-Est ces publicités pour le vin qui, sauf en hiver, cachent (essaient de cacher...) les arbres du parc de la Préfecture en plein centre-ville. J'avais rencontré de l'incompréhension, rendez-vous compte, ce sont des belles photos, nous sommes dans un pays viticole... On m'avait tout de même dit que ça ne devrait pas durer. Et ça dure...

    Fort de ce que j'ai pu écrire ci-avant, je persiste et j'affirme qu'il n'y a rien d'innocent dans cette volonté de cacher les arbres d'un de nos plus beaux parcs (qui, au passage, devrait être bien plus grand, voyez cette page). Pour la municipalité, les arbres n'ont pas de valeur en eux-mêmes, ils ne sont que des éléments décoratifs accessoires. Ils sont là pour mettre du cachet à des publicités du Crédit Mutuel et du lobby viticole. Passe encore cette volonté de souligner les valeurs viticoles de Touraine, mais il n'y a pas besoin d'aider le Crédit Mutuel, et il y a bien d'autres endroits, même en centre ville, pour mettre de tels panneaux...

    L'utilisation des arbres pour servir de décor publicitaire se conjugue avec le ginkgo biloba centenaire de ce parc abattu parce qu'il puait (voir cette page). Ce sont des symboles révélateurs de la gestion municipale des arbres dans la ville de Tours.
  25. Tours, le 9 juillet 2009 - Pourquoi pas une "Charte de l'arbre dans la ville de Tours" ?

    Je pose les questions suivantes pour la prochaine réunion du CVL Est (en septembre / octobre) :
    A propos des arbres dans la ville de Tours, j'avais posé trois "questions diverses" lors de l'avant dernier CVL. Elles avaient été reportées au dernier CVL dont le sujet était justement les arbres dans la ville. Lors de cette réunion, j'ai relancé une des questions (sur le coût des arbres) et une réponse y a été apportée. Une autre question (sur les recours et autorisations environnementales) a eu de façon induite une réponse négative. La troisième question n'a eu aucune sorte de réponse. Elle m'apparaît pourtant essentielle pour mettre en place un indicateur des abattages et plantations de grands arbres. Voici quel était son libellé :
      Dans les 5 dernières années, de 2004 à 2008, sur Tours Est (au sens CVL), combien de grands arbres (ou susceptibles de devenir grands) ont été abattus ? Combien de futurs grands arbres ont été plantés ? [Grands arbres étant entendus plus grands que 12 mètres]
    Comme je l'avais déjà signalé, je comprendrais qu'un autre indicateur, de type voisin, puisse être mise en place. Par exemple :
      Combien de peupliers, chênes, tilleuls, platanes, marroniers, sapins, épicéas, ginkgo biloba, cèdres, hêtres, frènes, micocouliers, bouleaux (hors espèces naines) ont été abattus et combien ont été plantés ?
    Au cas où il n'y aurait pas de volonté d'avoir un tel indicateur, je préfère que cela soit dit clairement plutôt que de voir une troisième fois cette question reportée ou escamotée.

    Puisque je suis amené à relancer cette question, j'ajoute la suivante, sur le même thème des arbres :
      Certaines villes (adresses ci-dessous) ont réalisé une "Charte de l'arbre". Un tel document, avec des précisions par quartiers et types d'espaces publics, permet d'avoir un support public d'engagement de "bonne conduite", évolutif. Chaque citoyen peut s'y référer. Il pourrait participer à ses évolutions, contrôler son bon respect. Oui, un tel document public permet de faire sortir l'arbre du seul domaine opaque des services municipaux pour apporter de la transparence et impliquer les habitants. Cela permet aussi la mise en place d'une politique à long terme de plantation de grands arbres. La municipalité est-elle prête à la rédaction d'une telle charte ?

      "Charte de l'arbre" de :
      De façon plus sommaire :
      Dans un cadre plus général, on pourra se reporter aux documents :
      Préambule de la charte de l'arbre du Grand Lyon (à titre indicatif d'exemple) :
      Le Grand Lyon a entrepris un effort très important en terme d’augmentation du patrimoine végétal, de diversification des espèces et de rationalisation des plantations. L’agglomération compte 66 000 arbres d’alignement gérés par le Grand Lyon. Tous ces arbres sont suivis en permanence et ont leur fiche d’identité mise à jour : âge, état sanitaire…
      Le 27 novembre 2000, la charte de l’arbre du Grand Lyon est adoptée : elle permet de placer l’arbre au centre des stratégies du Grand Lyon, qu’il s’agisse de développement durable, d’urbanisme, de développement économique ou encore de déplacements urbains. La charte de l’arbre constitue un cadre de référence, destiné à guider les actions dans le futur. Elle propose un certain nombre d’actions concrètes, organisées autour de trois objectifs :
      • Protéger l’arbre en ville,
      • Bien concevoir les futures plantations pour développer harmonieusement l’arbre dans la cité,
      • Informer et sensibiliser le public.

  26. Tours, le 12 août 2009 - Médias, irrespect et respect de l'arbre (Tours, Chambray, St Avertin, St Cyr)

    Voilà quelques mois que je m'intéresse aux arbres dans ma ville et j'observe, bien sûr, la vision qu'en donnent les médias, enfin surtout un média, le (seul) quotidien régional "La Nouvelle République du Centre-Ouest", dont dépend aussi en grande partie la télévision locale "TV Tours". Je me rends compte que cette vision est moins homogène que je ne l'ai crue au début, même s'il y a une ligne très dominante. En élargissant aux communes voisines de Tours, j'en arrive à voir trois visions en fonction des municipalités en place et du correspondant local qui écrit l'article.

    1. La municipalité ne respecte pas les arbres et les abat en masse quand il lui prend de "normaliser" un lieu à sa convenance. C'est le cas de Tours, on l'a grandement vu ci-avant, c'est aussi le cas de Chambray lès Tours et de Saint-Avertin (tous deux en banlieu sud)
      1. Le cas le plus général est l'article qui reprend à sa sauce les arguments de la mairie. C'est le cas sur Tours. Peut-être y'a-t-il plusieurs correspondants, mais ils sont peu différenciables, comme s'il y avait une ligne éditoriale. C'est aussi le cas du correspondant de Chambray-lès-Tours avec un article relatant le prochain abattage de tous les platanes (une soixantaine) de l'Avenue des Platanes, qui est l'avenue la plus importante du bourg. Je n'ai pas gardé une copie de cet article, mais, de mémoire, il reprenait les arguments de la municipalité exposés ci-contre.
        Cette soumission à la parole municipale n'empêche pas de rendre compte des oppositions, mais face au mots sérieux des autorités (perspective, densification, cohérence...), on sent que c'est surtout une rouspétance écolo minoritaire un peu attardée. Par exemple, à Tours, dans un article du 7 août 2009 (sur les cèdres de l'Avenue de l'Europe), il est dit "la sensibilité écolo a été réveillée et le tramway a plutôt intérêt à ne pas toucher aux arbres..." (article complet ici). Ce genre de propos exclut qu'on puisse simplement respecter les arbres pour ce qu'ils nous apportent et pour les êtres végétaux qu'ils sont.
      2. L'exception est celle du correspondant qui exprime ce qu'il pense et ne craint pas de le faire en opposition à la municipalité. Ainsi, à Saint-Avertin, en un article du 8 août 2009, il s'insurge contre l'abattage de deux arbres sur un parking : "Au lieu de prendre des mesures pour consolider la base (apport de terre, suppression de deux places de parking ?), l'ordre est venu d'en haut : il faut abattre ! On n'est pas près de lutter contre le réchauffement climatique en prenant de telle décision. Les ridicules plantations qui vont remplacer nos deux centenaires ne sont pas prêtes d'en avoir le port et la majesté." (article complet ici). Oui, là, on sent le journaliste qui respecte les arbres et qui les préfère aux places de parking.

    2. La municipalité respecte les arbres. C'est le cas de Saint-Cyr-sur-Loire (banlieue nord de Tours). Voici ici l'article qui m'amène à le penser (avec aussi le fait que je connaisse un peu cette commune). La richesse des illustrations montre que le correspondant local a été au delà de le reprise des propos de la municipalité, en les enrichisssant. Il parle d'arbres pour l'avenir, d'arbres remarquables et surtout - c'est révélateur de la qualité du propos - il sait faire la distinction entre arbres et arbustes.

    Irrespect complet, voici une argumentation classique pour abattre tous les arbres d'un lieu, l'exemple est celui de l'avenue des Platanes à Chambray-lès-Tours, d'après un document municipal ici présent (pages 8 et 9).
    [Argumentation 1 : les arbres gênent beaucoup]
    L’avenue des Platanes connaît depuis plusieurs années des difficultés liées à son histoire et à son développement. Le réseau souterrain des eaux usées est totalement vétuste et attaqué par les racines des arbres. La proximité des arbres et des habitations contribue à dégrader les trottoirs, les entrées et les fondations des maisons riveraines. La Ville a procédé à un diagnostic phytosanitaire des platanes qui a souligné la santé fragile des arbres
    [comme quoi ils n'en n'ont même pas trouvé de malades, ou très peu...]. En cas de travaux, certains d’entre eux pourraient s’effondrer en raison de leur faible stabilité.
    [Argumentation 2 : ça sera comme avant]
    Ce projet s’inscrit dans une démarche environnementale et durable
    [ils ont osé le dire, eux les destructeurs d'environnement durable...]. La Ville souhaite en effet conserver le caractère historique de l’avenue, en maintenant le double alignement des arbres. Ces nouveaux platanes seront plantés harmonieusement, à distance des entrées et des habitations des riverains. [bizarrement sur le plan de la page 9, ils prennent très peu de place, c'est peut-être une espèce de platane rabougri et sans grosse racine... Que voulez-vous, il en fallait bien, l'avenue doit justifier son nom...]
    [Argumentation 3 : ça sera bien mieux]
    Un alignement d’arbustes à proximité des habitations confortera la perspective végétale, avec une densification équilibrée et une cohérence respectée. L’éclairage public participera à cette animation végétale. Il est prévu d’éclairer la voirie (trottoirs et chaussées) mais aussi les arbres à partir d’un éclairage au pied des platanes. Des ampoules à basse consommation, de type LED, seront utilisées.
    [et on ajoute de la pollution lumineuse, comme si l'écosystème appréciait l'éclairage des arbres la nuit...]

    [J'ajoute que je connais bien cette avenue et qu'à mon sens ces très beaux arbres pourraient encore vivre longtemps sans gêne que l'on ne puisse circonscrire]
    [P.-S. du 13/8/2009 : éclairer les arbres la nuit est contraire aux dispositions du Grenelle de l'environnement :
    "L'article 36 (voté fin octobre 2008) du projet de loi Grenelle 1 stipule que les émissions de lumière artificielle « de nature à présenter des dangers ou à causer un trouble excessif aux personnes, à la faune, à la flore ou aux écosystèmes, entraînant un gaspillage énergétique ou empêchant l'observation du ciel nocturne » feront l'objet de mesures de prévention, de suppression ou de limitation."]

    Jean-Marc Sérékian vient de publier (ici) la quatrième partie de son article Un Jardin de la France en béton armé. Il y aborde le sujet de la communication municipale et de la résistance d'une partie de la population (très peu relayée pourtant par "La Nouvelle République") (à propos des platanes du boulevard Tonnellé) :

    La victoire n’a pas été totale. Contrairement à ce qui s’est passé dans la classe politique unifiée, l’abattage des platanes n’a pas fait l’unanimité dans la population… Des habitants « attardés» restent encore à convaincre et des associations de « réfractaires » semblent avoir gâché la « fête ». La rénovation, « Requalification » du boulevard a laissé dans l’incompréhension une partie de la population … Le service en charge du « Dossier » communication de la ville n’a pas été à la hauteur de sa mission. L’unanimisme présidant au massacre n’a pas dépassé la classe politique.

    Le 12 septembre un article (ici) montre qu'avec de la volonté et de l'attention on peut sauver des rangées de platanes (à Chanceaux près Loches).
  27. Tours, le 19 août 2009 - Principe de précaution, à courte vue ou global (chêne effondré des Prébendes)

    En pleine chaleur du mois d'août, un chêne d'Amérique centenaire, haut de 25 mètres, s'est effondré d'un coup dans un jardin du centre ville (Tours-Ouest), le jardin des Prébendes d'Oé, heureusement sans faire de victime. La Nouvelle République du 18 août y consacre (sur l'édition de Tours) sa Une et une page complète (ici scannée en entier, reprise en partie sur tours.maville.com ici et , puis ).
    Il y a certes là de quoi avoir peur et c'est donc une occasion de faire peur en pointant le danger des grands arbres. C'est ce que fait le journaliste Christophe Gendry dans un billet intitulé "Principe de précaution ?" (en haut à droite de la page, ce n'est pas repris dans tours.maville.com). L'argumentaire présenté est révélateur de l'état d'esprit "normatif" et "ignorant" qui amène à abattre de nombreux grands arbres dans notre ville et à n'en replanter que des plus petits. Je vais donc l'analyser et y répondre.

    • Comment se fait-il que le sacro-saint principe de précaution dont on nous rabat les oreilles à la moindre occasion ne se soit pas appliqué à un arbre malade qui menaçait chaque jour l'intégrité physique de dizaines de personnes dont de nombreux enfants ?
    • D'abord le principe de précaution est loin d'être systématiquement appliqué, notamment quand le danger n'est pas clairement établi. Oui, il s'applique quand il est avéré que l'intégrité physique de personnes est en danger avec une probabilité forte établie par des experts. Or les experts avaient étudié cet arbre et ne l'avaient pas jugé dangereux au point de devoir l'abattre. On peut certes remettre en question leur façon d'expertiser mais il est malvenu d'agiter le chiffon rouge du "principe de précaution" alors que personne ne le remet en cause. Cet arbre apparemment en bonne santé apparaît êtr un cas exceptionnel, d'autant plus qu'il avait une particularité inhabituelle, celle d'avoir une partie de ses racines à l'air.
    • La municipalité aurait-elle voulu épargner la polémique qui n'aurait pas manquer d'éclater ?
    • Hum, c'est une façon détournée et très caricaturale de présenter ceux qui, comme moi, s'élèvent contre les abattages de grands arbres. Je suis tout à fait d'accord pour qu'on abatte les arbres dangereux. Mais quand un arbre a des fruits glissants et qu'il peut provoquer la chute d'un passant, je ne l'estime pas dangereux. Quand un arbre est malade, je ne l'estime pas systématiquement dangereux. Quand sur 65 arbres il y en a 12 effectivement dangereux, je ne trouve pas les autres dangereux par mimétisme, j'estime qu'on ne devrait en abattre que 12. Il est donc faux de dire qu'une polémique éclaterait pour avoir abattu un arbre dont la base est creuse. Pourquoi, là encore agiter un chiffon rouge ?
    • Car à Tours, dés que l'on touche à un arbre, les "amis de la nature" montent au créneau de façon virulente.
    • Que dire ? C'est une caricature tellement fausse... Personnellement je n'ai rien dit qui aille en ce sens. Quand on aime les arbres, on sait qu'il faut les élaguer et abattre ceux qui deviennent dangereux ou très gênants... Bah, un tel propos montre que l'action des derniers mois a quelque influence... Et que face à de tels "arguments" on peut continuer. L'agitation si exagérée du "principe de précaution" aura du mal à justifier l'abattage de presque tous les cèdres de l'avenue de l'Europe et de tous les tilleuls de la place Mame...
    • Le score des verts lors des dernières européennes - à Tours il sont arrivés en 2ème position , devant le PS - inciterait-il les édiles municipaux à la retenue dès qu'il s'agit de questions environnementales ?
    • C'est une marotte de la rédaction de la NR de lier la position des Verts (faisant partie de la majorité municipale) à l'avancée de leur partie aux élections européennes. Comme si les Verts de Tours n'étaient pas capables par eux-mêmes de vouloir marier ville et arbres. Ce n'est pas parce que, sur ce thème, ils ont été trop muets pendant longtemps (à la satisfaction du maire et de la NR) qu'il n'est pas dans leur nature d'aller en ce sens.. Et puis que vient vraiment faire la politique sur un tel thème ? Jean Germain, maire socialiste, est en la matière aussi réactionnaire que son prédécesseur de droite Jean Royer, alors que des maires de droite (comme Alain Juppé à Bordeaux ou Philippe Briand à St Cyr sur Loire) se montrent bien plus actifs pour développer les arbres dans leur ville.
    • La santé des citoyens passe-t-elle après celle des arbres ?
    • Comment peut-on avoir une telle méconnaissance du sujet ? La réponse est tout de même évidente : la santé des citoyens passe par celle des arbres. Ils diminuent la pollution, le bruit, ils rafraîchissent lors des grandes chaleurs, ils ont un rôle anti-microbien, sans parler des apports esthétiques, psychologiques, sociaux et en matière d'écosystèmes. C'est fondamental quand on parle de principe de précaution. Combien ont perdu les habitants du boulevard Tonnellé quand on a abattu leurs 65 platanes ? Cela n'a-t-il pas provoqué quelques décès prématurés ? C'est certes moins voyant qu'une personne tuée par un arbre effondré mais - à comparer sur le long terme - les dégâts ne sont-ils pas pires ? Le "principe de précaution" n'est pas à prendre à courte vue par un seul bout de la lorgnette, il est à prendre dans la globalité du sujet. Et il conduit à développer la présence des arbres dans la cité.
    • Voilà un bon sujet de débat pour le prochain conseil municipal !
    • Tout à fait, puisse-t-on y parler de "maillage boisé de la ville" et de "Charte de l'arbre dans la ville de Tours"... pour que la santé des citoyens bénéficie bien davantage des bienfaits de l'arbre.

    Complément de Jean-Mark Sérékian (le 20 août) :
    La notion ou le concept de "Principe de Précaution" est né en réaction aux choix aventureux dans les politiques de développement des technologies, quand elles sont lancées sans évaluation des risques environementaux, humains et sanitaires. Le principe de précaution n'a pas de véritable sens contre les phénomènes naturels et d'ailleurs il n'est pas appliqué. Les exemples sont nombreux, notamment les dégâts sur les constructions en zones inondables et les forêts dévastées par les tempêtes en France (leur gestion commerciale centrée sur la rentabilité à cours terme n'a pas été remise en cause)...
    Ceci étant dit, même si le terme "principe de précaution" est inapproprié, il convient, comme le faisaient nos ancêtres, et même mieux, d'agir avec précaution et sang froid : il y a des moyens pour reconnaître les arbres dangereux. La ville de Tours a des professionnels de qualité pour le faire, je souhaite seulement qu'ils le fassent avec transparence, en abandonnant les méthodes opaques actuelles qui permettent de masquer des opérations d'abattage plus politiques que sanitaires.

    Par ailleurs le risque a été grandement exagéré par la NR. Une femme et ses deux enfants ont eu le temps de fuir en entendant les craquements. Et il y avait un espace assez important entre le tronc et le sol, qui excluait un écrasement sur l'allée (seulement sur la pelouse). Un gamin endormi dans une poussette sur l'allée n'aurait probablement pas été atteint.

    Autre complément de Jean-Mark Sérékian, le 3 septembre : article sur le site carfree titré Le Chêne, le Rosier et le petit enfant !.

    Le 8 septembre des branches du plus grand cèdre de Tours se sont cassées et, alors que le danger potentiel était aussi important, le commentaire de la Nouvelle République est beaucoup plus mesuré (article repris ici sur tours.maville.com).
  28. Tours, le 8 septembre 2009 - La place du 14 juillet a été mise aux normes Germain

    Pas loin de la basilique Saint-Martin, la place du 14 juillet a été mise aux normes du maire de Tours. Les travaux ont eu lieu il y a environ 4 ans. Plus de terre battue, voilà du béton et des dalles. Plus de grands tilleuls, voilà des arbustes et des buissons bien proprets. Il y a même quelques faux arbustes (armatures métalliques où s'accochent des chèvrefeuilles). Tout est propret, au cordeau... Nous vivons dans un monde aseptisé. Notre tour viendra quand chacun aura son masque pour résister à la pollution urbaine qui ne rencontrera plus l'opposition des arbres...

    Au passage, on voit que là, comme souvent ailleurs, ce sont (en arrière-plan de la photo) les arbres des espaces privés qui subsistent. Les citoyens aiment heureusement davantage les arbres que leur maire, qui les malmène avec pourtant leur indifférence...

    Si les Tourangeaux continuent à laisser faire, combien de places ressembleront à celle-ci ?

    Parmi les arguments de Jean Germain pour expliquer les abattages, il y a la gêne que provoquent les arbres, avec leurs branches, leurs fruits, leurs feuilles et leurs racines. Un article de la Nouvelle République du 31 août (ici) est venu en appui à ce genre de propos. Des particuliers du boulevard Tonnellé ont obtenu de lourdes indemnités de la ville pour des dégâts causés par des racines de platane. Mais l'article ne s'étend pas sur les raisons de cette condamnation... Je me demande si ce n'était pas au bout de la rue du Plat d'Etain où j'ai déjà eu l'occasion de dire que je n'avais pas du tout compris qu'on autorise la construction d'immeubles placés aussi près des platanes...
  29. Tours, le 9 septembre 2009 - Aux arbres citoyens ! L'appel de Vélorution

    Cette page de Wikipédia explique la vitalité de Vélorution, mouvement de promotion du vélo en Europe et aux Etats-Unis. A Tours, ce collectif a été particulièrement choqué que l'on prenne prétexte de la création de pistes cyclables boulevard Tonnellé (ou du tramway ailleurs) pour justifier l'abattage massif d'arbres. Un cycliste sait par essence (si je puis dire...) qu'il est bien plus agréable de rouler à l'ombre des arbres. Bref, le collectif de Tours est très actif sur la défense des arbres et son côté informel permet de réunir différentes opinions politiques, notamment les Verts et les Alternatifs. Sa réunion vélocipédique du 5 septembre se tenait place Mame et j'y ai bien sûr participé (c'est donc une suite de l'ajout du 27 juin, ci-dessus, sur la Place Mame).



    Le dialogue avec les habitants a montré que, même si rien n'est décidé, il y a un vrai risque de "normalisation" avec abattages des tilleuls en totalité ou grande partie. On est dans un cas de figure proche de la place du 4 septembre où un manque d'entretien (notamment pour l'élagage) durant des dizaines d'années permet de faire passer un abattage massif.

    Les habitants m'apparaissent partagés entre ceux qui laisseraient faire et ceux qui résisteraient. A mon sens, étant donné que certains tilleuls semblent malades, ce qui serait à confirmer, un plan de remplacement évolutif par de jeunes tilleuls pourrait être programmé sur quelques dizaines d'années en respectant l'intégrité du lieu. En sauvegardant aussi les pavés (voir la page voisine sur les derniers vieux pavés tourangeaux), l'architecture des maisons. Cette place, avec toute la cité Mame, devrait être classée et protégée.

    Elle a un cachet très particulier et l'arrivée sous les tilleuls est un peu magique, comme si on se déconnectait des rues de la ville pour entrer dans un lieu à part... Il n'y a pas que les riverains qui veulent préserver ce havre...

    Le site de Vélorution parle de cette rencontre en cette page. La conclusion est un appel que je relaie ici :
    Que pouvons-nous faire de plus? Nous alertons mais NOUS PROPOSONS EGALEMENT L'ELABORATION CONCERTEE D'UNE CHARTE DE L'ARBRE. Nous souhaitons connaitre le plan d'abattage programmé des arbres pendant l'actuelle mandature. Qui sait peut-être aurons nous enfin des réponses claires, des soutiens réels et surtout un relais par les décideurs. parce que ne sommes pas que des citoyens sollicités tous les 6 ans !


    P.-S. du 25 avril 2011. Important : J'ai appris que les tilleuls sont sauvés dans le projet de réaménagement de la place. Ils seront élagués, la place sera modifiée, avec des stationnements redessinés et payants, quelques aires pour les enfants. Ca sera plus ou moins réussi, mais l'essentiel semble être conservé, l'irréparable n'aura pas lieu. J'espère que la place gardera son cachet hors du temps et qu'un plan d'entretien des tilleuls sur le long terme sera mis en place.
  30. Tours, le 22 septembre 2009 - L'opacité des décisions d'abattage (boulevard Preuilly)

    Sur cette page du site de carfree, Jean-Marc Sérékian a présenté un article intitulé Arbre et voiture où il dit notamment :
    Encore un arbre abattu dans la ville de Tours. Une de ses branches est tombée et une voiture a été endommagée. Le délit a été constaté, la culpabilité de l’arbre a été immédiatement établie. La justice a été exemplaire et expéditive. Sous les ordres de l’état major municipal, la milice jaune fluorescente de la ville a procédé en urgence à l’unique solution envisageable. L’arbre coupable a été abattu.
    ... Et pour une fois je ne suis pas d'accord avec lui (enfin, sur les propos que je viens de citer, le reste de l'article me convient globalement).

    Il est certes vrai que ça aurait pû se passer comme ça, mais je ne le crois pas. Car l'observation du tronc coupé montre que l'arbre était très creux et, même si je ne suis pas expert en la matière, je comprends qu'il ait pu être déclaré dangereux, surtout qu'il est placé près d'un lycée sur un lieu de passage. Ca s'est passé sur le boulevard Preuilly au début duquel se trouve un grand tronc, coupé il y a quelques années, d'un arbre qui, me semble-t-il, était lui en bonne santé et ne dérangeait rien ni personne...

    On s'en est donc expliqué et nous livrons ici des extraits de notre échange par courriel (Jean-Marc sur fond vert, moi sur fond blanc).
    - Cet arbre était complètement creux à la base (et encore plus sous terre qu'au niveau du sol...) et donc dangereux (à mon sens de façon évidente). Que les services municipaux s'en rendent compte lors d'un incident (branche tombée) et agissent rapidement, ça me semble naturel... Que la branche soit tombée sur une voiture ou sur la chaussée n'y a probablement rien changé...
    - Je dénonce en effet, très fortement l'arbitraire de la politique municipale sur les grands arbres. Et je l'argumente, mais à aucun moment je déclare que "tout abattage est obligatoirement arbitraire" (il y a l'exemple célèbre des ormes malades que les naturalistes étaient d'accord d'abattre). La dangerosité ne se décréte pas et ne se "diagnostique" pas non plus, elle se pronostique. C'est à dire elle ne peut que s'évaluer en fonction du contexte général où se trouve l'arbre. On "diagnostique une maladie ou un "arbre creux" et on pronostique un risque de mortalité ou de "dangerosité" de l'arbre "pour la population". Un arbre "totalement creux" au beau milieu d'un champ non fréquenté a une dangerosité nulle, alors que c'est totalement différent pour un arbre dans le même état en mileu urbain... Il est probable que la dangerosité évaluée de cet "arbre creux situé" à cet endroit, justifie son abattage. Mais a-t-elle était vraiment évaluée ?
    - Je pense que oui. Il y a un an environ une personne a été embauchée par la municipalité. Il a le titre officiel de "responsable du patrimoine arboré de la ville" (apparemment un nouveau poste). C'est lui qui a fait l'exposé des services techniques lors du CVL-Est du 18 juin**. Il a notamment développé sa responsabilité dans la reconnaissance de la dangerosité des arbres, évoquant quelques méthodes, notamment pour un arbre creux.
    Cela me porte à croire que les techniciens municipaux sont capables, en étant alertés par un incident (comme cette branche tombée sur une voiture) de pronostiquer la dangerosité d'un arbre et de décider de l'abattre s'ils le jugent nécessaire.
    Cela n'écarte pas toute question (j'en ai eu sur l'abattage d'un arbre du jardin Botanique** qui m'apparaissait malade mais non dangereux). D'abord les critères sont-ils sévères ou pas ? Privilègent-ils les solutions de surveillance et de sécurisation ? Ensuite et surtout sont-ils maîtres de la situation, ne sont-ils pas mis devant les faits accomplis des politiques ? Le nouveau responsable aurait-il pu éviter l'abattage du ginkgo biloba du parc de la Préfecture** ? Ce n'est pas évident du tout. Aura-t-il pouvoir pour gérer les tilleuls de la place Mame** ? Ce n'est pas évident du tout. Et il certain qu'il n'a aucun pouvoir sur l'abattage ou pas des cèdres de l'avenue de l'Europe. Et le 18 juin au soir il ignorait qu'un arbre venait d'être abattu dans le Bois de Grandmont** et que des dizaines d'autres devaient l'être le lendemain matin**. Son rayon d'action m'apparaît donc très limité, mais le suivi individuel de la dangerosité des arbres de la voie publique est a priori son affaire. Dommage que ça se fasse de façon si opaque. L'opacité induit toujours la perception de l'arbitraire. L'opacité finit toujours par induire de l'arbitraire...
    - Tant qu'il n'y aura pas une "Charte de l'arbre" et une politique écologique bien défini dans la ville, impliquant obligatoirement des associations naturalistes pour servir de contre pouvoir et statuer sur l'urgence de l'abattage, je pense qu'il faut critiquer ces exécutions sommaires.
    ** : sujets traités précédemment
  31. Tours, le 23 septembre 2009 - De la volonté de replanter (Av. de Grammont, Bd Heurteloup...)


    Si vous regardez attentivement la photo ci-dessus du Boulevard Preuilly, vous vous rendrez compte qu'il n'est pas facile de planter un nouveau platane à la place côté de celui abattu. Et même si on trouve un emplacement, il risque d'avoir du mal à se faire une place entre les deux grands arbres qui l'entourent.

    Voici, à droite, deux nouvelles photos prises sur l'avenue de Grammont (coté est à hauteur de la rue Parmentier). Sur la première on voit une jeune pousse qui devrait réussir à trouver sa place entre deux grands arbres pourtant assez proches. Sur la deuxième on constate un grand trou où il manque au moins deux arbres.

    J'en conclus qu'il n'est certes pas facile d'entretenir de telles lignées d'arbres, qu'il y a des contraintes fortes, mais que c'est avant tout une affaire de volonté : on peut trouver des solutions dans la plupart des cas. Une "charte de l'arbre" pourrait prendre acte d'une telle volonté d'entretenir les lignées des grands axes. Il n'y a qu'à se promener sur le boulevard Heurteloup pour se rendre compte qu'on peut faire mieux.



  32. Tours, le 24 septembre 2009 - Quand la municipalité parle de "trame verte"... (PADD / PLU)

    L'importance du sujet m'amène à le traiter sur cette page séparée.
  33. Tours, le 3 octobre 2009 - Mauvaise volonté ou négligence ? (Place de la Borde, Av. du Mal Juin)

    L'avant dernier chapitre avant celui-ci (celui du 22 septembre) était intitulé "L'opacité des décisions d'abattage". Et sur ce thème de l'opacité, j'ai cru bon d'admettre, en un post scriptum du 28 septembre, que je pouvais me tromper :
    Un article dans la NR du 26 (voir ici) vient en contradiction avec mon propos sur l'opacité. Tant mieux, peut-être est-ce parce que cet arbre semble être assez connu, parce qu'il n'est pas anonyme parmi d'autres ? Un marronnier d'Inde du square de la Borde (Tours nord) va bientôt être abattu et, en plus de cet article, les voisins vont même être avertis pas courrier. Toutefois je m'étonne : cet arbre est malade, oui, mais il n'est ni dangereux, ni proche de mourir**, ni même en piteux état visuel**, "il apparaît fatigué" dit l'article, voilà ce qui justifie son abattage. Est-ce qu'un particulier abat un arbre fatigué ? Généralement non, il vit avec les arbres qu'il a appris à aimer et respecter. La mairie de Tours l'abat. Je ne puis que redire ce que j'ai déjà dit : vivons avec nos arbres malades et avec nos vieux arbres...

    Le lendemain, j'insistais sur ce dernier point qui, sur cet exemple, m'apparaissait flagrant :
    Au delà de la compétence, il y a des critères pour abattre qui sont plus politiques que scientifiques : l'arbre est devenu moche, ses fruits sentent mauvais... On se rend compte sur un tel exemple que les critères sont situés très bas : il suffit que l'arbre soit "fatigué"... qu'il soit appelé à mourir (ne le sont-ils pas tous ?) sans même que ses fonctions vitales soient atteintes... Ca se passe à Tours, une ville où les responsables vous diront qu'ils aiment les arbres...

    Comme cette histoire me chiffonnait tout de même, j'ai préféré aller sur place voir cet "arbre fatigué". Et là, surprise, j'ai trouvé (photos ci-dessous) un arbre moribond (c'est pourquoi je renie certains propos ci-dessus notés **, inspirés de la seule lecture de l'article). Bon d'accord, en regardant de près, il a encore quelques feuilles et des bourgeons. Il y aurait donc de quoi lui donner un délai de quelques mois pour voir ce qu'il devient au printemps... Je veux bien croire qu'un connaisseur estime que sa mort est proche, je comprends que les habitants ne s'en émeuvent pas et moi non plus d'ailleurs, même si je ne comprends guère que ce soit si important de lui raccourcir sa vie...

    Alors je m'interroge : à quoi rime cet article ? Apparemment, il est voulu par les services municipaux qui ont fait venir la NR. Pourquoi dire que cet arbre est seulement "fatigué", pourquoi dire que "ses fonctions vitales ne sont pas atteintes" ? Pourquoi mettre une photo seulement de l'écorce abimée (ce qui en soit n'est pas bien grave, surtout que l'écorce reste belle autour) et pourquoi ne pas mettre une photo montrant l'état moribond du sujet ?

    Ces interrogations m'amènent à dire qu'il y a finalement là aussi de l'opacité, peut-être même une mauvaise volonté de dire les chose simplement, ou de la négligence amenant une communication brouillée...


    La photo en bas à droite a été prise pas bien loin (à Tours nord aussi) avenue du Maréchal Juin. Elle m'amène à réitérer ma question : mauvaise volonté ou négligence ? Sur cet avenue les voies ont été aménagées pour une meilleure circulation des bus. J'avais écrit ici le 25 juin : "son réaménagement, s'il était bien fait, permettrait même de l'arborer davantage... Mais il est douteux qu'existe une telle volonté...". J'avais raison : voyez ce large et long terre-plein bétonné, il y avait grandement de quoi y mettre de beaux arbres... Et la municipalité dit qu'elle veut mettre une trame verte sur la ville...

    Post-Scriptum du 13 octobre. j'ai appris que le bétonnage de ce terre-plein (et d'un autre à côté, aussi grand) était une erreur et qu'il va être supprimé pour être remplacé par un aménagement beaucoup plus vert. C'est donc une bonne nouvelle. De mauvaises habitudes ont été prises et perdurent, on verra sur ce blog si des changements s'opèrent et surtout s'ils sont significatifs.
  34. Tours, le 4 novembre 2009 - Premières données chiffrées (sur Tours Est)

    J'avais demandé à avoir des données chiffrées sur les abattages et plantages d'arbres sur Tours-Est ces 5 dernières années. Mon but est de faire un suivi plus ou moins régulier, tous les 2 ou 5 ans. Après relance, j'ai obtenu de la municipalité les réponses suivantes au CVL du 14 octobre.

    Il n'est pas possible d'avoir de chiffres avant 2007, car les données n'ont pas été prises en compte assez précisément. Par contre c'est possible sur l'année 2008 dans un périmètre recouvrant approximativement Tours Est (Cathédrale + Sanitas-Velpeau). 28 "arbres à grand développement potentiel" ont été abattus sur cette période et 52 ont été plantés.

    Le détail est apporté sur des chiffres voisins (avec des arbres de développement un peu plus faibles).
    34 sujets abattus : 1 Abies : Sapin, 14 Acer divers : Erables divers, 2 Aesculus : Marronnier, 1 Alnus : Aulne glutineux, 1 Carpinus : Charme commun, 1 Fagus : Hêtre commun, 4 Fraxinus : Frêne commun, 1 Paulownia : Paulownia impérial, 1 Pinus : Pin, 1 Quercus : Chêne, 6 Robinia : Robinier faux-acacia, 1 Ulmus : Orme.
    64 sujets plantés : 5 Acer cappadocicum et platanoides : érable de Cappadoce et érable planes, 42 Platanus orientalis 'Digitata' : Platane d'orient à feuilles digitées, 1 Quercus ilex : Chêne vert, 13 Tilia henryana : Tilleul de henry, 1 Zelcova carpinifolia : Orme du Caucase.

    Je ne sais trop que penser des 42 platanes qui à eux seuls font pencher la balance (je ne vois pas où ils se situent), je me contente de prendre en compte ces données qui seront à mettre en perspective avec celles qui viendront par la suite.

    Quant à mon autre question "La ville de Tours est-elle prête à la rédaction d'une charte de l'arbre ?", la réponse apportée est celle-ci : "Dans le prolongement de l'inventaire des arbres et du plan de gestion qui les concerne, un projet de charte de l'arbre avait été initié. Il est envisagé de relancer ce projet, qui demande une concertation étroite entre tous les services de la ville qui ont des actions sur ou à proximité des arbres : Parcs et jardins, Voirie, Eclairage, Bâtiments… Une concertation est aussi indispensable avec tous les concessionnaires de réseaux (eau, gaz, électricité, télécommunications…). La participation des habitants est bien sûr aussi souhaitable."
  35. Tours, le 5 novembre 2009 - De nouvelles approches ? (Place de la Résistance)

    Depuis que je tiens ce journal sur les arbres dans la ville de Tours, les choses ont évolué sur plusieurs plans. Au niveau de la municipalité, le discours est devenu plus pédagogique, jouant sur technicité, évitements et dégagements. Mais sur le fond, les grands arbres ne sont toujours pas les bienvenus. L'article de Tours Infos (bulletin municipal) de novembre 2009 titré "L'arbre a-t-il toujours sa place en ville ?" (voir ici) est significatif. On y sent aucune volonté de réintroduire l'arbre dans les quartiers où il y en a "très peu". On y voit une priorité donnée au côté esthétique. La place de la résistance encombrée de parkings avec des arbres réduits à l'état d'arbustes, y apparaît comme une référence. Il est souligné (comme cela avait été fait le 18 juin au CVL Tours Est) que le bilan carbonne d'un grand arbre peut être négatif. Comme si c'était le cas général, comme si les bienfaits d'un grand arbre ne pouvaient se mesurer qu'en terme de bilan carbone. C'est une opinion très restrictive. Les seuls points vraiment positifs de cet article sont l'encadré sur la lutte biologique contre les maladies et la notule "Préserver la biodiversité, c'est parfois laisser des arbres fragiles ou dépérissants qui servent de refuge". Dommage que ça soit contredit par un propos précédent qui veut qu'on abatte les arbres qui "ont une durée de vie limitée (bd Tonnellé, place du 4 septembre...)".

    Au niveau national, je perçois une autre évolution, illustrée par un article du Monde du 27 octobre (voir ici avec deux passages que j'ai soulignés). Il y a une véritable prise de conscience que le végétal est le grand oublié des débats sur la "ville durable". Il faut que le végétal cesse d'être une "variable d'ajustement", expression qui me semble s'appliquer à la ville de Tours et à son PADD. "Le discours sur le paysage a été avant tout esthétique" (on retrouve l'optique de l'article de Tours Infos). Les bienfaits de l'arbre y sont décrits bien au delà d'une restriction au seul bilan carbonne. Par contre, je trouve que la conclusion sur une mise en avant des entreprises paysagères est bien timorée. Ce sont les urbanistes qui doivent en priorité faire leur révolution et sortir de leurs carcans en béton...

    Pourtant l'arbre, et notamment le grand arbre, peut prospérer dans la cité. Par exemple à Berlin ou Tokyo. Une ville en retard, comme Paris, peut avoir la volonté de changer. A Tours, la municipalité ne sort pas des discours d'autosatisfaction, les reculs des 50 dernières années ne sont pas reconnus et on les accentue...
  36. Tours, le 21 décembre 2009 - Les arbres de la place du Grand-Marché deviennent gênants...

    Ils ne sont pourtant pas vieux ces robiniers, ils semblent à leur aise sur cet place... Ce n'est qu'une fausse impression, les services municipaux sont là pour dire qu'ils gênent, voyez comme les racines abîment le carrelage, oh voyez celui-ci a même ses racines à l'air, ils sont sûrement malades... Et quand on ironise pour dire que des arbres en pot seraient bien plus pratiques, on sent que ce projet est déjà dans l'air... On retrouve une fois de plus ce désir d'enlever tous les arbres pour faire place nette et repartir à zéro. Et en plantant davantage, rassurez-vous braves gens, les statistiques de plantation seront bonnes !
    De tels arguments sont navrants. Si le carrelage s'abime, on enlève le carrelage, pas l'arbre ! Il est normal qu'un arbre en grandissant prenne plus de place, c'est un être vivant qui mérite notre attention, il est du devoir des services municipaux de les aider à se développer et à se sentir à l'aise là où ils sont. Ce n'est pas grand chose d'enlever un peu de carrelage, voire de détourner une canalisation souterraine, de faire un élagage intelligent par des professionnels qui aiment les arbres. Et si quelques uns de ces jeunes arbres sont malades, on fait un plan de renouvellement sur plusieurs années, il n'y aucun besoin de tous les abattre et de présenter ça comme une fatalité aux habitants.

    Ajout du 30 mars : la menace sur ces arbres est confirmée, tout en n'étant pas encore décidée. Il leur est reproché d'être en mauvaise santé, d'avoir des racines gênantes, et la solution d'enlever du bitume pour leur laisser plus de place ne semble pas privilégiée...

  37. Tours, le 22 décembre 2009 - Le béton pousse beaucoup mieux que les arbres...

    Dans les quartiers du centre-ville, entre Loire et Cher, dès qu'un emplacement peut être libéré, on voit pousser une résidence. Pas de jardin, pas d'arbres, du béton bien massif. Certes,il y a assez souvent une touche de vert mise en exergue : des arbustes, des arbrisseaux, un bout de gazon, des plantations basses, pour un semblant de nature. Ou des arbustes en pot, parfois rien. Jamais de grands arbres, seul le béton est autorisé à aller en hauteur... Mais, sans vergogne, les promoteurs l'habillent de vert, par exemple en nommant une résidence "La bambouseraie"...

    Mais, me dira-t-on, souvent, avant il n'y avait pas d'arbres... Mais il n'y avait pas tant de personnes à y vivre. Progressivement, sans que l'on s'en rende compte, la surface de verdure, ou la surface de chlorophyle, par habitant diminue grandement. On me dira aussi que ce sont des opérations privées. Mais c'est la ville qui délivre les permis de construire. Elle a l'autorité pour imposer un minimum de plantations, du simple espace vert à la présence de grands arbres. Il y a là un laisser-aller qui dégrade notre vie et celle des futures générations.

  38. Tours, le 7 janvier 2010 - Panneau "Bilan préoccupant et propositions"

    Ce panneau résume ce qui a été présenté sur cette page en 2008 et 2009. Il est sur cette page dédiée.
  39. Tours, le 8 février 2010 - L'extermination des peupliers se poursuit (rue Saint-Lazare)

    1er février. J'ai déjà parlé de la volonté municipale d'abattre tous les peupliers de la ville de Tours, tous considérés comme malades et dangereux. Il en reste très peu, tout de même un peu plus que je croyais, puisque 13 d'entre eux viennent d'être abattus au Sanitas (Tours Est). Chaque arbre de ce lot est devenu menaçant en cette nouvelle année, et le journal ne trouve pas ça étonnant... Ne pouvait-on pas procéder par étape en enlevant les sujets plus malades et en plantant de nouveaux ? Quelle est donc cette mystérieuse maladie qui frappe à ce point ? Je suis allé sur le site des peupliers de France, je n'ai pas trouvé de maladie rendant d'un coup dangereux toute une population de peupliers, même italiens. Ca n'arrive qu'à Tours, me semble-t-il...

    Voyez, ici ou , cet article du 25 janvier de La Nouvelle République, on dirait un reportage sur le massacre des bisons aux Etats-Unis du XIXème siècle, où des Buffalo Bill posent triomphalement avec leurs trophées aux pieds. Dans la ville limitrophe de Saint-Pierre des Corps, les peupliers se portent bien et ne sont pas considérés comme des bisons...

    Certes, le terrain à St Pierre est plus adapté pour n'être pas remblayé comme au Sanitas où le choix de cet espèce n'est pas pertinent. Ce n'est pas une raison pour procéder de façon aussi expéditive, et sur la photo de l'article le tronc coupé à droite semble sain, et non "pourri de l'intérieur" comme le prétend l'article...

    8 février, je suis allé sur place, je voulais voir ces arbres qui "menaçaient de tomber, suite à une maladie qui les pourrissaient de l'intérieur". Cela devait être visible, or je n'ai rien vu de tel, seulement des troncs coupés montrant des arbres en bonne santé. Deux d'entre eux (les plus au sud) présentaient ce que l'on pourrait appeler des pourrissures, mais sur le côté, sans remettre en cause la solidité du tronc. Voyez ci-joint le tronc le plus abimé.

    Alors je m'interroge. Peut-être étaient-il vraiment malades, pourris à un mètre de hauteur, menaçant de tomber dans 20 ans ? Y'a-t-il une photo qui le prouve ?

    Et je m'interroge sur le reportage de la Nouvelle République : ne manipule-t-il pas les lecteurs en propageant des sornettes ? La moindre éthique journalistique ne consistait-t-elle pas à vérifier la maladie de ces arbres ? C'était très facile, ils étaient fraîchement coupés. Plutôt que par un journaliste, n'est-ce pas écrit par un agent municipal ? Cela ne montre-t-il pas que nous sommes victimes d'une véritable intox sur l'abattage des grands arbres en notre ville ?

    Pas loin de la rue Saint Lazare, toujours au Sanitas, rue Santos Dumont, j'ai trouvé trois peupliers, apparemment en bonne santé, tous trois marqués d'un point orange. Les Buffalo Bill municipaux ont-ils prévu leur abattage ?

    J'ai l'impression que l'extermination des peupliers en centre-ville a été programmée depuis plusieurs années, voire dizaines d'années, et que nous ne sommes pas loin de la phase finale.



    Ajout du 30 mars : ces 13 peupliers ont été enlevé par les services de l'office de HLM OPAC et non par ceux de la ville (même s'ils ont le même patron, le maire). Par ailleurs, un connaisseur m'a fait remarquer que l'espèce des peupliers noirs est beaucoup plus adaptée à la ville que celle utilisée, plus commune. Il serait donc possible de réintroduire des peupliers...
  40. Tours, le 9 février 2010 - Le tramway évitera-t-il le grand cèdre ? (carrefour de Verdun)

    Le tramway détruira-t-il la symétrie des 4 cèdres à l'entrée de la Loire et du Cher ? Le sujet est traité sur cette page.
  41. Tours, le 23 mars 2010 - Régénération au le bois de Grandmont - Montjoyeux

    Voir la page dédiée
  42. Tours, le 24 mars 2010 - Des cours d'école aux ronds-points, qui décide ?

    A la dernière réunion du CVL Est, lors de la présentation municipale illustrée du budget, j'ai pointé du doigt un exemple de la "normalisation" de notre environnement, appelée "rénovation" par la municipalité. On y voyait une photo de l'école Rabelais (sur Tours Ouest) avant rénovation, avec deux beaux tilleuls, et le même lieu après rénovation, sans arbre ni même arbuste. Ce n'est pas exception, il suffit que j'aille dans l'école Velpeau de mon quartier pour le constater (photo ci-dessous à gauche). Il y a quelques dizaines d'années, il devait y avoir 8 beaux tilleuls. Il en reste 3, 2 ont disparu et 3 ont été remplacé par des arbustes, l'habituel cerisier du Japon (la ville doit avoir un prix de gros...). Je le dis et le redis : la dégradation de notre patrimoine arboré est systématique. Planter plus d'arbustes (faussement appelés arbres) qu'on n'enlève d'arbres n'y change rien, ce n'est qu'un leurre pour cacher la réalité.

      

    Hier 23 mars, la Nouvelle République a annoncé que le capteur de pollution récemment installé sur le rond-point Heurteloup a enregistré un taux de dioxyde d’azote supérieur aux normes. Voyez le lieu sur la photo NR ci-dessus à droite (l'article est ici). Pouquoi n'y a-t-il pas le moindre arbre sur ce rond-point ? Et si peu autour ? Je le dis et le redis : on ne profite pas des nouveaux aménagements pour arborer notre ville. Alors bien sûr la pollution se développe...

    Et comme la population se densifie, il m'apparaît certain que si on pouvait mesurer le nombre de feuilles ou aiguilles d'arbres et arbustes par habitant, il serait en décroissance continue depuis cinquante ans dans une dégradation qui s'accélèrera, étant donnés les projets exprimés par la municipalité.

    Alors, il y a bien sûr lieu de s'interroger. Est-ce volontaire ? Oui, tant c'est systématique, ça ne peut être que volontaire. C'est même calculé quand on se rend compte que certaines opérations se réalisent en plusieurs temps. Par exemple certains immeubles du boulevard Tonnellé ont été construits au ras des platanes abattus 5 ans plus tard, le jardin Theuriet, à la végétation très basse, a été surplombé par une caméra de surveillance 2 ans après sa mise en place.

    Est-ce conscient ? Oui et non. De la part de ceux qui ont un grand pouvoir de décision, par exemple le maire, oui. De la part de ceux qui avalisent les décisions, notamment la plupart des conseillers municipaux, je pense qu'ils en ont conscience au coup par coup sans vraiment se rendre de la dégradation générale. C'est pareil pour une grande partie des habitants. Ils sont davantage conscients de la dégradation de la forêt amazonienne, c'est paradoxal mais c'est comme ça...

      
    Les exemples du manque d'arbres dans les "rénovations" ne manquent pas, c'est la règle générale entre Loire et Cher et peut-être au delà (je connais moins bien). En voici deux autres. A gauche la place de la liberté, il n'y a pas même un arbrisseau (ou en pot à certaines saisons) (il y en a tout de même sur le pourtour), et pas de banc non plus. Seulement des arbustes sur les voies autour. A droite la place de la Grenadière au Sanitas, aucun arbre, seulement des arbustes. Rien pour freiner l'importante pollution. Et plein de voitures, pas de banc. Et les arbres que l'on devine au fond sur la gauche à la fin de la rue Blaise Pascal, risquent d'être abattus par la venue du tramway.

    Qui donc décide ainsi ? je ne sais pas vraiment qui est moteur, en dehors du maire. Les services des espaces verts et de l'urbanisme, à les entendre, n'auraient pas cette volonté. Il est effectivement possible qu'ils soient davantage entraînés que décisionnaires. Je ne peux donc que ramener le rôle moteur sur le maire lui même et la petite sphère décisionnelle, politique et administrative, qui l'entoure. Il m'apparaît évident que notre maire n'a pas de fibre écologique en dehors de l'apparence verte dans laquelle il aime se drapper, à l'image de l'actuel président de la république. De belles déclarations et intentions, oui, beaucoup de cosmétique, mais quand il s'agit de passer aux actes sur des sujets lourds, il ne reste pas grand chose. En particulier pour les arbres il est le premier à asséner qu'on en plante plus qu'on n'en abat et ne semble considérer que comme mesquineries les distinctions que l'on fait entre arbres et arbustes, entre le nombre d'arbres et arbustes et l'épaisseur de la strate arborée. Et les services et conseillers municipaux restent coincés dans cette optique qui les guide.
  43. Tours, le 25 mars 2010 - Le rôle équivoque du responsable du patrimoine arboré de la ville

    Il y a presque un an, dans le chapitre du 19 juin, je m'interrogeais sur l'arrivée fin 2008 d'un "responsable du patrimoine arboré de la ville", poste qui n'existait pas auparavant. J'écrivais " C'est indubitablement une bonne chose, cela montre que la ville a un intérêt plus appuyé pour ses arbres. La compétence de la personne aidera à améliorer la situation, par exemple sur le plan d'un meilleur élagage, d'un meilleur suivi des maladies." Quelle est maintenant mon opinion, à la lumière des nombreux chapitres qui se sont ajoutés depuis ?

    L'évidence n'est plus la même. La ville n'a pas un intérêt plus appuyé pour ses arbres quand on considère le plus important, sa politique d'abattages et de plantations. La dégradation est continue, rien ne laisse espérer une amélioration, à part quelques propos de l'adjoint à l'urbanisme, dont je ne vois guère la concrétisation. Par contre la municipalité a un intérêt plus appuyé pour la communication sur son amour des arbres. Du marketing, de la méthode Coué, du vent. Et là, la prestance ronflante du titre de "responsable du patrimoine arboré" a de l'effet. Ca s'appelle de l'écoblanchiment (greenwashing), voyez cet article de Wikipédia, où il est notamment dit que "L'écoblanchiment, c'est s'habiller en vert écolo, ce qui n'a rien à voir avec la protection de l'environnement. Ce terme fait donc référence au double langage des organisations qui parlent de Développement Durable et de protection de l'environnement en l'inscrivant même dans leurs objectifs, alors qu'en vérité, leurs activités consistent à augmenter la charge que fait peser l'humanité sur la planète". C'est tout à fait ça, notamment le "développement durable" est constamment à la bouche du maire, avec organisation de salon et de tralala...


    Cette photo est très symbolique. Il s'agit du rond-point Heurteloup, tout près de l'autoroute, zone très polluée. Il y avait un peu d'espace perdu, c'était une bonne occasion d'y planter des grands arbres qui auraient permis de lutter un peu contre la pollution (trois beaux sapins ou cèdres au centre du rond-point auraient aussi été bienvenus). La municipalité a préféré bitumer et planter... un grand panneau publicitaire lumineux. Et, fièrement, elle place en ce lieu invivable un affiche où elle vante sa foi dans le développement durable (pour un salon) ! Si c'est pour développer durablement de tels lieux...

    Revenons au responsable du patrimoine arboré de la ville. D'abord il n'en est pas vraiment responsable. Ce n'est pas lui qui décide de rénover des places sans arbres, ce n'est pas lui qui remplace les arbres par des arbustes dans les cours d'école. Tout juste est-il, en grande partie, responsable de l'entretien du patrimoine arboré de la ville (au moins dans les parcs et jardins, peut-être dans les cours d'école), ce qui est différent, mais certes très consistant. Je pense donc toujours que "La compétence de la personne aidera à améliorer la situation, par exemple sur le plan d'un meilleur élagage, d'un meilleur suivi des maladies", avec en bémol le fait que ca se fasse toujours de façon aussi opaque, notamment en ce qui concerne l'abattage d'arbres. Donc ce n'est pas le rôle qu'il assume qui rend son poste équivoque et contestable, c'est son rôle d'alibi et de faire-valoir agité par la municipalité.


    Opération marketing dans le bulletin municipal n°116 de janvier 2010.
    Alors que les arbres abattus dans le bois de Montjoyeux étaient en majorité sains, la photo traite d'un arbre visiblement malade, si ce n'est mort. L'article associé va même jusqu'à prétendre que seuls les arbres morts sont abattus. Plus de détails sur la page voisine (où l'opération, malgré ce vernis déformant, devrait s'avèrer positive). Au passage, la légende indique qu'il y aurait désormais deux responsables du patrimoine arboré, je ne connaissais que le premier. C'est étonnant... Il est vrai qu'il y a une lourde responsabilité sécuritaire et qu'il peut-être bon de la partager...

    P.-S. du 19 juin 2011 : depuis les massacres environnementaux du tramway, la mairie ne met pratiquement plus en exergue le rôle des responsables du patrimoine arboré, tout en continuant son baratin sur le développement durable.
  44. Tours, le 30 mars 2010 - Les méfaits de la priorité paysagère

    J'ai eu l'occasion de discuter hier avec des responsables des services des espaces verts de la ville. Je note que certains des points développés sur cette page les amènent à s'interroger, ce qui est bien sûr positif. Mais ils ont du mal à me suivre tant ils sont imprégnés d'une culture qui n'est pas la mienne. Ma priorité est sanitaire, nous sommes dans un environnement très pollué où la population se densifie. Pour lutter contre cette pollution, et pas seulement du point de vue CO2, aussi par le développement d'écosystèmes, l'augmentation de la strate arborée me semble indispensable et je déplore de la voir se dégrader continuellement sur l'espace public. Donc je pense qu'il faut arborer la ville au maximum, mais pour le long terme en prenant en compte le développement des arbres. Or les lieux qui s'y prêtent sont tout de même réduits, il y a même nécessité d'en créer. J'ajoute que cela dépasse largement les compétences du service Vert, le service urbanisme notamment a beaucoup plus de pouvoirs en la matière.

    Le service des espaces verts a une priorité bien différente, d'ordre paysager. Elle est d'avoir une ville belle qui plaise à l'oeil des touristes et des habitants. Si je prends par exemple la place Loiseau d'Entraigue (2ème photo sur la page promenade voisine), je vois un assez grand espace nu gazonné, je regrette de ne pas y voir d'arbres et on me répond qu'il y en a une rangée sur le bord Est et que ça serait dommage d'en mettre devant parce que ceux de derrière ne seraient plus mis en valeur. Et, en plus, il y a déjà beaucoup d'arbres avec ceux du boulevard Heurteloup voisin. Or les passages automobiles y sont très importants et je trouve nécessaire d'en atténuer les effets par une densité d'arbres qui de toute façon ne peut être que trop limitée. De plus la fontaine se trouve trop ensoleillée, elle n'est plus un lieu de rencontre comme avant et ça serait l'occasion de rendre ce lieu plus convivial. Depuis l'époque Royer, et avec l'assentiment d'une bonne partie de la population, l'image d'une ville proprette avec des jardins bien entretenus s'est imposée et est entrée dans les moeurs municipales et on en est à un point où la dégradation devient sévère et même parfois alarmante (voir la page voisine sur le quartier du Sanitas, qui souffre d'autres maux, que la disparition des arbres facilite).

    Donc là où je pense que la grandeur des arbres devrait dépendre de l'espace qui leur permet de croître, je trouve que ce critère est gravement contrecarré par des principes esthétiques que je n'ai pas, ou peu. Pareillement, si sur une rangée de 5 arbres, 2 sont moribonds, 2 sont jugés dangereux, et le dernier est très sain et pas dangereux, les 5 seront abattus pour reconstituer une rangée entière, alors que j'en garderais 3, le sain intact et les 2 dangereux avec des mesures pour les rendre moins dangereux, sauf si ce n'est vraiment pas possible. Et même s'il y en avait 4 à abattre, le 5ème devrait rester, il est plus précieux que n'importe qu'elle raison paysagère... Il est dans notre patrimoine et il n'y a pas lieu de l'en enlever pour une raison accessoire. De plus je pense que nous devons vivre avec nos arbres malades et vieux, tant qu'ils ne sont pas vraiment dangereux...

    Aussi, en toile de fond, je trouve très prégnante l'idée que les arbres sont sources de problèmes (pour la voirie, pour l'élagage, pour trop ombrer les habitants, pour le risque qu'ils tombent, pour gêner la vidéosurveillance...), sans qu'il y ait conscience des bienfaits qu'ils nous apportent en contrepartie, même s'ils sont certes moins tangibles.

    Donc je crains que dans ce contexte une bonne volonté accrue des services municipaux ne peut être que limitée, même si ça apporterait quelques atténuations substantielles. Pour aller bien au delà, il faudrait en premier lieu une volonté politique de vrai changement de direction, amenant à mettre en arrière plan les actuelles priorités paysagères.

    Tours, le 2 avril 2010 - Des arbres contre la pollution autoroutière
  45. Voir la page dédiée

    Sur cette page il est indiqué qu'une étude de 2004 estime qu'à long terme la pollution autoroutière provoquera 61 morts par an dans l'agglomération tourangelle. C'est à comparer au nombre quasi-nul de morts par chute d'arbre. Alors quand on compare le nombre d'arbres abattus pour un principe de précaution trop large avec le nombre d'arbres qu'on ne plante pas (je ne parle pas d'arbustes), on se désole de cette politique faussement sécuritaire...
  46. Tours, le 2 juin 2010 - Sauvons la promenade arborée de 160 arbres au Sanitas

    Les mauvaises habitudes municipales de "rénovation" où on supprime tous les arbres et où on dit que "ce n'est pas grave, on replantera" sont solidement ancrées. Au Sanitas, c'est tout un mail arboré de 160 arbres qui va disparaître sous prétexte que le tramway va passer, alors qu'il peut facilement passer à côté. Le sujet est d'importance et est traité sur cette page dédiée. Je montre précisément comment on peut sauver 120 de ces 160 arbres, et même tous en supprimant ou déplaçant des places de parking.
  47. Tours, le 4 juin 2010 - Au tour de la place Letellier d'être rénovée, les 25 tilleuls sont rasés

    Avant (photo Google Street)
    Après

    Une fois de plus, les cowboys municipaux de la "rénovation" ont frappé. A Tours Ouest, tous les bisons-tilleuls de la place Albert Letellier, 25 sujets, ont été exterminés, il n'y a aucun survivant. Une fois de plus nos héros modernes ont montré leurs "bonnes" intentions et ont rassuré la population, elle aura de gentilles vaches aux hormones (arbustes ou petits arbres) et ne craindra plus l'ombre redoutable d'une nature hostile.
    [Il me semble que cet abattage s'est fait en catimini, sans que La Nouvelle République n'y consacre un article - P.-S. : si, bien après, le 3 janvier 2011 ici, on y remarque, sous-jacent, le discours municipal de concertation, luminosité, repris par les habitants, sauf un vieux ronchon...]
  48. Tours, le 27 juin 2010 - 40 platanes abattus avenue de Grammont ?

    Oui, en plein coeur de Tours, entre place Jean Jaurès et rue Charles Gilles, et plus loin à la future station Charcot, le passage du tramway doit provoquer l'abattage de 40 platanes. Et il est possible de les sauver. Voir la page dédiée.
  49. Tours, le 29 juin 2010 - Plaidoyer pour des stations de tram arborées

    Sur 29 stations du tramway, 4 seulement sont prévues d'être arborées, les 25 autres n'ayant aucun brin de verdure, quitte à supprimer des arbres en place qui ne gênent pas. Pourtant, il y a de très belles déclarations d'intention dans l'étude d'impact. Alors, pour les respecter, je demande sur cette page, et dans un dossier à remettre à la commission d'enquête, à ce que toutes les stations soient arborées.
  50. Tours, le 5 juillet 2010 - Les tilleuls abattus, sauvés puis abattus de la place Choiseul

    Voir la page dédiée.
  51. Tours, le 23 juillet 2010 - Mobilier vert (rue Nationale, Les Deux Lions)

    Sur cette page du site carfree, Jean-Marc Sérékian dénonce le refrain "On replantera des arbres" de la municipalité de Tours. C'est certes un refrain qu'on retrouve ailleurs, mais il est particulièrement matraqué dans notre ville (encore récemment par le maire ici le 13 juillet). Il aborde un sujet voisin, celui des arbres en pots, de plus en plus utilisés :
    L’hiver des ifs cylindriques dans leur pot cubique trônent sur la place Anatole France, en triste décoration verte de Noël. Au début de l’été, ce sont les Oliviers et les Bougainvilliers « hors sol » qui arrivent. Les ifs cylindriques dans leur pot cubique quittent la place. Pour leur repos estival ils retournent aux entrepôts. Un manège infernal, où les alarmes de recul et les moteurs des engins de levage crachent leur décibel… aucun oiseau n’est audible sur cette place, censée être un « espace vert »... Dans la réalité des factures de cet énorme « budget espace vert » il s’agit bien d’un vaste « gouffre financier » voulu et entretenu en permanence par l’état-major municipal et facturé au prix fort à la population, à titre des dépenses d’apparats. Au lieu de préserver l’héritage de la trame verte patrimoniale de la ville, partout on assiste à des mises en chantier où résonnent les décibels des tronçonneuses et des engins de chantiers.
    Dans la réalité des faits il s’agit d’un « désastre écologique ». Une destruction de la trame verte historique offerte aux engins de chantier, quel est le « bilan carbone » de ces massacres itératifs et de ces mascarades verte d’apparats, facturés aux contribuables de la ville ?
    [...]
    Une étape intermédiaire et innovante doit être encore signalée. C’est celle des « faux arbres » ; où un mat métallique, support d’une plante grimpante, crée une sorte de verdure verticale ressemblant à un arbre... A chaque mise chantier, en plus de la désertification, la débilité des choix horticoles devient de plus en plus manifeste, ostentatoire et brutale. Les essences privilégiées, choisies sur catalogue, sont de plus en plus exotiques, arbitraires et volontairement inadaptées au climat.

    Des variétés horticoles de « pin parasol » nains se sont mises à proliférer en certain secteurs de la ville. Dans le nouveau quartier « Haute Qualité Environnementale » des « Deux Lions », leur multiplication est déjà impressionnante. Pour ce secteur en sur-urbanisation, ils ont remplacé les anciens chênes, les saules et vieux frênes qui longeaient le Cher, maintenant entièrement corseté. Rien n’a été laissé à la nature...
    De toute évidence ses Pins nains sont là, plantés en nombre, pour dénaturer et défigurer le paysage et faire ainsi oublier l’ancien milieu humide. Une esthétique artificielle de zone aride est créée de toute pièce pour masquer une urbanisation massive en zone inondable. Dans leur fonction de dénaturation du paysage d’origine, ces pins parasols exotiques planté sur les monticules des ronds-points, la réalisent aussi en gâchant la superbe perspective de l’allée de platanes centenaires sur la route de Joué les Tours. En la rendant invisible ils préparent déjà le terrain pour l’abattage programmé, de cette allée historique. Le « dossier » est certainement déjà bien ficelé dans le programme de l’oligarchie technique de la ville.
    La débilité écologique de ce choix d’arbre exotique est encore plus évidente lorsque l’on connaît la migration nationale, vers le Nord, des chenilles processionnaires favorisée à cette esthétique horticole...


    (photo Google-Street) Au fond la place Anatole France avec ses oliviers et bougainvilliers en pot,
    des massifs de plantes annuelles toujours magnifiquement en fleurs...
    Devant, le début de la rue Nationale avec ses palmiers en pots.
    Jusqu'à sa fin, il n'y a que des arbres en pots, et ensuite, devant l'hôtel de ville, des palmiers en pot.
    Voilà ce qu'est devenu le centre-ville de Tours, stérilisé avec du mobilier urbain vert.
    Ne devrait-on pas enlever les arbres en arrière-plan ? Ils ne font vraiment exotiques...
    Ah, ils sont sur une île de la Loire... Qu'est-ce qu'elle fait là, la Loire ?

    Le hasard veut que le jour où je rédige le présent chapitre la Nouvelle République (voyez ici) publie un article montrant - Alleluia, alleluia ! - que le maire de Tours a sauvé un arbre en déviant une piste cyclable. Ca ne se passe pas en centre ville (où la piste cyclable du boulevard Tonnellé a servi de prétexte pour dégommer les 65 platanes) mais à l'extérieur de Tours (Tours Nord), pratiquement à la campagne. En centre-ville élargi, le programme est très différent, ce sont 510 arbres que le maire prévoit actuellement d'abattre sur le parcours du tramway alors que 370 d'entre eux ne sont pas vraiment sur le tracé (voir cette page voisine).

    Ces 370 arbres doivent être abattus pour rien, parce qu'ils ont le malheur d'entrer dans le plan de rénovation qui accompagne le tram et qui repose sur l'axiome "on abat tout et on replante". En centre-ville la nature dérange, les arbres deviennent du mobilier urbain et pas seulement ceux en pot, tous les autres aussi, qui semblent interchangeables, la mairie les abat et replante selon les humeurs du moment (pour le tram, en contrepartie des 510 arbres d'âge mur abattus, 374 jeunes sujets seront plantés en centre-ville, les autres en extérieurs et on nous dit que "le bilan vert est largement positif")... Mais, la main sur le coeur, ceux qui font ça vous diront qu'ils aiment les arbres, qu'il y a des nécessités, que les arbres vivent et meurent et que ce n'est pas grave, tellement - refrain - ils en replanteront...
  52. Tours, le 24 juillet 2010 - Un urbanisme qui grignote même le "particulier tourangeau" (Prébendes)

    Il y a au centre de Tours un grand nombre de petites maisons datant d'il y a plus d'un siècle appelées "le particulier tourangeau", avec généralement une cave, un rez-de-chaussée, un étage et un grenier, sur une largeur réduite, donnant par devant directement sur la rue (collant aux autres habitations) et par derrière sur un petit jardin en profondeur. Pas de garage, mais un soupirail à charbon donnant sur la cave, vestige de l'ancien temps. Cet habitat, somme toute écologique, donne un aspect très urbain du côté des rues, alors qu'à l'intérieur des pâtés de maison, se trouve un grand carré de verdure découpé par les murs de séparation des jardins, et souvent avec de beaux arbres, car les habitants les soignent généralement mieux que leur municipalité ne soigne ceux des espaces publics.

    Ces espaces, sûrement jugés trop peu denses, sont régulièrement grignotés par des opérations immobilières, même si le grignotage est lent (il est vrai que ça pourrait être bien pire) et même s'il se fait sur des lieux ou constructions de surface plus grande. Un article de la NR d'avant-hier (ici présent) montre un exemple flagrant de cette destruction d'espace vert et d'écosystème. La municipalité veut remplacer un de ces "particuliers"", situé rue James Cane, dans le quartier des Prébendes, par une résidence. Certes, le particulier en question est plus large que d'habitude (moins profond aussi, et sans "rajoutis", si bien que ça ne correspond qu'à un seul logement) et le jardin derrière est plus grand que d'habitude, si bien qu'il y a de quoi construire trois étages en profondeur, avec parking dans le jardin. Certes, de l'autre côté, un immeuble a déjà été construit et un grand jardin a déjà été transformé en parking, le vers est donc dans le fruit mais ce n'est pas une raison pour continuer et massacrer les plus beaux arbres de ce coin de verdure. Les voisins ont enduré un premier saccage, ils n'ont pas envie d'en endurer un second, juste derrière leur jardin.

    Voyez sur ce plan (Google-Earth) le carré de verdure, avec la zone B déjà "parkinguisée" et la zone A, actuellement la plus luxuriante, qui doit être "parkinguisée". Tant pis, bien sûr, pour les arbres du jardin, pourtant très beaux et porteurs de tout un écosystème, et tant pis aussi pour tous les voisins qui, en plus, verront une habitation haute surplomber leur jardin, et subiront les problèmes annexes générés par un tel immeuble... C'est ainsi que l'on démolit l'harmonie d'un coin de quartier... Et on voit, sur le plan, que ça se fait petit à petit, de façon continuelle, sans qu'il n'y ait de règle, notamment dans le P.L.U., pour préserver cet habitat si sympathique qu'est le "particulier tourangeau". D'ailleurs, ici, de l'autre côté de la rue, le carré vert est resté intact, voyez cette trentaine de petits jardins, très arborés, où il fait bon vivre, c'est un bout de campagne au coeur de la ville...


    Je suis allé sur place, j'ai discuté avec des voisins et j'ai vu les arbres (photo ci-dessus), deux hauts sapins et des arbres fruitiers. Je confirme mes propos précédents et je signale que le cadastre n'a pas répertorié ces arbres. Ca peut, à mon sens, constituer une raison pour que les services de la mairie reconnaissent qu'il y a eu erreur et annulent le permis de construire pour, ça me paraît le plus logique, couper la propriété en deux et laisser y construire... deux "particuliers tourangeaux"... C'est ce que je souhaite à ces voisins combatifs. J'en reparlerai ici, en post-scriptum...

    P.-S. du 15 août 2011 : j'apprends que la mairie n'a rien voulu entendre, le projet va être mené jusqu'à son terme. La qualité de vie se dégrade pour les voisins.
  53. Tours, le 25 juillet 2010 - Abattages gratuits dans les parkings de l'OPAC (Levée de la Loire)



    Voyez ci-dessus les photos avant et après. Quelle mouche a donc piqué les décideurs ? Ces tilleuls, frênes et acacias salissaient-ils trop les voitures ? Avaient-ils trop de feuilles mortes ? Leus racines déformaient-elles trop le bitume ? Etaient-ils tous malades ? Quelles autres raisons ont-ils encore inventées pour justifier l'abattage de si beaux arbres qui avaient été plantés pour vivre bien plus longtemps ? Et les jeunes pousses combien de temps vivront-elles ? Sûrement beaucoup moins encore... On change d'arbres comme en change de papiers peints et de meubles...

    Ah, c'est un terrain privé me dira-ton. Allons donc ! Ce terrain dépend directement du maire de Tours en sa qualité de président de l'OPAC (office Public d'Aménagement Communal, qui gère les HLM de la ville). Le mode de gestion est le même qu'à la mairie avec une obsession de la "rénovation" basée sur le "On rase tout et on replante". En voici un exemple (après celui, ci-dessus, des 13 peupliers), d'autant plus lamentable qu'aucune rénovation de s'imposait, et surtout pas de cette façon... Ca donne l'impression qu'il y aurait chaque année un quota d'arbres à planter et qu'il fallait caser le surplus... C'est de l'argent dépensé pour pire que rien.

    L'abattage de ces quelques 25 arbres a eu lieu en janvier 2010 environ, en ce lieu de Tours-Ouest situé au coin de la rue du Dr Chaumier et de l'Avenue Proudhon (sur les bords de Loire) La Nouvelle République n'en a pas parlé, c'est hélas un abattage banal, parmi tant d'autres... Je l'ai appris par hasard et Google-Street m'a permis de me rendre compte...

    Dans ce cas, la charte de l'environnement, promulguée en France en 2005, n'est pas respectée, et je pense qu'un recours en justice pourrait être justifié contre l'OPAC, et peut être aussi contre la ville de Tours qui n'a pas à laisser se dégrader notre environnement sans réagir.
  54. Tours, le 24 septembre 2010 - La liquidation surprise des 83 liquidambars de l'avenue de l'Europe

    Voir la page dédiée.
  55. Tours, le 10 décembre 2010 - Un quotidien local (NR) qui n'aime pas les arbres

    A plusieurs reprises dans les pages de ce blog, j'ai remarqué à quel point "la Nouvelle République du Centre-Ouest" accorde peu d'importance à l'abattage des arbres. Elle relaie sans vergogne le refrain municipal du "On replantera" et je trouve que son attitude, depuis l'existence de ce blog, a changé. Alors que, par exemple pour les platanes du Bd Tonnellé, elle signalait les abattages d'arbres et relayait en partie l'indignation de la population (certes en laissant la part belle aux réactions municipales), elle a ensuite appuyé sur la gène et le danger des arbres et surtout est devenu plus discrète sur les abattages, ne les signalant qu'en les associant à des replantations (refrain, refrain...). J'ai même noté un silence volontaire et complet de plusieurs semaines au moins sur des abattages tant que la municipalité n'y a pas associé le refrain des replantations (Mail du Sanitas, Platanes de l'avenue de Grammont). J'estime que, sur l'agglomération tourangelle, ce traitement très partial d'un quotidien en situation de monopole, est la conséquence d'une volonté éditoriale marquée. Il provoque une désinformation des Tourangeaux sur la politique anti-environnementale de leur municipalité (qui - refrain - plante tant d'arbres...).

    Cette négligence envers les arbres abattus, les écosystèmes supprimés et la réduction de la biomasse se retrouve même à un niveau plus directorial. La NR a acquis il y a quelques années un vaste terrain où elle a aménagé ses nouveaux locaux, une bonne partie de ce terrain restant inoccupé. Apparemment pour régler quelque difficultés financières, la NR vient de la vendre et un vaste ensemble immobilier va y être élevé par Bouygues, décidément très présent dans notre ville, c'est logique, les amis du maire sont aussi ceux de la NR. La méthode utilisée est celle de la municipalité : on rase tout et - refrain - on replante. Pourtant, voyez la photo ci-dessous, il y a sur ce terrain des arbres assez nombreux et notamment un joli bosquet qui aurait pu être mis en valeur tel un lieu remarquable autour duquel s'assembleraient les immeubles (résidence "Le bosquet"...).



    La municipalité aurait pu exiger que ce soit sauvegardé, il serait agréable d'y vivre à côté, mais on sait qu'elle nage dans une bien autre culture. Voyez le résultat ici et réjouissez-vous - refrain - il y aura de nombreuse plantations... Et pas de grands arbres comme dans ce bosquet gourmand en espace (ne sont-ils pas malades, d'ailleurs ?), mais des arbustes bien sages aux normes municipales.
  56. Tours, le 23 décembre 2010 - La tour d'ivoire municipale

    Il était prévu au CVL-Est une réunion sur les arbres. Je devais y participer et j'avais fait des propositions pour y définir des thèmes, préparer des questions, faire en sorte qu'il y ait vraiment dialogue et non pas, comme d'habitude un représentant municipal qui fait sur son estrade son exposé, et répond ensuite à quelques questions et voilà : la bonne parole est descendue de l'éther municipal pour descendre vers les bas fonds citoyens. Cette réunion a été reculée deux ou trois fois et elle s'est déroulée après que j'ai démissionné du CVL. Même si j'avais signalé que je voulais toujours participer, c'était une bonne excuse pour m'oublier et faire une réunion sur estrade avec un sûrement un beau diaporama présentant de jolis chiffres de plantation, gommant les abattages, de telle sorte que la courroie de transmission municipale (La Nouvelle République) puisse faire un joli article qui disperse à tous les Tourangeaux la bonne parole (l'article est ici). Amen.

    Je viens de retrouver un vieux courriel où je faisais ma proposition : "Comme je vous l'ai déjà dit, je ne souhaite pas que ça se passe de façon traditionnelle, notamment parce que ce sujet a déjà été abordé en 2009 avec un long exposé des services municipaux. Je souhaite qu'il y ait une réunion préparatoire avec le service des Espaces Verts et qu'il réfléchisse auparavant sur la proposition que voici. Je souhaite qu'on travaille par module d'une dizaine de minutes chacun. Pour chacun d'entre eux prendraient la parole tour à tour (dans un ordre à préciser) : le service, les habitants / asso / conseillers municipaux, la personne invitée (en espérant qu'elle sera là). Les modules pourraient porter sur les thèmes suivants : Entretien des arbres isolés - Entretien des alignements - Choix des plantations (lieux, espèces...) - Objectifs (trame verte...) - Impacts sur le PLU (espaces publics et privés) - Ce que pourrait être une "charte de l'arbre pour la ville de Tours". Donc tout ça a été balayé d'un revers de main...

    J'avais quelques photos, comme celle-ci qui montre le peu d'égard que
    l'on a envers des arbres dont les racines sont comprimées... (ici un marronnier)

    Pour la prochaine réunion du CVL-Est, je vais probablement poser les questions suivantes :
    • En 2008, 390 arbres ont été abattus et 500 plantés sur la ville de Tours. Quels sont les chiffres de 2009 et 2010 ? Quels sont-ils si on s'en tient à Tours entre Loire et Cher ?
    • Si on continuait à supprimer des arbres au même rythme qu'en 2008 (soit 1,4 % du parc), mais sans en replanter, notre ville avec ses 38 hectares boisés n'aurait plus d'arbres dans 71 ans. Que devient ce nombre si on se base sur les deux années 2009 et 2010 réunies ? Et si on s'en tient à Tours entre Loire et Cher ?
    • Sur l'année 2008 dans un périmètre recouvrant approximativement Tours Est (Cathédrale + Sanitas-Velpeau). 28 "arbres à grand développement potentiel" ont été abattus sur cette période et 52 ont été plantés. Quels sont les chiffres pour 2009 et 2010 ? (si possible avec le détail, comme il avait été fait en 2008)

  57. Tours, le 31 décembre 2010 - Même au Jardin Botanique...

    En matière de jardin, le jardin botanique est, avec le jardin des Prébendes, une fierté des Tourangeaux. C'est un jardin du XIXème siècle comme on a pas su en faire au XXème, et comme, je le crains, on ne saura pas en faire au XXIème. Pourtant, il y a deux ans, il a été agrandi. Cela aurait pu être une occasion de prolonger l'existant, de façon aussi riche et plaisante. Occasion, perdue, la municipalité a préféré un jardin du XXIème, avec plein de gazon, quelques massifs, des arbrisseaux, des palmiers en pot, en un espace pleinement ouvert sur la vue, le bruit et la pollution du trafic automobile du boulevard voisin.

    Dans les mêmes temps, la serre voisine a été refaite. Sans doute était-ce nécessaire pour des raisons techniques. Cette serre était très belle, je pensais donc que ses collections seraient précieusement conservées pour être remise dans la serre rénovée. Pas du tout : on est reparti à zéro et il faudra au moins 10 ans pour retrouver un serre aussi belle qu'avant. Sur cette sous-page, je présente des photos de l'ancienne serre et de la nouvelle.

    Ce sont donc là deux occasions perdues... Et j'ai déjà signalé (avec le cèdre non replanté de l'Atlas à l'entrée sud, ici) que l'entretien de tout le jardin pourrait être meilleur. Il pourrait aussi être bien pire, les dégâts en ce jardin sont certes très limités quand on les compare aux abattages dans les autres espaces publics de la ville.
  58. Tours, le 30 mars 2011 - Appel solennel pour que la Charte de l'Environnement soit respectée

    Lorsque s'est rapproché l'abattage des arbres du mail du Sanitas, quelques associations et citoyens se sont réunis pour adresser au Président de la République un Appel solennel pour que la Charte de l'Environnement soit respectée dans la ville de Tours (suivre ce lien), pour rappeler que nous devons préserver notre environnement et non le dilapider, c'est inscrit dans notre Constitution depuis 2005.
  59. Tours, le 4 avril 2011 - L'abattage imprévu des 28 tilleuls de la place de la Tranchée

    Voir la page dédiée.
  60. Tours, le 17 avril 2011 - Les abattages en masse, soi-disant pour le tramway...

    Mes interventions sur cette page se sont raréfiées. Il est possible, et même probable, qu'il y ait des abattages injustifiés ici ou là, pas trop nombreux je pense et j'espère, mais ils sont éclipsés par tous ceux liés au tramway. Une véritable hécatombe, plus de 1100 le long du parcours, dont la moitié en centre ville. Et une grande moitié est injustifiée. J'explique tout cela en détail sur les pages de ce sous-site arbres et tramway.

    C'est dans ce cadre que nous avons connu cette semaine la catastrophe écologique de l'abattage des 170 arbres de la promenade arborée du Sanitas, longue de 600 mètres. A cette occasion, un vif mouvement de protestation s'est exprimé, avec en pointe les action d'un collectif nommé CODAT (Collectif d'Organisation de Défense des Arbres de Touraine) dont certains militants sont montés aux arbres pour empêcher leur abattage. Toute cela expliqué sur cette page voisine.

    En plus des 900 abattages prévus, la mairie en a ajouté à l'improviste 200, dont les 28 tilleuls de la place de la Tranchée, certains étant situés à 50 mètres du tracé du tramway (cf. page voisine).

    Le tramway s'avère être le fer de lance d'une transformation profonde de la ville, amplifié par le Plan Local d'Urbanisme (PLU) en voie d'adoption. J'explique tout cela sur cette page et dans ma déposition de 32 pages à l'enquête du PLU.

    Finalement, tout ce que j'ai décrit sur cette page s'avère être le préliminaire d'une action de bien plus grande ampleur, toujours orchestrée au son du refrain "C'est pas grave, on replantera !", ici particulièrement mensonger puisqu'on abat surtout en centre ville et qu'on replante surtout à l'extérieur (notamment sur les parkings relais). C'est désolant pour notre ville.
  61. Tours, le 25 avril 2011 - Secondes données chiffrées (sur Tours Est)

    Le CVL Est du 9 février dernier m'a permis de poser quelques questions au services des Parcs et Jardins, dans le prolongement des données chiffrées présentées ci-dessus, le 4 novembre 2009. Les voici, avec les réponses en italique (que j'ai eues précisément en ce mois d'avril).
    1. En 2008, 390 arbres ont été abattus et 500 plantés sur la ville de Tours. Quels sont les chiffres de 2009 et 2010 ?
      Sur l'ensemble de la ville :
      Année 2009 :
      • 498 arbres plantés sur l'ensemble de la ville (tiges, cépées et baliveaux)
      • 508 arbres d'alignement ou de parc abattus
      Année 2010 :
      • 947 arbres plantés sur l'ensemble de la ville (tiges, cépées et baliveaux)
      • 200 arbres d'alignement ou de parc abattus (dont 9 suite à la tempête Xynthia)
      • 327 arbres de parcs abattus (dont 74 suite à la tempête Xynthia)
      Cumul 2009-2010 :
      • 1445 arbres plantés
      • 1035 arbres abattus dont 83 lors de la tempête Xynthia
    2. Quels sont-ils si on s'en tient à Tours entre Loire et Cher ? Sur l'année 2008 dans un périmètre recouvrant approximativement Tours Est (Cathédrale + Sanitas-Velpeau). 28 "arbres à grand développement potentiel" ont été abattus sur cette période et 52 ont été plantés. Quels sont les chiffres pour 2009 et 2010 ? (si possible avec le détail, comme il avait été fait en 2008)
      Détail des plantations pour le secteur Tours Est "Cathédrale + Sanitas + Velpeau"
      Année 2009 :
      • arbres de 1ère grandeur (+ de 20 mètres à l'âge adulte) : 14
      • arbres de 2ème grandeur (15 à 20 m) : 86
      • arbres de 3ème grandeur (10 à 15 m) : 104
      • arbres de 4ème grandeur (7 à 10 m) : 82
      Année 2010 :
      • arbres de 1ère grandeur : 48
      • arbres de 2ème grandeur : 48
      • arbres de 3ème grandeur : 66
      • arbres de 4ème grandeur : 269
    3. Si on continuait à supprimer des arbres au même rythme qu'en 2008 (soit 1,4 % du parc), mais sans en replanter, notre ville avec ses 38 hectares boisés n'aurait plus d'arbres dans 71 ans. Que devient ce nombre si on se base sur les deux années 2009 et 2010 réunies ? Et si on s'en tient à Tours entre Loire et Cher ?
      [pas de réponse]

    Je remercie le service des espaces verts pour ces réponses. Elle m'amènent à exprimer les remarques suivantes :
    • ce qui s'est passé avec le tramway est très révélateur. En effet, en ne s'en tenant qu'aux seuls chiffres donnés lors de l'enquête publique, j'avais constaté qu'officiellement sur tout le trajet du tramway 923 arbres étaient abattus et 1406 plantés. Or les calculs précis que j'ai effectués ont montré qu'entre Loire et Cher, 362 arbres étaient abattus et 241 plantés. Cela montre que l'on abat davantage en centre-ville et que l'on plante davantage en prériphérie. Or mes constats, certes non chiffrés, de dégradation du patrimoine arboré portent sur le centre-ville, entre et Loire et Cher. J'ai donc tout lieu de croire que ce que j'ai prouvé sur le trajet du tramway est aussi vrai sur les abattages et plantations annuels.
    • Il est donc dommage que l'on ne m'ait pas communiqué les chiffres entre Loire et Cher. Certes, ils ne sont peut-être pas tenus. Mais je suis très surpris de ne pas avoir les chiffres 2009 et 2010 des abattages sur Tours Est alors que ceux de 2008 m'avaient été communiqués. Il y a là une regression dans l'information, alors que j'avais pourtant dit que je demanderai régulièrement que les futurs chiffres soient communiqués.
    • Sur les plantations de Tours Est, en ajoutant les 52 arbres de 1ère grandeur et les 46 de 2ème grandeur plantés en 2008 (si j'interprête bien les chiffres communiqués), je considère qu'il y a stagnation dans les plantations des arbres de 1ère et 2ème grandeur que je trouvais pourtant très insuffisantes. Pour ceux de 3ème et 4ème grandeur, je trouve qu'on plante de plus en plus petit. Et je crains que les tailles adultes indiquées soient celles des pays d'origine (par exemple, chez nous, un lilas des Indes atteint rarement 7 mètres).
    • Ma troisième question n'a pas eu de réponse, et c'est regrettable...

    Je compte continuer à demander de tels chiffres d'abattages et de plantations, entre Loire et Cher, et sur Tours ESt. J'espère bien sûr que les chiffres d'abattages seront à nouveau comptabilisés, et je le demande par l'intermédiaire du coordinateur des CVL (et il serait bon de mettre à part les abattages et plantations liés au tramway).
  62. Tours, le 29 avril 2011 - Tours, Nîmes, Stuttgart, même combat !

    Les excès d'abattages que nous connaissons à Tours existent dans certaines autres villes où des citoyens, là aussi, se mobilisent. J'aborde ce sujet dans un chapitre de la page voisine sur le mail du Sanitas, en effectuant un parallèle avec les villes de Nîmes et Stuttgart, et en donnant des liens vers d'autres villes, Grenoble, Metz, St Nazaire... Voir le chapitre dédié.
  63. Tours, le 15 mai 2011 - Platanes discrètement abattus boulevard Heurteloup

    Pour avoir étudié le Plan Local d'Urbanisme de la ville de Tours, j'ai trouvé choquant que les plus beaux alignements d'arbres de la ville ne soient pas protégés (voir page voisine). A l'évidence, la municipalité se réserve le droit d'abattre ce qu'elle veut, comme elle veut, quand elle veut, pour les raisons qui sont les siennes, sans en discuter avec les habitants, sans même les prévenir. En voici une sinistre illustration.

    Pour une raison que j'ignore, il a été d'un coup décidé qu'il est devenu nécessaire de pouvoir faire un demi-tour boulevard Heurteloup en réduisant la distance jusqu'à présent nécessaire. Je m'interroge sur cette nécessité, qui n'a pas frappé grand monde... Il n'y a eu aucune discussion là-dessus, notamment au CVL Est. Donc un beau jour le journal (la NR) annonce ces travaux, sans parler d'arbres abattus (ni plus tard) et, début avril, trois arbres ont été abattus pour étendre la surface bitumée. Avec Google-Street j'ai eu du mal à trouver la correspondance, mais j'ai réussi à repérer les trois arbres abattus, un jeune platane et deux centenaires. On remarque qu'aucune nouvelle pousse n'a été plantée, alors que c'était possible. Et il y a un impact d'inconfort et de dangerosité pour les piétons.


    (cliquez pour agrandir)

    Le boulevard Heurteloup, comme le boulevard Béranger, est hélas depuis des dizaines d'années l'objet d'abattages de ce genre (surtout pour faciliter les stationnements). Jusqu'à présent, ça ne se voyait pas trop, même si la double rangée de platanes est devenue, sur les deux rangées extérieures, très trouée. Là, on en arrive maintenant à une trouée très visible. Des petites opérations de ce genre participent au saccage notre patrimoine arboré. Je pourrais aussi parler des platanes de l'avenue de Grammont (à une échelle plus importante, sur cette page voisine). Nous avons des alignements remarquables, ils devraient être protégés dans le PLU, ils devraient faire l'objet d'un plan de préservation et d'entretien empêchant les trouées de ce genre.

    De plus, il pèse sur ce boulevard Heurteloup, une crainte d'abattages massifs à cause du possible passage de la future seconde ligne de tramway... Les Tourangeaux arriveront-ils à l'empêcher ?

    A propos d'entretien, j'ai tout de même noté que trois jeunes platanes ont été plantés très récemment boulevard Béranger (qui est le prolongement Ouest du boulevard Heurteloup pour ceux qui ne connaissent pas). C'est une bonne nouvelle.
  64. Tours, le 19 mai 2011 - Les dés pipés des commissions d'enquête

    Nous avons un maire omnipotent entouré de conseillers serviles (j'en parle dans mon livre en ce chapitre et celui-ci). C'est ainsi, un maire peut agir, en biaisant avec les documents d'urbanisme et la Loi, en reniant ses promesses électorales et en se gargarisant de formules, ça se produit dans quelques autres villes. Mais n'y a-t-il pas des contre-pouvoirs qui permettent de rééquilibrer les choses ? Il pourrait y avoir la démocratie locale participative, à Tours les Conseils de la Vie Locale. Ici, comme ailleurs je suppose, ça ne fonctionne pas, simplement parce que cette structure est complètement supervisée par le maire. Je pensais qu'il restait les enquêtes publiques qui, par le biais de commissaires-enquêteurs normalement neutres, pouvaient imposer de très forts infléchissements.

    C'est ainsi que j'ai activement participé à l'enquête publique sur le tramway (ma déposition est réunie dans le livre "Tours et son tramway tronçonneuse", ici en format pdf) et sur le Plan Local d'Urbanisme (ma déposition longue et argumentée est ici, en format pdf).

    Hélas, dans ces deux cas, je n'ai pu que constater la surdité et la soumission des commissaires enquêteurs. Ils se font berner comme des nigauds par une mairie manipulatrice (le pire cas étant celui de la place Choiseul, voir ici), ils n'ont eu aucune réaction face aux contre-vérités de la mairie (le pire cas étant celui des jardins St Lazare, ici). Pour le PLU le commissaire-enquêteur a carrément déclaré en préambule de ses conclusions : "l’enquête publique ne saurait prétendre à remanier profondément le document tel qu’il est présenté et encore moins à le rejeter". Du coup, malgré des protestations massives de la population, il n'a émis qu'une seule réserve, que personne n'avait demandée sauf lui-même. Incroyable ! (précisions ici). Bref, je rejoins les propos de Jean-Claude Renoux, vice-président de l'association Aspie qui déclarait "Les enquêtes publiques, j'en pense du mal. En général les dés sont pipés" (NR du 31 mars 2010, ici).

    Le système m'apparaît encore plus profondément vicié puisque les procédures de recours sont onéreuses, très lourdes et longues, ayant peu de chances de réussir. Et, si elles réussissent, elles aboutiront probablement à rien puisque ce qui est contesté est déjà en place et ne pourra plus être remis en cause, c'est la politique du fait accompli (l'exemple le plus célèbre étant le pont de l'île de Ré, détails sur Wikipédia ici). C'est très décourageant, pour moi parmi les autres, particuliers ou associations. Il n'y a pas eu de recours pour le PLU, tandis que pour le tramway, seule l'association TCSP 37 a eu le courage de se lancer dans cette aventure très risquée. Les autocrates locaux le savent et cela les incite à briser toutes les barrières démocratiques pour, de Tours à Stuttgart, de Nîmes à Metz, aller au bout de leur joujou de projet, au mépris de l'intérêt public.
  65. Tours, le 1er juin 2011 - Le sauvetage in extremis des jardins ouvriers St Lazare

    Que de contre-vérités municipales, que de refus de concertation... Comment un tel projet a-t-il failli être accepté ? Comment le commissaire-enquêteur a-t-il pu valider de tels mensonges ? Il n'y a donc aucun contre-pouvoir à l'aveuglement d'un maire et à la servilité de son équipe municipale ? Si : in extremis, avant le conseil municipal qui devait entériner la destruction des seuls jardins familiaux de la ville entre Loire et Cher, les habitants se sont fortement mobilisés, deux conseillers municipaux se sont décidés à mouiller leur chemise et la mairie a cédé (en se gaussant de l'exemplarité de la concertation, il fallait oser le faire !!). C'est ce que j'explique sur cette page dédiée.
  66. Tours, le 2 juin 2011 - Les Verts municipaux écolo-traitres

    J'estime que l'attitude des Verts (Europe-Ecologie Les Verts), lors des abattages massifs et injustifiés du tramway, a été lamentable. On a vu, pour la trouée dans le bois de Grandmont et pour les jardins St Lazare qu'ils peuvent, par leur place dans la majorité municipale, peser sur les évènements, même en réagissant tardivement. Mais pour les érables et marroniers du Sanitas, les platanes de Grammont, le cèdre de Verdun, les tilleuls de Choiseul et de la Tranchée, ils n'ont pas levé le petit doigt (je note seulement une molle protestation éphémère sur le mail du Sanitas, lors de l'enquête publique du tram). Ils ont même été jusqu'à parler à la place du maire, moquant un soi-disant "droit à l'objection de conscience et à des pratiques de désobéissance civique devant toute mesure d'abattage" et en gommant complètement que les abattages que je viens de citer n'étaient aucunement nécessaire pour faire passer le tramway (à part quelques platanes de l'avenue de Grammont).

    Je dénonce précisément cette attitude scandaleuse, indigne de tout écologiste, d'abord dans mon livre, en ce chapitre dédié ("18. Les Verts"), puis sur la page du mail du Sanitas, en ce chapitre dédié ("Ces arbres prolos qui dérangent les écolo-traitres") qui se poursuit sur celui-là ("La position des Verts").
  67. Tours, le 16 juin 2011 - Les trois saules pleureurs abattus du Sanitas

    Ils étaient trois fiers saules pleureurs le long de la chaufferie du Sanitas, bien visibles depuis la passerelle Fournier. Ils étaient des repères, des rocs, des danseuses dont le vent balayait les robes, des feuillages tombants sous lesquels on se sentait sous cloche. En deux temps, la mairie les a exécutés, il ne reste rien que les deux dernières souches.


    Cette photo date de 2004. Quelques années plus tard, le saule du milieu fut abimé par un orage et je pense qu'il était justifié de l'abattre. Pourquoi ne fut-il pas remplacé ? Parce que de tels arbres n'ont plus leur place dans la cité aseptisée d'aujourd'hui. Les deux autres avaient pris un coup de vieux, c'est vrai. Mais de là à les abattre en ce mois de juin 2011, de façon très discrète... Les troncs coupés ont l'air sain. Si encore celui qui aurait été planté au milieu était là... Non, il ne reste rien de ce petit bout de notre patrimoine arboré. Une fois plus, les habitants voient leurs repères végétaux détruits.

    Au passage, pas loin, un étrange conifère penché a été abattu il y a un an (photo ici), il était sans doute trop moche pour le magnifique blockhaus (pépinière d'entreprise) qui est bâti là (page voisine). Et un peu plus loin, je ne peux que rappeler les 170 arbres abattus de la promenade arborée (page voisine), alors que le tramway avait largement la place de passer à côté. Quel gâchis ! C'est d'autant plus grave que contrairement à d'autres quartiers, il n'y a pas là d'espaces arborés privés, que les habitants savent préserver, pour la plupart. Les espaces verts ne sont gérés que de façon publique (ou semi-publique par l'office OPAC, présidé par le maire) et c'est pourquoi ce quartier souffre particulièrement de la dégradation environnementale menée par l'actuelle municipalité.
  68. Tours, le 17 juin 2011 - Grandeur et décadence des arbres remarquables

    Ce vendredi, des membres de l'association A.R.B.R.E.S. sont venus en notre ville pour distribuer des récompenses d'arbres remarquables. Ils ont été accueillis par la municipalité en une cérémonie dans le jardin des Prébendes d'Oé. Comme tous les Tourangeaux, je suis très fier de nos jardins du XIXème siècle qui ont donné un cachet à notre ville. On y trouve effectivement des arbres qui méritent grandement une reconnaissance nationale. Connaissant le site de cette association depuis longtemps, j'avais regretté qu'elle n'ait désigné qu'un seul arbre remarquable (le cèdre du musée du Beaux Arts). Elle rattrape son retard (pas complètement, il reste, notamment le peuplier du jardin de la préfecture), et c'est donc très bien. Que la mairie en soit fière, c'est naturel et la petite cérémonie était de bon aloi.

    Je craignais pourtant que ce ne soit une nouvelle fois l'occasion de vanter la politique municipale de plantation à tout va, justifiant les abattages inutiles trop nombreux. Ce ne fut pas le cas, d'abord par l'absence du bucheron en chef, "tronçonneuse d'or" autoproclamé ("Personne ne pourra me décorer de la tronçonneuse d'or", déclaration du maire s'auto-médaillant au conseil municipal du 11 octobre 2010). Ensuite les discours prononcés ont été courts et centrés sur le sujet qui nous rassemblait.

    De plus, j'ai certes des reproches sur la gestion de nos vieux jardins, mais je considére comme des exceptions les deux cas flagrants que j'ai rencontrés, à savoir le ginkgo biloba du jardin de la préfecture (ici) et le cèdre de l'Atlas du jardin Botanique (ici). D'un point vue général, les vieux arbres des vieux parcs de la ville sont très bien entretenus par les services municipaux et j'ai applaudi de bon coeur les propos en ce sens du président de l'association A.R.B.R.E.S..

    J'ai eu l'occasion de me rendre compte que certains membres de cette association nationale connaissaient fort bien les abattages massifs que nous avons connus. Ils pensent que célébrer de vieux arbres ne peut aller que dans le sens d'un meilleur respect du patrimoine arboré. J'acquiesce, certes, mais je ne peux que déplorer la terrible dégradation que nous connaissons. A la fin du XIXème siècle, on plantait de futurs grands arbres pour les générations futures, avec de superbes jardins aux hautes frondaisons. Maintenant, on plante des arbustes (cerisiers du Japon...) ou des arbrisseaux (lilas des Indes), et on aménage des jardins exotiques aux bas feuillages (jardin Thiriet...). Et alors que la pollution n'a jamais été aussi forte, on abat par centaines les arbres plus que cinquantenaires en pérorant sur la lutte contre les gaz à effet de serre ou sur une trame verte qui se mettrait en place. Au XIXème siècle, on célébrait un Bühler qui savait créer de si beaux jardins et créer les conditions pour que se développent de futurs arbres remarquables. Aujourd'hui on célèbre un Buren et la "minéralisation" qui appauvrit et enlaidit notre cité (le pire symbole étant la place Choiseul, voir ici). Quelle décadence...

    En guise d'illustrations pour deux des primés, dans les couleurs flamboyantes de l'automne 2003, voici le jaune du ginkgo biloba du jardin botanique, à mon avis le plus beau d'Europe, offert par le docteur Bretonneau, et le roux des cyprès chauves de l'île du jardin des Prébendes d'Oé : ici et .
  69. Tours, le 19 juin 2011 - Retour sur les abattages des places Rabelais et Velpeau

    Dès sa première mandature, l'actuel maire avait imposé, plus ou moins sous la pression des services techniques, le principe (soigneusement caché) d'abattre tous les arbres dès l'instant où on veut rénover. Ainsi, peu après 1995, deux des places les plus significatives de la ville ont-elles été rasées, la place Velpeau avec ses platanes et la place Rabelais avec ses tilleuls. Oh bien sûr le refrain "C'est pas grave, on replantera !" était déjà entonné pour anesthésier les esprits. Qu'en est-il maintenant, dix à quinze ans plus tard ? Le cas des deux places m'apparaît être bien différent.

    La Place Rabelais (j'en ai discuté avec une habitante hier), est devenue un parking à voitures avec arbustes (ou petits arbres). Finie l'ombre des grands arbres, fini le lieu de rencontres où l'on discute sur un banc, c'est un parking où on va déposer et reprendre sa voiture. Cela s'avère très pratique pour le super-marché voisin. (photo de gauche)


    Pour la place Velpeau (photo de droite, Google Street), près de laquelle j'habite, le projet municipal avait été vivement contesté par les habitants et par l'association Aquavit. Pas pour le fait accompli des abattages, mais pour le nouvel aménagement. Contre son gré initial, qu'elle a solidement défendu, la mairie avait reculé sur les points suivants. La partie centrale de la place est complètement interdite aux véhicules. On plante de grands arbres (des platanes) et non des arbustes. On en plante davantage que prévu initialement. Il y a donc une vie sociale au centre de la place et les platanes ont déjà de l'allure, même s'ils sont encore loin d'ombrager toute la place. On se rend compte qu'il est très long de remplacer des grands arbres matures, il faut au moins deux générations (60 ans)...

    L'allure de ces deux places serait bien différente si on avait préservé et entretenu leur patrimoine arboré, ce qui amène à supprimer quelques sujets et à en replanter. Je rappelle que je ne suis pas pour une sauvegarde systématique des vieux arbres, mais je suis vigoureusement opposé aux abattages systématiques que l'on nous impose et qui par leur effet cumulatif ont fortement dégradé l'environnement végétal de notre cité.

    Pour compléter le tableau de ces deux places, elles côtoient toutes les deux, de l'autre côté de la rue, d'un petit parc. Celui de Rabelais m'a l'air plus réussi que celui de Velpeau, depuis que ce dernier a été ouvert aux bruits de la rue, et malgré l'intéressant apport de plantes vivaces.
  70. Tours, le 19 juin 2011 - Le patrimoine arboré des casernes Beaumont et Chauveau sera-t-il préservé ?

    L'armée a rendu à la ville 10 hectares de casernes, de quoi aménager un nouveau quartier. La mairie va-t-elle, comme d'habitude, commencer par raser tous les arbres et entonner son refrain "C'est pas grave, on replantera !". C'est hélas parti dans cette direction et les 125 platanes et tilleuls, centenaires ou presque, risquent d'être abattus en grande partie. C'est ce qu'explique cette page dédiée.
  71. Tours, le 22 juin 2011 - Les dégâts aggravés du tramway, quelle barbarie...

    Le chapelet des abattages de la première ligne de tramway s'egrène et enfle. Sur les 900 arbres prévus d'être abattus, seuls 5 me semblent avoir été sauvés (5 sur les 177 du mail du Sanitas), 200 ont été ajoutés selon ce document (format pdf) que j'ai rédigé il y a deux mois. Et je continue à en ajouter de temps en temps, au hasard de mes déplacements et de ma connaissance des lieux, cela est donc loin d'être exhaustif. C'est ainsi qu'hier je me suis rendu compte qu'au moins un platane supplémentaire était abattu avenue de Grammont et qu'au Sanitas un bosquet a été rasé. Le voici (photo Google Street), les conifères rampants, au fond, étaient très beaux et majestueux, il n'y avait aucune nécessité de raser ce coin charmant qui l'était d'autant plus qu'on y trouvait des végétaux atteignant une certaine maturité (à part l'arbre en premier plan).

    Ca fait mal au coeur de voir la barbarie avec laquelle tout cela est fait. Je rappelle que des arbres situés à 50 mètres de la ligne de tramway ont été tués (place de la Tranchée, sans aucun avertissement préalable), que certains qui étaient censés être préservés ont quand même été assassinés (place Choiseul, c'était un engagement écrit des conclusions de l'enquête). Les mots "acharnement" et "barbarie" envers notre patrimoine arboré ne sont pas trop forts.

    A partir d'aujourd'hui, malgré les efforts du collectif CODAT, malgré la réprobation de nombreux Tourangeaux, qui commencent à appeler ce tramway "le maudit corbillard" (cf. article de la NR ici), 45 platanes vont être abattus sur les Champs Elysées de notre ville. Il ne restera plus alors à sauver de la barbarie municipale que le cèdre du carrefour de Verdun... (voir ici).

  72. Tours, le 27 juin 2011 - Haro sur les saules pleureurs ?

    Je n'en reviens pas, un autre saule pleureur a été abattu au Sanitas, cette fois-ci rue Louis Mirault. Comme les deux précédents (ci-dessus) disparus subrepticement il y a un mois, l'abattage s'est fait sans la moindre information. J'en ai été averti plus tôt, avant que le tronc n'ait été évacué et je peux donc affirmer que c'était un bel arbre en très bonne santé, il suffit d'ailleurs de regarder sa photo prise par Google Street en 2008.


    Une fois de plus, j'ai l'impression de vivre dans une ville où on abat les arbres sans le moindre discernement au gré des envies des décideurs. Au moment des élections municipales, il faudrait poser ce problème, afin que les candidats se prononcent sur la mise en place d'une "Charte de l'arbre" (comme je l'ai déjà proposé le 9 juillet 2009 ci-dessus) qui affirme notre respect pour ces compagnons de vie et qui, notamment, obligent à motiver tout abattage, qu'ils soient effectués par la mairie, ou, comme c'est probablement le cas ici par l'OPAC et les grands offices d'immeubles.

    A côté du saule abattu, il reste trois peupliers, ce sont des survivants car eux aussi sont déjà abattus sans discernement (voir ci-dessus). Ce joli petit coin risque d'être bientôt complètement défiguré. On abat nos saules pleureurs, nos peupliers, nos tilleuls, nos platanes, on plante des arbres beaucoup moins imposants et on ose dire que l'on embellit notre ville !

    P.-S. du 7 août 2011 : Suite aux plaintes des habitants, l'OPAC a fait couper le tronc plus bas, afin que l'on voit qu'il était un peu creux au milieu et qu'il y avait un trou qui l'entamait sur le côté. Il n'était donc pas en bonne santé et je ne suis pas qualifié pour dire s'il pouvait vivre encore 1 an ou 30 ans, voire plus. J'ai seulement l'impression qu'il n'était pas dangereux, qu'il était certes à surveiller (peut-être agir pour ralentir la maladie ?), mais qu'il n'était pas encore dangereux et qu'il aurait pu vieillir un peu plus avec nous. Je remarque aussi qu'on ne semble plus planter de saules pleureurs dans le centre-ville.
  73. Tours, le 18 juillet 2011 - La qualité de vie des arbres et la nôtre (rue Mirabeau)

    Planter des arbres dans une rue qui n'en a pas, quelle belle intention… Encore faut-il que l'environnement s'y prête… Ce n'est pas le cas de la rue Mirabeau. Les arbres ont été placés au milieu de la chaussée, sur un terre-plein bitumé assez étroit, rétrécissant les voies de circulation au point qu'une voiture ne peut pas y doubler un vélo. Maintenant, une dizaine d'années plus tard, le bitume est régulièrement soulevé par les racines. Je doute que ces arbres soient encore là dans 20 ou 30 ans, ils déformeront trop la chaussée. Quand elle arrive devant l'école Mirabeau, la chaussée se divise en deux, laissant au milieu un large terre-plein gazonnée avec des arbrisseaux, fort jolis au printemps. C'est là qu'il fallait planter de grands arbres, ils avaient de l'espace pour s'épanouir !


    Cet exemple est représentatif de nombreuses autres réalisations. Il réunit un exemple de plantations de grands arbres mal situées et mal proportionnées et un exemple de plantation d'arbrisseaux qui aurait convenu à de grands arbres. L'aspect esthétique à court terme a primé sur la qualité de vie des arbres à long terme. Et sur la nôtre, car ce coin serait devenu sympathique en plaçant entre ses grands arbres un ou deux bancs... Sauf, d'accord, qu'ici il y a beaucoup de voitures autour...
  74. Tours, le 21 juillet 2011 - Place Jolivet, il y avait mieux à faire

    C'était aux environs de 2004, j'étais présent à une réunion de rencontre entre service technique municipal et population pour le prochain aménagement de la place Jolivet, petite place entièrement bitumée.

    Un projet ficelé nous a été présenté avec la plantation de 13 arbres et une modification importante de la voirie pour diminuer la vitesse des voitures. Le projet nous est apparu bien pensé et nous avons donné un accord sans réserve.

    Le résultat est effectivement très positif par rapport à la situation précédente. Toutefois, avec le recul, je ne doute pas qu'il aurait été possible de mieux faire. En effet, malgré les précautions oratoires qui ont été prises, ce n'était pas une concertation mais une consultation, et encore, davantage une information. D'un côté les experts municipaux qui savent et connaissent très bien le sujet et qui présentent un projet qui n'a que des qualités, de l'autre les habitants novices qui débarquent et essayent de comprendre et de se positionner. Une véritable concertation consisterait à donner d'abord des éléments précis et nuancés de réflexion pour que les habitants puissent avoir les bases leur permettant de nourrir leur réflexion pour éventuellement dégager de nouvelles solutions. Ensuite il y aurait un échange sur les avantages et inconvénients des diverses solutions.

    C'est aussi vrai pour le choix des arbres. Quelques noms latins ont été cités et c'est tout. Ces 13 sujets étaient-ils des grands ou petits arbres, des arbustes ou des arbrisseaux ? Ont-ils des inconvénients annexes, pour les allergies, par exemple ? Tout cela a été escamoté, on s'est contenté des dessins présentés, ce qui était certes une première approche.

    La place a donc été aménagée et les élus municipaux s'en sont réjouis en se prévalant du soutien de la population. Je suis apparu comme un rabat-joie, lorsque j'ai signalé que 11 arbres avaient été planté et non 13 (heureusement que j'avais pris des notes, car nous n'avions reçu aucune documentation et il n'y en avait pas sur le site Web de la ville) et lorsque j'ai dit que, devant les arbres, était placé un panneau publicitaire que je n'avais pas vu dans la belle esquisse présentée en réunion. On m'a expliqué que deux arbres n'avaient pas pu être plantés parce que le sous-sol ne s'y prêtait pas (n'y avait-il pas d'autres emplacements ?). Quant au panneau publicitaire, il a été déplacée un plus tard, et c'est effectivement bien mieux.

    Cinq ans plus tard, nous sommes en 2011, les arbres ont grandi et je peux me faire une première opinion sur leur choix. Trois avaient été plantés sur le trottoir de la rue Jolivet, côté Est. Un est mort, il a été replanté et il est à nouveau mort, non remplacé. Les deux restants sont hauts et étroits, je trouve qu'il conviennent très bien à leur emplacement. Les huit autres sont sur le parking où ils ont plus de place. Il sont plus larges et bien plus bas, il n'y en a guère que deux qui semblent beaux, les autres apparaissent chétifs. Là, j'ai l'impression qu'il était possible de planter des arbres plus grands, mais je crains aussi que le sol n'ait pas été suffisamment préparé pour qu'ils puissent se développer correctement.

    Donc, oui c'est certes bien mieux qu'avant, mais ce n'est pas vraiment réussi puisqu'on a perdu 3 arbres sur les 13 et les 10 ne sont pas tous vraiment conséquents et beaux. Il manque aussi des bancs pour qu'on puisse s'asseoir et profiter de leur ombre, quelques buissons, voire quelques plantes vivaces, auraient aussi été bienvenus, le bitume continue à trop dominer…
  75. Tours, le 22 juillet 2011 - Rue Edouard Vaillant, l'aménagement à courte vue

    L'ancienne rue de Paris longe la voie ferrée à partir de la gare et puis passe dessous et traverse le quartier Beaujardin presque jusqu'au Cher. Je parle ici de sa moitié nord, quartier Velpeau. Des arbres ont été planté des deux côtés, en alternance avec des places de stationnement, 1 arbre pour 4 places. C'est effectivement mieux qu'avant, surtout que ces arbres commencent à prendre un certain volume (contrairement à ceux de la place Jolivet qui me semblent être de la même époque). Du côté Est, je n'ai rien à redire. Par contre du côté Ouest qui longe la voie ferrée, la situation a changé au fur et à mesure que des terrains du Chemin de Fer ont été repris par la ville et ont donné lieu à des opérations immobilières privées.

    On se retrouve avec un cheminement chaotique pour les vélos qui, du nord au sud, ont successivement aucune bande cyclable, puis deux sur la chaussée, puis une seule sur la chaussée, puis aucune, puis une sur le trottoir, puis une sur la chaussée, puis deux sur la chaussée, puis aucune, puis deux sur la chaussée, puis deux dont une sur la chaussée et l'autre sur le trottoir, puis une sur la chaussée. Visiblement, c'est du "n'importe quoi", cela a été pensé dans le très court terme, au fur et à mesure de la mise en place des tranches immobilières (d'autres sont à venir). Sur ces terrains privés, il n'y a aucun arbre sur une bonne partie, puis un alignement très proche de celui de l'alignement public et planté dans de mauvaises conditions puisque presque la moitié des jeunes pousses est rapidement morte.

    Visiblement, le service urbanisme a fait, dans le temps, un travail contraire à l'intérêt public, négligeant de concevoir sur le long terme l'aménagement de la rue avec celui à venir des terrains privés. Les cyclistes en sont les premières victimes, mais il est sûr qu'on aurait pu faire bien mieux pour arborer cette rue très passante.

    Je peux ajouter, pour compléter ce tableau déglingué, que la mairie semble refuser que la passerelle Fournier reconstruite, piétonnière et cycliste, ait une rampe permettant aux piétons d'échapper aux danger de la rue Edouard Vaillant. Par ailleurs, il y a du côté sud, dans les terrains appartenant encore à la SNCF, un terrain très arboré et délaissé faisant le bonheur de toute une faune. Il a été demandé qu'il soit préservé dans le PLU, cette proposition a été ignoré. Il est à craindre qu'il disparaisse un jour au profit d'une nouvelle opération immobilière.
  76. Tours, le 25 juillet 2011 - Tours nord, d'un maire à l'autre, dévalorisation des arbres

    Je connais mal Tours Nord (nord de la Loire), mais j'ai quelques témoignages d'une correspondante habitant avenue de l'Europe. Voici ce qu'elle m'écrivait le 15 septembre 2010, au début des travaux du tramway :
    Depuis le début des travaux nous avons déjà vu un cerisier déraciné, couché sur le trottoir puis replanté, d'autres sont encore couchés un peu plus loin.
    Nous savons bien que beaucoup d'arbres seront déclarés "gênants" dans le secteur (Europe, Jemmapes, Trois Rivières, Gentiana, Maginot) dans les jours proches (réseaux) et futurs (tram). Il faut aussi savoir que beaucoup ne le sont plus : face à la piscine du Mortier ils ont tous été abattus, dans les cours des HLM en rénovation, il en reste peut-être un tiers, dans le parc arboré de l'ancienne maternité qui aurait pu devenir jardin public, le promoteur a peu abattu mais plutôt fait crever par étouffement de nombreux peupliers, conifères, bouleaux, prunus etc., comme à l'emplacement de l'école Chateaubriand vendue et rasée, le rond-point Coppée a été détruit fin juillet. Les arbres de l'Avenue de l'Europe sont les vestiges de la volonté des urbanistes et du maire de ne construire une cité de grands ensembles et de pavillons bien uniformes qu'à la condition qu'ils soient entourés de grands arbres et d'espaces verts. Même les industriels qui s'installaient avaient la stricte obligation de planter des arbres (ils choisissaient souvent les peupliers). C'était au siècle dernier : entre 1965 et 1975. Depuis les arbres ont grandi. Certains sont morts et ont été remplacés. Jusqu'à ces derniers temps ou peu à peu on leur à trouvé des maladies, des puces ... que sais-je ?

    Puis, le 12 juillet 2011, après les abattages du tramway :
    Dimanche vous avez vu un spectacle désolant. Si vous aviez parcouru le tracé Tranchée Europe vous auriez été encore plus désespéré. Rue de Jemmapes ça ressemble au Sanitas. Avenue de l'Europe les cerisiers ont les racines à nu, depuis 15 jours pour certains, ils sont comme posés sur un cercle de terre dont le diamètre est à peine le double de celui de leur tronc ! Maintenant c'est le tour des cèdres restants d'exposer leurs racines bien hachées même ceux qui sont hors parcours ! On abat moins mais on fait crever !
    Dans les rues autour on crée des petits jardins. Un article NR du printemps, monument d'âneries sur une interview de la responsable de projets environnement urbanisme à la ville, en parlait en ces termes : "Qui irait se promener rue de Calais triste cul de sac issu de l'architecture pauvre et inerte des années 70... à la place de dalles de parking on va créer des jardins, planter des arbres fruitiers... les habitants du quartier vont (ré)apprendre à se parler... échanger des graines" . La rue n'est pas un cul de sac, la photo jointe à l'article montrait un espace vert et non un parking. Les habitants du coin ont apprécié ! Le parking était celui de la maternité abattue après 95. Son parc remplacé par des immeubles au grand regret des habitants du quartier (ceux qui ne se parlent pas !!); Sur le parking les 19 arbres existants ont été abattus en février et d'autres plantés (quelques en fer, très tendance). Des clôtures ont été plantées pour délimiter les futurs jardins, ça va avec les grilles posées aux entrées des immeubles (pour aider à la communication...). Aux dernières nouvelles on s'engueule autour de l'exploitation des jardins. Les riverains de la rue triste se marrent ! Ils savent bien, eux, que l'histoire du quartier (le bon temps) a commencé avant 1995.

    1995, l'année où un nouveau maire est arrivé et où notre patrimoine arboré public a commencé à se dégrader...
  77. Tours, le 6 août 2011 - Au Sanitas, St Paul et Anne de Bretagne, les dégâts de la méthode Germain

    Aïe, aïe, aïe, la rénovation s'étend au Sanitas, la méthode Germain, instaurée à partir de 1995 par le nouveau maire Jean Germain, frappe à nouveau : pour rénover, on abat tout puis on replante. Je l'ai vérifié ce 6 août 2011 en deux endroits rapprochés, peu éloignés du tracé du tramway. Le maudit corbillard avait déjà bousillé tous les arbres du carrefour Saint Paul (page 95), avec notamment les arbres situés devant l'église Saint Paul. Le carnage s'est poursuivi tout autour de l'église, à commencer par les 4 arbres situés sur le côté gauche (à l'Est).


    Avant (photo Google Street 2008, cliquer pour agrandir) et après

    Je les avais bien regardés l'an dernier, car la présence de deux caméras de vidéosurveillance m'incitaient à croire qu'ils seraient sévèrement élagués. Ce fut bien pire. Derrière et sur le côté droit (Ouest), là où il y a un petit jardin, tout a été abattu aussi, cela fait une quinzaine d'arbres. Seuls deux arbres restent, sur l'Ouest du bâtiment voisin. Tous les buissons, assez nombreux, ont aussi été supprimés. C'est saisissant. Les sujets plantés sont nombreux, bien proprets, bien calibrés, au cordeau, le petit fouillis d'avant a disparu, c'est désormais normé. Heureusement, car ces buissons devenaient trop grands, les gamins auraient pu se cacher derrière… Il est à souligner que ces jeunes arbres et arbustes ont été plantés en plein été, ce qui est tout à fait inhabituel et vraiment pas recommandé. Mais, après le massacre du mail voisin, la municipalité avait hâte de montrer une variante de son refrain "C'est pas grave, voyez, on a commencé à replanter !". Et ça sera entendu par une partie des habitants.

    De l'autre côté du carrefour Saint Paul, on rénove autour de la place Anne de Bretagne. Là, ce n'est pas encore fini, mais les dégâts sont déjà très frappants à l'Ouest de cette place-parking : à part trois beaux cèdres, tout a été complètement rasé, y compris les buissons. Certains arbustes ont moins de quinze ans et avaient donc été installés après une première application de la méthode Germain. Une nouvelle fois, on fera croire aux habitants que tout cela sera très beau quand ça aura vieilli… La NR* a été silencieuse sur ces abattages, seules sont actuellement diffusées les informations montrant l'amour municipal du patrimoine arboré : "Durant cet été, nous publierons une série d'articles consacrés aux arbres remarquables de la ville de Tours" (début le 27 juillet).


    Avant (photo Google Street 2008, cliquer pour agrandir) et après

    Ah oui, autour de l'église et devant Anne de Bretagne, à part les exceptions conservées, il n'y avait pas d'arbres remarquables, pas d'aristocrates, ce n'étaient que des arbres prolos dans un quartier populaire. Il faut que ça change, ce quartier doit s'embourgeoiser, il lui faut des arbres conformes à son nouveau statut.
  78. Tours, le 7 août 2011 - Terres-pleins routiers et ronds-points mal exploités (Bd Mal Juin)

    J'ai parlé de la rue Mirabeau en regrettant que des arbres aient été plantés sur des terres-pleins trop étroits (page 150), mais le cas inverse est bien plus fréquent. Sur Tours Nord, le boulevard du Maréchal Juin est un exemple d'une sous utilisation de l'arbre en ville sur une portion récemment aménagée, vers son extrémité Sud du côté de la Loire. Un terre-plein étroit y a été élargi, de façon conséquente, en supprimant une voie de circulation. Durant deux ans, rien n'a été planté, puis des arbrisseaux-buissons ont été installés, par ci, par là. C'est à comparer avec le terre-plein d'une autre portion de ce boulevard, au nord avec des arbres plantés il y a plus de vingt ans. C'est mieux, en terme de biomasse, même s'il y aurait mieux à faire en combinant buissons et arbres.


    Sans même parler des abattages, il me semble que les plantations étaient plus conséquentes sous le règne Royer que sous le règne Germain. Peut-être pas en quantité toutes tailles confondues, mais en ce qui concerne les grands arbres.

    Je pourrais aussi parler des rond-points qui sont fréquemment, presque toujours même, sous-arborés (alors qu'ils sont généralement bien fleuris). Un des pires exemples est celui du rond-point Heurteloup, pas loin de l'autoroute, il est entièrement bétonné. Celui au coin des rues Edouard Vaillant et Marcel Tribu avait trois cyprès très fins, c'était déjà limité. L'un d'entre eux a été remplacé par un faux-arbre, chèvrefeuille accroché à un treillage métallique.
  79. Tours, le 8 août 2011 - Choix horticoles exotiques mal adaptés (place du 8 mai)

    Quand je constate qu'on ne plante plus, ou presque plus, de peupliers, de tilleuls, de saules pleureurs, lorsque je constate qu'on plante en masse des cerisiers du Japon, des lilas des Indes, des érables de Capadocce, des Sophoras du Japon, quand je vois que dans le quartier du Sanitas, où les abattages ont été massifs, le seul jardin créé est exotique, lorsque je vois que les marchés juteux des plantations du tramway sont attribués à deux entreprises situées l'une dans l'Ain, l'autre dans le Nord, je m'interroge sur la bonne adaptation des sujets plantés au sol et au climat tourangeau.

    Je ne connais pas assez le sujet pour le développer. Je présente tout de même un exemple de mauvaise adaptation. Dans le quartier Velpeau, pas loin de l'autoroute, la place du 8 mai a été rénovée il y a une dizaine d'années. Apparemment, la méthode Germain a été employée, tout a été rasé et il y a eu de nouvelles plantations. Elles ne sont pas bien hautes et ne le deviendront pas, ce sont des arbustes et non des arbres. Esthétiquement, c'est plutôt réussi, bien sage, avec de la consistance et de l'élégance, on devine que le catalogue horticole était persuasif. Mais comme dans tout catalogue commercial, il n'y a que des avantages et pas d'inconvénients et l'acheteur ne découvre ceux-ci que trop tard. C'est une espèce de pommier qui a été planté, il fournit des petites pommes oranges qui sont jolies et donnent aux arbres un petit air sympathique de mandarinier. Mais, mais... les pommes tombent... elles pourrissent... elles sont écrasées ou se décomposent, et alors là, bonjour les dégâts. Les habitants sont contraints de faire appel aux services municipaux qui, une ou deux fois selon les années, nettoient la place au karcher.


    7 août 2011, elles ont commencé à tomber...

    Enfin, heureusement il n'y a pas de touristes qui passent par là (comme pour le ginkgo biloba dont les fruits puaient, voir ici), et il n'a pas été décidé d'abattre ces innocents arbustes...

    J'ai ramené une de ces pommes pas trop abîmée (c'est vrai qu'elles le sont souvent), je l'ai trouvé très bonne...

    On se demande parfois si l'intérêt des pépiniéristes ne prime pas l'avis des techniciens pourtant compétents de la ville... si on le leur demande et si on les écoute. Je ne serais pas étonné qu'il y ait des problèmes avec des espèces allergisantes ou du moins très irritantes, pour les voies respiratoires, deux habitantes m'en ont parlé, sans que je puisse préciser le contexte.
  80. Tours, le 23 novembre 2011 - Quand les jardiniers municipaux plantent des dizaines d'arbres morts

    Le métier de jardinier évolue en notre ville de Tours. Finis les temps archaïques où il plantaient des vrais arbres avec des vrais racines, maintenant ils conduisent des monte-charges pour déplacer des arbres en pots à chaque changement de saison. Mimosas en fin d'hiver, bougainvilliers en été, toujours fleuris c'est bien plus beau que de vulgaires arbres jamais en fleurs... Maintenant les jardiniers municipaux sont à la pointe du progrès, ils plantent dans le bitume des faux arbres en pyramides de ferraille sur lesquels montent des chèvrefeuilles. Finies les racines gênantes, finis les élagages... Encore mieux voilà maintenant qu'ils plantent des arbres morts. C'est encore plus ressemblant, et il sont tous calibrés pareillement, certains sont même constamment enneigés, que c'est beau. C'est formidable, on n'arrête pas le progrès. Ces cent cadavres au pied de notre hôtel de ville sont si révélateurs de la façon dont notre auguste maire embellit notre cité.


    Arbres morts plantés place Jean Jaurès et sur le boulevard Heurteloup, jusqu'à la gare, sur un sol très fertile...

    Engagez vous chez les jardiniers municipaux, plus besoin d'études et d'expérience pour connaître la vie des arbres et des plantes, il suffit de savoir mettre en terre des arbres morts, ou des fleurs qui seront jetées deux mois plus tard, c'est un métier vraiment valorisant... Et tant pis pour les oiseaux, ces vestiges d'un autre temps qui n'ont rien à faire là.

    Avec les 1600 arbres abattus cette année sous prétexte de tramway (voir page voisine), ces dizaines d'arbres morts plantés au coeur de la ville concluent une année mortifère pour notre patrimoine arboré. Place Jean Jaurès, l'absence des quatre platanes centenaires abattus pour rien (voir page voisine) pèse encore plus. Le tramway-corbillard se trouvera très à l'aise de passer auprès de tous ces cadavres présents ou passés...

    D'après la NR d'aujourd'hui, "Des petits sapins blancs ou verts ont poussé tout autour [du grand sapin, mort lui aussi, qui vient d'être installé], sur les pelouses entourant les jets d'eau, fierté de la place Jean Jaurès. Quelques 200 sapinous venus du Morvan installés, cent d'un côté, cent de l'autre, plus 48 autres qui seront dispersés sur le marché de Noël". Je n'en ai compté que 100 place du Palais, 50 de chaque côté, mais il n'empêche, quelle "fierté" de voir "pousser" de si mignons "sapinous" !

    Page suivante, la NR présente le premier rapport municipal sur "la situation en matière de développement durable", étape jugée "positive" par le conseiller municipal Vert "chargé de l'exemplarité environnementale". Et le maire a le "plaisir" d'annoncer que la ville garde son label "Quatre fleurs" de ville fleurie. Pas de soucis, le "durable" et le "développement", on connaît à Tours. On ne fait pas dans l'éphémère chez nous, nos massifs refleuris tous les deux mois et nos sapinous abattus sont exemplaires !*

    Blague à part, l'argent est gaspillé, le temps des employés municipaux aussi, les poubelles vertes sont régulièrement remplies. La nature en ville plutôt que de régénérer des gaz à effet de serre en rejette par tous ces transports inutiles. Les écosystèmes s'appauvrissent de tous ces artifices, les citoyens sont grugés par une propagande malsaine. La trame verte promise se rétrécit plutot que de se développer. Quelle lamentable tournure a pris la gestion de nos espaces verts...
  81. Tours, le 20 décembre 2011 - Abattages en vue au début de la rue Nationale

    Il n'y a pas d'arbres rue Nationale... sauf derrière les immeubles. La mairie veut refaire les deux îlots de maison situés près de la place Anatole France. Et comme d'habitude, des arbres sont menacés. Voir cette page dédiée.

    Alain Beyrand
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