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Avril 2010
Des arbres contre la pollution autoroutière dans la ville de Tours |
Adresse courte de cette page : http://www.pressibus.org/autoroute
Un couloir de pollution
Certaines erreurs des décideurs se paient au prix fort et, comme toujours, les victimes se recrutent en grand nombre dans la population locale. C'est le cas du tracé de l'autoroute A10 pour sa desserte de la ville de Tours. Un mauvais hasard a voulu qu'un canal entre Loire et Cher ne servait plus à grand chose à la limite des communes de Tours et St Pierre des Corps, en un secteur très urbanisé. La solution de facilité a donc consisté à y faire passer, en 1971, l'autoroute A10 qui passe par Paris et Bordeaux et permet aux camions et voitures d'aller de l'Espagne à la Belgique. Au début 2 x 2 voies autoroutières, auxquelles se sont ajoutées 2 ou 3 ou 4 voies de desserte urbaine du côté de St Pierre des Corps (l'avenue Pompidou). Et l'autoroute est passé à 2 x 3 avec un très gros trafic, on en est donc à 9 voies qui passent en pleine ville avec toute la pollution et le bruit que ça entraîne.
Vue du pont du milieu vers le sud. A gauche St Pierre des Corps, à droite Tours (photo Google Street)
Depuis quelques années, il est question de détourner l'autoroute en une A10 bis, pour que l'actuelle autoroute soit remplacée par le périphérique en cours de finition. La solution est contestée car on reste sur 10 voies et il n'est pas sûr que le trafic diminue beaucoup parce que de nombreux véhicules préfèreront prendre l'ancienne voie devenue gratuite, plutôt que la nouvelle, payante. Cela a été constaté dans d'autres villes. Une meilleure solution consisterait donc à remettre en place le canal entre Loire et Cher (où à faire une grand zone arborée et jardinée), mais les élus locaux n'y sont pas prêts... Et les coûts économiques et écologiques d'une nouvelle portion d'autoroute sont exorbitants dans une zone où il y en a déjà de trop...
Comme c'est là, il apparaît donc très probable qu'il faille vivre longtemps avec ce couloir de pollution. Or il est dangereux, notamment en ce qui concerne le dioxyde d'azote qui a des conséquences sanitaires graves et démontrées par de nombreuses études. C'est donc un enjeu de santé public. Actuellement sur Tours, l'Institut de Veille Sanitaire estime qu'il y a par an 11 hospitalisations pour motif respiratoire et 34 pour motif cardiovasculaire. L'estimation à long terme est de 61 décès par an (selon une étude, synthèse ici, détail là, en pages 17 à 20). L'effet d'une réduction de 25 % de la pollution fait descendre ces chiffres de moitié. Cette étude date de 2004 environ.
Or les choses ont empiré depuis puisque le capteur installé sur le rond-point Heurteloup a enregistré sur l'année 2009 un taux de dioxyde d’azote supérieur aux normes (44,7 alors que le seuil est de 40, 42 au niveau européen ; plus de détails sur NR - tours.maville.com, Airaq et Lig'Air ici et là). Ce dépassement doit amener les élus et le préfet à agir pour des actions concrètes et immédiates. Parmi celles-ci, je souhaite que soit décidée une forte plantation d'arbres autour du couloir autoroutier. Je vais d'abord montrer en quoi ils aident à lutter contre la pollution, et ensuite je vais montrer qu'ils sont largement sous-employés et que de gros progrès peuvent être faits.
Les arbres pour combattre la pollution
Je reprends des éléments déjà présents dans ce blog, le premier provient de l'encyclopédie Hachette des arbres.
Les arbres réduisent la pollution athmosphérique. Ils permettent de piéger certaines particules polluantes comme les poussières, les cendres et la fumée, qui sont nocives pour les poumons. Par la photosynthèse, ils absorbent le dioxyde de carbone (CO2) et d'autres gaz dangereux et émettent de l'oxygène en échange.
Un facteur déterminant dans la formation de la pollution atmosphérique urbaine (ozone, oxyde d’azote etc.) est la température. Elle est diminuée par la présence d'arbre à cause de leur évapotranspiration et à cause de l’ombre qu’ils projettent. Sans que ce remède soit à lui seul suffisant, une densité importante d’arbres dans la ville améliore donc la qualité de l’air urbain.
Réduction de la pollution athmosphérique : les arbres piègent certaines particules polluantes, il absorbent le CO2 et émettent de l'oxygène. En 1 an, 0,4 ha d'arbres en ville absorbe la quantité de CO2 produite sur un trajet de 41.850 km par une voiture.
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En provenance de la page disparue http://www.afce.arbre.foret.org/Page3.htm reprise ici :
La présence de massifs boisés contribue à réduire les poussières, les différents polluants chimiques et les germes microbiens. Les poussières sont d’origines diverses, de source industrielle, elles peuvent être le support de polluants chimiques. Elles proviennent de la circulation et de l’activité urbaine en général, et véhiculent alors les produits chimiques et les microbes pathogènes (nuisibles). Elles peuvent aussi être naturelles. Le feuillage permet un certain fi ltrage des poussières suivi d’un lessivage au sol lors du lavage par les pluies. L’effet de la végétation sur l’air pollué lui-même est très différent selon les cas; les polluants peuvent être absorbés et transformés par la végétation (l’anhydride sulfureux, le gaz carbonique et l’ozone) ou être absorbés et accumulés sans transformation par le végétal (fluor, plomb). Il faut aussi mentionner que la végétation pourrait avoir un rôle anti-microbien. Il est maintenant bien connu que le nombre de germes microbiens par m3 d’air est beaucoup moindre en forêt que dans une rue du centre de la ville. De plus, des chercheurs ont mis en évidence des substances à effet bactéricide émises par les feuilles de certains arbres...
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En provenance de cette page sur le 11ème congrès mondial forestier :
"Les arbres interceptent les matières particulaires et absorbent des polluants gazeux comme l'ozone, le dioxyde de soufre et le dioxyde d'azote".
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Autres avantages de l'arbre :
- thermorégulation de l’espace, réduction des excès de chaleur, "effet d'îlot thermique" causés par le béton, l'acier, le goudron
- diminution de la pollution acoustique. Une bande de terrain boisé réduit le bruit de 6 à 8 décibels par 30 mètres (sachant qu'une atténuation de 12 décibels diminue la sensation sonore de l'ordre de 50%)
En résumé (comme indiqué en page 154 de ce document "Urbanisme et santé") : "La végétation, particulièrement les arbres, diminue la concentration de la pollution dans les villes en régénérant l'air.
Il est à souligner que les arbres souffrent eux aussi de la pollution, Il sont d'ailleurs plus sensibles au dioxyde d'azote que nous (la limite est de 30 au lieu de 40). Toutefois leur état sanitaire le long se l'autoroute apparaît globalement sain, sans qu'il y ait eu préselection, car il est possible de choisir des arbres qui résistent mieux à la pollution.
A la recherche des arbres le long de l'autoroute
Les arbres sont-ils actuellement bien utilisés le long de l'autoroute ? Peut-on en ajouter de façon significative pour nous protéger davantage de la pollution ? Je vous propose de faire un état des lieux, du côté de Tours entre Loire et Cher.
La Loire à gauche (nord), le Cher à droite (sud), St Pierre des Corps en haut (est), Tours Est en bas (ouest) (photo Google Map)
La troisième colonne présente ma note, sur 20, sachant que c'est bien sûr subjectif et qu'il peut y avoir des contraintes que je ne vois pas (sachant que j'ai pris en compte celles que je vois). 20/20 signifie qu'on ne peut pas améliorer la situation, tout ce qu'il est possible de faire a été fait. 0/20 signifie que rien n'a été fait... Le commentaire fait bien la distinction entre arbres (plus de 7 m à l'âge adulte), arbustes (3 à 7 m) et arbrisseaux (moins de 3 m). Il est à noter que ce parcours peut aussi être effectué, de façon plus précise, avec Google Street.
A |
| 17/20 |
Au fond à gauche, la présence arborée est conséquente, même si elle est jeune et manque de conifères.
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B |
| 2/20 |
Voici le rond-point Heurteloup, là où sont prises les mesures de pollution. Il n'y a aucun arbre sur le rond-point (ceux de derrière sont sur St Pierre des Corps), presque pas sur le grand terre-plein bitumé. Et pourquoi l'avoir bitumé, alors que personne n'y passe ?
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C |
| 17/20 | Le boulevard Heurteloup, qui mène au centre ville est très utilisé. Il a été réaménagé et, sur trois rangées, des arbres ont été plantés récemment. Apparemment ce sont des jeunes arbres (et non des arbustes), mais de grandeur limitée (une dizaine de mètres à l'âge adulte), bien plus bas que les platanes du fond. Si sur le bord nord et le premier terre plein central (absent de cette photo), il n'y a pas la place pour des arbres plus grands et larges, il aurait été possible d'en planter sur le bord ouest et sur le terre plein central quand il s'élargit. Les plantations étant très récentes, ne serait-il pas encore temps de déterrer certaines de ces pousses pour les replanter ailleurs et mettre des conifères qui deviennent vraiment grands ?
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D |
| 7/20 |
Voyez, il y a la place de planter de beaux et grands arbres, en plus des petits déjà en place.
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E |
| 7/20 |
La "direction des infrastructures et des transports" de la Région pourrait montrer l'exemple en enlevant du bitume pour planter des arbres...
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F |
| 4/20 |
Des arbrisseaux et quelques arbustes, il y a beaucoup mieux à faire...
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G |
| 14/20 |
Ici, il y a quelques beaux arbres, mais les habitants voudraient les voir élaguer car ils touchent les lignes électriques. Je pense qu'une priorité doit être donnée pour que cette ligne soit enterrée, ce qui permettra aussi de densifier la végétation sur le talus avec des arbres ou arbustes.
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H |
| 14/20 |
Une belle rangée de conifères encore jeunes. Là aussi, il serait intéressant de densifier le talus avec des arbres ou arbustes. Au bout le pont du milieu. Il est à signaler que la présence de cette rangée, pourtant encore peu épaisse, a diminué le bruit dans le voisinage de façon palpable, sans que ce soit pour autant vraiment significatif. Il convient donc de perséverer en ce sens.
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I |
| 3/20 |
Des arbrisseaux, c'est bien maigre...
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J |
| 12/20 |
Une rangée de petits arbres. Le talus n'est pas trop pentu et pourrait aussi acceuillir des arbres.
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K |
| 15/20 |
Les arbres sont ici plus grands et la promenade en hauteur est plus agréable... Un gain en épaisseur est possible. il serait même possible de rétrécir la rue (sur les portions précédentes aussi).
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L |
| 0/20 |
C'est le seul endroit où il y a un peu de place en profondeur. Occasion perdue.
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M |
| 0/20 |
Nul.
En 2003, comme le montre cette photo, il y avait ici des arbres...
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N |
| 0/20 |
Nul, et sur une bonne longueur... Cette rue est peu fréquentée et pourrait être rétrécie pour aménager une rangée supplémentaire d'arbres.
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Epaissir la strate arborée
Je souligne maintenant trois autres points essentiels :
- Un platane de 30 mètres de hauteur a un volume de feuillage beaucoup plus important qu'un charme houblon de 10 m de haut. Comme on manque de place pour les arbres autour de cette autoroute, il est important d'utiliser au maximum la hauteur disponible, quand on dispose d'une assise suffisante. Il ne s'agit pas de "forcer la dose" pour en planter en des lieux où ils ne pourraient pas se développer librement (avec ce que ça entraine comme élagages répétés...).
- La pollution d'une autoroute est très forte dans un couloir de 1,5 km. et elle est bien sûr très diffuse. Il convient donc aussi d'augmenter de façon très significative la présence d'arbres sur toute la profondeur de ce couloir.
- Cela passe aussi par des ajouts d'arbres dans les jardins privés. Une campagne d'incitation pourrait être menée en ce sens. Et pourquoi pas, à moyen ou long terme, un système de bonus / malus d'impots ?
Question au Conseil de Vie Locale de Tours Est
Pour la réunion pleinière d'avril, suite à l'étude que je viens de faire ci-dessus, je pose la "question diverse" suivante :
Etant donné le dépassement observé du seuil de pollution au dioxyde d'azote sur l'autoroute, et les conséquences graves sur la santé de la population, particulièrement celle limitrophe, quelles mesures la mairie compte-t-elle mettre en oeuvre ou préconiser auprès du préfet (pour celles qu'elle ne peut pas décider) pour repasser sous ce seuil ?
Sur la page de mon blog http://www.pressibus.org/autoroute, je montre que, pour aller en ce sens, il est possible, à court terme, d'augmenter de façon importante le nombre d'arbres situés en bordure d'autoroute. La mairie le veut-elle ? Comme l'impact de cette pollution va bien au delà, le veut-elle aussi dans un couloir plus large (1 km, 1,5 km) (avec un plan d'action à plus long terme, notamment par des contraintes inscrites dans le P.L.U.) ?
[Remarque : je parle d'arbres (plus de 7 mètres à l'âge adulte), pas d'arbustes, dont l'action contre la pollution est bien plus faible]
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Quel impact ? Et Saint Pierre des Corps ?
En dehors de ce que j'ai présenté précédemment, je n'ai pas d'éléments significatifs pour valoriser l'impact d'une présence arborée fortement accrue. Ce qui est sûr, c'est qu'il y a un impact et qu'il est significatif. Ca reste tout de même un petit paramètre parmi d'autres bien plus forts. Mais agir sur plusieurs petits paramètres peut amener des améliorations. Il est noté, plus haut, que 25 % de pollution en moins diminue les risques sanitaires de 50 %. 10 % en moins les diminue peut être de 25 % et c'est bon à prendre !...
En définitive il s’agit de se donner les moyens par des mesures favorables à l’environnement et la biodiversité, et de plus susceptible d’embellir la ville, de réduire ce nombre inadmissible de 61 décès par ans prévu par les études d’impact sanitaire de la pollution.
Ce blog est consacré au CVL de Tours Est, c'est pourquoi je n'ai pas abordé le côté de St Pierre des Corps. Pourtant, le problème y est encore plus aigu, que ce soit en terme de bruit (il n'y a plus de digue) ou de pollution (les vents dominants sont d'ouest). Il serait possible d'y faire une étude analogue (en regrettant notamment que Carrefour et Ikéa n'aient pas été obligés de planter des arbres sur leurs parkings, plutôt que des chétifs arbustes). On voit tout de même, sur la carte vue du ciel qu'il y a plus d'espaces verts sur le côté nord de St Pierre (il faudrait les protéger...). Toute augmentation de présence arborée d'un côté ou de l'autre de l'autoroute amènera une diminution de la pollution sur les deux côtés. Et si Tours montre l'exemple, il est probable que St Pierre des Corps suivra... Surtout si l'agglomération, le département et la région participent au financement... En espérant que toutes les collectivités territoriales considèreront qu'il y a urgence, car elle est là : en schématisant, il s'agit de réduire le nombre de 61 décès par an prévu sur le long terme.
Symbole
En conclusion, revenons sur le rond point Heurteloup, lieu symbolique où est mesurée la pollution ; il y aurait largement la place pour un massif de verdure avec au moins un grand arbre central. Mais tout y est bitumé dans une volonté incompréhensible de propreté ou de stérilisation sécuritaire de l’espace public. Sur ce point d’entré de la ville le souci esthétique n’est même pas assuré. Et comble de l’absurde en ce lieu sans vie, triste et laid, le grand panneau publicitaire y fait l’éloge du "développement durable"...
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3 avril 2010 : le collectif Vélorution et quelques riverains protestent contre la pollution, comme indiqué sur le site de Vélorution
Réponses municipales
Le 28 avril 2010, à la réunion pleinière du Conseil de la Vie Locale de Tours-Est, des réponses - et non-réponses - ont été apportées aux questions que j'ai posées :
- A la question "Quelles mesures la mairie compte-t-elle mettre en oeuvre ou préconiser auprès du préfet (pour celles qu'elle ne peut pas décider) pour repasser sous ce seuil ?", il n'y a pas eu de réponse, sous-entendant que c'est le problème du préfet, pas celui de la mairie.
- A la question "il est possible, à court terme, d'augmenter de façon importante le nombre d'arbres situés en bordure d'autoroute. La mairie le veut-elle ?", il a été apporté une réponse plutôt négative pour la partie nord (zones A à K) et très positive pour la partie sud (zones L, M, N que j'ai notées 0/20).
- A la question "[la mairie] le veut-elle aussi dans un couloir plus large (1 km, 1,5 km) (avec un plan d'action à plus long terme, notamment par des contraintes inscrites dans le P.L.U.) ?, il a été répondu oui, mais très vaguement.
Je considère que cela montre :
- une mauvaise volonté du maire et de l'état-major municipal qui refusent de prendre le problème à bras le corps en travaillant de la manière la plus efficace possible avec le préfet, représentant de l'Etat. Au delà, ils montrent qu'ils ne se préoccupent pas du grave risque sanitaire qui pèse sur les habitants. Pourtant, face à un tel problème, je crois que tous les représentants des collectivités devraient travailler ensemble pour trouver des solutions. Le préfet, poussé par le ministère de l'écologie, est à l'écoute de toutes les propositions. Des associations se sont déjà adressées à lui.
- une bonne volonté de la part du service des espaces verts, même s'il a négligé la partie nord (il est vrai qu'il est plus compliqué d'y intervenir). Mais ce seul service ne peut pas tout, la voierie doit notamment intervenir pour libérer des espaces pour planter davantage (sur la rue d'Estiennes d'Orves qui longe l'autoroute), enterrer les lignes téléphoniques... A mon sens, il ne suffit pas de faire une simple rangée d'arbres, il s'agit d'ériger une véritable barrière végétale de protection, partout où c'est possible, notamment en diminuant l'espace bitumé. Au delà de la mobilisation d'un service, dans le cadre habituel de son budget, cela passe par une forte volonté de l'état-major municipal afin de mobiliser tout son potentiel et ses services pour une action d'envergure.
J'ajoute qu'au delà de la plantation d'arbres, seul sujet que je veuille ici traiter, la municipalité, l'agglomération et le département ont d'autres moyens d'action, par exemple détourner une partie de l'important trafic local. Cela requiert réflexion et concertation.
12 juillet 2010 : rien de bien neuf, mais quand on parle de pollution sur Tours, je trouve très étrange que la Mairie oublie l'autoroute. C'est pourquoi j'ai fait la déposition suivante sur le registre de l'enquête publique sur la première ligne de tramway tourangelle :
Pollution autoroutière
Je conteste les résultats d'étude sur la pollution présentés sous forme de cartes dans le Tome 2 Pièce E4, 6.8.9.2 "Contours de concentrations en polluants sans tramway (H1) et avec tramway (H2)". En effet l'axe le plus polluant de l'agglomération est l'autoroute A10 avec des effets très forts sur une distance de l'ordre de 1 km, 1,5 km. Le capteur installé sur le rond-point Heurteloup a enregistré sur l'année 2009 un taux de dioxyde d’azote (NO2) supérieur aux normes (44,7 alors que le seuil est de 40, 42 au niveau européen). Or les cartes des pages 190 à 197 ne présentent pas de concentration nocive polluante le long de cet axe (même pour le NO2).
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La municipalité construit au bord de l'autoroute !
Le 24 août 2010. A hauteur de Montjoyeux (Tours Sud), l'OPAC (office des HLM) se prépare à construire un immeuble d'habitation en bordure de l'autoroute. La mairie de Tours a délivré un permis de construire ! On ne voudrait pas y habiter soi-même ou y voir habiter ses enfants, mais on bâtit. Pour certaines catégories de population dont l'habitat est géré par l'OPAC... Cf. article de la Nouvelle République ici.
Est-ce légal ? Je lis sur cette page : "L’article R. 111-5 du Code de l’urbanisme, a donc prévu des règles particulières applicables à l’implantation des constructions à proximité des autoroutes et des grands axes routiers. Le permis de construire ne peut donc être accordé pour des constructions destinées à l’habitation qui se situeraient à moins de 50 mètres de part et d’autre des autoroutes et à moins de 35 mètres de part et d’autre des grands itinéraires, ainsi que des routes assimilées à ces itinéraires. Il peut toutefois être dérogé à cette interdiction en raison notamment d’une topographie particulière des lieux, et cette interdiction ne s’applique pas à l’intérieur des agglomérations."
On est certes à l'intérieur d'une agglomération, ça serait donc légal sur la forme. Mais sur le fond ? Les nuisances sont les mêmes partout...
il serait bon que le PLU (Plan Local d'Urbanisme) en cours d'élaboration interdise ce genre de construction. Tout du moins tant que les taux de pollution seront très élevés.
Réunions à la préfecture
Dans la Nouvelle République du 30 septembre, un article (ici) indique que l'association ARIAL n'est pas invitée en préfecture à participer au groupe de travail traitant le processus de modification du Plan de Prévention de l'Athmosphère (PPA) de Tours. C'est surprenant...
Il semble toutefois qu'elle ait ensuite éte invitée...
Plantations derrière l'école Raspail
Suite aux questions que j'avais posées au CVL-Est et suite à une réunion du 7 octobre du groupe de travail du CVL-Est sur la qualité de l'air, le service municipal des espaces verts a présenté un projet d'arborisation d'une plate-bande gazonnée d'une longueur de 100 mètres environ, située ferrière l'école Raspail, dans le quartier de Beaujardin, dans la partie nord de l'autoroute non bordée d'arbres (zone N).
L'alignement sera situé sur la bande gazonnée située entre la rue d'Estienne d'Orves
et le terrain de sport situé derrière l'école Raspail (photo Google Street)
C'est un beau projet comportant une trentaine d'arbres, des aulnes, 12 de grande taille et 18 de taille moyenne ou petite.
A cette réunion, où il y a eu confirmation qu'on ne peut pas planter sur la levée, j'ai insisté pour qu'on plante sur la rue d'Etienne d'Orves, large et peu fréquentée. Cela a été envisagé quand il y aurait des travaux de voirie. J'ai aussi demandé à ce que le PLU impose une forte arborisation sur les bords de l'autoroute. Ces sujets-là n'ont pas eu de réponse probante et m'ont laissé sur mon impression qu'il n'y a pas de volonté politique de véritablement combattre la pollution par la présence d'arbres (ni par autre chose, m'a-t-il semblé...).
Cela ne donne que plus de valeur au projet du service des espaces verts. Il sera intéressant de voir si une autre opération comme celle-ci pourrait être réalisée l'années prochaine. Notamment, il y a bien des espaces rue Zamenhof (zone L), mais ils ne sont pas municipaux...
Le 17 février 2011,
Déposition à l'enquête publique sur le PLU
Vous trouvez sur cette page ma déposition à l'enquête du PLU, titrée "Demande de zonage le long de l'autoroute pour une arborisation renforcée".
J'y ai ajouté, le 21 mai, les remarques "à côté de la plaque" du commissaire-enquêteur...
Le 29 juin 2011,
Inauguration des plantations de l'école Raspail
Peu avant la séance pleinière du CVL Est, la plantation derrière l'école Raspail a été inaugurée.
Bien sûr ce sont des jeunes pousses et cela apparaît léger, mais à raison de 50 ou 60 cm par an, ça prendra assez rapidement de l'ampleur. C'est donc une belle réalisation. Je regrette seulement qu'une trouée ait été réalisée au centre pour des raisons esthétiques, alors que je considère cette plantation comme d'abord sanitaire. Et cela permettra de faire passer le bruit dans le futur mur de verdure...
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle je ne suis pas d'accord avec le financement par le CVL Est, j'estime que la mairie se doit d'assurer les dépenses de protection de notre santé. Je rappelle qu'elle a refusé que le PLU considère que la zone longeant l'autoroute fasse l'objet de protections particulières. Le CVL Est et le service des espaces verts ont agi, comme ils ont pu, pour pallier très partiellement à une désolante défaillance.
Cette inauguration m'a au moins permis de montrer aux personnes présentes que l'on peut faire beaucoup mieux en arborant la rue d'Estienne d'Orves (à gauche sur la photo) sur la moitié de sa largeur, ce que j'avais préconisé dans l'enquête du PLU. Personne jusqu'à présent ne m'a dit que ce n'était pas réalisable. Quand donc les sourds entendront-ils ? 61 morts par an, est-ce si négligeable pour qu'on ne puisse pas tenter une diminution même petite ? Avec aussi une diminution du bruit...
Le 14 février 2012,
La situation s'aggrave dangereusement
Les taux de pollution augmentent toujours. La préfecture ne réagit pas. C'est ce qu'indique cet article de La Nouvelle République du 14 février 2012.
Le 7 novembre 2013,
L'étonnant parti-pris du préfet pour l'élargissement de l'autoroute A10
Il est prévu d'élargir l'autoroute A10 entre Tours et veigné. Une consultation publique est organisée par Cofiroute, qui se termine le 10 novembre 2013. Voici ma déposition.
Il est étonnant qu'un préfet préface une concertation publique, il est encore plus étonnant qu'il donne son approbation pleine et entière à un projet avant même que ne commence une consultation populaire. Il est censé être un juge, comment peut-il ainsi prendre parti ? C'est d'autant plus surprenant que cette concertation publique est menée par un acteur privé, Cofiroute Vinci.
Le préfet Jean-François Delage affirme comme une vérité ne pouvant pas souffrir la moindre réserve que : "Cet aménagement n’engendrera pas d’augmentation du trafic. La mise en service, prévue fin 2018, apportera à la section fluidité et sécurité, mais permettra aussi une meilleure prise en compte de l’environnement".
La messe est dite. Pourtant, que provoque l'élargissement d'une autoroute ? Plus de fluidité, certes, mais plus de vitesse, pourquoi n'est-ce pas dit ? Une augmentation du trafic, comment peut-on le nier ? Et la sécurité ? Elle sera moindre puisque la vitesse sera plus importante. Quant à la "meilleure prise en compte de l'environnement", elle va détruire des espaces naturels, abattre des arbres, agrandir la surface bitumée. La densification du trafic entrainera une plus grande pollution au mépris du Plan Climat (PPA, SCoT...). C'est un recul environnemental maquillé par le représentant gouvernemental du département.
Construire un nouveau dispositif d'assainisssement n'y change rien, mieux traiter les dégats environnementaux n'excuse pas d'en provoquer. De plus, le dossier d'enquête est très insuffisant. L'élargissement est montré en page 34 de façon théorique. Les illustrations des pages 37 sont aussi théoriques, jamais on ne montre les espaces naturels qui seront détruits et les arbres, remarquables ou pas, qui seront abattus.
En ce qui concerne la pollution, cette phrase est mise en exergue : "Globalement, à Tours, on a une qualité de l’air assez bonne". Comme c'est bizarre... Pourquoi n'a-t-on pas cité quelques propos de l'article de La Nouvelle République du Centre-Ouest du 14 février 2012, intitulé "La pollution s'aggrave" (sur la station Pompidou de l'autoroute) : "« On ne peut pas dire que l'augmentation de 2011 soit liée aux conditions météorologiques », explique Patrice Colin, le directeur de Lig'air. Non, le trafic routier reste la principale cause de cette pollution, indique par ailleurs la Dreal". le taux de dioxyde de carbone, avait augmenté en un an de 10 microgrammes par m3, passant de 45 à 55, alors que le seuil maximum imposé par l'Europe est 40. Tout cela, d'un coup, est oublié !
Dans ce même article, le président de l'association SEPANT posait la question "Faudra-t-il porter plainte contre l'État ?". Cette question est plus que jamais d'actualité avec l'attitude partisane incompréhensible du préfet Delage dans cette consultation.
En conclusion, ce dossier et cette consultation ne sont qu'enfumage. A quoi sert donc de demander notre avis si tout est joué d'avance ? Tout cela montre que ce ne sont plus le politique et l'administratif qui décident. Ici c'est Vinci, ailleurs c'est Eiffage ou Bouygues. Qu'ils en soient conscients ou pas, le préfet et les maires qui soutiennent le projet se sont mis à leur service.
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En complément : la déposition de l'AQUAVIT.
Le 14 février 2012,
Le caractère d'utilité publique accordé avant l'enquête publique !
L'enquête publique se terminant le 14 novembre 2014 présente les caractérisques du futur chantier, sans qu'il ne soit permis de discuter de son utilité, présentée comme déjà acquise ! A quoi bon, alors, y participer ? Je l'ai quand même fait, pour dénoncer un procédé qui me paraît très contestable. Ma déposition est sur cette sous-page.