A) 2005-2010 TERGIVERSATIONS EN 5 ACTES
Acte 1 : 2005, la fin annoncée
Le Conseil de la Vie Locale de Tours-Est s'est donc logiquement penché sur le sujet et un groupe de travail a été constitué sur le sujet. Le constat de vétusté a été fait (la consistance de son acier, notamment, est très rare), mais cela s'est terminé "en queue de poisson" avec un entretien minimum, en attendant de trouver une solution de remplacement, à moins qu'une solide consolidation ne puisse être envisagée. Voir mon compte-rendu de 2005.
Acte 2 : 2006, vers un tunnel ?
Lors de ses voeux à la population en janvier 2006, au Centre de vie du Sanitas, à quelques mètres de la passerelle Fournier, le maire de Tours, Jean Germain, annonce qu'il envisage de remplacer la passerelle par un tunnel à demi-enterré, profitant du fait que les voies ferrées sont en surplomb, dit-il. Surprise : elles ne sont pas du tout en surplomb. Et il y a lieu d'être inquiet de voir remplacer la si plaisante passerelle par un tunnel qui ne pourrait être que glauque la nuit, voire le jour.
Acte 3 : début 2008, vers une nouvelle passerelle ?
Deux ans plus tard, au même endroit, en février à l'occasion du lancement de sa campagne pour garder la municipalité, le même Jean Germain annonce dans le programme de sa mandature la "reconstruction de la passerelle Fournier", conçue "pour les piétons, les poussettes et les personnes à mobilité réduite". Au CVL Est qui suit, il annonce qu'une étude de presque 120.000 euros a d'ores et déjà été budgétée pour 2008. La nouvelle passerelle sera quelques mètres à côté de l'actuelle et accueillera plus facilement les vélos. "La Nouvelle République du Centre-Ouest" en fait écho ici.
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Justement, les cyclistes se montrent intéressés et le collectif Vélorution (en photo ici sur la passerelle le 1er mars 2008) propose de s'inspirer de la passerelle Simone de Beauvoir à Paris. C'est autrement plus attrayant qu'un tunnel !
"Cette passerelle est rapidement devenue un lieu de promenade, de farniente, de rencontre. Sa structure métallique, son plancher en bois donne une impression de légèreté, de souplesse. Elle est élégante tout en étant moderne."
La municipalité saura-t-elle faire preuve d'ambition ?
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Acte 4 : fin 2008, préparation de l'étude
Le 26 juin 2008, le CVL-Est réactive le groupe de travail sur la passerelle. Ce groupe, ouvert à tout habitant de Tours-est, pourra donc intervenir sur la préparation de l'étude planifiée pour la fin de l'année. En particulier, le fait que cette étude soit confiée à la SNCF ne doit pas être limitatif. Presque tous ceux qui franchissent la passerelle aujourd'hui traversent la rue Edouard Vaillant : peut-on envisager que la nouvelle passerelle franchisse cette rue très passante ? N'est-il pas possible, aussi, de faire des dénivellés pour les cyclistes ? Il semble qu'il y ait la place... Et il y a d'autres interrogations... L'étude ne doit donc pas se limiter au strict franchissement des voies.
Le 12 novembre 2008, dans le cadre des CVL, s'est tenue une réunion pour définir les besoins des habitants pour la passerelle Fournier. Elle s'est déroulée difficilement et le bilan est mitigé. Vous trouvez sur cette page mon compte-rendu et les conclusions du compte-rendu officiel.
Vous pouvez visualiser ici un plan Google de la passerelle Fournier.
A Bordeaux, une passerelle est sauvée parce qu'elle a la chance d'avoir été construite par Gustave Eiffel : voir ici.
Novembre 2009, alors ?
Rien ne filtre sur l'étude en cours... Il apparaît même que la construction de la nouvelle passerelle serait repoussée, ne serait plus certaine... Cela m'amène donc à poser la question suivante à la prochaine réunion du CVL de Tours-Est du 8 décembre :
Le 26 juin 2008 un groupe de travail du CVL ESt s'était réuni à propos de la reconstruction de la passerelle Fournier. Une étude devait être menée par la SNCF. Il semblait alors qu'elle serait effectuée à la fin de l'année 2008. Depuis c'est le silence complet de la part des services municipaux. Alors que plusieurs habitants ont évoqué le sujet lors de la dernière réunion du CVL Est, aucune information n'a filtré sur cette étude. Une conseillère municipale a même parlé de cette construction au conditionnel et a clairement dit qu'il y avait d'autres priorités. Où en est donc cette étude ?
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Pourtant, la ville de Tours a élaboré un PADD (Projet d’Aménagement et de Développement Durable) qu fait une part belle aux circulations piétonnes et cyclistes (voir la page voisine). On y lit notamment la volonté de développer "Des projets valorisant les circulations douces en toute sécurité". Et celle d'améliorer l'esthétique de l'entrée ferroviaire de la ville. Alors ?
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7 mars et 3 octobre 2009 (il y eut aussi le 4 octobre 2008)
le collectif Vélorution manifeste pour une nouvelle
passerelle, notamment accessible aux cyclistes
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Décembre 2009 : Enfin la vérité sur une étude devenue fantômatique...
- Le 8 décembre, lors de la réunion pleinière du C.V.L., la question ci-dessus, que j'ai déposée quinze jours plus tôt en tant que "Question diverse", a été escamotée. Le représentant de la municipalité ne l'a pas lue, contrairement à l'habitude, il en a fait un résumé déformé et a seulement dit que le sujet serait traité plus tard. Il a refusé de me laisser prendre la parole, ce qui est tout à fait inhabituel et m'a amené à quitter la salle.
J'estime en effet qu'il est très légitime d'être informé sur une étude présentée comme devant être lancée dans les prochains mois, il y a de cela non pas 6, non pas 12, mais 18 mois. Une réponse toute simple, pour savoir si elle était finie, en cours ou reportée aurait suffit. Mais, dans ce lieu de débat démocratique où la transparence et la concertation devraient être de mise, la municipalité a préféré l'opacité et la censure.
- Je me suis demandé si c'était une volonté délibérée du maire lui-même. En fait, ça pourrait n'être que la maladresse du conseiller municipal qui m'a interdit de parole. J'ai en effet eu l'occasion d'en parler avec lui le 15 décembre. Et j'ai été stupéfait de l'entendre me dire que si j'étais resté et si je lui avais posé la question après la fin de réunion du CVL, il m'aurait dit que l'étude est finie et une seconde est en cours. Et il s'est lancé dans une explication emberlificotée à son refus de réponse parce qu'il craignait que d'autres participants ne soulèvent d'autres questions... Comme s'il ne pouvait pas dire qu'il ne répondait qu'à la question posée et ne voulait pas aller au delà...
Je constate que les habitants n'ont pas été consultés entre les deux études. Au delà de la maladresse d'une personne, ce qui vient de se passer montre que cette mise à l'écart est volontaire.
- Elle est d'autant plus volontaire que j'en ai appris davantage ce 17 décembre, de source officieuse et fiable. La première étude a abouti à une estimation budgétaire de 7,6 millions d'euros, dépose de l'ancienne passerelle comprise. C'est bien au delà de l'estimation de 2,5 millions qui avait été donnée en juin 2008 (dépose non comprise, je pense). Et c'est aussi bien plus fort que les coûts que j'avais vus sur la Toile pour d'autres passerelles (j'ai gardé en tête 3 à 4 millions). Pourquoi ne pas en avoir averti les habitants ? La municipalité s'est murée dans le silence et a déclenché en catimini une seconde étude complémentaire pour évaluer la rénovation de la passerelle actuelle, le résultat étant attendu pour début 2010.
Il semble donc que le maire ait renoncé à reconstruire la passerelle, au moins dans un terme assez court. Même si ça va à l'encontre des orientations qui veulent favoriser les circulations douces et améliorer l'esthétique de l'entrée de ville par voies ferrées. Comme j'en parle sur la page voisine PADD / PLU, cette volonté ne semble vraiment pas prioritaire.
Ceci étant dit, à titre personnel, je préfère qu'on reporte la construction de la passerelle pour qu'elle soit vraiment bien faite, plutôt que d'avoir une passerelle au rabais sans accès facile pour les cyclistes, sans franchir la rue Edouard Vaillant et sans un côté esthétique qui marque l'entrée ferroviaire de la ville. Si ça doit coûter 7,6 millions d'euros, je pense que ça vaut le coup d'attendre quelques années... à condition de ne pas dépenser de grosses sommes dans des travaux plus accessoires...
En espérant qu'en 2010, la municipalité joue enfin la transparence pour pérenniser au mieux la jonction entre les quartiers Velpeau et Sanitas.
17 février 2010 : article dans La Nouvelle république : ici (sur le côté "Lire aussi", accès à 5 sous-pages)
22 février 2010 : sous la pression des habitants, la municipalité s'explique un peu. La nouvelle étude porterait notamment sur l'ajout à l'actuelle passerelle de rampes pour les vélos. Mais on ne sait toujours pas pourquoi sa réhabilitation, jugée impossible par l'étude de 2005, est redevenue possible. Un groupe de travail doit être formée fin juin, après que l'étude en cours soit terminée.
Acte 5 : juin 2010, un rafistolage très onéreux
Après un long silence où toute concertation a été écartée, la mairie a tranché et impose aux habitants ses décisions lors de la réunion pleinière du CVL-Est du 16 juin. Une nouvelle passerelle ne sera pas construite parce ça serait trop cher (7,5 millions d'euros, y compris la démolition de l'ancienne). L'actuelle passerelle sera réaménagée parce que ça ne serait pas cher (4 millions d'euros). Quant à l'étude de 2005 qui disait que la passerelle ne pouvait guère être maintenue, pour des questions de matériau et aussi de normes, c'est à peine croyable, elle n'a même pas été consultée. Analysons ça plus en détail.
Le 19 juin 2010
B) 2010 UN BILAN MINABLE
Un historique incomplet
C'est un technicien qui a fait l'exposé municipal. Il a présenté un historique intéressant (j'ai ainsi appris que la passerelle avait été réhaussée en 1936 lors de l'électrification des lignes), mais comportant quelques inexactitudes et l'oubli de deux faits essentiels qui ont précédé cette enquête, la réfection de 1996 (avec notamment peinture neuve et recomposition complête du plancher, auparavant en bois) et l'étude de 2005. Ce sont pourtant deux faits très importants, le premier par son coût onéreux et la détérioration rapide de la peinture (en moins de 10 ans), le second par ses conclusions que je vais rappeler.
Des décisions imposées sans concertation
L'étude de fin 2008 - début 2009, soigneusement cachée aux membres du CVL durant toute l'année 2009, a abouti à un coût de construction jugé trop élevé. En catimini, la municipalité a alors décidé de déclencher une seconde étude début 2010, qui ne sera révélée officiellement et avec très peu de détails qu'en janvier 2010, une fois l'étude débutée. Quand elle a été terminée, la municipalité a tout de suite entamé les négociations avec la SNCF, avant même d'avertir la population et le CVL de ses conclusions. Que dire de cette façon monarchique d'imposer au bas peuple les décisions venues d'en haut et de le mettre devant les faits accomplis ? Lors de la réunion, je n'ai pu énoncer que la chose suivante : "C'est un camouflet infligé à notre assemblée". C'est vraiment dommage, surtout quand on considère que jusqu'en 2005 la municipalité avait su assumer son rôle de concertation et qu'il n'y avait pas lieu de croire que ça prendrait une telle tournure. Ca a commencé à dérailler en 2006 quand on a appris que le maire avait soudainement eu la lubie de faire un tunnel (cf. début de page) et qu'on avait pu rien savoir de plus... Depuis, tout est devenu cahotique et opaque... Avec une seule réunion de dialogue le 12 novembre 2008. Quand je compare ça au sérieux de la collaboration CVL-Mairie de 2005 (alors que le maire était pourtant le même), je vois un gouffre... Je rappelle que, dans l'un de ces cahots, le maire s'était engagé dans son programme municipal à "reconstruire" la passerelle. Quelle dérive !
Au passage, j'annonce ici que je n'effectuerai pas ma seconde année de membre citoyen titulaire du CVL-Est, je viens d'expliquer pourquoi il est aujourd'hui impossible de dialoguer avec l'actuelle municipalité (ce n'est hélas là que l'exemple le plus criant, voir les pages voisines). (je finirai toutefois ma 1ère année et je continuerai à participer aux questions diverses et à quelques groupes de travail).
Je signale aussi que, lors de la réunion, les nombreux conseillers municipaux ont comme d'habitude versé dans l'autosatisfaction et que l'un d'eux a même eu l'indécence de se prévaloir de "transparence".
L'étude oubliée de 2005
C'est le point le plus incroyable de cette réunion. Vous voyez la présente page, elle commence en un "Acte 1" titré "2005, la fin annoncée". L'étude de 2005, auquel le CVL avait été associé concluait sur la vétusté de la passerelle qui n'était plus maintenable à moyen terme, pour des causes de respect de normes et de consistance de son acier (qui, contrairement à celui de la Tour Eiffel, n'est plus maintenable), et déjà on s'interrogeait sur la pertinence de faire certains travaux de consolidation, mineurs par rapport à ceux d'aujourd'hui.
Cette étude avait amené les habitants du CVL à faire leur deuil de l'ancienne passerelle. Oui, on l'aime bien, moi particulièrement qui ai un respect pour les vieilles choses, les vieilles personnes, les vieux arbres, mais le cycle de vie de ce lien entre deux quartier arrive à sa fin, il ne sert à rien de le maintenir en survie artificielle alors que la société change et que sont apparus d'autres besoins.
Il est certain que si on nous avait consulté avant l'étude de 2010, on aurait dit "hola, stop !" on sait que la passerelle ne peut pas vivre longtemps. Et on se serait penché en priorité sur cette étude de 2005 qui - de mémoire - n'était certes pas catégorique mais pour le moins solidement argumentée pour ses conclusions. Avant de financer une étude de réfection, il était essentiel de savoir si les conditions de pérennité étaient pertinentes.
A titre personnel, dans les 4 derniers mois, j'avais demandé à ce que l'étude de 2005 soit prise en compte. Une première fois auprès de l'ingénieur effectuant la dernière étude (je l'avais rencontré par hasard sur la passerelle), la seconde fois auprès du coprésident municipal du CVL-Est. De plus je ne suis pas le seul à avoir évoqué cette étude quand le sujet de la passerelle était abordé. Je ne peux donc pas croire que cette étude ait vraiment été "oubliée" par tous les conseillers municipaux. Les techniciens de la ville eux n'étaient pas en place à l'époque (et il est possible que l'ingénieur que j'ai rencontré ne leur en ait pas parlé, alors que je lui ai demandé de transmettre cette information et même d'accéder, lui, à cette étude).
Quand je fais une erreur, j'essaye de la réparer, vous aussi, lecteur, probablement. Ce n'est pas le cas des conseillers municipaux qui se sont exprimés lors de la réunion. Ils ont bien parlé de cette étude dont certains se rappelaient un peu, mais aucun n'a eu l'éthique de dire "C'est une erreur de notre part, on va la réparer et lire attentivement cette étude avant d'aller plus loin". Seul un des deux techniciens a eu l'honnêteté de ce constat en soulignant qu'on ne pouvait pas s'engager dans de grosses dépenses sans prendre cette précaution. J'ai eu l'impression que ça ne plaisait pas aux conseillers municipaux...
Je signale toute de même que certains conseillers municipaux (de la majorité) sont restés silencieux durant toute la séance et que l'unanimité que je décris pourrait n'être que partielle, même si elle est au moins majoritaire.
Pour la première depuis très longtemps au CVL-Est, un conseiller municipal de l'opposition est intervenu, il a demandé que soient rendues publiques les trois études, ce que je ne peux qu'appuyer.
Des modifications discutables
Je suppose pour ce paragraphe que la passerelle puisse vivre longtemps et je m'interroge sur la pertinence des travaux qui sont projetés (et même entamés puisque les négociations avec la SNCF ont commencé) :
- Peinture neuve. Oui bien sûr, sachant que ça tiendra moins de dix ans.
- Mises en conformité. Oui, mais ça ne sera que partiel, à en croire l'étude de 2005 et le fait que cette passerelle devrait être beaucoup plus haute.
- Escaliers refaits. Pourquoi pas, mais il ne me semble pas que ce soit une priorité.
- Du côté du Sanitas, il est envisagé de mettre une rampe pour les vélos ou de mettre un ascenseur
- Du côté Velpeau, seul un ascenseur est prévu et on nous a dit qu'une rampe est impossible alors que c'est faux, puisqu'il est possible de mordre sur le terre-plein (avec quelques arbustes) du milieu du début de le rue du Docteur Fournier (c'est tout de même moins facile qu'avec une passerelle neuve positionnée autrement)
Je rappelle que lors de la réunion du 12 novembre 2008, les habitants avaient rejeté les ascenseurs (trop fragiles et dégradables) pour préférer des rampes.
Un bilan financier faussé
Voici les raisons financières que l'on nous a présentées :
- la reconstruction coûte 7,5 Millions d'euros
- la réfection coûte 4 Millions, qui après négociation deviendront 3,3
Comme d'habitude quand elle nous présente ses projets, la municipalité n'indique que les avantages et cache les défauts.
Voici ce qui ne nous a pas été dit :
- En appliquant le gain pour le reconstruction, ce qui est un minimum, le coût de reconstruction passe de 7, 5 à 6,8 Millions
- Ces 6,8 Millions incluent le coût de démolition de l'ancienne passerelle
- Ces 6,8 Millions incluent peut-être l'enjambement de la rue Edouard Vaillant puisque ça avait été demandé de façon optionnelle
- Les durées de validité des travaux (avant d'autres gros travaux) sont, c'est une estimation grossière de ma part, de l'ordre de 50 ans pour la reconstruction et de 15 ans pour la réfection (je rappelle que la peinture de l'actuelle passerelle dure moins de 10 ans).
- Les services rendus par une nouvelle passerelle sont plus importants que ceux de l'ancienne, j'en parle plus loin
Un choix financier très onéreux à moyen terme
Supposez que quelqu'un ait une voiture ayant de gros ennuis d'embrayage qui permettent tout de même rouler encore assez longtemps, même si cela cause divers autres travaux d'entretien. Pour cette voiture, le coût de changement de l'embrayage est onéreux, environ la moitié du prix d'achat d'une nouvelle voiture (même ordre de grandeur qu'entre les coûts de réfection et de recontruction de la passerelle). Cette personne a assez d'argent pour remplacer l'embrayage mais pas assez pour acheter une nouvelle voiture. Que fait-elle ? Tout naturellement, elle attend de faire davantage d'économies, elle continue à utiliser ma vieille voiture et quand elle a assez d'argent, elle achète un nouveau véhicule. La municipalité de Tours fait l'inverse, elle change son très onéreux embrayage et continue avec sa vieille voiture... (je connais bien cet exemple, je l'ai vécu un peu différemment puisqu'au moment du diagnostic sur l'embrayage, j'avais l'argent pour acheter un nouvelle voiture. Je l'ai laissé de côté, j'ai continué avec ma vieille voiture le plus longtemps possible et quand l'embrayage a montré de graves signes de faiblesse, j'ai acheté une nouvelle voiture (et pas une neuve, une qui offre un bon rapport coût / espérance de vie)).
Bref, je viens de montrer que le choix de la mairie n'est pas celui d'un "bon père de famille" ou d'une "bonne mère de famlille". Attendre pour avoir du neuf à moyen terme ou faire à court terme un rafistalage moitié moins cher qui n'enlèvera pas la nécessité de faire neuf ? Bien sûr que la "sagesse populaire" préfère attendre...
Je l'ai dit lors de la réunion. Certains conseillers municipaux sont alors partis dans des explications allambiquées. Vous comprenez, il y a des opportunités, l'état se désengage... Est-ce sérieux ? Est-ce qu'on administre une grande ville comme la nôtre en se basant d'abord sur les opportunités et les aides occasionnelles diverses ? Quand on a une volonté politique de mettre en place un aménagement crucial liant deux quartiers, quand on n'est pas pressé par une urgence, quand n'a pas sous la main l'argent nécessaire, on place cette dépense dans un plan à moyen terme et une fois ce plan bien défini et accepté, on se pose ensuite la question des opportunités. Mais c'est sûrement trop demander que d'avoir une vision à moyen terme...
Je veux donc bien entendre que malgré la promesse électorale de reconstruction, le coût soit jugé trop élevé, surtout qu'une crise nous est tombé dessus. Mais je ne comprends pas qu'on dépense une somme tout de même très importante pour un rafistolage prévisoire (objectif très court terme), alors qu'avec un peu de patience et pour une somme à peine deux fois plus importante, on peut trouver l'argent pour une recontruction (objectif long terme).
Pour moi, c'est du bon sens partagé par le majorité de la population. Je l'ai dit lors de la réunion, mais, pour les conseillers municipaux, ça semble entrer par une oreille et sortir par l'autre... Pourtant, n'est-ce pas du gaspillage de l'argent public ?
Le maire sait comment se payer une autre passerelle que personne ne demande...
Le hasard veut que notre maire ait récemment eu une nouvelle lubie, pas du tout écrite dans son programme électoral, et dont le besoin ne s'était, à ma connaissance, jamais fait sentir. C'est paru le 1er juin dans la Nouvelle République en cette notule :
Une passerelle sur la Loire ?
A défaut d'imiter Mao Tsé Toung qui s'était jeté à l'eau durant sa longue marche, Jean Germain et Philippe Briand auront-ils l'occasion d'illustrer leur amitié au-dessus de la Loire ? Le maire a, en tout cas, évoqué hier soir un projet de passerelles pour piétons et voitures. A l'emplacement de l'ancien pont Bailey ? A suivre.
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Je l'ai lue lors de la réunion, j'aurais peut-être pu parler de copinage (M. Briand est le maire de St-Cyr), je me suis seulement interrogé sur l'opportunité de demander à M. Briand de venir habiter au Sanitas ou à Velpeau pour que M. Germain puisse illustrer son amitié à meilleur escient.
J'ajoute qu'il y a eu deux ponts Bailey (pont provisoires lors de l'effondrement du pont de pierre), l'un à côté du pont de pierre, l'autre à côté du pont Napoléon, et que ces deux ponts permettent la circulation des voitures, des cyclistes et des piétons. S'il y a un pont à faire sur la Loire, et c'est demandé depuis longtemps par les collectifs cyclistes, c'est du côté de Fondette. Cette proposition de passerelle apparaît donc saugrenue.
Je n'en ai d'ailleurs eu qu'un autre petit écho, sur le site de La Nouvelle République, où il était question de revenir sur ce qui était alors présenté comme une passerelle pour vélos et cycles. Et je n'ai rien vu venir.
Mais, peu importe, l'important est qu'elle montre à l'évidence que l'argent est là, que le maire de Tours sait le trouver quand c'est un projet qu'il juge important. Je propose tout simplement que l'argent de cette passerelle (qui fait bien 3 Millions, car la Loire est large) serve à financer la reconstruction de la passerelle Fournier, quitte à attendre un peu, comme je l'ai déjà dit.
Des contraintes mal évaluées
La traversées des voies de chemin de fer amène la SNCF (ou RDF) à poser des contraintes manifestement draconiennes. La municipalité s'en plaint et, sur ce point, elle a tout à fait raison. A sa place, pourtant, j'aurais demandé aux habitants de la soutenir pour que la SCNF assouplisse ses conditions et, pour le moins, qu'elle commence par donner des explications pertinentes. Mais vous avez compris qu'il n'est pas dans la culture municipale de s'appuyer sur la population. Donc il va falloir subir ces grosses contraintes.
Pour la reconstruction, il faut prévoir les travaux avec 50 mois d'avance et ils doivent s'étendre sur 24 mois.
Pour la réfection, il faut prévoir les travaux avec 40 mois d'avance et ils doivent s'étendre sur 24 mois.
Vous remarquez tout de suite que, là, on gagne presque rien en choisissant la réfection.
Pire, et c'est très important, la réfection va obliger à fermer longtemps la passerelle (pas les 24 mois entiers, mais au moins 1 à 2 mois), ce qui provoquera d'énormes gênes pour les habitués et notamment les collégiens qui y passent 4 fois par jours (je le sais, mes enfants ont subi les longs détours en début 1996, la passerelle avait été bloquée plus d'un mois). Alors qu'avec une reconstruction, il n'y aurait aucune gêne, puisque l'ancienne passerelle resterait constamment en service pendant la construction de la nouvelle, à côté.
Une diversion politicienne
Lors de la réunion, certains conseillers municipaux ont oublié les faits techniques qui les embarassaient et se sont défoulés dans des considérations politiciennes hors-sujet que je ne traite pas ici mais dans cette sous-page pour ne pas polluer mon propos, déjà très long. J'y présente aussi l'article du quotidien local qui n'a guère retenu que ces digressions et n'aide pas la population à être informée.
Un dossier à suivre
Je ne compte pas délaisser ce dossier de la passerelle, tant il y a de raisons de mieux le traiter (je n'en suis pas encore arrivé à croire que la négligence des conseillers municipaux est un puit sans fond). Pour la prochaine réunion du CVL, en octobre, je poserai une série de "questions diverses". Je pense à celles-ci :
- L'étude de 2005 a-t-elle été analysée depuis la dernière réunion du CVL ? Si oui, qu'en ressort-il ?
- Quel a été le coût de la réfection de 1996 ?
- Quel a été le coût de chacune des trois études de 2005, 2008, 2010 ?
- La contenu de ces trois études va-t-il être mis à disposition des habitants ?
- Les négociations avec la SNCF ont-elles été stoppées ? Si non, où en sont-elles ?
- les négociations avec la SNCF incluent-elles une disposition qui interdise à la SNCF d'exiger la rupture du passage entre les deux quartiers sur une durée trop longue (par exemple deux mois), dans le contexte de travaux et hors ce contexte (par exemple sous prétexte de norme non respectée) ?
Normalement, la mairie est tenue de répondre aux questions qu'on lui pose. Si c'est comme en décembre 2009, elle ne répondra pas et ça sera de très mauvaise augure.
Les risques de la réfection
Choisir la réfection plutôt que la réfection amène un risque primordial, c'est que l'ancienne passerelle ne peut pas mettre mise à toutes les nouvelles normes. Notamment, elle devrait être plus haute de 1 à 2 mètres. Il est donc à craindre que si un accident assez grave a lieu (par exemple un gamin lançant des objets sur la voie), la SNCF exige le respect des normes et donc la fermeture de la passerelle. Ce qui signifie que durant plusieurs années le lien entre les deux quartiers serait rompu avec toutes les conséquences que ça implique (notamment l'usage récent d'habitants du Sanitas de venir prendre les bus des lignes 3, 8 et 17, depuis la réorganisation du réseau, usage qui pourrait s'accentuer pour des habitants plus lointains arrivant par le tramway).
Un autre risque serait une brisure dans la structure en acier. Comme cet alliage rare n'est plus maintenu, la réparation ne serait pas évidente, avec, là aussi, une rupture du lien...
Les avantages d'une reconstruction
Enfin il convient de rappeler que la reconstruction amène des avantages substantiels par rapport à la réfection.
D'abord elle entre tout à fait dans les objectifs du Plan d'Aménagement de de développement Durable (PADD) rédigé par la municipalité, qui privilégie :
- en son orientation 1 de "créer de nouveaux emblêmes urbains", une belle passerelle en est un, en plein dans l'entrée ferroviaire de Tours
- en son orientation 2 les circulations piétonnes et cyclistes, et "en toute sécurité" (donc en enjambant aussi la rue Edouard Vaillant)
- en son orientation 3 de vitaliser les quartiers et de le faire en cohérence avec l'arrivée du tramway
- et même en son orientation 4 qui préconise que "ponts et passerelles deviennent belvédères avec des projets valorisant des circulations douces en toute sécurité"
Un belvédère ? Aucun habitant n'en a tant demandé, quelle ambition ! Hélas, surtout, quelle différence entre ces ambitions claironnées et l'attitude minable d'un rafistolage hors de prix pour se débarasser d'un projet jugé encombrant alors que dans le cadre du PADD, il devrait être un symbole de la ville "attractive" "rayonnante", aux "circulations douces", en "harmonie avec la nature".
Minable.
C) 2010-2011 PASSAGE EN FORCE OU CONCERTATION ?
Le 20 septembre 2010. Je pose les questions suivantes pour le prochain CVL-Est.
1) Les études de 2005, 2008, 2010 sur la passerelle Fournier peuvent-elles être consultées et comment ?
2) Lors de la dernière réunion pleinière du CVL Tours-Est, les techniciens de la ville de Tours ont dit qu'ils analyseraient l'étude de 2005. Quelles sont leurs conclusions ?
3) A propos de la passerelle Fournier, je demande que le choix entre sa reconstruction à moyen terme et sa réparation / amélioration à court terme soit soumis à un vote du collège des habitants du CVL-Est, ou à un vote du CVL-Est, ou à un référendum sur les quartiers Sanitas et Velpeau, ou à un référendum sur la ville de Tours (comme il y en avait eu un sur la reconstruction du Pont Wilson). La mairie opte-t-elle pour une telle consultation populaire ?
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Le 12 octobre 2010.
Réponses aux questions posées :
1) L'étude de 2005 peut être consultée, il est possible de poser des questions aux services techniques sur les deux autres dossiers. Je le ferai.
2) J'ai compris que l'étude en question leur était apparue légère et manquant de données concrètes. Je verrai en la consultant...
3) Non.
Par ailleurs, le compte-rendu de la réunion précédente, rédigé par la mairie, était très partial, à propos de la passerelle, mettant en valeur uniquement les choix de la mairie. Je l'ai contesté de façon très précise en proposant une autre rédaction moins subjective. Cela m'a été refusé, la parole m'a été confisquée par le coprésident municipal qui a refusé de demander l'avis du coprésident citoyen. Pour évacuer le problème, il a demandé un vote sur le fait d'annexer mon compte-rendu, ce qui a été voté. Mais cela n'a pas effacé le compte-rendu municipal qui a donc été imposé par la force, le mien n'étant qu'un document d'annexe (ce qui est tout de même mieux que rien, comme le voulait la mairie en déclenchant le vote). Ces deux compte-rendus sont présentés sur cette page.
Le 28 décembre 2010.
Par rapport à la 1ère réponse que l'on m'a donné, malgré plusieurs relances, je n'ai toujours pas pu poser de questions aux services techniques sur les deux derniers dossiers. Je viens de faire une nouvelle relance. Par contre, on m'a communiqué le 1er dossier. Il s'avère différent se ce que je pensais, s'en tenant à la description des entretiens à mener, et qui ont été ensuite menés. Il n'y a notamment rien sur la qualité de l'acier et, par exemple, sa comparaison avec celui de la Tour Eiffel, comme on est plusieurs à s'en souvenir. En 2005, je ne suivais le sujet de très près et il est donc dommage que je ne retrouve pas l'origine de ces propos.
Par ailleurs, la NR du 23 décembre a annoncé une quatrième étude (voir ici). J'en suis étonné, et aussi étonné du titre "Rénovation à minima", le minima n'étant pas expliqué dans l'article. Si cela est vrai, si le coût de rénovation est très sensiblement diminué, c'est pour moi une bonne nouvelle... à condition de garder en ligne de mire une reconstruction...
En fait, cet article approximatif correspond à une situation incertaine, comme on va le voir.
Reconstruction
4,3 : passerelle
1,3 : coûts connexes RFF-SNCF
0,2 : déconstruction de l'ancienne passerelle
0,3 : escaliers, éclairages... (donc total 6,1 M sans les rampes)
0,7 : rampes (donc total 6,8 M)
0,3 : ascenseurs (facultatif))
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Rénovation
0,7 : réparation métallique
0,2 : peinture
1,0 : coûts connexes RFF-SNCF
0,2 : divers indispensable (donc total 2,1 M réparation a minima)
2,3 : escaliers, éclairage, ascenseurs etc. (donc total 4,4 M)
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En jaune l'axe pietonnier et cycliste est-ouest préconisé à la réunion du 12 novembre 2008, la nouvelle passerelle est en rouge (correspondant à l'étude de 2008), les escaliers sont en violet. En bleu le positionnement des rampes d'accès dans l'étude de 2008, en orange l'autre positionnement plus convaincant de la "reconstruction optimale". (photo Google Map)
APPEL POUR UNE RECONSTRUCTION OPTIMALE DE LA PASSERELLE FOURNIER Le 25 janvier 2011
Nous, Sophie Robin, du collectif Vélorution, Jean-Marie Magi, membre du CVL-Est, et Alain Beyrand (ancien membre du CVL-Est, blogueur, www.pressibus.org/passerelle), ayant pris connaissance le 20 janvier 2011 des études réalisées en 2008 et 2010 sur la passerelle Fournier, étant donnés les éléments techniques et budgétaires dont nous disposons actuellement :
- Nous demandons que la préférence soit donnée à une "reconstruction optimale" reposant sur la reconstruction envisagée en fin 2008, mais avec les escaliers et les rampes (cyclistes, piétons, poussettes...) positionnés dans le sens est-ouest, permettant de franchir la rue Edouard Vaillant et d'arriver avant la station de tramway, du côté Sanitas.
- Nous estimons que, si c'est budgétairement nécessaire, les travaux peuvent être scindés en deux, d'abord la passerelle et les deux escaliers principaux pour 6,1 Millions d'euros (TTC, 5,3 M. Hors Taxes), ensuite les deux rampes et le petit escalier pour 1, 1 M. En complément facultatif, des ascenseurs pourraient aussi être ajoutés.
- Nous rejetons toute réfection conséquente, qu'elle soit minimale à 2 M ou complète à 4,4 M, car nous les jugeons trop onéreuses, trop handicapantes (accès coupés pendant les travaux) et ne répondant pas aux besoins d'aujourd'hui (accès direct au tramway, priorités aux circulations douces...). Nous demandons un suivi des points jugés dangereux, avec application de traitements ponctuels de prévention. Nous refusons que soient dépensées de grosses sommes pour prolonger la vie d'une structure usée devenue inadaptée, nous préférons attendre un peu pour que soit réuni l'argent nécessaire à la reconstruction.
- Nous sommes ouverts à tout dialogue et à la prise en compte de nouvelles données. Nous sommes conscients que ce nous proposons en schéma ci-dessus demande des modifications probablement conséquentes, mais l'essentiel est qu'il nous apparaît nécessaire et possible de positionner les escaliers et les rampes dans le sens est-ouest.
- Comme cela avait été fait à la concertation précédente du 12 novembre 2008, nous insistons sur la nécessité de développer l'axe est-ouest en circulations douces. Il en manque sérieusement, alors qu'elles sont développées dans l'axe nord-sud. Cette passerelle et ces rampes doivent devenir des passages les plus naturels possibles (donc raccourcis, confortables, sécurisés) pour circuler à pied et à vélo entre les deux quartiers Velpeau et Sanitas, et, au delà, entre St Pierre des Corps et La Riche (c'est là, avec le pont du milieu, le seul obstacle majeur sur une continuité de rues existantes). Nous demandons que la ville et l'agglomération en prennent conscience et oeuvrent en ce sens, conformément aux divers documents administratifs (PADD, Plan Climat...).
- Nous espérons aboutir à un consensus, notamment auprès des associations concernées. Nous demandons à ce que, dans le prolongement de la réunion constructive du 20 janvier, avec la même transparence technique qui nous manquait depuis 2008, une ou plusieurs réunions de travail soient organisées dans le cadre du CVL-Est (ces réunions sont ouvertes à tous les citoyens) pour préciser le contenu de l'étude à mener en 2011.
Remarque : si la longueur de la rampe n'est pas suffisante du côté ouest, des solutions pour la rallonger sont possibles,
comme ci-dessus pas un double tourniquet, ou par un plus grand enjambant la rue Edouard Vaillant.
Il est aussi possible d'avancer davantage sur la rue du Dr Fournier.
D'après nos calculs, la longueur de la rampe est de 150 m pour un seul tourniquet et de 210 m
pour deux tourniquets, et du côté ouest, en ligne presque droite, on disposerait de 185 mètres.
Techniquement et budgétairement, si on veut une solution, on en trouvera une.
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Priorité reconstruction
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Indécision
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Priorité rénovation
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Reconstruction optimale | Reconstruction
| Rénovation minimale provisoire
| Indécision
| Rénovation du maire |
Hervé Cochetel
Guillaume Lapaque
Rappelons que notre appel autorise des variantes.
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Josette Blanchet
Monique Chevet
Sans écarter la reconstruction optimale, mais en envisageant d'autres options, à préciser.
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Christophe Boulanger
Fanny Puel
L'objectif est une reconstruction à moyen terme (une dizaine d'années) (la priorité allant à une passerelle sur la Loire à Fondette). En attendant, la mise en place rapide de rampes doit permettre une meilleure accessibilité, pour un moindre coût, en se contentant par ailleurs du minimum (maintenir la solidité de la passerelle).
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Thierry Salmon
Attente de l'étude de 2011, avec plusieurs options de reconstruction et de rénovation
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Alain Dayan
Contrairement (nous semble-t-il) au maire, il n'écarte pas la possibilité d'une reconstruction, en fonction d'une étude plus fine.
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