La passerelle Fournier interdite durant un jour et demi
C'est interdit, débrouillez-vous !
Avant-hier, dimanche, la passerelle Fournier a été interdite. Des piétons ont enlevé la pancarte indiquant un danger et ont forcé le passage. Ils l'ont franchi sans rien remarquer de spécial... Inconscience ou saine désobéissance citoyenne et responsable ?
Il faut vraiment faire attention pour remarquer qu'il y a quelque chose d'anormal sur des piliers de soutien de l'escalier du côté Sanitas.
Est-ce vraiment dangereux ? Ce n'est pas évident et ceux qui forcent le passage n'ont pas l'impression de braver un quelconque danger...
En plus, il n'est pas évident que ce soit plus dangereux qu'il y a une semaine ou un an, peut-être est-ce le hasard qui a permis de découvrir ces défauts déjà anciens...
Quelle est la priorité ?
On peut donc se demander quelle est la priorité de la municipalité. Apparemment elle est de s'affranchir de toute responsabilité. Par contre la libre circulation des habitants, sur cette passerelle stratégique pour éviter un long détour, apparaît comme très secondaire. Car outre l'interdiction, aucune consolidation des piliers n'est en cours, aucune mise en place d'un escalier de secours n'est en cours. Pire, aucun panneau n'informe les habitants de ce qui se passe et de ce qui se passera. C'est l'opacité, débrouillez-vous... Prenez la voiture, les piétons, c'est secondaire...
D'ailleurs si une rue avait été coupée, il est très probable que la municipalité aurait été beaucoup plus réactive et que la circulation aurait été rétablie plus rapidement... Mais une passerelle pour piétons et vélos...
Je ne suis certes pas expert, mais à mon avis, il aurait suffit de réduire le passage de l'escalier à une personne, en indiquant de passer prudemment. Car le seul risque pourrait être un groupe d'écoliers qui dévalerait l'escalier en sautant...
Question au CVL
Justement, il y a une réunion du CVL-Est après-demain jeudi 18 juin. Je demande donc qu'on nous fasse un exposé précis de la situation. En espérant que la circulation sera rétablie auparavant...
Les habitants se rebiffent
Mardi midi : les habitants ont enlevé les barrières, rétablissant ainsi la circulation piétonne (je suppose que ce sont des habitants, puisque les panneaux sont à côté)...
Je suis revenu pour prendre des photos et j'ai regardé de plus près l'état des piliers. Je suis conforté dans ce que j'ai écrit plus haut, ils ne me semblent pas plus fragiles qu'il y a une semaine. Il y a des traces d'un feu, par exemple une mobylette qui aurait brûlé. Il est possible qu'il y ait eu du vandalisme, une voiture ayant été précipitée contre les poteaux, ce qui les a écornés sans attaquer pour autant le corps en béton armé, voyez sur la photo. La police serait arrivée et aurait remarqué l'état des piliers, ce qui aurait déclenché l'interdiction sans se préoccuper des antécédents et des conséquences.
Comme antécédents, je rappelle qu'il y a 4 ans il y avait eu une étude approfondie sur l'état de la passerelle, qui n'avait rien révélé à ce niveau. Et si les piliers sont certes abimés, ils me semblent assez costauds pour ne pas devoir céder... (et il y en a 4, pas 2...)
L'inaction et le manque de communication - et donc de pertinence - de la municipalité m'apparaît désolant : les citoyens sont considérés de manière infantile. Quand donc la mairie va-t-elle prendre en compte l'importance de cette passerelle ? Ceci est de mauvaise augure pour le projet de reconstruction (dont on est sans nouvelle)...
Tout revient dans l'ordre
Mercredi matin : les pancartes de la municipalité ont été enlevées, chacun peut à nouveau passer sur la passerelle sans gène.
A la rigueur qu'un dimanche une décision d'interdiction soit prise à cause de ces poteaux abîmés, au nom du principe de précaution, c'est compréhensible. Mais que la municipalité n'ait amené personne lundi matin pour analyser la situation et rétablir la circulation, c'est incompréhensible.
Les explications insatisfaisantes de la municipalité
Suite à la réunion du CVL du jeudi 18 juin la municipalité a répondu à la question que j'ai posée. Dimanche soir, des scooters ont été mis à feu et le feu était si fort que le bas du tablier des piliers s'est brisé sous l'effet de la chaleur. Je prends le lecteur à témoin, regardez-bien la photo ci-dessus : il n'y a pas de traces de feu sur le premier pilier qui est le plus abimé et les traces sur les deux du fond ne sont pas bien fortes. Comment croire qu'il y ait eu un feu très fort au point de briser le socle en béton ? L'explication n'apparaît pas vraiment crédible. L'hypothèse de percussions l'est bien davantage. Ce manque de pertinence est probablement involontaire et secondaire, mais il est révélateur de la légéreté avec laquelle le problème a été suivi.
Il a aussi été précisé que c'est mardi matin que la municipalité a enlevé les panneaux. Là c'est moi qui me suis trompé en supposant que ce sont des habitants qui les avaient enlevés.
Aucune explication n'a été apportée sur le fait qu'il a fallu attendre mardi matin pour qu'un expert analyse la situation (qui ne demandait d'ailleurs pas beaucoup d'expertise pour être analysée, je l'ai montré ci-dessus), ni sur le fait que l'interdiction s'est faite de manière brutale sans aucune explication. Alors que des centaines de piétons ont été fortement dérangés dans leur déplacement durant un jour et demi.
Le compte-rendu de la réunion du CVL du 18 juin porte la mention que les services municipaux sont intervenus "dès le mardi matin", comme s'ils avaient été prompt. Je suis intervenu pour signaler que ce mot "dés" était déplacé, qu'il suffisait d'imaginer qu'il faille attendre un jour et demi pour ouvrir une artère automobile passante... Mais, là, ce n'est qu'une artère piétionne passante et il m'a été répondu que ce mot "dès" était justifié. Comme quoi ça peut recommencer, la réaction restera aussi tardive... Et à côté, la même minicipalité fait de beaux discours pour louer les circulations douces...