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La fin des écureuils en centre-ville de Tours ? Encore une fois, les élus bétonneurs sacrifient une zone arborée (donation Cligman au musée des Beaux-Arts)


Sommaire
1. Veut-on des écureuils en centre ville ?
2. Le bal des faux-culs
3. Des élus éblouis par le fric
4. Un îlot de nature tranquille au milieu de l'agitation de la ville
5. Un petit écosystème qu'il faudrait protéger
6. Aussi des craintes pour l'équilibre architectural des lieux
7. L'écureuil est une espèce protégée...
8. Interrogations
9. Matraquage, désinformation, passe-droit, mépris citoyen
10. La volonté de l'Etat...
11. Une donation poudre aux yeux ? Un recours ?
12. Une solution alternative ?
13. Compléments


1. Veut-on des écureuils en centre ville ?
   
   Il y a ceux qui estiment que la présence d'écureuils en centre-ville est un bien précieux qu'il faut à tout prix conserver, comme les arbres de l'écosystème où ils vivent. Et il y a ceux qui pensent que de tels animaux sauvages n'ont pas leur place en centre-ville, surtout quand cette cité a la prétention de devenir une métropole ouverte aux investisseurs.
   
   Pourtant l'un n'empêche pas l'autre, la ville de Berlin en est un exemple célèbre parmi d'autres. On peut préserver des zones boisées en centre-ville, cela peut être une priorité et cela devient alors un atout essentiel. Pas à Tours où l'hécatombe continue (cf. mon livre "Tours est ses arbres qu'on ne laisse pas grandir"), le patrimoine arboré est considéré comme terrain à bâtir. On franchit même une nouvelle étape en s'attaquant à un parc historique de la ville.
   
   En ces temps mercantiles, les édiles ont trouvé une justification originale pour bétonner le dernier lieu de vie des écureuils en centre-ville de Tours. Dire que cette ville est censée être l'emblème du jardin de la France... Le 20 juin 2016, ses conseillers municipaux ont voté à la quasi-unanimité une modification du PSMV (Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur) permettant la destruction d'une partie du jardin des Beaux-Arts, sans bien se rendre compte de la portée de leur geste.
   
   
   Un écureuil dans le parc Tiergarten au centre de Berlin
   (photo de Jeanne Menjoulet piochée sur cette page)
   
2. Le bal des faux-culs
   
   La tyrannie des tronçonneuses se perpétue. Jean Germain et sa municipalité n'aimaient pas les arbres. Tout projet immobilier était prétexte pour les abattre. Ce n'était certes pas le but, mais ignorer leur existence aboutit à ce résultat, avec en conséquence une diminution de la qualité de vie des habitants et aussi des touristes. Pour que ces derniers viennent, ne devraient-ils pas se sentir bien chez nous ? Ne pas avoir l'impression qu'on essaye de rentabiliser leur venue ?
   
   Le rejet de la nature a atteint un tel point qu'il s'est imposé comme un des éléments directeurs de la politique de la ville. Avec le soutien constant du Tribunal Administratif d'Orléans, la municipalité a pu supprimer la protection dont bénéficiait les zones arborées du périmètre PSMV du vieux Tours. C'était au début de 2014. Finies les contraintes, les élus tous-puissants allaient pouvoir abattre des arbres pour le moindre prétexte, et leur inventivité en la matière est sans borne.
   
   Il y a bien eu des tentatives de résistance pour la défense des arbres dans la population. Mais rien dans les formations politiques, pas le moindre contre-pouvoir en face, ainsi tout se décide en catimini entre décideurs. Le changement d'ABF (Architecte des Bâtiments de France) n'a notamment rien modifié aux aspirations des bétonneurs. Après quelques velleïtés (refuser de cacher la vue sur l'église St Julien...), le nouveau venu a vite été ramené aux intérêts primordiaux du BTP et maintenant il file doux. Rentré dans le rang, comme ses prédécesseurs, il répond probablement aux ordres de sa hiérarchie. Au niveau du Tribunal Administratif, aucune volonté d'indépendance ne semble se manifester. Au contraire, ce tout puissant tribunal a même été jusqu'à lourdement sanctionner les associations environnementales qui, en conséquence, hésitent à déposer des recours, qui, de toute façon, sont systématiquement rejetés.
   
   Tout est donc verrouillé, au service de la "liberté d’entreprise", le champ est libre pour tous les abus. La nature en vile en est la première victime. Si l'on plante beaucoup d'arbres, c'est qu'on en abat beaucoup, c'est qu'on les considère comme des meubles qu'on déplace (à ce sujet, voir les les arbrisseaux en bac de l'aménagement de la place Châteauneuf, article NR du 29 juin). Et le solde en biomasse diminue régulièrement. Platanes, tilleuls, peupliers, saules pleureurs, marroniers sont notamment remplacés par des arbustes....
   
   
   Le soir où les élus ont voté la destruction parielle du jardin des Beaux-Arts,
   des affiches géantes partout dans la ville montraient combien "Tours est jardins" !...
   La comm' n'y changera rien, ils ont beau dire qu'ils aiment les arbres, les oiseaux et les écureuils,
   les faits sont têtus, ils sont hypocrites.
   Faut-il rappeler que ces mêmes élus ont voté un Plan Local d'Urbanisme qui est censé développer "la trame verte" et un Schéma de Cohérence Territoriale qui se veut être un ardent défenseur de la biodiversité...
   
   
3. Des élus éblouis par le fric
   
   C'est dans cette ambiance de tronçonneuses et de bétonnières qu'est arrivé en 2014, Serge Babary, nouveau maire, avec sa nouvelle équipe municipale. Une alternance dans la continuité des saccages du patrimoine végétal. Il n'a pas fallu longtemps, en effet, pour se rendre à l’évidence : l’état d'esprit du nouvel élu s’inscrivait dans la droite ligne de son prédécesseur (cf. article Encore un maire qui n'aime pas les arbres de novembre 2014 sur ce site). Le personnel administratif et annexe étant resté en place, gardant la même culture anti-nature, nous assistons à la poursuite de la même politique. L’argent reste le nerf de la guerre et il autorise tous les délits. Nous en avons une démonstration navrante avec cet exemple qui nous livre un conte à dormir debout.
   
   Il était une fois un riche industriel qui avait accumulé, à la sueur du travail de ses ouvriers et ouvrières, une magnifique collection d'oeuvres d'art. Et voici que ce monsieur devenu très vieux veut léguer au Musée des Beaux-Arts de Tours cette collection. Un "cadeau qui tombe du ciel", comme s'extasie la Nouvelle République dans un article du 21 juin 2016,révélant (avec un autre article de la veille) à ses lecteurs cette "opportunité extraordinaire". Mieux encore, et là ça devient un conte de fées, "Léon et Martine Cligman vont même plus loin et acceptent de financer la construction de l'écrin qui accueillera leurs œuvres ainsi que les collections que le musée ne peut abriter, faute de place. Un projet estimé à cinq millions d'euros". A ajouter aux 20 millions d'euros de la collection...
   
   Eblouis de tant de générosité, les élus se sont prosternés, ont juré de réaliser cela au plus vite pour que le vieux Monsieur voit cela pour ses cent ans, et il ne reste que quatre ans pour ainsi le remercier... Les arbres et les écureuils sont le dernier de leur soucis, un détail parmi bien d'autres... La culture est un formidable alibi ! Extasiez-vous devant Delacroix, Corot, Toulouse-Lautrec, Degas et ne regardez pas à côté ce que l'on va détruire. Comme si ces oeuvres ne pouvaient pas être abritées ailleurs... Il faut absolument abattre et déloger les habitués des lieux, encore diminuer la biodiversité...
   
   
4. Un îlot de nature tranquille au milieu de l'agitation de la ville
   
   Tous les Tourangeaux connaissent le jardin des Beaux-Arts, anciennement jardin de l'Archevêché, le palais de l'Archevêque étant devenu le musée des Beaux-Arts. D'abord parce que pour y parvenir, il faut passer entre le fabuleux cèdre, fierté de la ville, et la dépouille empaillée de Fritz l'éléphant qui depuis le début du XXème siècle émerveille tous les enfants. On monte ensuite quelques marches et on trouve sur sa gauche un très beau jardin à la française, le seul de la ville, et sur la droite et au fond, devant une antique muraille gallo-romaine, un parc très touffu, avec une belle statue.
   
   Ce parc est devenu unique à Tours car, contrairement aux autres qui se sont ouverts sur la ville et sa circulation (regrettable réflexe sécuritaire pour que tout reste à portée de vue), il a gardé son caractère fermé entre vieilles murailles et couverture végétale dense, certains endroits étant inaccessibles. On se sent ainsi vraiment isolé des bruits et soucis de la ville. C'est aussi ce précieux lieu que l'on veut détruire en grande partie. Jusqu'à cacher la muraille de Cesarodumum derrière un bâtiment moderne tel qu'on en trouve à Shangaï ou Sydney.
   
   
5. Un petit écosystème qu'il faudrait protéger
   
   Quand j'ai appris ce qui se préparait, je suis revenu sur les lieux, mon appareil photo à la main. Et là j'ai assisté au spectacle charmant d’enfants émerveillés à qui l'on montrait un écureuil dans sa course rapide de branches en branches :
   
   
   Voyez l'écureuil...
   Là où tout doit être détruit pour édifier un bâtiment qui pourrait se faire ailleurs.
   
   La seule période des travaux pourrait être fatale à la petite faune sauvage qui habite les lieux, sans parler même de la réduction de la zone arborée. Et il est à craindre que cette extension ne soit qu'une première étape avant de futures extensions, continuant le grignotage... Voyez ce plan :
   
   
   En jaune (approximativement) le futur bâtiment de 1100 m2
   Voici d'autres photos de la zone à détruire :
   
   
   
   
   
6. Aussi des craintes pour l'équilibre architectural des lieux...
   
   Outre ces fortes dégradations pour le massif végétal et la perte d’habitat pour la faune sauvage arboricole du site, il y a aussi lieu de craindre que le futur bâtiment ne s'intègre pas du tout dans l'équilibre pierre de tuffeau / ardoises des lieux. C'est hélas l'habitude, le PSMV permet tout, l'ABF aussi...
   
   
   Le musée des Beaux-Arts et, en arrière-plan, la cathédrale de Tours
   
   
7. L'écureuil est une espèce protégée...
   
   
   Extrait de la page Ecureuil du Museum National d'Histoire Naturelle
   
   Quand ils ont voté la destruction de cet espace boisé en plein périmètre officiellement déclaré "sauvegardé", les conseillers municipaux ne savaient probablement pas qu'y vivent des espèces protégées. L’écureuil en est une, les passereaux communs aussi. On ignore si un roitelet ou une sitelle y nichent et l’on ne sait rien sur l’existence d’éventuels sites dortoirs à chauve-souris. Aucune association naturaliste n’a été contactée pour au moins faire l’inventaire des espèces abritées en ce lieu. Juridiquement, l'âge du capitaine permet-il de déroger à la nécessité d'une étude d'impact ?
   
   Maintenant qu'ils l'apprennent, les élus vont reconnaître leur erreur et respecter la protection dont bénéficie nos sauvages petits amis : il faudrait être très naïf pour le croire...
   
   
8. Interrogations
   
   Nous ne connaissons actuellement que ce que l'on a voulu nous dire et cela reste limité. En premier lieu, pourquoi mettre le nouveau bâtiment à cet endroit là ? Est-ce une volonté du donateur ? Ou est-ce la direction du Musée qui a utilisé cette donation comme un levier pour valider un projet d'extension recherché depuis longtemps ? Cette seconde hypothèse semble plus vraisemblable et le donateur aurait été tenu dans l'ignorance des dégâts environnementaux qu'il provoque. A son âge, il est quasiment impossible de le faire changer d'avis....
   
   Il convient aussi de s'interroger de la façon dont seront menés les travaux en un endroit aussi peu accessible. Une hypothèse vraisemblable consisterait à faire une brèche dans le mur d'enceinte le long de la rue des Ursulines (au sud du parc) et d'abattre d'autres arbres pour faciliter l'accès. Il faudrait alors abattre d'autres arbres pour laisser passer les lourds engins de chantier...
   
   Les hypothèses d'autres implantations ont-elles été évoquées ? La zone Mame, citée par un conseiller municipal, permettrait d'associer culture et numérique. Autre hypothèse : sur la terrasse herbeuse à l'Est du parc, celui-ci serait alors surplombé par le nouveau bâtiment. Peut-être même y-aurait-il des salles en sous-sol pour les réserves et donc une surface plus importante que les 1100 m2 prévus (en étayant solidement l'ensemble) ?
   
   Des éléments de réponse seront donnés dans les chapitres suivants.
   
   
   Y-a-t-il des contre-indications pour positionner le bâtiment
   sur la terrasse, par exemple en cet emplacement bleuté ?
   
   Plutôt que de foncer tête baissée, ne vaudrait-il pas mieux remettre tout cela à plat pour trouver une réponse plus consensuelle  ? Comme c'est parti, celle-ci souffrira toujours d'avoir été associée à la destruction d'un lieu précieux.
   
   
9. Matraquage, désinformation, passe-droit, mépris citoyen
   
   Nous sommes hélas dans une spirale vicieuse bien connue et répétitive :
   1. Les élus et autres décideurs (souvent plus importants que les élus, qui sont plutôt des suiveurs dociles) décident en catimini de lancer un grand projet. Tout est opaque pour le citoyen. Le projet avance ainsi très loin, jusqu'à ce que tout soit prêt pôur son déclenchement. Dans le cas présent, un architecte prestigieux a déjà réalisé tous les plans du futur bâtiment.
   2. Sur la base d'informations orientées et sans nuances, ils l'approuvent à l'unanimité ou presque en conseil municipal. On a même vu pire quand le maire a décidé tout seul qu'on pouvait supprimer une digue qui protège la ville des inondations (cf. page voisine).
   3. Puis les médias en parlent (dans le présent cas, le jour même du vote) et tout le monde se rend compte qu'on est mis devant le fait accompli.
   4. L'élu ne se trompe jamais, il a toujours raison. Aux quelques citoyens qui signalent le problème, on fait vite comprendre qu'ils risquent de gâcher la fête d'un projet mirifique (écoutez le maire : "C'est une chance exceptionnelle !", "Cette donation, très riche en art moderne, propulsera notre musée à un niveau national").
   5. Les médias applaudissent et insistent pour souligner qu'il n'y a pas d'autre choix. "On ne peut imaginer l'inverse" dit la NR du 24 juin dans un troisième article. Et le 23 juin, complétant le matraquage, La Tribune de Tours a publié un article dans la même veine. Pareil pour le site et le journal municipal. A chaque fois on ne montre pas les saccages prévus, aucun plan n'est présenté, alors qu'il est connu (l'architecte ayant présenté son projet), c'est la marque d'une volonté manifeste de désinformation.
   6. Quant aux soi-disant organes de démocratie locale (Conseils de la Vie Locale), ils ont été dans l'igorance de ce projet comme des autres. Et si quelques citoyens veulent la création d'un "groupe de travail" sur ce sujet, ils seront rembarrés comme d'habitude. Et de toutes façons, tout est déjà décidé...
   7. Si les élus agissent ainsi, c'est qu'ils ne sont pratiquement soumis à aucun contrôle. Notamment le Tribunal Administratif d'Orléans leur donne systématiquement raison depuis longtemps. Le PSMV est très permissif, et quand il apporte une contrainte, elle saute sans la moindre opposition, c'est ce qui vient de faire le dernier conseil municipal. Les élus édictent à la fois les règles et les passe-droits qui leur permettent de s'en affranchir. Sans réel contre-pouvoir.
   8. Comme moyen de réagir, quand trop c'est trop, il ne nous reste qu'à virer la majorité municipale lors des élections, comme on l'a fait en 2014. Pour que les remplaçants reprennent les mêmes mauvaises manières...
   
   Ainsi va la vie médiocre, mercantile et mortifère d'une "mégaloville" de province...
   
   
10. La volonté de l'Etat...

    [Complément du 7 juillet 2016]. La Tribune de Tours du 7 juillet publie la notule ci-contre . Ainsi, c'est bien l'industriel Léon Cligman qui a insisté pour que le jardin des Beaux-Arts soit partiellement détruit, allant jusqu'à obtenir l'appui du Président de la République François Hollande et de l'Etat. On comprend pourquoi, deux ou trois jours avant l'acceptation du Conseil Municipal le 21 juin, la mairie a présenté le projet à quelques privilégiés, notamment trois associations patrimoniales, pour essayer de les amadouer... Quoiqu'il en soit, il est rassurant de constater que, derrière l'unanimité de façade, il y a au moins une élue, la conseillère municipale Christine Beuzelin, qui n'est pas tombée dans l'approbation béate d'un projet très constestable.

    
    
    
11. Une donation poudre aux yeux ? Un recours ?
    
    [Complément du 7 juillet 2016]. Deux pages plus loin, ce même journal présente l'opposition énergique de la revue "La Tribune de l'Art". Voici cet article de La Tribune de Tours et l'article de La Tribune de l'Art (avec un complément ici). Ce dernier est particulièrement important, en premier lieu parce qu'il permet un nouvel éclairage que je n'aurais pas soupçonné.
    
    Le flou apparaît complet avec une grande incohérence entre les oeuvres évoquées (Toulouse-Lautrec, Corot, Delacroix...) et la valeur annoncée de 20 millions d'euros jugée trop faible. L'oeuvre la plus importante pourrait seulement être un dessin de Degas. En réalité, la collection ne serait "importante que quantitativement et beaucoup moins qualitativement".
    
    La tribune de l'Art, sous la plume de Didier Rykner, a la plume très dure contre ce qu'elle considère comme un "vandalisme". On y trouve le plan suivant, confirmant à peu près celui que j'ai présenté :
    
    
    La Tribune de l'Art poursuit avec des propos de bon sens, complètement étrangers aux élus Tourangeaux et hélas à l'ABF et l'Etat : "A quoi sert un secteur sauvegardé ? [...] Que peut-on dire d’un homme de 96 ans qui décide d’imposer la construction d’un édifice consacré à sa collection sur un tel lieu ? Que peut-on dire d’une mairie et d’un ministère qui accepterait une telle exigence. [... ] On souhaite donc déléguer la construction d’une aile d’un musée municipal, sur un terrain appartenant à la Ville, à un particulier qui, de plus, si l’on en croit ce qui a été écrit par certains confrères, décidera lui-même de l’architecte ? Et le conseil municipal a osé voter une telle décision, probablement illégale ?".
    
    Hé oui, c'est ce que je disais précédemment, de très mauvaises habitudes ont été prise à Tours, on est trop souvent dans l'illégalité avec la complicité du Tribunal administratif d'Orléans (qui notamment désigne des commissaires-enquêteurs bénis-oui-oui pour une approbation connue d'avance, même s'il y a une importante opposition citoyenne et même s'il y a des enjeux sécuritaires contre les inondations, voir le dernier exemple).
    
    Cet article de La Tribune de l'Art se termine par ces propos : "Nous avons interrogé Sites et Monuments (nouveau nom d’usage de la SPPEF qui prend ainsi le patronyme de sa revue) qui nous a confirmé qu’elle ne laisserait pas passer une telle chose sans épuiser tous les recours possibles. [...] Nous suivrons bien sûr attentivement ce dossier que nous mettons désormais en tête de nos priorités."
    
    Revenons à l'article de La Tribune de Tours. Il signale que l'ancienne ABF est opposée au projet. Mais sa comparaison finale avec la pyramide du Louvre est hors-sujet pour n'avoir pas du tout provoqué la disparition d'une partie précieuse d'un parc.
    
    
12. Une solution alternative ?
    
    [Complément du 12 juillet 2016].
    
    Imaginons le nouveau bâtiment, avant et après :
    
    Bien sûr, l'aspect du nouveau bâtiment peut être amélioré, par une orangerie avec effets de transparence en hauteur, par une végétalisation partielle de la façade, par de la peinture verte etc. Mais quoiqu'on fasse, il n'est pas exagéré de dire que, dans cet environnement, il s'agit de vandalisme, autant du point de vue architectural patrimonial que de l'atteinte à un espace vert protégé.
    
    Précédemment, j'ai proposé une solution alternative avec ce schéma d'un bâtiment situé à l'empacement de la terrasse :
    
    
    A supposer qu'il n'y ait pas de vestiges patrimoiniaux à cet endroit, il y aurait là une possibilité d'ajouter une aile annexe en abîmant beaucoup moins les lieux. Sur la partie nord, là où c'est plus étroit, on peut imaginer un corridor d'accès caché, sous la terrasse, faisant la jonction entre le musée et son annexe. Celle-ci serait en grande partie cachée par les arbres, comme le montre ce photomontage :
    
    
    De l'autre côté, rue de la Porte Rouline, le bâtiment serait peu visible (le trait rouge correspond à la hauteur de la terrasse) :
    
    
    Encore faut-il qu'on puisse mettre en place ce bâtiment en préservant ce qui est précieux en ses fondements. Et le coût de construction serait certainement beaucoup plus important que ce qui est prévu actuellement... Cela fait beaucoup de "si", alors qu'à mon sens, le seul véritable avantage serait de permettre un accès à la terrasse. C'est inexplicablement interdit aujourd'hui, pour des raisons de sécurité qui auraient pu être réglées depuis longtemps.
    
    Espérons que, loin d'un mausolée pour un industriel incapable de justifier d'une collection pas aussi fabuleuse qu'il le prétend, loin du prétentieux battage médiatique qui a été déployé, les décideurs reviennent à plus d'humilité pour, basiquement, mettre en valeur le patrimoine légué par nos ancêtres : permettre l'accès à la terrasse. C'est simple, peu coûteux et ça serait apprécié par les habitants et les touristes. La meilleure des solutions, finalement...
    
    
13. Compléments
    
    
    • Autres alternatives en page voisine.
    • Dans un article de la Tribune de l'Art, un ancien directeur du Musée des Beaux-Arts a présenté à quel point ça serait une grave atteinte à notre patrimoine. On y lit notamment "L’existence même sous le parterre d’une superbe galerie souterraine à la belle stéréotomie, datant sans doute du 17e siècle, rendent déraisonnablement aventureux le projet Cligman". On ferait mieux de rendre accessible au public cette belle terrasse et ses souterrains...
    • Page AQUAVIT avec une sitographie permettant de suivre l'évolution du sujet.
    • Le 31 octobre, l'association "Sites et monuments" publie une page titrée "un patrimoine bafoué par ses défenseurs". On y voit pour la première fois ce que serait le nouveau bâtiment. Il est décrit comme "un pastiche de la muraille romaine par un jeu puéril entre les matériaux brique et pierre".
      
      On voit sur la droite que le parc est détruit sur une largeur bien plus importante que celle du bâtiment.
      Et avec les briques, il vaut mieux que l'illustration soit en noir et blanc...
      (d'après page "Sites et monuments")
    • Deux commissions locales ont dit oui (voir page voisine), une commission nationale a dit non (voir page Tribune de l'Art) le 10 novembre 2016.
      
      
      Quand la terrasse était ouverte au public...

Alain Beyrand, les 23 et 29 juin 2016
pour les chapitres 1 à 9
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