L'affairisme pousse
Dans notre ville de Tours, nous estimons que les intérêts privés ont pris le pas sur l'intérêt public. L'affairisme prime. Il est souvent désigné sous le terme "système Germain". Ce réseau caché et cloisonné de relations politiques du maire, tout à son service autocratique derrière le multipartisme de façade, est dénoncé et caricaturé tant en local qu’au niveau national. L'Express du 14 septembre 2006, a décortiqué en quatre articles les principales ramifications du réseau souterrain du maire. On y trouve ce témoignage du secrétaire général de la CGT d'Indre et Loire, très révélateur par sa dernière phrase : "Le moins que l'on puisse dire, c'est que Jean Germain contraste avec son prédécesseur à la tête de la ville. Désormais, nous avons des relations avec le maire, alors qu'avant ? Je ne suis pas certain, en revanche, qu'il tienne véritablement compte de notre avis".
La Tribune de Tours du 1er septembre 2011 est plus précise : "Les amis, les fidèles, les réseaux, les amours, la NR, les affaires… Depuis des lustres, Jean Germain applique avec bonheur une recette en somme simple comme le monde pour gérer Tours. S’entourer de fidèles et de proches pour travailler sur les dossiers sensibles et faire converger des intérêts économiques avec ses adversaires potentiels pour s’assurer une paix royale. Avec en clé de voûte, de cette gouvernance, un soutien sans faille – ou presque – assuré par le quotidien régional local. Discrétion, efficacité, travail en petit comité, relais puissants : le système a fonctionné à la perfection. […] Tout le système Germain est là : tisser avec ses interlocuteurs, amis, alliés, adversaires, un réseau inextricable d'intérêts pour au final faire converger sur sa personne toutes les bonnes volontés".
Notre autocrate local, vice-président de la région Centre puis sénateur, président de l'agglo Tours Plus et de multiples organisùes, a donc tissé sa toile au point de se sentir tout puissant. Ses multiples fonctions et son vaste réseau de relations lui permettent de mettre dans sa poche ceux qui pourraient le contrecarrer. Ses services et conseillers municipaux lui sont dévoués. Il ne suit la loi que lorsqu'il se trouve contraint ou que le risque est trop grand, mais il n'hésite pas à forcer cette loi quand c'est tangent et qu'il n'est pas évident de l'en empêcher.
Ces citations proviennent du début du chapitre 7.4.2 du livre d'Alain Beyrand Tours et ses arbres qu'on ne laisse pas grandir.
Jean-Marc Sérékian, dans ses écrits sur le site carfree, va plus loin : "Maintenus avec constance sur tout son trajet par l’ensemble des instances politiques et administratives de la ville, l’abattage des arbres puis le refus du tram-train, ont été confirmés en totalité avec toutes leurs inconséquences écologiques et techniques. Le préfet n’a fait que se soumettre aux exigences du « marché » et a validé ce qui lui était demandé de valider. Répétons le, pour être bien clair sur les acteurs du drame. Si le préfet avec sa DUP servile s’est si facilement aplati, ce n’est pas devant les mimiques et pantomimes de l’histrion maire, mais face au pouvoir réel, représenté par les transnationales : le mastodonte national « Alstom-Aréva » sur son socle en béton armé « Bouygues-Vinci ». Avec devant lui et derrière lui, trois des puissances industrielles dominant la ville, BTP, transport et énergie, il ne pouvait qu’apposer son tampon… Lorsque, début septembre 2010 avant même les conclusions de la commission d’enquête, la municipalité a annoncé la nouvelle qu’Alstom était « choisi » pour livrer les machines fantasmées par le maire comme « Navire amiral d’un réseau global », il était déjà trop tard. A cette seule information on aurait dû humblement comprendre que tout était fini ; le « rouleau compresseur » était lancé sur la ville."
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(dessin Herbuis)
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