1) Un PDU aussi inutile que le précédent ?
Ce Plan de Déplacement Urbain de l'agglomération tourangelle est le second du nom. Qu'est devenu celui de 2003 ? Un "bilan" a été effectué en 2009, où sur 14 actions inscrites, 5 sont pleinement réalisées, 5 le sont partiellement, 3 en cours et 1 non réalisée (la passerelle Fournier, désormais en cours de réalisation). Ce bilan est trompeur, reposant principalement, pour 8 actions sur les 14, sur les stationnements de vélo. C'est presque un leurre. L'essentiel est ailleurs et d'abord dans l'objectif le plus important qui avait alors été décidé : une ligne de Transport en Commun en Site Propre (TCSP). Son coût entre 48 et 220 millions d'euros excluait un tramway. On a eu un tramway à plus de 400 M d'euros. Et alors qu'une seconde ligne de TCSP était prévue en partance de St Pierre des Corps, on a eu une ligne de Bus en site Propre, baptisée "Tempo" entre Tours Nord et Chambray lès Tours, construite en catimini sans la moindre enquête publique, à un coût financier (plus de 2,2 M) et environnemental (destruction d'un corridor biologique dans le bois de Grandmont, avec percée d'une large voie) qui obligeait - en théorie - à consulter la population. Sur cet exemple non cité en la page 293 de l'annexe 2, les effets sur le paysage et le patrimoine, dans un bois protégé, ont été lamentables. Cf. la page aquavit37.fr/2013bonamy.
Ce PDU de 2003 a donc été bafoué par les élus. C'est à un point tel que, dans les conclusions de la commissions d'enquête de la 1ère ligne de tramway en 2010, il est écrit : "Il conviendra de mettre en conformité le droit et le fait dans le document final de mise en conformité". En d'autres termes, peu importe que le fait ne soit pas conforme au droit, on modifiera plus tard le droit pour qu'il devienne conforme au fait ! C'est dans un des dossiers de cette même enquête qu'il était prévu une révision du PDU avant fin 2010. Ne devrait-il pas y en avoir une tous les 5 ans ? Une telle révision aurait pu valider le changement de nature de la ligne n°1 de TCSP, ainsi que tout le trajet de la ligne "Tempo". Elle aurait pu aussi l'invalider et on comprend alors pourquoi cette révision n'a pas eu lieu : les édiles ont voulu passer au dessus des lois, ils se sont affranchis de tout assentiment populaire pour imposer leurs volontés. Voilà le réel bilan du PDU de 2003.
Le nouveau PDU de 2013 va-t-il permettre de "revenir dans les cordes" d'un véritable PDU qui puisse être respecté ? Sans entrer dans les détails, en constatant seulement que les sujets des TCSP et des autoroutes en sont écartés, la réponse est négative. Ce n'est pas un "véritable PDU" quand on écarte de tels sujets, ce n'est qu'un "PDU rabougri". Le leurre est cette-fois ci plus flagrant, il est pris à la base, les élus vont davantage encore avoir les mains libres.
PDU de 2003 et 2013 ("Synthèse" ci-dessus et "Plans d'action" ci-dessous)
(voir en bas de page le lien pour accéder aux documents de 2013)
Si encore, il y avait un engagement à effectuer des révisions avec enquête publique pour traiter de ces sujets, afin que la population puisse un peu participer aux choix, ça corrigerait en partie le défaut majeur de ce document. Or, c'est le contraire, je constate que la page 40 du "Plan d'action" ne prévoit en 2015 aucune révision du PDU permettant de mettre en oeuvre les "projets choisis". Cela signifie clairement que les élus imposeront des projets qu'ils auront choisis entre eux, sans l'assentiment de la population.
Je lis sur la page Wikipédia dédiée au PDU "Le plan de déplacements urbains doit faire l’objet d’une évaluation au bout de cinq ans, et sa révision, en cas de modification du PTU, doit intervenir dans un délai maximum de trois ans". Pourquoi n'y a-t-il pas eu de révision en 2008 et pourquoi l'actuel PDU n'évoque jamais une révision en 2018 et estime être valable jusqu'en 2023 ?
En conséquence, Monsieur le commissaire-enquêteur, je vous demande d'émettre une réserve pour que toute mise en place sur l'agglomération tourangelle d'une ligne autoroutière ou de TCSP soit précédée d'une révision du PDU.
Le mot "Plan" signifie "Tout projet élaboré, comportant une suite ordonnée d'opérations" (d'après "Le Petit Robert"), ce PDU n'est pas élaboré, il ne traite que de certains aspects des déplacements. Sur des aspects majeurs de circulation automobile et de transports en commun, il ne présenter pas "une suite ordonnée d'opérations" pour les années à venir, ce n'est donc pas un véritable plan, ce n'est pas un véritable PDU. Il faudrait, au moins, qu'il le devienne progressivement avec l'ajout de révisions.
2) L'échec de la politique cycliste à Tours
A part surtout les édiles et les dirigeants de l'association Collectif Cycliste 37 (CC37), les Tourangeaux, qu'ils soient cyclistes ou pas, se rendent compte qu'il y a une aggravation des conditions de circulation cycliste dans la ville. Les chiffres eux-mêmes le confirment : 4% des déplacements dans l'agglomération (PTU) sont cyclistes et ils sont aussi 4% dans la ville de Tours où la densité est bien plus forte. On le voit aussi sur le graphique d'utilisation des vélos (page 38 de l'annexe 1) où les vélos ne sont pratiquement plus utilisés au delà de 3 km. Il est donc faux de dire que la pratique du vélo est "encourageante" à Tours.
D'ailleurs le dossier du PDU de 2003 montre en sa page 30 que la circulation cycliste a chuté depuis 1984 et ne se redresse pas. Aux deux premiers tableaux de 1984 et 1996, j'ai ajouté celui de 2008 présenté dans le nouveau PDU : sur le territoire du PTU, la circulation à vélo représentait 7% en 1984, 4% en 1996, 4% en 2008.
EFFONDREMENT DE LA CIRCULATION CYCLISTE MOTORISEE. Il y a lieu de s'étonner aussi de l'effondrement de la circulation des deux roues motorisés, dont font partie les vélos électriques : 7% en 1984, 12 % en 1996, 1% en 2008. Si on ajoute les deux roues non motorisés et motorisés, on passe de 14 % en 1984 à 16 % en 1996 puis à 5% en 2008. C'est bien sûr à mettre en exergue pour chercher des explications, essayer même de relancer l'usage des deux roues motorisées. Or le SITCAT dans ce PDU 2013 ignore cette évolution, ne parle pratiquement pas des deux roues motorisés, et prétend même (page 13 du plan d'action) que "la pratique du vélo progresse". Il convient donc d'être très prudent envers les affirmations énoncées par le SITCAT et de se méfier de ses non-dits et de ses conclusions. Je vous recommande, Monsieur le commissaire-enquêteur de vous procurer le document de 120 pages du PDU de 2003 et de vous en servir pour appréhender par vous-même le bilan de ces dernières années.
Revenons au vélo, une personne qui fait 4 km aller et 4 km retour à vélo pour aller travailler, comme je l'ai fait plusieurs années dans les années 1990, est une exception. Et si j'avais à le refaire, sur le même parcours entre Tours Est et Tours Ouest, ça serait plus compliqué. Parmi les personnes qui ont rédigé le PDU, combien vont travailler en vélo ? On sent trop souvent un manque de pratique et le développement d'un discours en priorité de type marketing, ignorant les réalités du terrain.
Sur la page pressibus.org/velos j'ai analysé les causes de cet échec, que j'estime assez récent, car quelques progrès avaient été faits dans les années 90 et au début des années 2000 :
- SEGMENTATION. C'est un leurre de considérer que la qualité d'une politique cycliste est proportionnelle au kilométrage des voies cyclables. Cela a provoqué de nombreuses discontinuités. Rue Edouard Vaillant, j'ai compté 11 changements de circulation cycliste en 1400 mètres. Le mécanisme de cette hétérogénéité est le suivant : puisqu'on fait des travaux sur une portion d'artère, on y aménage une circulation cycliste sans vraiment se préoccuper de ce qu'il y a autour. Le kilométrage des aménagements cyclistes augmente alors sans que les trois éléments fondateurs d'une bonne politique cyclable ne soient respectés : sécurité, confort et rapidité.
- SCHEMA DIRECTEUR. On obtient une segmentation des parcours qui nie le besoin d'avoir des axes de circulation entre quartiers. Par exemple pour aller du quartier Cathédrale au quartier des Deux Lions, il n'y a aucun trajet cycliste clair et reconnu en tant que tel. Le PDU parle d'un "schéma directeur cyclable de l’agglomération" qui existerait. J'aurais aimé le trouver dans les dossiers. A ma connaissance, il n'est pas sur le site de la ville de Tours, ni sur celui de l'agglo. Est-il secret ?
- CONTRESENS. La mise en place quasi-systématique de contresens (double-sens) cyclistes dans les zones 30 qui s'étendent sur la ville provoquent insécurité et confusion sur quelques axes étroits et à forte circulation tels que les rues Jolivet, de la Fuye, Christophe Colomb (George Sand dans quelques temps...). Le CERTU (Centre d'études sur les réseaux, les transports, l'urbanisme et les constructions publiques) préconise des exceptions pour de tels cas, la mairie a refusé de les étudier. Pour être plus en sécurité, certains cyclistes en arrivent à désobéir en roulant dans la bande cyclable, en contresens du contresens. La distance de sécurité d'un mètre avec les automobiles y est mieux respectée. Sur ce sujet : blogcvl/velos/jolivet.html (avec photos), aquavit37.fr/2012JolivetFuye.
De plus, je signale que fin janvier 2012, le site de la Nouvelle République du Centre-Ouest lançait sur son site un sondage "Dans les rues à sens unique, doit-on généraliser la circulation à double-sens des vélos ?". Sur 1837 votants, il y eut 79 % de Non : 66 % jugeaient la mesure trop dangereuse et 13 % estimaient qu'elle compliquait la circulation en centre-ville ; parmi les votants favorables, 14 % argumentent que ce dispositif raccourcit les trajets des cyclistes et 7 % qu'il oblige les voitures à ralentir.
[Source site lanouvellerepublique.fr]
Je pense que les décideurs municipaux sont dans ces 7% qui considèrent que les cyclistes doivent être instrumentalisés pour ralentir les autos au mépris de leur sécurité. Je signale que, personnellement, je suis favorable à cette généralisation, sauf comme je l'ai souligné pour certaines artères. La mairie elle-même applique quelques exceptions, comme la rue Plantin très étroite et passante, mais il y a besoin de déplacer le curseur. On ne devrait pas traiter de la même façon une rue de transit et une rue de stationnement.
- VOIES MIXTES. La mise en place de voies mixtes piétons - cyclistes s'est généralisée, même lorsqu'il y a la place de séparer les deux flux. Les cas les plus révélateurs sont le pont Wilson et la place de la gare où les cyclistes slaloment entre les piétons. Cela dégrade la sécurité, le confort et la rapidité, à la fois pour les cyclistes et les piétons. Un gamin de 3 ans aux déplacements imprévisibles circule sur la même voie mixte qu'un cycliste adolescent pressé. Refouler les cyclistes sur les voies piétonnes ne fait que conforter la place de l'automobile. Pourtant le Tribunal Administratif de Strasbourg a exigé que la mairie de Strasbourg modifie toutes ses voies mixtes piétons-cyclistes pour séparer les passages pour piétons des passages pour cyclistes. La mairie de Tours fait le contraire, faudra-t-il avoir recours à des voies juridiques pour que cessent ces entraves aux circulations cyclistes et piétonnes ? Sur ce sujet : pressibus.org/blogcvl/velos, aquavit37.fr/2012mixte avec lien vers la jurisprudence de Strasbourg.
La Nouvelle République n'a pas fait de sondage sur ce thème, mais la désapprobation des Tourangeaux est aussi massive que pour le sujet précédent. Comment se fait-il que ces voies mixtes se généralisent alors qu'elles ne sont prônées ni par le PLU de Tours ni par le PDU de 2003, ni dans celui qui nous est proposé en 2013 ? A quoi servent donc ces documents si la mairie de Tours n'en fait qu'à sa tête au mépris de tout assentiment populaire ?
Les voies mixtes cyclistes-piétons vont-elles dans le sens diminution de la hiérarchie prônée par le PDU de 2003 ? Non, elles déstructurent et déqualifient l'espace, elles désorientent les trafics, elles n'aménagent pas la voirie, pour reprendre la terminologie de 2003.
Le seul facteur positif récent qui ait permis de contrebalancer ces effets négatifs est l'apparition des "vélociti". Le satisfecit que donne l'actuel PDU à la politique cyclable tourangelles de ces dernières années m'apparaît donc incorrect, malvenu et peu engageant pour l'avenir.
Je ne vois rien de concret dans l'actuel PDU qui permette de sortir de l'ornière dans laquelle on est engagé. C'est bien beau de dire qu'il faut un réseau "confortable, sûr, prioritaire, homogène, visible", mais, pour que ça ne reste pas un voeu pieux, il faut y mettre les moyens et donc interdire les pratiques actuelles de la mairie de ToursTours et certainement d'autres (je parle seulement de ce que je connais). En conséquence, M. le commissaire-enquêteur je vous demande d'émettre les réserves suivantes
- Séparer les flux piétons et cyclistes à chaque fois que c'est possible, ne serait-ce que par une ligne séparatrice (reconnaissable par les mal-voyants), en conformité avec la jurisprudence de Strasbourg. Pour le confort, la sécurité, la priorité, la visibilité. A mettre dans le plan d'action pour le court et moyen terme.
- Mettre en place des exceptions pour supprimer le contresens cyclable sur les voies étroites à fort trafic et avec des véhicules larges comme les bus, relayant ainsi les préconisations du CERTU. Pour le confort, la sécurité, la visibilité. A mettre dans le plan d'action pour le court terme
- Obliger chaque commune à (re)définir un plan cohérent de ses futurs axes cyclistes et à en suivre l'accomplissement. Et faire en sorte qu'ils soient tous consultables sur un site Internet. Pour l'homogénéité et la visibilité. Cela devrait amener à aménager des cheminements aujourd'hui difficiles. Par exemple doubler des escaliers par des rampes cyclables afin de passer du quartier de Beaujardin à celui des Fontaines en empruntant la passerelle de l'île Balzac actuellement difficilement accessible et non signalée. C'est certes déjà traité comme action n°2 "Conforter le schéma directeur cyclable de l’agglomération", mais cela est pensé dans la continuité de l'incohérence actuelle, or je demande à ce que ce soit réétudié sur la base des deux points précédents et de la suppression de l'hétérogénéité des modes. La rue Edouard Vaillant, en sa partie nord, avec ses 11 ruptures n'a pas à être considérée comme un axe cyclable.
En quoi le PDU de 2003 a-t-il permis de "veiller à la cohérence du schéma cyclable" comme il le prétendait ? En quoi ce nouveau PDU ferait-il mieux ?
Etant donné son effondrement de 12 à 1% de 1996 à 2008, je demande à ce qu'une étude soit effectuée sur la circulation des deux roues motorisées afin de mettre en oeuvre un plan d'action assurant un redressement très sensible.
STATIONNEMENTS ET VOLS. Par ailleurs, je signale que pour moi le stationnement des vélos sur l'espace public n'est pas une priorité, par contre la lutte contre le vol des vélos devrait en être une. Je suis étonné que cet aspect essentiel de l'usage cycliste tourangeau ne soit pas évoqué dans les dossiers d'enquête, même pas dans les données statistiques. C'est parce qu'on craint le vol de son vélo qu'on souhaite des emplacements sécurisés. Sans cette crainte, on se satisferait plus facilement de poser sa bicyclette contre un mur. Sauf bien sûr à certains endroits où la multiplicité des vélos nécessite des emplacements spécifiques. En conséquence, je demande à ce que chaque mairie présente sur son site les statistiques annuelles de vols de vélo et que ces données soient toujours prises en compte dans l'évolution de la pratique cycliste dans l'agglo.
3) Remarques diverses sur les cyclistes et piétons
- PIETONS 1. J'apprécie qu'il soit préconisé une fluidité des déplacements piétonniers car à Tours, outre les mélanges avec les cyclistes, les positionnements des passages piétons, notamment place Jean Jaurès, obligent trop souvent les piétons à faire des détours que certains refusent. Pour le confort, la sécurité, la priorité, la visibilité. Là aussi il y a eu des dégradations ces dernières années. Il serait bon que ces préconisations soient davantage des contraintes, mais comment ?
Les citoyens ne pourraient-ils pas s'adresser à l'agglo pour que leur commune respecte un PDU qu'elle a voté ? Un genre de "recours gracieux" ne serait-il pas possible ?
- PIETONS 2. "Elaborer une charte en faveur du piéton d'agglomération", cet objectif du PDU de 2003 n'a pas été réalisé et il est absent du PDU de 2013.
- PIETONS 3. Le PDU de 2003 prévoyait (page 80) de "positionner ou repositionner le mobilier urbain de façon à permettre une circulation aisée des piétons sur leur trottoir". A Tours, les sucettes Decaux sont souvent positionnées de façon très encombrantes sur les trottoirs, voire sur les pistes cyclables. Rue Edouard Vaillant, l'une d'entre elles oblige les piétons à marcher dans des flaques d'eau, les jours de pluie (photos en bas de la page pressibus.org/blogcvl/pub). Concrètement, en quoi le PDU peut-il à terme éviter cela ?
- INSECURITE. La modération de la vitesse automobile (encore faut-il la faire respecter, ce qui n'est pas le cas, les contrôles sont insuffisants), n'est pas "très efficace" du tout pour apaiser les conflits d'usage quand on complexifie ces usages en effaçant les limites entre les flux et en multipliant les sens de circulation. Cela ne provoque que de l'insécurité et de la confusion. Une aire piétonne devrait rester piétonne et ne pas être une aire de rencontre entre cyclistes et piétons.
- ENVIRONNEMENT 1. Je ne vois pas en quoi le PDU revaloriserait l’espace public dans le cadre du réaménagement de la voirie par la végétalisation d’espaces (annexe 2 page 72). Au contraire la mairie de Tours a prétexté l'aménagement de voie cyclable pour abattre les platanes du boulevard Tonnellé et les haies de l'avenue de Grammont en face de la piscine du lac. Ou à Chambray l'avenue des Platanes. A supposer qu'une mairie de l'agglo procède à nouveau à de tels dégâts (notamment à Tours, boulevard de Preuilly avec ses platanes), comment le PDU pourrait-il l'empêcher ? Ca rejoint ma remarque précédente sur la possibilité d'un "recours gracieux".
- ENVIRONNEMENT 2. Dans le même ordre d'idées, comment peut-on concilier la volonté du PDU de "Maintien des paysages ouverts du Val et des vues sur la Loire" (annexe 2, page 75) avec la volonté de la mairie de Tours de créer une passerelle sur la Loire vers l'île Simon (fermant le paysage) pour les touristes de la future cité gastronomique ?
- ENVIRONNEMENT 3. La phrase "La mise en place d’itinéraires cyclables, complétés d’un jalonnement approprié, améliore l’accessibilité aux espaces de nature, leur découverte et leur valorisation" (annexe 2, page 75) m'apparaît très étonnante. Presqu'autant qu'une route automobile, une piste cyclable bétonnée ou bitumée dégrade un écosysytème. Je souhaite qu'une réserve permette de faire en sorte que le développement de circulation douce ne serve pas de prétexte pour abîmer la nature. Cela concerne aussi les deux remarque précédentes.
- ENVIRONNEMENT 4. Page 39 du "Plan d'action", l'illustration légendée "Insertion du tramway Boulevard De Lattre de Tassigny à Tours" est un exemple d'action contraire au principe du PDU puisque le tracé du tramway a supprimé une voie piétonne avec ses arbres matures plutôt que passer sur un espace très large espace réservé aux automobiles (6 à 8 voies de circulation, stationnement et dégagement). C'est un exemple qui montre à quel point la une municipalité, ici Tours, et le SITCAT, malgré les demandes citoyennes, peuvent faire tout le contraire des intentions affichées dans un PDU, un SCoT ou un PLU. C'est aussi complètement contraire à la Charte de l'environnement, comme l'avaient signalé plusieurs associations dans une lettre au président de la République en mars 2011. Je pourrais aussi citer le réaménagement de l'avenue des Platanes à Chambray lès Tours. Si une municipalité de l'agglo veut de nouveau dévaloriser l'espace public en détruisant la végétalisation d'espace public, est-ce que le nouveau PDU, avec le respect de l'environnement qu'il prône, l'empêchera ? Cf. pressibus.org/promenade.
- ENVIRONNEMENT 5. Toujours dans le cadre de ce respect de l'environnement que le SITCAT et nos édiles s'attribuent bien fort, je signale que la mise en place de la première ligne de tramway a provoqué une hécatombe dans le patrimoine arboré de Tours. Sur les 700 arbres bordant la moitié centrale du tracé, entre l'avenue Maginot et le Cher, 600 ont été abattus, certains étant situés à plus de 50 mètres des rails, alors qu'il aurait suffit d'en abattre 150, avec quelques petits aménagements. Et ce ne sont pas les jeunes pousses plantées (450 à 500) qui peuvent réparer les dégâts. Sur l'ensemble du trajet, 923 abattages étaient officiellement déclarés dans l'enquête publique de 2010, il y en eut plus de 1400. Le SITCAT et la ville de Tours ne sont pas crédibles en matière environnementales. Cf. pressibus.org/blogcvl/stations.
- LOIRE A VELO. En ce qui concerne la "Loire à vélo" et autres véloroutes, je demande la mise en place d'un programme d'arborisation des voies cyclistes quand les lieux s'y prêtent. Il est plus agréable de faire du vélo à l'ombre qu'en plein soleil...
- MALVOYANTS. En ce qui concerne l'accessibilité (annexe 3), je remarque que rien n'est imposé concernant les piétons malvoyants. Une matérialisation est en effet nécessaire pour respecter la Loi Handicap de 2005 qui oblige de rendre les pistes sur trottoirs repérables et détectables pour les aveugles et amblyopes. Une simple séparation par le tracé d'une bande est insuffisante. Cela s'ajoute aux raisons pour lesquelles le Tribunal Admnistratif de Strasbourg a obligé la municipalité de cette ville à réorganiser 114 voies mixtes. J'insiste donc sur ma demande précédemment exprimée de supprimer les voies mixtes à chaque fois que c'est possible.
- AXE EST-OUEST. Je demande à ce que soit défini comme prioritaire l'axe cyclable entre St Pierre des Corps et la Riche à inscrire sur la carte de la page 42 de l'annexe 1, empruntant la rue Pierre Sémard, le pont du milieu la rue du Dr Fournier, la passerelle Fournier, la rue Jacques-Marie Rougé, le Palais des Sports, la rue Galpin Thiou, la rue du Boisdenier, la place Rabelais, la rue du Plat d'Etain. Il n'est certes pas possible d'en faire une piste cyclable, mais une signalétique forte et des aménagements appropriés, voire certaines interdictions, peuvent permettre une priorité pour les vélos. Hors les bords du Cher et de la Loire, c'est avec la continuité des boulevards Heurteloup et Béranger, et aussi le trajet peu pratique passant par la rue du Dr Zamenhof et l'avenue De Gaulle, le seul axe est-ouest permettant de relier ces deux communes et un enchaînement de quartiers de Tours.
- PASSERELLE FOURNIER. Je demande à ce qu'il soit vérifié que la nouvelle passerelle Fournier puisse être évolutive, surtout dans l'ajout de rampes permettant d'en faciliter l'accès, par exemple en passant au dessus de la rue Edouard Vaillant très passagère et dangereuse. Il est possible que le projet le prévoit déjà, mais comme on ne nous l'a pas dévoilé, je prends les devants...
- PASSERELLE ST COSME. Une passerelle cyclable au Pont de St Côme ou au pont de la Motte vers Fondettes ? (annexe 2, page 234) Très bien, mais ça fait 20 ans qu'on en parle et rien n'avance. Le PDU de 2003 prévoyait au moins une étude et un budget de 14 à 18 Millions d'euros, qui disparaît dans le PDU de 2013... Comme c'est là, on est parti pour dix ans de plus pour avoir un début d'accomplissement de cette traversée cycliste. Je demande à ce qu'une réserve soit émise pour que ce passage cycliste au dessus de la Loire soit inscrit dans le plan d'action pour être réalisé dans le court ou moyen terme. Les voeux pieux sur un sujet aussi concret ça suffit ! Cf. page aquavit37.fr/2011cosme.
- MONSIEUR VELO. Je ne sais pas si la désignation d'un "monsieur vélo" ou "madame vélo" est une bonne chose. Je trouve que ses attributions sont mal définies car elles comportes des aspects à la fois techniques et de communication. Je trouve préférable de ne garder que l'aspect technicien, donc enlever (en page 112 du plan d'action) le point de "mise en place la politique de communication", celui "d’organiser le Forum Modes doux" et celui "d'assurer la diffusion de
l’information relative au vélo. Je demande à ce que soient ajoutés les points suivants au rôle de "Monsieur Vélo" : servir de médiateur entre les citoyens et les mairies (ça rejoint la notion de "recours gracieux" que j'ai déjà évoqué) et rédiger un rapport annuel (ou bisannuel pour les petites communes) sur l'évolution de la politique cyclable dans chaque commune de l'agglo. Cela requiert une certaine indépendance par rapport aux communes et aux organismes qui y sont rattachés comme le SITCAT. Nous n'avons pas besoin d'un nouveau communiquant, il y en a pléthore, qui arrivent même à faire croire que la politique cyclable à Tours est "encourageante" alors qu'elle est mauvaise. Il nous faut un technicien médiateur qui puisse s'assurer avec indépendance que chaque commune a une action cyclable conforme au PDU, ce qui, jusqu'à présent, n'est pas le cas.
- MONSIEUR DEUX ROUES. Ce monsieur ou cette madame vélo, par son titre même, ne traite pas des deux roues motorisés, or nous avons vu qu'il y a eu un effondrement de cette pratique et qu'il conviendrait de la relancer. "Monsieur vélo" doit-il alors devenir "Monsieur Deux Roues" ? Ne vaut-il pas mieux attendre le résultat de l'étude sur le sujet qui m'apparaît nécessaire ? Visiblement quelque chose est bancal, mieux vaut savoir quoi avant de lancer cette fonction de "Monsieur Vélo" dont l'intérêt m'apparaît moins essentiel que d'autres actions à traiter prioritairement.
4) Remarques diverses hors cyclistes et piétons
- BILANS. Pourquoi n'a-t-on pas un bilan de PDU qui repose sur les bases des prévisions du PDU de 2003 ? L'augmentation de la population sur Tours a-t-elle été de 9% ? (elle a légèrement diminué de 2006 à 2010) Les emplois ont-ils augmenté de 4% ? (et de 11% en périurbain) Les "nouvelles centralités" du "scénario B" retenu ont-elles été créées ? En quoi l'espace de la voirie a-t-il été "hiérarchisé" ? En quoi a-t-on mis en place un réseau inter-quartiers ? En quoi y-aurait-il eu "renforcement de l'étoile ferroviaire" ? (évolution du nombre d'usagers par ligne ?) Pour le fret qu'en est-il du "recours accru au fer" ? Qu'en est-il de "la mise en oeuvre des cinq points majeurs de connexion des réseaux" ? C'est loupé pour la correspondance du carrefour de Verdun à tour. A Joué lès Tours, le SITCAT a refusé de positionner la station Tramway à côté de la ligne SNCF. Et zéro pour la "gare de la Douzillère" à Joué. Pour les parking relais, je n'ai pas vu si les 1650 à 2150 places prévues ont été atteintes. Qu'en est-il de la "fourrière d'agglomération" envisagée et de la volonté de contrôler fortement les stationnements interdits ?
- RECULADES. Ces dernières années, certaines décisions n'auraient jamais dû être prises si on avait suivi les directives du PDU de 2003. Celle de la suppression du collège Pasteur, en 2013, est particulièrement déplorable, puisque l'on supprime une école en centre-ville et que l'on oblige les élèves de trois quartiers avoisinants à prendre le bus pour aller dans un collège de la périphérie, au lieu de la marche à pied ou du vélo. Cette décision scandaleuse du Conseil Général, qui a refusé de réaménager la "carte scolaire", a été pleinement approuvée par le maire de Tours, président du SITCAT. Comme le Plan Climat, le SCOT, le PLU de Tours, le nouveau PDU lui aussi, s'oppose théoriquement à une telle reculade, mais, pratiquement, en quoi sera-t-il moins impuissant que le précédent ? De tels échecs auraient dû être présentés dans le bilan, mais il est écrit par le SITCAT. Le système est vicié.
- TRAM-TRAIN 1. Même si le sujet est gommé, je précise que je suis opposé à toute nouvelle ligne de tramway, onéreuse et destructrice, on l'a vu pour la 1ère ligne. Je préfère que le tram-train soit favorisé, notamment entre Tours et St Pierre des Corps. Bien plus que le tramway concentré sur Tours, un tram-train à terme à l'échelle départementale permettrait de réaliser "l'ambition de baisser globalement le trafic routier" (il est dommage que ce ne soit pas dit en page 278 de l'annexe 2).
- TRAM-TRAIN 2. Le renforcement du lien entre les gares de Saint-Pierre-des-Corps et Tours est essentiel et il est souligné. Je pense qu'il serait bon dès le début de penser à ce renforcement dans l'optique d'un tram-train.
- JUGE ET PARTIE. Page 47 du plan d'action, pour la correspondance train - tramway, il aurait dû etre précisé que la station de tramway est très mal placée (alors que des associations et collectifs avaient demandé à ce qu'elle soit positionnée près de la ligne SNCF). Le SITCAT et la mairie de Tours avaient refusé. Or c'est le SITCAT qui est le maître d'ouvrage de ce PDU. Comment peut-il être à la fois juge et parti ? N'est-ce pas un vice de forme ?
- FRET FERROVIAIRE. Cela fait 30 ans qu'on dit vouloir favoriser le fret ferroviaire (comme en page 94 su plan d'action), cela fait plus de 30 ans qu'il régresse. Je signale que récemment le centre de tri postal situé près de la gare de Tours est parti à la campagne loin de toute voie ferrée. Je ne me souviens pas avoir entendu le maire de Tours et président du SITCAT, organisme maître d'ouvrage du présent PDU, s'être insurgé contre cette dégradation du fret ferroviaire, très profitable au promoteur qui a acheté l'emplacement.
- CONFUSION. Dans le plan d'action, l'axe 1 "Donner la priorité aux modes alternatifs à la mobilité motorisée individuelle" est à mon sens mal libellé : on ne devrait pas traiter de la même façon les automobiles et les deux roues motorisés. Cet amalgame est une part de l'explication de l'effondrement de cette pratique.
- STATIONNEMENTS PAYANTS. Je suis en règle générale opposé à l'extension des stationnements automobiles payants. En effet, je considère que cela s'accompagne d'une privatisation accrue des stationnements (comme récemment place Mame ou rue du Dr Zamenhof). Il me semble préférable de les diminuer. Par exemple, détruire 5 garages privés occupés à 60% pour y placer 7 places de parkings publics occupés à 100% m'apparaît meilleur. Il pourrait même y avoir, sur quelques endroits critiques, comme près de l'hôpital Bretonneau, des expropriations de garages pour les remplacer par des parkings publics. L'augmentation des stationnements payants et l'augmentation liée des stationnements privés au profit de ceux publics sont contraires à la mixité sociale dans les centre-ville. C'est une discrimination par l'argent, une façon parmi d'autres d'embourgeoiser le centre ville.
- AUTOPARTAGE. L'autopartage est une très bonne chose. Il est important que le PDU en fasse la promotion. Mais, là encore, on reste dans le voeu pieux. Des facilités accordées au voisins pratiquant l'autopartage entre eux (une voiture pour deux logements) ne seraient-elles pas souhaitables ?
- EXEMPLARITE. Pareil pour le télétravail et la visio-conférence, ce n'est qu'un voeu. Le conseil de l'agglo, et plus généralement les mairies, ne l'utilisent pas... Comment être convaincant quand on ne montre pas l'exemple ? C'est pareil pour l'utilisation de la bicyclette, le stationnement à vélo devant le siège de l'agglo est très peu utilisé. S'il l'était, le trajet entre la mairie de Tours et le quartier des Deux Lions serait plus facile...
- BHNS EN CATIMINI. En page 59 du plan d'actions, je vois que la rue Edouard Vaillant sur toute sa longueur est considérée comme un "axe structurant". Qu'est-ce que cela signifie ? J'ai entendu dire (sinon je ne l'aurais pas trouvé...) qu'on y mettrait une ligne de Bus à Haut Niveau de Service, mais dans quelles conditions ? Cette rue très hétérogène ne s'y prête pas dans son état actuel et pour y parvenir, il faudrait de gros aménagements, qui seraient peut-être pertinents, encore faut-il que les choses soient correctement posées et étudiées. Il convient d'étudier les conséquences directes (à mon sens revoir tout le plan de circulation du quartier Velpeau) et indirectes (comment concilier la sur-densification urbaine induite avec le fait qu'on est dans des quartiers inondables ?) Comment se fait que ce soupçon de BHNS ne soit présent que sur cette carte (où la rue Edouard Vaillant n'est même pas légendée) et pas dans les textes ? Il y a lieu de s'interroger aussi sur un axe est-ouest passant par les boulevards Heurteloup et Béranger. Et aussi en nord-sud apparemment sur la rue Giraudeau. La mairie de Tours essaye-t-elle à nouveau (comme la ligne Tempo) de créer des lignes BHNS en catimini du PDU ? Ce seul schéma ne peut pas suffire. Cela rejoint ma demande d'effectuer une révision du PDU avant toute nouvelle ligne de TCSP, celles-ci y compris. Cette façon d'agir discrédite tout le dossier : n'y-a-il pas d'autres cachotteries de ce genre ?
C'est avec cette seule
carte que l'on est censé
comprendre qu'une ligne
de bus BHNS passera
rue Edouard Vaillant.
Et d'autres lignes
aussi peu précisées se
préparent également
en catimini...
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- REPORT DE CE PDU ? Le SITCAT à un périmètre d'action (PTU) différent de celui de l’agglomération Tour(s) Plus dans laquelle il doit se fondre en fin 2013 ou début 2014. Cela ne devrait-il pas imposer une nouvelle révision du PDU, afin de faire correspondre les deux périmètres ? Une fois de plus le sujet est éludé. Toutes ces lacunes vident le PDU 2013 d'une grande partie de sa substance. Ne vaudrait-il pas mieux l'annuler pour présenter un PDU 2015 ou 2016 vraiment consistant ? Eventuellement lancer une révision du PDU de 2003 en attendant ?
- MAUVAIS CALENDRIER. Comment se fait-il qu'un calendrier prévisionnel du PPRI (annexe 2, page 70) soit indiqué sans qu'il soit signalé qu'il a au moins un an de retard (l'enquête publique devrait être finie depuis plusieurs mois) ? Pourquoi cette attente ? Est-ce une affaire de gros sous pour ne pas entraver certains projets immobiliers ? (excusez-moi M. le commissaire, vous avez compris que cette question qui restera sans réponse ne s'adresse pas à vous... mais tous ces retards de PDU, de SCoT ou de PPRI ne m'apparaissent pas innocents et font partie d'une stratégie de non droit que j'estime bon de dénoncer)
- ACCIDENTOLOGIE. Alors que le PDU de 2003 présentait des statistiques d'accidents et avait pour objectif de créer un outil de "suivi d'accidentologie", je n'ai rien vu de tel dans le PDU 2013. Certes, il y a certes des données d'accidents en page 30 de l'annexe 1 mais sans indication d'évolution. Pourquoi ? Parce que les chiffres sont dérangeants et montrent que les objectifs de sécurisation n'ont pas été atteints ?
- STATISTIQUES. Il était aussi prévu un "suivi de la fréquentation des Transports en Commun". Pourquoi n'en ai-je pas vu les chiffres. Tous ces manques accumulés ne sont-ils pas suffisants pour exiger davantage ?
- BRUIT. Réduire le bruit n'est pas facile pour la circulation routière. Mais quand je vois le tableau de la page 103 de l'annexe 2 avec les bruits terribles correspondant à plus de 90 db, je ne peux que m'interroger sur la hauteur de 100 db qu'autorise la mairie de Tours à 2 heures du matin durant plusieurs journées lors du festival de l'île Aucard, malgré les multiples protestations des habitants d'alentour. Il est quand même facile d'interdire de tels excès. Quand on ne sait pas le faire, comment peut-on s'attaquer à des problèmes plus difficiles ?
- QUALITE DE L'AIR. En quoi y aurait-il "de bons indices sur l’agglomération tourangelle de qualité de l’air" (annexe 1, page 19) ? Les chiffres montrés ne m'apparaissent pas significatifs. La Nouvelle République a publié le 14 février 2012 un article intitulé "Tours : à Pompidou, la pollution s'aggrave". On y lit : "Les Tourangeaux respirent trop de dioxyde d'azote (NO2) et en la matière, l'année 2011 a été encore pire que les deux précédentes, annonce Lig'air, l'association de surveillance de la qualité de l'air. En effet, alors que l'Europe impose un taux maximum de 40 microgrammes de dioxyde d'azote (NO2) par m3, ce taux était de 55 microgrammes par m3 en 2011, d'après les relevés effectués sur le capteur du rond-point Heurteloup arrêtés le 31 décembre 2011, soit 10 microgrammes de plus par m3 qu'en 2009 et 2010".
- ENCORE PLUS D'A10. La Nouvelle République du 14 octobre vient de publier un article titré "Elargissement de l'A 10 : les obstacles se lèvent". Comme par miracle, les élus qui étaient contre, pour respecter le PPA, le plan-climat et le présent PDU, sont devenus pour, parce que "Le projet n'est plus motivé officiellement par un accroissement prévisible du trafic mais par des mesures de sécurité, de confort et de préservation de l'environnement". On se moque des citoyens. Je demande qu'une réserve soit émise pour interdire cet élargissement de l'A10.
- ENCORE PLUS DE VOITURES EN VILLE. Le Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur (PSMV) du secteur sauvegardé de la ville de Tours, permet la création de parkings souterrains dans une zone déjà très dense encombrées d'automobiles, ce qui ne peut qu'accentuer cet encombrement. Je demande à ce que le PDU refuse la création de nouveaux parkings souterrains.
- MANQUE DE DOCUMENTS ANNEXES. Il est à plusieurs reprises signalé une "enquête ménage" de 2008, mais cela manque souvent de chiffres précis. En fait ce sont plusieurs documents présents sur le site de l'atelier d'urbanisme (atu37.org). Pourquoi un lien n'a-t-il pas été mis pour permettre l'accès à ces documents ? De même le PDU de 2003 aurait dû être mis en ligne. Il éclaire le nouveau PDU.
- ETALEMENT URBAIN. Comme le SCoT, le PDU est opposé à l'étalement urbain, c'est bien. Mais cela n'empêche pas la commune de Joué les Tours de créer un nouveau quartier de 50 ha, plus tard de 150 ha, à la campagne en dehors de tout axe de transport en commun. C'est un exemple typique de développement urbain incohérent. Une fois de plus, à quoi servent ces belles déclaration si elles ne sont pas contraignantes ? Comment le PDU peut-il affirmer qu'il "affiche une ambition forte pour tendre vers une ville plus « compacte »", alors qu'un commissaire enquêteur vient de dire que l'étalement urbain de Joué (ZAC des Courelières) est conforme au SCoT et au PDU en préparation sous le prétexte grossier et même ridicule que le SCoT a pour objectif fixé d'"amener la nature en ville" (dans ce cas la ville dans la nature) ? A quoi sert de prôner "la ville des courtes distances", de dire (plan d'action, page 67) "Il revient aux communes, au travers de leurs Plans Locaux d’Urbanisme (PLU) de mettre en oeuvre cette politique urbaine" quand dans le même temps, la ville de Joué fait tout le contraire ? J'insiste parce que je trouve ça choquant, cela donne l'impression que le système est vicié. Cette ZAC nécessite la réalisation préalable d’un axe routier connecté au périphérique afin de désengorger le trafic. Je demande à ce que la réalisation de cet axe routier soit rejetée. La réserve n°1 des conclusions du SCoT vient de donner un coup de canif à ce projet démesuré de ZAC des Courelières, il serait bon qu'un second coup soit porté par les conclusions du PDU. Des recours d'associations environnementales sont par ailleurs envisagés contre ce projet faisant fi des injonctions à stopper l'étalement urbain dans une commune qui n'en a que trop usé et qui dispose d'emplacements creux pour se densifier. Sur ce sujet : aquavit37.fr/2013plujoue.
- CONCERTATION. En ce qui concerne la "concertation" sur l'actuel PDU, je note qu'elle a été meilleure que celle, nulle, d'autres documents administratifs. Ce n'était certes pas difficile, mais il est appréciable, dans le contexte actuel, d'avoir eu en amont des rencontres permettant une certaine écoute. Il est aussi appréciable que les dossiers du PDU aient été mis en ligne avant l'enquête (même si la presse locale ne l'a pas signalé). Je remarque toutefois que l'association CC37, très liée à la municipalité de Tours, a eu un contact privilégié (cf. notamment annexe 3 page 233) alors que l'association AQUAVIT, pourtant agréée, l'association "Roulement à Bill" et le collectif Vélorution Tours, certes plus informel, n'ont pas été contactés. Je note aussi qu'écoute ne signifie pas concertation. A mon sens il aurait fallu un groupe inter-CVL (ouvert aux associations) qui se réunisse une demi-douzaine de fois, avec des contacts par courriel, pour définir par écrit une approche commune.
Je souligne par ailleurs le manque de concertation et d'écoute du service Circulation de la ville de Tours qui s'est montré sourd aux avis des habitants sur les contresens cyclistes sur les voies de transit et sur les voies mixtes. Elle a notamment refusé de recevoir l'AQUAVIT sur ces sujets et n'a pris aucun compte de la jurisprudence de Strasbourg et de l'avis du CERTU. Quand des techniciens du CERTU sont venus à Tours, elle n'en a pas averti l'AQUAVIT (qui avait eu un échange par courriel avec cet organisme), empêchant ainsi toute médiation. J'estime que, plus encore que pour le SITCAT, les prises de position intransigeantes de ce service sont à prendre avec suspicion.
5) Un besoin d'indépendance
Si la lecture des documents de l'enquête présente un premier abord sérieux et positif, aussi bien dans l'aspect documentaire que dans l'affichage d'intentions presque toutes pertinentes, son approfondissement révèle de très grosses lacunes, un laxisme généralisé par le manque de mesures concrètes permettant d'atteindre les objectifs, une volonté de cacher ou minimiser certaines information ou intentions et un soucis anti-démocratique constant de laisser les décisions aux seuls élus, sans contrôle par enquête publique de révision.
Le SITCAT est maître d'oeuvre de ce PDU dont il est le principal exécutant. Il a présenté un bilan très déformé des années passées, reposant en bonne partie sur son action, allant jusqu'à juger encourageante et en progression une politique cyclable qui complique, ralentit et rend inconfortable la circulation à vélo dans la ville de Tours. Je n'ose plus rouler rue Nationale depuis que je suis obligé de naviguer entre piétons et tramway. Je peux le comprendre pour la rue Nationale où il était difficile de faire mieux mais ailleurs, par exemple place de la gare (Mal Leclerc), là où il y avait plein de place pour une circulation cycliste en site propre, je ne comprends pas qu'on ait interdit aux cyclistes une circulation simple, sécurisée, confortable et rapide... Les entraves récentes que j'ai décrites ont été mises en place par le maire de Tours, Jean Germain, qui est aussi président du SITCAT. Il montre son intention de continuer.
Dans ces conditions, le bon bilan et les bonnes intentions du PDU 2013 de l'agglomération de Tours ne sont pas crédibles. Elles demandent à être considérées avec circonspection et à être sévèrement recadrées par des mesures concrètes, sans quoi ce PDU ne sera d'aucune utilité pour les Tourangeaux, tant tout semble déjà écrit pour que continuent les dérives actuelles.
Le commissaire-enquêteur du SCoT a imposé dans ses conclusions qu'une "cellule pérenne de suivi, de contrôle et de conseil" soit créée. Un telle cellule, si possible indépendante du SITCAT, serait bien utile pour que les "vœux pieux" de ce PDU soient suivis et contrôlés, pour que les citoyens puissent être informés et pour qu'ils puissent s'y adresser, notamment pour ce que j'ai appelé des "recours gracieux".
Monsieur le commissaire enquêteur, vous avez pu vous rendre compte avec l'enquête sur le PLU de Tours à quel point il ne sert à rien d'exprimer des recommandations tant elles sont rejetées. Pour redresser la barre, il faut davantage de fermeté et s'exprimer par réserves. Actuellement vous seul pouvez faire preuve d'indépendance et relayer le mécontentement de la population dans ses difficultés à se déplacer et faire en sorte que des mesures soient prises pour changer les perspectives et enclencher une amélioration.
Alain Beyrand
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