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    Tours, le 29 août 2012
    Quand la mairie organise l'insécurité cycliste (rues Jolivet et de la Fuye)

    Page voisine : La courte vue de la politique cycliste tourangelle,
    pour avoir une vision plus générale de l'évolution de la circulation cycliste à Tours.

    Décidément, l'actuelle municipalité agit de plus en plus dans le sens contraire de ses beaux discours. D'un côté elle prône dans les objectifs du Plan Local d'Urbanisme des "liaisons plus directes plus sécurisées et confortables pour les piétons et les cyclistes", d'un autre côté, elle fait tout le contraire, on l'a vu pour la passerelle Fournier (voir ici) (il reste un petit espoir que ça s'arrange, mais c'est mal parti...) et on va le voir ici sur la suppression d'une organisation de pistes cyclables qui satisfaisait tout le monde pour une nouvelle qui semble ne plaire à personne, sauf à la municipalité qui s'entête.

    Je me souviens pourtant d'une séance du CVL (le 17 février 2012) où tout le monde refusait cette réorganisation, il y ausssi eu des critiques du courrier des lecteurs dans la Nouvelle République (ici ou là). La mairie se réfugie derrière une nouvelle législation pour les zones 30 *** pour inverser le sens de la bande cyclable et la mettre dans le sens inverse du sens des voitures, tout en laissant les cyclistes aller aussi dans le sens des voitures, mais là sans protection de bandes cyclable. Avec en plus des changements de côté de stationnements de voitures pour les ralentir, avec les risques induits par de gros véhicules stationnés cachant la visiblité.


    Rue de la Fuye avec l'ancienne disposition qui est en train d'être effacée
    dans un bruit assourdissant (gaspillage d'argent public et d'énergie...).
    La bande cyclable est sur la droite du sens de circulation
    commun aux automobiles et aux cyclistes (à gauche sur la photo).
    Les deux circulations sont séparées par le ruban blanc pointillé de la piste.
    Les cyclistes ne peuvent pas aller dans le sens contraire,
    c'est facilement possible sur des voies parallèles proches.

    (photos du 29 août 2012)

    Rue Jolivet dans la nouvelle réorganisation.
    La bande cyclable est sur la gauche du sens de circulation des automobiles.
    Les cyclistes allant dans le sens des automobiles (donc roulant à droite
    de la photo) ne bénéficient d'aucune protection ni de la moindre indication.
    Les automobilistes peuvent croire que la circulation cycliste
    n'est autorisée que dans le sens inverse (à gauche de la photo).
    On remarque sur cette photo le changement de côté du stationnement
    (qu'on rencontre à plusieurs reprises ailleurs). Si la grosse camionnette
    sur la droite se trouvait sur la gauche au début du déboîtement, il y aurait une
    mauvaise visibilité pour voir un cycliste arrivant de la gauche en sens inverse...

    Les rues Jolivet et de la Fuye sont parallèles, avec sens de circulation inverse. Elles sont proches et il y a même des rues entre elles (rue Legras et Deslandes) qui sont à double sens au moins pour les cyclistes (c'est notamment très bien fait rue Deslandes, sauf que ça pourrait l'être sur toute la longueur **). Il n'y avait donc pas de nécessité de mettre un double sens cycliste sur chacune de ces deux rues.

    Les changement de côté de stationnement des automobiles sont des sources de danger pour les vélos, à cause des zig-zag et des portes de voitures trop vite ouvertes quand un cycliste passe à côté. Avant les vélos passaient toujours de l'autre côté de la file de stationnement, chaque mode de locomotion avait sa place, maintenant tout se mélange et le cycliste est bien plus fragile que l'automobiliste...

    Tout semble avoir été fait pour installer une insécurité permanente. Le but recherché n'était certes pas celui là, il était de faire ralentir les voitures (qui n'allaient pas si vite qu'on l'a dit, les statistiques le montraient, et le passage en zone 30 est trop récent pour avoir pris en compte ses effets). On a là un redoutable effet pervers, hélas tout a fait prévisible, mais la mairie s'est entêtée à ne pas écouter les cyclistes (y-a-t-il des conseillers municipaux qui utilisent régulièrement un vélo ? J'en doute...)... Et elle refuse de prendre en compte l'échec de la nouvelle organisation rue Jolivet pour rapidement étendre l'insécurité à la rue de la Fuye... et peut-être ailleurs ensuite.

    C'est sûr qu'en voiture, il faudra faire gaffe aux vélos qui sur ces rues étroites pourront surgir aussi bien de droite que de gauche, de devant que de derrière... Une conduite de plus en plus stressante s'installe dans la ville.
    Compléments du 7 septembre 2012

    Il n'y a pas d'obligation *** :
    Je vois sur
    cette page qu'une association cycliste défend ce "double sens cyclable". Il n'est pourtant pas légalement obligatoire et les mairies ont la possibilité de le refuser par arrêté municipal. L'étroitesse des rues Jolivet et de la Fuye, leur important trafic, la très grande largeur des bus qui y passent, la possibilité d'emprunter d'autres rues, la réticence de la population, tout cela justifie un refus. Par ailleurs, même si je reconnais que dans d'autres cas ce double sens est pratique et sans aggravation sensible de l'insécurité (j'ai donné l'exemple de la rue Deslandes et je l'ai prôné pour la rue Marcel Sembat), je m'interroge sur certains propos très contestables de cette page de la Fédération Française des Usagers de la Bicyclette, surtout celui-ci : "même si une portière s’ouvrait au mauvais moment, le cycliste heurterait le plat de la portière qui se refermerait sans causer de blessures sérieuses".

    Aussi stressant que rue du Dr Fournier :
    J'ai parlé de circulation stressante et désagréable, il y a une rue dans le quartier Velpeau qui est une référence à cet égard, c'est la rue du Dr Fournier. Elle est étroite, à fort trafic (moindre quand même quand dans les deux rues perpendiculaires) à double sens, avec stationnement (toujours d'un seul côté, heureusement), et avec le passage de bus très larges. C'est une épreuve de devoir emprunter cette rue, que ce soit en vélo ou en voiture. Mais là il n'y a pas le choix, car c'est la seule voie dans ce sens à disposer d'un pont pour franchir l'autoroute. Ce qui est choquant pour les rues Jolivet et de la Fuye, c'est qu'on transforme une circulation tranquille (modérément tout de même avec le trafic important) en circulation stressante, sans qu'il y ait nécessité, par bêtise de suivre une règlementation inadaptée à ce contexte et par refus d'écouter la population.


    Supposez qu'il y ait un cycliste dans chaque sens.
    Le bus peut-il rétrécir ? [rue de la Fuye]

    Pour un contresens cycliste rue Deslandes ** :
    La rue Deslandes bénéficie d'un contresens cycliste fort utile entre la rue Florian et la rue de la Tour d'Auvergne. Mais pourquoi n'en-a-t'elle pas entre la rue Florian et la place Jolivet ? Coincée entre les rues Jolivet et de la Fuye, elle est pourtant bien en zone 30. Et c'est une rue tranquille agréable à utiliser pour les cyclistes (et les piétons), leur permettant d'éviter les rues à fort trafic que sont les rues Jolivet et de la Fuye.
    Compléments du 9 septembre 2012

    Le mécontentement enfle :
    La Nouvelle République annonce que "La mairie a contacté le comité de quartier La Fuye-Velpeau pour demander de compiler les doléances des habitants, en matière de circulation. D'autre part, la constitution d'un groupe de réflexion au niveau du Conseil de la Vie Locale de Tours Est (qui sera bientôt renouvelé) est envisagé". Pour que la mairie en arrive là, c'est que le mécontetement est très fort. Elle essaye donc de remettre les boeufs devant la charrue et se résout à enfin écouter les habitants. Vraiment ? On verra...

    Des cyclistes en sens inverse sur la même bande étroite...
    Au bout de la rue de la Fuye, à l'arrivée au feu rouge de la rue Edouard Vaillant, il y a régulièrement, surtout le soir vers 17 h 30, une longue file d'attente. Auparavant les vélos doublaient tranquillement à droite sur la bande cyclable. Maintenant, ils ne peuvent plus, sauf à aller sur la gauche de la rue emprunter la bande cyclable dans le sens inverse, pas assez large pour se croiser... On en revient toujours à cette constatation : la rue n'est pas assez large pour que deux cyclistes et une voiture / bus puissent passer de front. Ajoutez un trafic important et des zig-zag pour les changements de côté de stationnement, les cyclistes ont perdu la circulation tranquille et sécurisée d'avant les travaux.

    Le danger des véhicules en stationnement
    En ville, pour un cycliste, une voiture en stationnement est généralement plus dangereuse qu'une voiture en circulation. L'automobiliste, après s'être garé, a perdu la vigilance de sa conduite, il se relâche et il (lui ou un passager) peut ouvrir sa portière d'un coup et percuter un cycliste sans que celui-ci ne puisse le prévenir. Avant, la bande cycliste ne longeait aucune file de voitures en stationnement. Maintenant le double sens oblige les cyclistes à frôler les véhicules garés. La circulation pépère et à peu près sécurisée est devenue crispante et dangereuse.

    Le faux problème de la vitesse
    C'est soit disant pour diminuer la vitesse que ces aménagements auraient été faits. Mais la mairie a tous les moyens d'assumer sa responsabilité de faire respecter la vitesse limitée à 30 km/h sans utiliser de tels artifices. Des contrôles réguliers de vitesse seraient efficaces et le prix des amendes en feraient même un poste rentable.

    Déjà (au moins) un accident évité de peu...
    On me signale que ce 9 septembre au soir, une voiture, qui heureusement roulait lentement (20 km/h), a failli percuter un vélo au début de la rue de la Fuye. Il est possible qu'un réaménagement ponctuel pour éviter le zig-zag en place arrange la situation à cet endroit là. Mais ce n'est qu'un point parmi d'autres et la seule solution valable consiste à revenir à la situation de départ. Et que la mairie si dispendieuse dans ses entêtements, ne nous dise pas que ça coûte cher, on ne joue pas avec la sécurité.
    P.-S. du 15 septembre : voici retrouvées sur la première photo ci-dessous, les circonstances de cet accident évité qui peut se reproduire sans être évité. Une voiture est mal garée (c'est fréquent avec les commerçants à côté), le cycliste à contresens est obligé de se déporter au milieu de la chaussée en dehors des plots et une voiture (comme celle rouge ici) ou un véhicule plus large arrive en contresens au tournant, sans visibilité...

    Une situation assez fréquente :
    un cycliste dans le sens des voitures
    est en contresens sur le contresens cycliste,
    ce qui est interdit maisplus sécurisant,
    derrière la bande blanche continue à ne pas
    franchir par les véhicules...

    Compléments du 13 septembre 2012

    Noyer le poisson ?

    En présentant la soudaine volonté de la mairie de discuter une fois que tout est fini, j'ai bien sûr exprimé mes doutes. Ils se sont renforcés quand j'ai souligné que la seule solution valable me semble être de revenir à la situation antérieure. Je ne vois pas en effet comment un réaménagement partiel pourrait gommer les inconvénients que j'ai décrits. Par ailleurs, la façon dont la mairie se positionne m'apparaît trouble. La création d'un groupe de travail du CVL a été hypothétique et je ne vois aucun cahier de doléances tenu publiquement par le comité de quartier. De plus, le 19 septembre prochain à 18 h 30 en salle des mariages se tiendra à l'Hôtel de Ville une "table ronde" ouverte au public sur le thème "Vélos - Sécurité routière". Cela ressemble à une opération de comm' pour noyer le poisson...
    Compléments du 19 septembre 2012

    Le contresens des rues Jolivet et de la Fuye est contraire aux recommandations du ministère de l'écologie
    J'ai déjà parlé de la page de la page de la FFUB consacrée au double sens cycliste en zone 30. Elle pointe sur un document officiel (
    ici) de l'organisme CERTU, associé au mininistère de l'écologie, qui présente ce tableau :


    Je ne connais pas le trafic des rues de la Fuye et Jolivet. S'il ne dépasse pas les 5000 véhicules par jour, il n'en est pas loin. La largeur de la chaussée, hors stationnement est de 4,30 m. Nous sommes donc au delà de 5000 véhicules par jour, ou presque, avec une largeur très inférieure à 4,50 m. le double sens est donc "peu réaliste ou déconseillé". La ville de Tours n'a pas respecté cette recommandation.

    Elle l'a d'autant moins respecté qu'il y a un troisième facteur, très aggravant avec le passage fréquent (80 par jours) d'autobus très larges (2,55 m). Avec cette largeur, calulez, un bus ne peut pas doubler ou croiser un vélo : 2,55 m pour le bus + 0,5 m pour le cycliste + 1m de distance entre les deux, cela fait 4,05 m alors que la chaussée fait 4,30 m de largeur moins 1,20 m du contresens cyclable donc 3,10 m. Alors avec un bus et deux cyclistes, chacun dans un sens...

    L'impression d'insécurité qu'ont maintenant les cyclistes n'est vraiment pas qu'une impression, elle est amplement démontrée et elle même reconnue par ce document du CERTU. La mairie a appliqué bêtement (n'ayons pas peur des mots) (et, je le redis, en refusant d'écouter l'avis des habitants) une législation sans se préoccuper de ses modalités d'application et de ses cas particuliers. Or les rue Jolivet et de la Fuye, sont des cas d'exception avec un trafic très important, une chaussée étroite et des bus très larges.

    Quand les cyclistes sont amenés à prendre le contresens en contresens
    Les cyclistes qui vont dans le sens des voitures n'ont pas le droit de prendre la bande cyclable située à leur droite. Or quand il y a de longues files d'attente à un feu, ils ne peuvent plus désormais doubler la file à droite, surtout s'il y a un bus (et s'il n'y en a pas et qu'on leur laisse un peu de place, il leur faudrait frôler les voitures). Que vont-ils faire ? Ils ne vont pas rester bloqués à respirer les relents de pot d'échappement et ils vont doubler sur la gauche, bien sûr. Et se retrouver en contresens dans le contresens cycliste... Confusion, insécurité.

    Drôle de table ronde...
    Le hasard fait qu'il y a une semaine européenne de la mobilité et que la mairie de de Tours s'y associe. C'est l'occasion de faire de la comm' sur ses pistes cyclables et ses contresens cyclistes. Il y avait à 18 h 30, en salle des mariages, une "table ronde" sur "Vélos - Sécurité routière". J'ai voulu y participer, le contenu qui précède montre que j'avais des choses à dire. On m'a d'abord dit Oui. Mais quand j'ai demandé à M. Texier, le conseiller municipal chargé de la circulation, j'ai reçu un Non catégorique. La mouton noir que je suis n'a pas sa place autour la table . Le fait que je participe au collectif Vélorution, à l'Association Aquavit sur la qualité de la vie à Tours, le fait que ça fait presque 40 ans que je fais du vélo à Tours, tout cela ne compte pas, seul le CC37, Collectif Cycliste 37, a droit à siéger. Il est vrai qu'il est subventionné par la mairie et se montre assez mou face aux pires aménagements municipaux. C'est ainsi que pour la rue Jolivet et la rue de la Fuye, il s'en va discutailler pour essayer de changer le côté de stationnement sur une portion de rue ou la pose de plot ou de signalétique. Comme si ça résolvait le problème de fond... Certes, dans de nombreux cas, il est utile qu'un tel collectif discute avec les pouvoirs publics et ces bénévoles essayent d'améliorer les conditions de conditions de circulation des cyclistes. Mais dans un tel cas, et jusqu'à présent, ce collectif a un rôle négatif pour les cyclistes. Il suffit d'aller sur son site (ici) pour se rendre compte qu'il ignore complètement ce problème d'insécurité.

    Revenons à notre table ronde. Finalement, il n'y en avait pas. Ou alors, c'était à l'image du dialogue voulu par la municipalité : en haut une estrade avec les gentils experts (mairie, police, préfecture, CC37), sans aucun mouton noir de Vélorution ou d'Aquavit ou d'ailleurs, en bas le vulgum pecus qui boit la bonne parole et qui est autorisé à s'exprimer en fin de séance. Ca ne s'est pourtant passé pas si mal, j'ai pu m'exprimer comme je le voulais. Et, somme toute, c'était l'essentiel en ce concernait ma participation.

    J'ai donc fait un résumé de ce qui précède sur cette page. J'ai soulevé la contradiction du CC37, dont le président avait fait l'éloge d'une circulation cycliste "détendue", "tranquille", "apaisante", alors que justement on perd complètement cette circulation rues Jolivet et de la Fuye, et avec l'assentiment du CC37 (qui au passage a la prétention de représenter les cyclistes à Tours ; hé bien non, pas tous...).

    Je n'ai eu aucune réponse précise à mon argumentation, notamment sur les données du CERTU. Tout juste, indirectement, a-t-on dit que les habitants sont toujours mécontents quand on dérange leurs habitudes et qu'ils s'accomoderont avec le temps... Bref, la mairie fait le dos rond et attend qua ça se tasse. Mais elle se montre incapable d'argumenter sur l'insécurité, ce qui est pourtant le fond du sujet.

    A propos d'insécurité, j'ai noté, de source policière, que 25 % des accidents à Tours mettent en cause des cyclistes. Ce qui est très important. Comme je l'ai dit, je serai curieux d'avoir ce chiffre d'il y a 10 ans et 20 ans. Je ne serais pas surpris qu'il y ait aggravation...


    Compléments du 21 septembre 2012

    Début de désobéissance civile
    Face à l'incurie municipale qui les maintient dans des conditions dangereuses, les cyclistes, ou tout du moins une partie assez importante d'entre eux, ripostent en utilisant le contresens cycliste... en contresens. Cela se comprend : comme le contresens est peu utilisé, comme ils ne sont plus protégés par la bande blanche sur le côté droit, pour ne plus être frôlé par les voitures, ils préfèrent retrouver une certaine sécurité derrière la bande de contresens à gauche.

    La mairie s'en est rendue compte et a doublé la signalétique au sol en ajoutant des flèches à côté des pictogrammes. Et elle a publié dans la NR du 20 septembre, par la plume de son journaliste préféré, Christophe Gendry, un long article pour expliquer qu'il ne faut pas prendre le contresens cycliste en contresens, parce que c'est comme ça et qu'il faut s'y faire. L'article est
    ici, ne loupez la réaction indignée d'un lecteur cycliste en fin de la page web, longue et argumentée, comme ici. Mais à quoi servent tous les arguments ?

    Rien n'y fait, de nombreux cyclistes préfèrent désobéir plutôt que de se mettre en danger. L'exemple qui suit en est une démonstration.

    Un exemple de confusion et insécurité
    Ce ne sont pas les exemples qui manquent... En voici un observé ce matin rue de la Fuye, un peu après l'église, vers 9 h :



    A gauche de la photo une voiture est mal garée. A droite les véhicules sont bien garés mais une large camionnette déborde au delà des limitations de stationnement. Au centre un bus se faufile au ralenti, tant l'espace est étroit. Et les cyclistes ?... Cette situation est moins dangereuse que des cas plus fréquents où le passage est plus large et où chacun croit pouvoir passer alors que ce n'est pas le cas. La distance de sécurité d'un mètre entre cyclistes et véhicules est loin d'être respectée !

    La largeur de la chaussée, hors contresens et aires de stationnement (distance, à gauche sur la photo, entre le trottoir et la bande blanche pointillée), est de trois mètres environ. Prenez un véhicule de largeur 1,60 m, un cycliste qui occupe une largeur de 0,5 m et ajoutez 1 m de distance de sécurité, vous obtenez 3,10 m, sans aucun marquage de protection. Mieux vaut se réfugier de l'autre côté, là où il y a une bande de protection... La suite de cet exemple, vraiment significatif (je n'invente rien pour appuyer ma démonstration, je l'ai vu ce matin), le montre.

    Je suis repassé au même endroit deux heures plus tard. La voiture mal garée était toujours là. J'ai vu arriver un cycliste, dans le sens des autos, sur la droite de la chaussée (à gauche de la photo). En arrivant derrière la voiture mal garée, il a pilé et mis pied à terre parce qu'une voiture légère le doublait sans précaution. Le cycliste est ensuite reparti sur la gauche de la chaussée (droite de la photo) en contresens du contresens cycliste. Il y était davantage en sécurité, bien sûr.

    On se rend compte, sur cet exemple, que les voitures mal garées sont bien plus dangereuses qu'avant. Le contresens cycliste bouscule complètement les règles apaisées de circulation, les voitures roulent beaucoup plus à droite qu'avant et frôlent les cyclistes, au point que ceux-ci on parfois la trouille et doivent mettre pied à terre. De telles situations sont indignes. J'ai parlé de ce problème à pas mal d'habitants, je n'en ai pas vu un seul défendre l'atttude de la mairie. Ce matin encore une vieille dame me disait qu'elle ne roulait plus à vélo depuis quelques années, tant c'est devenu plus dangereux qu'avant. Effectivement, j'en parle un peu par ailleurs (en cette fin de page), cette insécurité cycliste qui s'installe dans notre cité n'est pas nouvelle, cela fait quelques années que la situation empire (globalement, ça dépend des endroits...).

    L'AQUAVIT prend la défense des cyclistes et des habitants
    Alors que le CC37, Collectif Cycliste 37, se montre englué dans ses bonnes relations avec la mairie et ne semble pas demander le retour à la situation initiale en préférant ergoter sur de légers aménagements complémentaires (comme ces flèches au sol !), l'AQUAVIT (association pour la qualité de la vie dans l'agglomération tourangelle) prend la défense des habitants et usagers. Elle a décidé d'envoyer une lettre ouverte au maire de Tours, avec copie au préfet d'Indre et Loire et au ministère de l'écologie pour dénoncer la circulation dangereuse des deux roues, contraire aux recommandations ministérielles, et demander le retour à l'ancienne circulation. Je mettrai un lien sur cette lettre quand j'en connaîtrai la teneur.

    La NR utilise-t-elle la censure pour défendre la mairie ?
    Je n'en reviens pas, je savais que la Nouvelle République du Centre-Ouest, notre quotidien en situation de monopole, était largement asservi à la mairie de Tours, mais à ce point là, je ne le pensais pas. J'ai signalé, ci-dessus, en début d'après-midi le témoignage très argumenté d'un cycliste sur son site. Ce soir, à 20 h 15 le message de "galere37" a disparu, il a été censuré. Heureusement, je l'ai retrouvé dans le cache de mon navigateur et je vous le présente donc ici. Chacun peut constater combien ce message était intéressant et n'avait aucune raison d'être enlevé.

    [Ajout plus tard dans la soirée :] A 23 heures, le message est de nouveau présent. Pour avoir affiché cette page, vers 20 h 15, à partir de deux navigateurs, je suis sûr que ce témoignage était alors absent. Il y a très peu de chance que cette disparition soit causée par un incident technique provisoire ou par une maladresse involontaire du modérateur ensuite corrigée. J'ai eu des témoignages d'autres cas de censure web par la NR, j'estime que ça s'est bien produit, même si la preuve est moins flagrante que pour une disparition définitive. Je pense que cette réapparition est due à l'affichage (vers 20 h 30) du message sur cette page. Mon blog est connu de la NR, même si elle n'en parle presque jamais. Si elle a timidement signalé entre parenthèses la possibilité pour le maire de délivrer un arrêté refusant les contresens sur certaines voies, elle a complètement omis de parler des recommandations ministérielles, que j'ai pourtant aussi énoncées en réunion publique. N'est-ce pas, là aussi, de la censure ? Disons un refus d'informer, un refus orienté... Je maintiens donc ce que j'ai écrit, en rendant quand même le titre interrogatif, pour la briéveté de cette disparition et pour les lecteurs qui pourraient être moins affirmatifs que moi...


    Compléments du 25 septembre 2012

    Lettre ouverte de l'AQUAVIT au maire
    Comme je l'avais indiqué, l'Association AQUAVIT a envoyé une lettre au maire lui demandant de rétablir la circulation apaisée des rues Jolivet et de la Fuye. Le texte de ce message, très argumenté, est
    sur cette page. Le préfet d'Indre et Loire et la ministre de l'Ecologie sont destinataires en copie.

    C'est le bazar...
    Ca circule dans tous les sens, le bon à droite, le mauvais à gauche ou au centre (surtout les mobilettes qui, comme les vélos, n'aiment pas se faire frôler...), le contresens dans le bon sens ou le mauvais... Ce matin on m'a raconté l'anecdote suivante. Deux cyclistes, l'un dans le bon sens à droite, l'autre dans le bon contresens de l'autre côté, une voiture au milieu qui hésite, qui finalement ne double pas le vélo dans le bon sens, lequel vélo, après avoir croisé celui d'en face, en a eu marre et s'est mis carrément sur la gauche, en contresens du contresens, devant un automobiliste très énervé qu'on lui coupe ainsi la route... Puis le cycliste a continué plus tranquillement son chemin, en étant moins frôlé par les voitures, protégé par la bande blanche...


    Compléments du 4 octobre 2012

    La mairie s'emmure dans ses certitudes
    C'est comme si la dangerosité était provisoire, comme si les habitants étaient mécontents du seul fait de changer, comme si la recommandation ministérielle n'existait pas. La mairie parle de déposer des doléances au comité de quartier, lequel ne semble pas au courant et ne dispose pas de cahier de remarques. Elle fait semblant de s'intéresser à quelques cas particuliers, elle ajoutera peut-être quelques correctifs, mais refusera de reconnaître que c'est tout le long des deux rues que la dangerorisé s'est sensiblement accrue...

    Dans un article titré "Rue Jolivet, Antoine a eu peur pour sa vie", la
    NR d'aujourd'hui présente le cas particulier du tournant de la rue Jolivet, qui effectivement aggrave la situation. La mairie conclut que tout va bien, "Chacun doit s'adapter, et avant tout connaître et respecter la réglementation". Si chacun respectait la règlementation, notamment le fait que l'automobiliste "ne doit pas en tout cas s’approcher du cycliste latéralement à moins de 1 mètre" (cf. article R414-4 ici), la circulation deviendrait impossible ! La mairie traite la réglementation à travers un prisme très déformant, pour justifier ses erreurs et nier une dangerosité sensiblement accrue qui ne disparaîtra pas avec le temps...


    Compléments du 6 octobre 2012

    Le collectif Vélorution Tours manifeste contre l'insécurité
    Malgré la pluie, la
    Vélorution de ce 6 octobre a parcouru les rues de la Fuye et Jolivet en pointant les mutiples dangers auxquels doivent maintenant faire face les cyclistes.


    Les Vélorutionnaires sont braves mais pas téméraires. Il est déjà difficile de se croiser avec une voiture légère,
    mais pour un bus, il vaut mieux mettre pied à terre ou aller sur le trottoir...

    Voilà plus d'un mois que la nouvelle configuration est en place et de nombreuses personnes ont du mal à imaginer qu'on autorise les cyclistes à aller dans les deux sens sur ces deux rues étroites. Ils croient que les vélos n'ont plus le droit de circuler dans le sens des voitures, puisque rien (ou presque rien) ne l'indique... J'ai beau regarder, le temps passe, mais la dangerosité ne diminue pas, les rues ne s'élargissent pas, les véhicules ne rétrécissent pas. Ils s'obstinent à ne pas s'accomoder du double sens cycliste...

    Quant au CC37, Collectif Cycliste 37, qui, par la voix de son président, prône une circulation apaisée et tranquille, il ne s'est pas encore aperçu que la circulation cycliste est devenue compliquée et dangereuse. Ou il s'en désintéresse. Ou ses bonnes relations avec la mairie priment.


    Compléments du 17 octobre 2012

    La confusion s'est installée
    Les semaines passent et, comme prévu, rien ne s'arrange. Notamment l'emploi du contresens en contresens est devenu habituel pour une bonne partie des cyclistes. Et il y a des multitudes de comportements, par exemple des cyclistes qui roulent au milieu de la chaussée ou sur le trottoir. Chacun fait certes attention, mais il y aura des exceptions...

    Par ailleurs, le compte-rendu du CVL-Est du 13 avril 2011 montre que le trafic rue Jolivet, et probablement aussi rue de la Fuye, est de l'ordre de 5400 véhicules par jour. C'est donc supérieur au seuil de 5000. D'ailleurs, le silence de la mairie sur ce sujet est hélas éloquent, il montre qu'elle est en tort pour ne pas suivre les recommandations du CERTU (cf. tableau ci-dessus à la date du 19 septembre).


    Compléments du 10 novembre 2012

    La réponse de la mairie et le dialogue avec le CERTU, l'instrumentalisation des cyclistes

    L'AQUAVIT a mis sur son site,
    en cette page, la réponse que lui a faite la mairie et le dialogue avec le CERTU qui a suivi. Il en ressort que le tableau du CERTU présenté ci-dessus est remplacé par un autre tableau (ici) (ajoutant le paramètre de présence de zones 30), recommandant désormais le double sens rues Jolivet et de la Fuye. Sa validité a commencé le 24 août 2012, alors que se terminaient les travaux sur les rues Jolivet et de la Fuye. Il n'était donc pas valable quand les travaux ont été décidés, nous sommes face à une justification a posteriori. Et ce n'est pas une justication pour autant, car comme le souligne l'AQUAVIT, d'autres paramètres sont à prendre en compte, surtout les changements de côté de stationnement et le passage des bus. L'AQUAVIT poursuit donc son action.

    Le plus grave dans la réponse de la mairie me semble être son incapacité chronique à faire respecter la vitesse maximum de 30 km/h. Cela l'amène à utiliser des artifices : les changements répétés de côté de stationnement et l'instrumentalisation des cyclistes pour entraver la circulation automobile et forcer ainsi les conducteurs à ralentir. Et tant pis si la circulation cycliste devient zigzagante, confuse et dangereuse...

    Compléments du 3 décembre 2012

    Les choses ne s'arrangent pas...

    Tout ce qui précède m'a amené à participer le 15 novembre à la réunion du "Comité de Suivi Vélo", entre représentants de la mairie, du Comité Cycliste 37 et quelques cyclistes. Cela m'a amené à prolonger ma réflexion avec quelques d'autres personnes, si bien que j'ai rédigée une page présentant mon opinion sur la politique municipale en matière de circulation des vélos, intitulée
    La courte vue de la politique cycliste tourangelle.

    Sur cette page, je reviens sur ce qui se passe rues Jolivet et de la Fuye, écrivant notamment ceci : "On nous a dit à la réunion du 15 novembre que d'habitude les changements de circulation à Tours ne provoquent aucune réaction à Tours, mais que pour les rues Jolivet et La Fuye il y a eu des protestations comme jamais il n'y en avait eues. Comme trois mois après, la mairie ne reçoit plus de protestation, c'est que tout se passerait bien ! C'est une façon cavalière de faire disparaître des insécurités inhérentes au nouvel aménagement, bien sûr toujours présentes".

    J'y présente aussi la photo suivante avec sa légende :


    Rue de la Fuye. Les voitures doublent le cycliste sans respecter le mètre d'écart à cause
    de la présence du contresens cycliste à gauche sur lequel elles ne mordent pas ou presque pas.
    Avant la présence de ce contresens, elles se déportaient davantage à gauche et respectaient
    la distance de sécurité (la bande cyclable étant alors matérialisée à droite) (et, avant, sur cette portion,
    les voitures étaient garées à gauche, sans le danger des portières ouvertes intempestivement).
    Dans le sens des voitures, c'est comme si on avait rétréci la chaussée de la largeur d'une bande
    cyclable, c'est pourtant simple à comprendre... La sécurité des cyclistes a été sensiblement dégradée.
    Dans d'autres villes, dans les mêmes circonstances, je pense que la bande cyclable serait restée à droite et
    aurait même été renforcée par un mini terre-plein empêchant la présence de voitures et sécurisant donc les cyclistes.
    Je souligne que la présence de rues parallèles n'occasionne pas un besoin de contresens.

    Je mets maintenant en parallèle la photo qui suit, presque au même endroit, d'un cycliste roulant en contresens du contresens. On voit nettement que la voiture qui le double respecte la distance de sécurité, contrairement à la photo précédente.


    On comprend donc pourquoi de nombreux cyclistes allant dans ce sens préfèrent aller sur la bande cyclable, certes interdite mais plus sécurisante. Dans quelle proportion ? C'est ce que je me suis demandé et j'ai entrepris de le mesurer. A chaque fois que je vois un cycliste rue de la Fuye, je note dans quelle catégorie il se situe. J'en suis arrivé au décompte suivant :
    • dans le sens des voitures, sur la droite de la chaussée : 16
    • dans le sens des voitures, sur la gauche de la chaussée, en contresens du contresens : 15
    • dans le sens inverse des voitures, dans le contresens : 13

    Voilà 4 mois que le contresens est en place, il est donc peu utilisé (seulement par 30 % des cyclistes) et il provoque une insécurité que la moitié des cyclistes essaie de diminuer en utilisant le contresens du contresens, pourtant interdit. N'est ce pas la preuve d'un échec ? On peut attendre le printemps pour en être sûr, mais les habitudes sont désormais prises et je doute que ça change sensiblement.


    Compléments du 5 février 2013

    Les raisons de l'échec

    Dans son dernier
    communiqué du 5 février, l'association AQUAVIT rappelle au maire l'échec du nouveau plan de circulation cyclable des rues Jolivet et de la Fuye. Les raisons en largement expliquées sur cette page. J'y ajoute ces deux photos, qui montrent clairement que, ici rue de la Fuye, le cycliste qui arrive dans les embouteillages (dans le sens des voitures) trouve bien plus de place sur sa gauche du coté de la bande cyclable que sur sa droite. Le fait qu'il préfère aller dans le contresens du contresens est naturel, c'est la seule façon d'avoir la distance de sécurité d'un mètre avec les voitures.



    Compléments du 16 octobre 2014

    Un accident...

    Deux ans après les nouvelles règles de circulation, rien n'a vraiment changé, la circulation est toujours aussi compliquée et dangereuse. Alors que je ne me souviens pas d'un moindre accident de vélo rues Jolivet et de la Fuye, La Nouvelle République vient d'en signaler un le 7 octobre 2014 : "Vélo contre voiture : un blessé Hier, peu avant 9 h, une voiture et un vélo sont entrés en collision rue de la Fuye, à Tours. La cycliste a été transportée à l'hôpital pour une douleur à la jambe et à la machoire".

    Une nouvelle municipalité a été élue le 30 mars 2014. Va-t-elle effectuer une remise à plat ?


    Compléments du 17 février 2015

    Un autre accident...

    La Nouvelle République du 12 février 2015 : "Hier, à 14 heures, une collision s'est produite à l'angle de la rue de la Fuye et de la rue Florian entre un cycliste qui circulait sur la piste cyclable et une voiture. Le cycliste souffre d'un traumatisme crânien. Il a été transporté à Trousseau.".

    Et encore un accident rue de la Fuye, avec un cycliste qui perd connaissance (NR du 1/12/2015)...

    Alain Beyrand
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