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Demande de zonage le long de l'autoroute pour une arborisation renforcée

Demande de mise en place d'une zone le long de l'autoroute pour lutter contre la pollution

L'autoroute A10, avec ses 6 voies, traverse Tours à la limite de St Pierre des Corps. Les 2 à 4 voies de l'avenue Pompidou s'y ajoutent. Ces 8 à 10 voies très encombrées de camions et automobiles, sont une importante source de pollution, de bruits et de nuisances. Alors que l'éventualité d'une déviation de l'autoroute vers une bretelle A10 bis s'éloigne pour longtemps (La tribune de Tours du 3 février 2011), il convient de prendre la pleine mesure des incidences de ce couloir sur la santé des Tourangeaux.

Le danger des taux de polluants est avéré, notamment en ce qui concerne le dioxyde d'azote qui a des conséquences sanitaires graves et démontrées par de nombreuses études. C'est donc un enjeu de santé public. D'après une étude de 2004 environ, l'Institut de Veille Sanitaire estime que cette pollution provoque par an 11 hospitalisations pour motif respiratoire et 34 pour motif cardiovasculaire. L'estimation à long terme sur l'agglomération tourangelle est de 61 décès par an (http://www.invs.sante.fr/publications/2006/pollution_orleans_tours). L'effet d'une réduction de 25 % de la pollution fait descendre ces chiffres de moitié. On peut donc supposer qu'une réduction moindre de 5 % réduirait les chiffres de 10 %. Toute amélioration, même légère, est donc à rechercher.

Depuis cette date de 2004, les choses ont empiré puisque le capteur installé sur le rond-point Heurteloup a enregistré sur l'année 2009 un taux de dioxyde d’azote supérieur aux normes (44,7 alors que le seuil est de 40, 42 au niveau européen ; La Nouvelle République du 24 mars 2010). Cette situation alarmante doit conduire à des actions concrètes de réduction des nuisances. L'une d'entre elles, moins efficace certes mais plus facile à mettre en place que le ferroutage, consiste à décider une forte plantation d'arbres autour du couloir autoroutier.

Les arbres réduisent la pollution atmosphérique. Ils permettent de piéger certaines particules polluantes comme les poussières, les cendres et la fumée, qui sont nocives pour les poumons. Par la photosynthèse, ils absorbent le dioxyde de carbone (CO2) et d'autres gaz dangereux et émettent de l'oxygène en échange. Un facteur déterminant dans la formation de la pollution atmosphérique urbaine (ozone, oxyde d’azote etc.) est la température. Elle est diminuée par la présence d'arbres à cause de leur évapotranspiration et à cause de l’ombre qu’ils projettent. Sans que ce remède soit à lui seul suffisant et essentiel, une densité importante d’arbres dans la ville améliore donc la qualité de l’air urbain. Les arbres piègent certaines particules polluantes, ils absorbent le CO2 et émettent de l'oxygène. En 1 an, 0,4 ha d'arbres en ville absorbe la quantité de CO2 produite sur un trajet de 41.850 km par une voiture. Ils interceptent les matières particulaires et absorbent aussi d'autres polluants gazeux comme l'ozone et le dioxyde de soufre. L’effet de la végétation sur l’air pollué lui-même est très différent selon les cas ; les polluants peuvent être absorbés et transformés par la végétation (l’anhydride sulfureux, le gaz carbonique et l’ozone) ou être absorbés et accumulés sans transformation par le végétal (fluor, plomb).

Les arbres sont donc un facteur de réduction de la pollution, un facteur, parmi d'autres, mais un facteur qu'il est possible de renforcer. C'est même urgent étant données les considérations sanitaires. Ils sont aussi un facteur de diminution du bruit et le plan de la page 54 du rapport "Etat initial de l'environnement" montre que les "zones de bruit critiques" sont concentrées le long de l'autoroute.

J'ai effectué une étude précise entre Loire et Cher (adresse en fin de cette déposition) montrant que l'arborisation des bords de l'autoroute est très insuffisante et peut être grandement améliorée. Dans le cadre du Conseil de la Vie Locale de Tours-Est (organe de démocratie participative de la ville), j'ai eu l'occasion de présenter ce problème. J'ai reçu un accueil favorable du service des espaces verts, qui a fait un effort de plantation conséquente sur une longueur réduite de 100 mètres derrière l'école Blanqui dans le quartier de Beaujardin. Lors d'une réunion de travail avec ce service, il avait été entendu que des efforts bien plus importants étaient à mener au niveau municipal, notamment pour arborer la rue d'Etienne d'Orves (dont la largeur peut être diminuée), la meilleure solution consistant à mener une action résolue et à long terme d'arborisation sur un couloir longeant celui de l'autoroute. Aucune suite n'a été donnée, alors qu'une prise en compte par le PLU avait été clairement demandée. Je relance donc ici cette requête.

Je signale aussi que, récemment, des immeubles d'habitation (OPAC) ont été construits le long de l'autoroute, à hauteur de Montjoyeux, malgré le bruit et les dangers pour la santé (La Nouvelle République du 7 août 2010). Je ne voudrais pas y habiter. Le commissaire enquêteur le veut-il ? Le maire de Tours le veut-il ? Qui veut-on amener à vivre dans un lieu aussi dangereux et bruyant ? En pleine chaleur, l'été, pour rafraîchir, laisseriez-vous un bébé dans la chambre, la fenêtre ouverte ? C'est aussi pour éviter cela qu'un zonage spécifique doit être créé.

En page http://www.enviroveille.com/public/module.html?url=&mod=context&submod=environnement&tool=urbanisme§ion_id=14 je lis : "L’article R. 111-5 du Code de l’urbanisme, a donc prévu des règles particulières applicables à l’implantation des constructions à proximité des autoroutes et des grands axes routiers. Le permis de construire ne peut donc être accordé pour des constructions destinées à l’habitation qui se situeraient à moins de 50 mètres de part et d’autre des autoroutes et à moins de 35 mètres de part et d’autre des grands itinéraires, ainsi que des routes assimilées à ces itinéraires. Il peut toutefois être dérogé à cette interdiction en raison notamment d’une topographie particulière des lieux, et cette interdiction ne s’applique pas à l’intérieur des agglomérations" On est certes à l'intérieur d'une agglomération, sans obligation par le PLU, la délivrance de permis de construire est donc légale sur la forme. Mais sur le fond ? Les nuisances sont les mêmes partout, les murs anti-bruits ne changent pas grand chose en matière de pollution, et c'est au PLU de prendre en charge cette interdiction.

Je demande qu'une zone de 50 mètres de largeur soit créée le long de l'autoroute pour que les constructions d'immeubles d'habitation y soient interdites, pour que certaines autres constructions (bureaux, magasins...) y soient réduites et pour que des plantations de grands arbres y soient jugées prioritaires, avec des règles contraignantes.

En conséquence, dans les pages 39 et 40 du rapport "Evaluation environnementale", les chapitres "L'amélioration de la qualité de l'air" et "La réduction des nuisances sonores" qui actuellement ne proposent rien (se reposant sur la mise à jour à venir d'autres documents), doivent présenter ce moyen de réduction qui ne peut être mené que par le PLU.

Bien sûr, le bénéfice qu'apportent les arbres pour lutter contre cette pollution déborde du couloir de 50 mètres. Il serait possible de définir un autre couloir plus large, avec des règles de plantation moins poussées mais plus fortes que "la normale". Il serait encore meilleur d'augmenter les obligations de plantations sur "la normale"", en fait surtout sur les zones de centre-ville.

Alain Beyrand
Complément : page www.pressibus.org/autoroute

Ajout du 10 mars

Dans le rapport "Emplacement réservé", page 4, V63, je demande que la rue d'Etienne d'Orves soit rétrécie pour y planter des arbres. Il est en effet prévu d'élargir cette rue longeant l'autoroute. J'en ignore la raison, car c'est une rue assez peu utilisée et je n'avais pas remarqué qu'on peut l'élargir (tant mieux, ça permet de planter davantage). Les arbres peuvent être mis en alternance avec des places de stationnement.

Sur un sujet distinct mais proche, je m'insurge contre le schéma de la page 56 du rapport "Etat initial de l'environnement" indiquant les "nuisances aériennes sonores sur la ville de Tours". Il est possible que ça corresponde aux nuisances des avions commerciaux, mais ça ne correspond pas du tout à la nuisance de tous les avions. En effet, au moins, les quartiers Beaujardin et Velpeau, et l'Est du Sanitas, alors qu'ils ne sont pas signalés atteints (ni sur le schéma, ni dans le texte), sont victimes de vols militaires répétés et fréquents (sauf en week-end) volant bas et avec un bruit très fort, bien plus fort que celui de l'autoroute ou des voix ferrées, allant jusqu'à interrompre les conversations même dans une pièce fermée. Il est tout à fait anormal que ces nuisances sonores, les plus désagréables de ces quartiers, ne soient pas mentionnées. Il faut dire qu'à leur sujet, la municipalité de Tours, contrairement à celle voisine de Saint Pierre des Corps, fait preuve d'un étrange laxisme. Pire encore que le bruit, les risques d'accidents sont contraires au principe de précaution inscrit dans notre constitution. Pourquoi donc des Alphajets et des Mirages survolent-ils régulièrement une agglomération de 300.000 habitants, comme s'il n'y avait pas des aéroports mieux placés en France pour ce genre d'exercice ? Et il y aussi la pollution produite…

La Nouvelle République du 5 mars 2011 (ici) a développé le sujet : "En moyenne, les avions de la BA 705 effectuent 160 mouvements par jour et rejettent quotidiennement une tonne de particules imbrûlées dans l'atmosphère. D'après la Direction départementale des territoires, l'aviation militaire effectue 37.000 mouvements par an, et l'aviation civile 8.800 mouvements par an."

Une fois de plus, je constate que ces dossiers de PLU ne sont pas rédigés avec franchise.


Le 21 mai 2011
Dans son rapport, le commissaire-enquêteur indique d'abord que "L'OPAC n'a pas récemment construit d'immeubles d'habitation à cet endroit". Effectivement, c'est une erreur de ma part (la seule, au passage, trouvée par le commissaire à la lecture de mes 32 pages). Ce n'est qu'un détail.

Il écrit ensuite :
"La cartographie des bruits couvrant l'ensemble des communes de l'agglomération est en cours de réactualisation par Tour(s)plus. Elle sera prise en compte dans les opérations immobilières et dans les documents de planification, une fois réactualisée. Il est à noter qu'un document officiel existe pour gérer les nuisances sonores le long des voies. Il s'agit du "classement sonore des infrastructures des transports terrestres" défini par les arrêtés préfectoraux du 17/04/2001 et du 24/12/2002 pris en application de la loi du 31/12/1992 relative à la lutte contre le bruit.
Annexé au PLU en tant que servitude d'utilité publique, ce document impose aux constructeurs des contraintes d'isolation phonique plus ou moins importantes selon le classement des voies. Voir dans les annexes du PLU.
Ce schéma ne fait que reprendre les données du PEB approuvé en 1991 et actuellement en vigueur.
"

Que dire ? Il n'y a pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. L'objet principal de mon propos n'est pas le bruit mais la pollution et ses risques sur la santé. 61 morts par an, cela le laisse complètement indifférent... (dans son résumé, il ne reprend même pas ce chiffre de l'Institut de veille Sanitaire) Il accepte que de nouvelles constructions se dressent au bord de ce dangereux couloir, il accepte que rien ne soit fait pour réduire cette pollution, c'est désolant...

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