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    Les 26 et 29 août 2013
    Le suicide de l'orme de la gare
    Il n'a pas supporté tout cet environnement minéral...
    Ailleurs, de nombreux sujets plantés sont morts et des rescapés d'avant sont mal en point...
    Bilan arbres du tramway

    La ville (ou SITCAT / CitéTram) y avait mis le prix, cet orme là avait déjà un certain âge lors de sa plantation, les passants surpris s'arrêtaient. L'emplacement lui permettait de prendre de l'envergure, beaucoup d'envergure, il avait vraiment beaucoup de place, beaucoup, beaucoup... Trop.

    Planté au début du printemps, il est mort en juillet...

    "Par sa taille, c'est l'une des plus belles pièces des 2319 arbres plantés", "La nouvelle perspective, ouverte par la disparition de l'îlot Vinci, apportera un point de vue de verdure" signale (en sa page 55) le numéro spécial NR du Tramway de ce mois d'août, dans l'ignorance de la disparition de l'unique point de verdure de ce début de rue de Bordeaux.

    Le pauvre orme était noyé dans une étendue de pavés chinois tout gris, tout gris. C'est "trop minéral, presque déshumanisé", "très vide, un brin soviétique" (commentaires de lecteurs de la NR du 20 août), il y avait de quoi être dépressif. Et pas de chant d'oiseaux, pas de bourdonnements d'insectes, un Mac Do à côté... Seules de grosses chenilles grises à sept anneaux passent à côté en grinçant des mécaniques. Il n'y a que la gare qui soit belle, très belle même, mais la vue allait bientôt être complètement gâchée par des hautes tours Bouygues ! Oh la la, quel monstrueux contraste, quel désespoir... Pauvre orme, il n'a pas pu le supporter...

    A moins qu'on ne l'ait suicidé ?

    Extrait de "Tour(s) plus Le mag" n°44 de juillet 2013


    Avril, puis début juillet 2013, l'éphémère orme de la gare.


    Fin août, l'orme n'est plus là, remplacé par quatre houx en bac,
    meubles verts déplaçables à volonté. A droite, le tramway est à l'essai.

    P.-S. : d'après un article de la NR du 7 septembre, la plantation d'un nouvel orme est prévue à l'automne.


    De nombreux sujet morts


    Station terminus Jean Monnet à Joué lès Tours
    Fosse de plantation dans de l'argile compact, avec un mélange terre-pierre.
    Ce mélange correspond à une nouvelle technique de plantation qui demande
    une bonne irrigation et qui n'a pas fait ses preuves sur le long terme


    Vers Jean Monnet - Arbres posés longtemps sur le sol avant plantation, pluie et plein soleil, en végétation.
    Avant on disait "A la sainte Catherine tout bois prend racine", aujourd'hui on plante même
    quand les arbres sont en végétation, cela explique en partie la mortalité des plantations.
    Avec aussi un stockage long à tout vent sans plus de soins que des réverbères, et encore ceux-ci ont
    une protection pour ne pas abîmer la peinture. Eh oui, un arbre c'est vivant...
    (sur les arbres, je recommande la lecture d'un livre de Francis Hallé, à (s')offrir...)


    Arbres en fin août, nombreux morts - Tout à gauche, un rescapé d'avant.
    Les arbres de ce parvis Jean Monnet, principalement des muriers, auraient pu rester en place.
    Pourquoi les avoir abattus ?


    Parking Jean Monnet - Les arbres en leur évolution ultime, après passage par l'étape
    du mobilier vert en bacs, qui envahit les artères de Tours.
    Volonté de Jean Germain (président de l'agglo et du Sitcat) et de Philippe Lebreton
    (maire de Joué lès Tours), création de Daniel Buren.
    Ce lieu est nommé "La clairière", grand mot pour un parking juste entouré d'un alignement d'arbre,
    ce ne sont pas les sucettes "totems" de Buren qui offriront une ombre aux véhicules surchauffés l'été.



    28 et 29 août 2013, tout le long du parcours, ici près de Jean Monnet, les arbres morts sont coupés.
    Tout doit être impeccable pour l'inauguration du 31.


    Au delà de la station jean Monnet. Avant et après le tram, en rouge le même poteau électrique.


    Vers Jean Monnet - Plusieurs arbres morts.


    Joué, avant le périphérique - Plusieurs arbres morts.


    Joué, après le périphérique - Plusieurs arbres morts.


    Entrée de la Rabière, cinq arbres morts.


    Joué, mail à la Rabière au printemps, le tramway passe à droite. Platanes racines à l'air à cause
    d'un décaissement violent. La hauteur était supérieure car il faut ajouter l'épaisseur de graviers.


    La Rabière cet été, le parking à gauche, le mail à droite, le tramway passe tout à droite.
    Tous les platanes sont morts, remplacés par de jeunes plantations.
    Ici l'augmentation des plantations résulte d'abattages d'arbres morts.
    Les jeunes plantations de platanes plantées, à droite, le long des voies ont résisté à l'été,
    pas les vieux platanes existant du parking qui n'ont pas survécu au Super Bitume.


    Croisement de l'avenue de la République et de la rue des Martyrs, quatre arbres morts.


    Rue des Martyrs fin août - Nombreuses jeunes plantations mortes,
    sous arbres adultes, trop de concurrence (eau et lumière).
    Les abattages avaient été importants sur cette rue des Martyrs.



    Des rescapés d'avant mal en point...



    Le pin transplanté du centre de Joué vers le parc de la Rabière est mort en 2012.


    Tours, avenue de Pont-Cher.
    L'image de droite est belle, mais il y a lieu de s'interroger sur ces deux alignements majestueux.
    Sur les deux photos de gauche, on voit que les platanes ont des racines à l'air.
    Ne sont-ils pas fragilisés ? Deviendront-ils dangereux ?
    Comme cela s'est produit dans d'autres villes, ne faudra-t-il pas en abattre dans quelques années ?
    Le tramway aurait pu passer à droite, les arbres auraient moins souffert...
    Pour la plastique d'un 4ème paysage, on a raccourci la durée de vie de ce beau double alignement.
    Il y a lieu de s'interroger aussi pour les marronniers de l'avenue de la Tranchée.



    « A force de péter trop haut, le cul prend la place du cerveau » (Julos Beaucarne)



    Un bilan arbres qu'on ne connaîtra pas

    En juillet 2010, lors de l'enquête publique, les choses étaient simples à écouter le SITCAT : 923 arbres abattus et 1406 plantés. Croix rouges et ronds verts, tout cela était consigné dans les dossiers d'enquête et vérifiable. Sur cette base incontestable, j'avais compté que sur la moitié centrale du parcours (de l'avenue Maginot au Cher), 510 arbres seraient abattus et 370 plantés. Cela signifiait donc qu'on abattait au centre de Tours pour planter à l'extérieur (notamment sur les parkings relais). Le soit disant "bilan largement positif" devenait largement négatif en centre ville, et davantage encore car on ne saurait considérer qu'un arbre planté équivaut à un arbre mature abattu.

    Il s'est vite avéré que le dossier d'enquête n'avait pas compté tous les arbres à abattre, puis qu'on abattait des sujets qu'il était prévu de garder. J'en ai fait un décompte précis sur une page voisine et j'arrive à un chiffre supérieur à 1400 (au moins 600 sur la moitié centrale). Je n'ai bien sûr pas tout vérifié, cela peut être bien plus important.

    Parallèlement, la mairie / SITCAT a augmenté le nombre de plantations, passant à 985 puis à 2013 et maintenant à 2319, sans qu'il soit possible de le vérifier. On peut seulement certifier, cette page le prouve, que des sujets plantés sont morts, en nombre assez importants. Il m'apparaît toutefois qu'il y en a beaucoup moins sur Tours Centre qu'à Joué. Pour Tours Nord, je ne sais pas. Et on peut s'attendre à d'autres abattages dans les années à venir.

    Sur le fond, la tendance du début n'a pas changé, c'est surtout en périphérie que l'on a planté. Et surtout, surtout, il n'y avait pas besoin d'abattre autant d'arbres. Sur les 600 abattus sur la moitié centrale du parcours, 450 auraient pu être sauvés, avec un parcours légèrement différent (à quelques mètres près), un traitement de la circulation automobile légèrement différent et une absence de volonté de tout raser pour modifier la ville d'une façon que les habitants n'ont jamais validée.

    Il y a lieu de s'interroger aussi sur la validité d'une enquête publique qui, sur ce plan des arbres, a présenté des éléments manifestement faux, en plus de ne pas avoir fourni d'explications sur les abattages. Ceux-ci, en fin de compte, n'ont été soumis à aucune restriction. Car, la seul effectuée, dans les conclusions de la commission d'enquête, était le sauvetage des 14 tilleuls de la place Choiseul, or ils ont été abattus...


    Alain Beyrand
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