Ces Tours-hôtels qu'on impose aux TourangeauxA quoi sert de demander leur avis si on ne les écoute pas ?Un front de Loire patrimoine historiqueL'entrée de la ville de Tours par la Loire et son pont de Pierre, devenu pont Wilson, est depuis la fin du XVIIIème siècle admirée pour sa majesté et l'équilibre de ses volumes.Avant 1940 Elle a été détruite par le grand incendie de 1940, puis reconstruite selon les directives de l'architecte Pierre Patout, sans toutefois aller au bout du projet par manque de moyens financiers. Après reconstruction L'ensemble ayant mal vieilli, un réaménagement s'impose. S'il fait l'unanimité dans son principe, si certains de ses éléments structurels, comme la création d'un parvis devant l'église Saint Julien, font aussi l'unanimité, deux points font l'objet de critiques très fermes. Le premier est l'abattage des 70 érables planes du jardin François 1er, présenté en page voisine, le second est la construction de deux tour-hôtels sur la place Anatole France Un intérêt privé qui prime sur l'intérêt publicEn premier lieu quel besoin y-a-t-il d'élever deux hôtels de luxe à cet endroit ? Pour l'intérêt privé du promoteur et celui de ses futurs clients financièrement aisés, la vue sur la Loire et son pont est exceptionnelle. Inversement, l'intérêt public en pâtira puisque, en se positionnant sur la Loire et le pont de pierre, les Tourangeaux et les touristes verront en priorité les deux hôtels au détriment du reste. Ces cubes de béton uniforme ne s'intègreront pas aux immeubles habillés de blanc, incrustés de fenêtres et chapeautés par un toit en ardoise. Le clocher de l'église St Julien, depuis peu remis à neuf, ne sera plus visible.Après 2015 ? La vue ci-dessus est obtenue en zoomant sur celle ci-dessous, qui est, dans le dossier d'enquête 2014, la seule montrant le projet depuis la Loire, comme s'il y avait honte à le montrer en gros plan Pourtant, en élevant une tour plus en retrait, il y avait mieux à faire, comme le montre cette proposition de l'AQUAVIT : Le dessin d'en haut est extrait de l'enquête publique 2011/2012 Et avant de construire de tels hôtels, ne conviendrait-il pas d'avoir un taux de remplissage des hôtels existants meilleur que l'actuel, trop passable ? Ces deux tours-hôtel privées n'auraient pas dû être rattachée au projet d'aménagement de la rue Nationale, qui par ailleurs est effectivement d'intérêt public. D'ailleurs elles se rattachent davantage à la place Anatole France, qui n'est pas incluse dans le périmètre d'aménagement. Un refus franc et massifOn peut comparer avec la mise en place d'un parvis pour l'église St Julien et lire les dépositions du public lors des trois enquêtes publiques qui se sont succédées : le parvis n'est jamais critiqué, les tours-hôtels le sont presque toujours. Les associations ont été unanimes pour les rejeter sous leur emplacement et leur volume actuel. L'Architecte des Bâtiments de France (ABF) lui-même les a rejetées de façon ferme en exprimant cette réserve : "Les deux bâtiments proue façade nord ne devront pas entrer en concurrence visuelle avec le clocher de l’église St Julien".Extrait du dossier d'enquête 2014 Le Tribunal administratif d'Orléans prend partiDans les conclusions de la dernière enquête publique, le commissaire-enquêteur a rejeté toutes ces critiques, admettant que "L’église Saint-Julien ne sera pas visible directement en venant du pont Wilson". Il s'oppose ainsi à la population tourangelle et à l'ABF.Ce commissaire-enquêteur est nommé par le Tribunal Administratif (TA) d'Orléans. Quand on lit au début de son rapport (page 25) "Il n’est pas question de revenir sur les précédentes enquêtes publiques", on comprend que c'est un ordre émis par le TA et que toute cette enquête n'est qu'un simulacre. Les dés étaient pipés. Le parti-pris du TA apparaît flagrant quand on se rend compte que la précédente enquête publique, celle du Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur (PSMV) du secteur sauvegardé, n'était pas encore validée pour faire l'objet d'un recours par l'association AQUAVIT. Peu après que le commissaire-enquêteur s'en soit rendu compte, le TA d'Orléans mettait fin de manière expéditive au recours, permettant ainsi de tout valider comme prévu. Un sursaut est-il encore possible ?Jusqu'à présent, les nombreuses critiques n'ont eu aucun effet, le projet de 2014 est très proche de celui de 2011, la différence essentielle consistant à reporter à une seconde étape l'aménagement du jardin Prosper Mérimée et de ses abords. Les anomalies de la dernière enquête publique sont nombreuses et accablantes. La mairie, le préfet et le tribunal administratif vont-ils continuer le forcing jusqu'au bout ou vont-ils enfin entendre les associations unanimes et remettre le projet à plat ?Le 8 octobre, l'AQUAVIT, l'ASPIE et Vélorution Tours ont publié un Appel solennel aux conseillers municipaux pour qu'ils rejettent le projet lors du conseil municipal du 13 octobre. Alain Beyrand, le 8 octobre 2014 Passage à la partie 2 : Le cas du jardin François 1erRetour à la page sur Tours et ses arbres après 2012 Retour à l'accueil |