Prise en compte du risque inondation dans le val de Tours
Programme d'Actions de Prévention Inondations (PAPI) Vale de Tours Val de Luynes |
Cet axe reprend des dispositions du SCOT 2013. Celui-ci demandait un suivi de la population globale en zone inondable afin qu'elle n'augmente pas. Il est très surprenant que 5 ans plus tard, on ne nous présente pas l'évolution de cet indicateur. Il y a lieu de craindre que les nouveaux indicateurs qui sont proposés ne soient pas mis en oeuvre ou restent confidentiels. 4-1 Agir sur la construction neuve Pour agir sur la construction neuve, il faut en premier lieu lui appliquer la réglementation sur la prévention des risques d'inondation. Or la Mairie de Tours reconnaît que "Le service instructeur n'a pas à vérifier la véracité des informations déclarées par le pétitionnaire" (lettre de Mme Bendjador, Maire adjointe à l'urbanisme du 14 septembre 2018). Il n'y a donc pas de vérification a priori et, comme il n'y en a pas non plus a posteriori, la réglementation n'est pas appliquée partout. Voici l'exemple emblématique du permis de construire du 31 rue du Dr Fournier (quartier Velpeau à Tours), autorisé le 27 décembre 2012, cumulant les illégalités : Sur ce projet, une plainte a été déposée contre le Maire de Tours pour non-respect des consignes d'inondation. Détails en pressibus.org/sivzer. Il y a lieu de s'interroger si de telles infractions à la législation seraient assez nombreuses. Notamment on a pu constater qu'à La Gloriette, l'entreprise Berthault effectuait de très importants remblaiements dans une zone où c'est interdit. Ces deux photos (cliquez dessus pour les agrandir) ont été prises le 6 juin 2016, au plus fort des inondations de ce mois là, à la Gloriette, route de Savonnières, alors submergée par les eaux du Cher. Le terrain de la seconde photo est celui situé à droite de la première, appartenant à l'entreprise Berthault. Des pelleteuses sont en train de le rehausser. Comment se fait-il qu'on remblaie à cet endroit alors que c'est très certainement interdit ? Ces deux exemples tendent à montrer que, ces dernières années, il y a eu des passe-droits. Ne serait-il pas opportun de créer au sein de la métropole une "cellule de protection des inondations" à laquelle tout citoyen pourrait s'adresser et ayant un pouvoir d'action fort, jusqu'à la possibilité de retrait d'un permis de construire ? Cela permettrait notamment de signaler les remblaiements interdits. On ne devrait pas en 2018 autoriser des constructions neuves avec rez-de-chaussée habité dont le 1er étage est 70 cm sous le cote PHEC, comme cela a été autorisé en juin dernier par une autorisation Loi sur l'Eau de la Préfecture d'Indre et Loire pour le projet du 31 rue du Dr Fournier, déjà, cité. La cote PHEC, à 50,80 m n'est même pas indiquée sur ce dossier, les remblais sont scandaleusement minimisés, le ruisseau de l'Archevêché est ignoré... Avant de donner des leçons le prévention, la métropole de Tours devrait sanctionner ces passe-droits. Les laisser exister, en disant ne pas contrôler la véracité de ce que prétendent les promoteurs incite aux abus. Axe 5 Réduction de la vulnérabilité des personnes et des biens Cet axe est seulement en cinquième position sur sept. L'ordre est-il significatif ? Si oui, pourquoi est-ce relégué à un tel rang inférieur ? La sécurité des biens et des personnes ne devrait-elle pas primer ? Prendre en compte les ruisseaux enterrés Chacun sait qu'un ruisseau enterré peut, par très forts orages, se réveiller, reprendre son ancien cours à l'air libre et tout inonder (voir par exemple l'article du 10 juillet 2017 du Courrier de l'Ouest). Avant le laxiste PPRI de 2001, les ruisseaux souterrains de Tours, et en premier lieu ceux de l'Archevêché et de la Dolve, étaient systématiquement pris en compte dans les permis de construire (cf. NR du 12 mais 1999). Le PPRI de 2016, très sévère, a oublié de reprendre en compte ces cours d'eau et ne les a même pas pris en compte dans les "zones d'écoulement préférentiel", sans qu'aucune explication ne soit apportée. La situation est encore plus dégradée : il apparaît que la métropole de Tours et la Préfecture d'Indre et Loire ont carrément perdu le tracé précis de ces ruisseaux (pourtant archivé) pour s'appuyer sur des tracés presque rectilignes et déconnectés de toute réalité de la base de données du réseau hydrologique Carthage. Voir les écarts de tracé du ruisseau de l'archevêché sur cette page le chapitre du 28 octobre 2018, ou ci-dessous la carte du bon et du mauvais tracé, avec les trois points de repère A, B, C. Comment peut-on prétendre réduire les vulnérabilités quand on ignore à ce point certaines causes de vulnérabilité ? Une phrase comme "Donner les moyens aux entreprises de connaître le risque" perd tout son sens. Axe 6 Gestion des écoulements 6-3 Connaître le réseau hydrographique Voir ce qui est écrit au-dessus sur les ruisseaux enterrés. Une bonne connaissance de ce réseau demande à s'appuyer sur des sources sérieuses et non sur une base de sonnées approximative, comme Carthage dont l'inanité est pourtant évidente quand on considère qu'elle fait naître les ruisseaux de l'Archevêché et de la Dolve sous l'autoroute A10 ! 6-4 Entretenir le réseau hydrographique Quelles mesures pour un entretien efficace ? Obliger la prise en compte des données hydrographiques (aussi les sources sur Tours Nord, par exemple) dans l'adoption des permis de construire. Et comme dit précédemment, permettre aux citoyens de s'adresser à une cellule Prévention des inondations, pour combattre le laxisme des mairies dans leur délivrance des permis de construire. Elle ne sont pas neutres et sont financièrement intéressées à construire. Cela ne les incite pas à appliquer les règles de prévention. Une cellule dédiée serait davantage impartiale. 6-5 Rétablir le bon fonctionnement hydraulique du Cher dans sa traversée tourangelle Comment peut-on prétendre "clarifier les enjeux" quand on ne prend même pas en compte les crues de retour (appelée aussi "par l'aval", quand les eaux remontent les lits, tant le terrain est plat), alors que c'est le scénario n°2 de l'étude de dangers DREAL 2013 ? C'est incompréhensible et ça jette un discrédit sur ce PAPI (avec aussi les ruisseaux enterrés, les manques de contrôle...) 6-9 Rendre transparent les obstacles aux écoulements "Mettre en transparence la levée de l'ancien Canal au droit du secteur Zamenhof" : là ça devient carrément dangereux. D'abord, c'est méconnaître les données de l'étude de dangers DREAL 2018 (voir notamment son évaluation par l'AQUAVIT) et c'est s'appuyer sur des informations incorrectes d'une feuille de route d'un atelier national "Territoires en mutation exposés aux risques – Val de Tours Saint Pierre des Corps" incompétent en risque d'inondation. Cet atelier, considéré comme référence par la préfecture qui suit ses recommandations, a décidé que la digue (levée) du Canal est dangereuse et inutile, alors que l'étude de 2013 indique qu'avec ses 5 m de hauteur, de 48 m à 53 m, elle ne céderait que lorsque l'eau approcherait de la cote 52,00 m, comme le montre ce schéma : Or lors de la crue de référence de 1856, l'eau n'était montée qu'à 51,00 m et la rue du docteur Zamenhof (ou hauteur sans batardeaux) est à 50,50 m. Dans ces conditions, il n'y a aucun danger à ce qu'il y a ait une brèche quand l'eau arrivera à moins de 50,50 m. La question essentielle à se poser est de savoir jusqu'à quelle hauteur on mettrait les batardeaux : 51,50 m ou 52,00 m, sachant qu'en approchant 52,00 m, l'eau peut aussi se déverser dans le Cher. Enfin, il y a lieu de s'interroger sur le point "brèche de la Tour d'Auvergne" jugé le plus fragile. Il apparaît comme provenant de la base de données Carthage où il est l'intersection du ruisseau de l'Archevêché avec la levée du Canal. Or le tracé Carthage du ruisseau est faux et l'intersection se fait plus au sud, au point marqué C ci-dessous (tracé Carthage en pointillé bleu clair, véritable tracé en pointillé bleu foncé, le point B et sur la rue de la Tour d'Auvergne, la soi-disant brèche se situe à l'intersection de la levée, à droite, et du pointillé bleu clair) : Voici deux autres raisons essentielles de ne pas mettre en transparence la digue du Canal : Rappelons que l'arrêté de déclassement de la digue du Canal "n'autorise pas, par lui-même, la réalisation de quelconques travaux, ni de construction, ni de démolition" (jugement du Tribunal Administratif d'Orléans, voir cette page). Axe 7 Gestion des ouvrages de protection 7-2 Elaborer et mettre en oeuvre un programme global de fiabilisation des levées Cela aurait déjà dû être fait, avant le PPRI de 2016. En y intégrant la levée du Canal, et aussi celle de Rochepinard. 7-4 Etudier la faisabilité d'un tertre sur le val de Tours Un tertre est un remblai, il participe à l'artificialisation des terres et nuit à l'écoulement des eaux, ce qui est prohibé dans l'Axe 6. On est en complète incohérence. De plus, on nous dit que les digues de Loire sont solides et on prétend là "écarter le risque de rupture de digue"... La réalité est cachée. La Mairie de St Pierre des Corps s'est associée avec l'atelier national "Territoires en mutation exposés aux risques – Val de Tours Saint Pierre des Corps" pour trouver un moyen de construire en zone inondable alors que c'est réglementé. Ce passe-droit est à supprimer. 7-2 Entretenir les ouvrages de protection Qu'attend-on pour entretenir la levée du Canal ? C'était pourtant une des préconisations des conclusions de l'étude de dangers 2013. Conclusion : qu'attend la Métropole pour entendre les observations des associations environnementales (ce qui est écrit là correspond en grande partie avec l'orientation de l'AQUAVIT), exclues alors qu'elles ont des compétences permettant de corriger les incompétences ici signalées ? Alain Beyrand, le 9 novembre 2018 |