Sous le pseudonyme d'André Daix, André Delachenal (1905-1976) a créé le professeur Nimbus en 1934 pour Opera Mundi et le quotidien Le Journal. Le succès fut énorme : multiples publications, albums (chez Hachette), merchandising, dessins animés...
La guerre déchira l'accord entre Paul Winkler, directeur d'Opera Mundi et Daix. Le premier émigre aux Etats-Unis. Le second, sans autorisation, dessine de nouveaux Nimbus dans Le Matin. Très impliqué dans la collaboration avec l'occupant, il fut condamné à mort par contumace à la libération. Réfugié au Portugal et en Amérique latine, il y survit assez chichement, avant de rentrer en France, amnistié.
Paul Winkler, lui, repart sur sa réussite d'après guerre, commençant par ressusciter Nimbus qu'il confie à des dessinateurs anonymes signant Darthel (voir notre page Nimbus). Derrière cet écran très brumeux, on peut se demander si André Daix n'a pas continué à dessiner Nimbus après guerre. Deux éléments vont dans ce sens.
Oui, Daix fit de la BD après guerre
Firmin Dablanc, beau-frère de Winkler détenait des droits sur Nimbus, et, étant du côté de Vichy, était resté en amitié avec Daix. Il aurait abandonné ses droits contre l'autorisation de laisser Daix reprendre Nimbus et lui apporter ainsi quelques revenus réguliers.
Second élément : André Daix avait publié avant guerre une série animalière Les exploits de Taupinet, pour le seul numéro 1 du Turbulent, en 1936. Or Taupinet réapparait dans la presse de province dès 1947, diffusé par Presse Service, et fut publié le plus longuement dans Nord Matin de 1950 à 1958, toutes les semaines. Cela fait plus de 400 bandes. Il est impensable que Daix ait pu constituer avant guerre une telle avance non publiée.
Le dessin, non signé, est dans la parfaite continuité du premier (Cf. préface de l'album Nimbus Futuropolis 1985), organisé en rectangle à 6 cases, 2 en largeur, 3 en hauteur.