© Bressy
Le roman date de 1925, pour sa première partie, de 1960 pour sa seconde
(pourtant écrite en 1925...). La bande dessinée est publié dans le quotidien
L'Humanité, sous copyright Opera Mundi, du 5 décembre 1974 au 16 mai 1975, en
reprenant le titre des deux romans :
|
| Pour voir d'autres images et connaître les auteurs, allez sur notre autre page |
|
Le second album comporte une longue préface intitulée "L'infini du désir",
signée Yetchem, dont voici des extraits :
Sans atteindre des sommets de psychologie comportementaliste, cette analyse "d'affectivité comparée" est suffisamment crédible pour poser avec rigueur une problématique de type universaliste. Les différents peuples ne constituent-ils pas - de par l'espace - les chaînons d'un même schéma évolutionniste ? Les différences morphologiques, psychologiques et culturelles constituent-elles un obstacle majeur à l'harmonie entre les espèces ? Ou bien en termes plus philosophiques : l'autre est-il en soi radicalement autre (et donc potentiellement dangereux) ou bien y-a-t-il entre lui et moi une essence commune qui fasse qu'au bout du compte nous pouvons nous entendre, voire nous aimer ? Xénophobie contre droits de la personne ; Rosny opte pour le second terme de l'alternative. Ce qui, d'un point de vue littéraire, renforce la crédibilité de sa démonstration c'est le souci de réalisme scientifique dont il fait preuve. Il invente de nouveaux matériaux (l'argine sublimée), il envisage les problèmes liés à la respiration (appareils qui "anesthésient" les poumons !). Il décrit avec précision les espèces vivantes en s'attachant plus particulièrement aux tripèdes hexaculaires. Cette crédibilité, notamment au niveau du vocabulaire employé, est telle qu'il va même, dans la seconde partie du cycle, créer de toutes pièces le terme d'astronautique ! (...) Si nous ajoutons que le style de Bressy appartient au plus équilibré des réalismes, qu'il n'est en rien expressionniste mais en quelque sorte classique, "français" dans la plus pure tradition d'un Giffey par exemple, nous apercevons bien la gageure que constituent les descriptions à la fois baroques et positives de Rosny Aîné ! Et pourtant le pari est tenu dans la mesure ou les créatures figurées par Bressy non seulement restent crédibles mais possèdent de plus une beauté propre. Pensons ici aux bandes qui précèdent la découverte des tripèdes (31 à 35). Les délires zoomorphiques y gardent une grande cohérence graphique précisément parce que Bressy assume le choix du réalisme : les rapports entre les volumes des têtes, troncs et pattes sont équilibrés, les créatures tiennent au sol. Les ombres portées sont fidèles aux volumes évoqués. Ces créatures possèdent souvent la grâce et le style léger propres à la "manière" de Bressy. Ainsi les cinq ailes des "aériens" sont-elles fines comme des pétales de fleurs alors qu'on pouvait les évoquer plus lourdement. Lorsque des créatures plus épaisses sont figurées, c'est le trait lui-même qui se fait fluide et gracile ou bien le jeu des noir et blanc qui équilibre et ponctue agréablement le dessin. Par exemple, la bête informe des bandes 24-25 est tachetée d'ombres légères qui rythment sa surface, au lieu d'être un simple amas de masses comme le suggère le texte qui parle de Léviathan, de cachalot, pour la désigner. Bressy obtient ainsi une sorte de vibration lumineuse qui procure au mastodonte une certaine grâce. Si les créatures de Bressy sont si crédibles, c'est bien parce qu'il les intègre pleinement à son style, l'artiste utilise pour traiter les mêmes solutions graphiques - au niveau du trait arachnéen et des ombres toujours parcimonieusement placées - que pour tout autre élément du décor. Il n'y a ainsi nulle rupture et les monstres s'intègrent parfaitement à l'action. Suit une comparaison avec les monstres de Franquin, illustrée par un inédit étonnant : un autoportrait de Franquin sous la forme d'un de ses monstres ! |
|
Nous avons hésité à publier ces deux épisodes en leur donnant, comme habituellement en BD, un titre de série générique, et un titre d'épisode spécifique... Puis nous avons préféré rester fidèles aux titres de Rosny Aîné... Voici ce que nous projetions :
|
| Attention, cet ouvrage est indisponible |
Retour à la page 1 des sites
Pressibus
|