Ses premiers albums en 1981, Sentiers cimentés (Futuropolis) et Civilisations (Glénat), ont repris la plupart de ces récits (pour les autres, voir ci-contre). Passe le temps (Futuropolis - 1982) fut un événement, long récit autobiographique chargé de sentiments. C'est dans cette veine qu'il va ensuite creuser son chemin, utilisant pleinement le pinceau, de façon souvent impressionniste (il a une façon très naturelle de le laisser s'exprimer et de capter son meilleur rendu), explorant de plus en plus ses sentiments, construisant de mieux en mieux ses scénarios. Il est d'ailleurs symptomatique qu'Angoulême l'ait couronné en tant que meilleur dessinateur, et, quelques années plus tard (1997), en tant que meilleur scénariste. |
Une nouvelle BD |
Bien qu'ancré dans ses racines niçoises et marqué par ce basculement employé/artiste, son propos nous concerne tous. Les Japonais l'ont compris, qui lui ont commandé un grand récit. Les jeunes dessinateurs le suivent, assez nombreux à s'en inspirer. Je pense qu'il est l'un de ceux qui ont le plus fait progresser la bande dessinée, en lui apportant la capacité de véhiculer l'émotion. Comme d'autres auteurs, en particulier japonais (voir notre page Sentimental Manga). Il y a quelques années, Jacques Tardi déclarait que la BD était "inapte à véhiculer les sentiments" (L'Année de la Bande Dessinée 82-83, page 210), seulement "adaptée au mouvement, à la violence et à l'action". Je m'étais insurgé contre un tel propos. L'oeuvre de Baudoin en est le plus flagrant démenti. |
Alain Beyrand - Site Pressibus - 16 février 1997
Dessins © Baudoin
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