BD de bric et de broc
Sentimental Manga
Vidéo Girl Aï © Masakazu Katsura
Les propos qui suivent sont extraits des Echos Pressibus parus dans Les Cahiers Pressibus n°6 (Cf. notre sous-site des revues d'étude) (A propos de 13 rue de l'Espoir, voir notre sous-site des héros quotidiens, au chapitre de France-Soir).
"13 rue de l'Espoir" en mangas ?
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Enfin une série qui succède à la bande dessinée de France-Soir, pour conter les aventures d'une jeune fille, de sa famille, de ses tracas quotidiens, de ses rêves parfois réalisés ? Pas vraiment, mais on n'en est pas trop loin. Il y a bien longtemps que les lecteurs français ne pouvaient plus lire de soap opera, roman sentimental en BD aux multiples rebondissements.
La vague japonaise, au milieu d'un gigantesque fatras guerrier, nous apporte un renouveau.
Candy Candy (8 volumes vite épuisés) était une première série sentimentale, pour enfants. Voici qu'arrivent chez Tonkam Vidéo Girl, pour jeunes filles, et Asatte Dance, pour adultes. On éprouve le même plaisir de lecture que dans 13 rue de l'Espoir.
Plonger dans des aventures sentimentales, en partager exaltations et doutes, rencontres et ruptures. Le langage BD utilisé par les japonais se révèle d'une grande force, jouant admirablement sur les silences, les regards, les détails. Seule l'irruption de quelques images caricaturales au milieu d'un ensemble réaliste heurte notre lecture occidentale.
Masakazu Katsura, pour Vidéo Girl, est un artiste de premier plan, au style très élégant. Chaque volume (13 pour Vidéo Girl Aï, 2 pour Vidéo Girl Len) est au format poche, compte 200 pages, avec une jaquette fort bien travaillée, pour 30 F.
Naoki Yamamoto, dans Asatte Dance, m'apparait être un dessinateur moins mûr, mélangeant hardiment les styles de Toriyama (Dragon Ball) et Crepax (Valentina), à mon sens.... Le scénario est très très coquin, entendez par là que l'humour et l'érotisme forment un ménage détonnant qui décoiffe. Chaque volume compte 210 pages en format manga (15 cm en largeur, 21 en hauteur) (coût 55 F). Toutefois, à partir du quatrième volume, la série s'essouffle.
A.B. 1996/1997
P.-S. : L'illustration ci-dessus est extraite d'un site consacré à Vidéo Girl.