C'est dans les années 70 qu'il a fait connaître ses poèmes et chansons dans les
cafés-théâtres de la région tourangelle. L'esprit de sa poésie est proche de
celui de Whitman, Kerouac, Vian, Rimbaud, Coûté ou Bizeau, ses chansons peuvent
faire penser à Brassens, Lapointe ou Ferré, mais le blues et les accents sont
très... Groussin !
Il nous a quitté en 1986, mais il reste avec nous, ses amis proches et lointains. Car ses chansons nous interpellent et nous accompagnent, nous qui l'avons vu les chanter ou nous qui avons eu la curiosité de les écouter par l'intermédiaire de son premier disque, paru en 2000... | ||
Voici ce premier album, enregistré en 1985. Produit de façon artisanale à partir d'enregistrements sur cassettes, modestes mais proprement réalisés, il est vendu 4 euros pièce, sans but commercial (suivre ce lien pour le commander). Sans doute est-ce dans l'esprit de Jean-François Groussin, qui avait refusé d'entrer dans tout système, alors que, pourtant, quelques uns étaient prêts à soutenir son talent. | ||
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Extraits du livret : Jean-François Groussin (1946-1986) s'est d'abord fait connaître à Chinon en participant à des "Hot Nany" (sorte de scène ouverte). Puis il a chanté à la "Boîte à Chanson" du Beffroi de Tours, à partir de 1975, avec notamment Gérard Pierron, François Imbert, Jean-Michel Dion, Imad. Il a ensuite chanté plusieurs fois au Petit Faucheux en solo, à l'époque de Paul Veyssière, et il s'est baladé dans toute la France de festival en festival. Dans les années 80, il participa à plusieurs "Scènes Ouvertes", à Chambray lès Tours. Parallèlement, il a réalisé une oeuvre poétique qui reste en grande partie inédite (un "Cahier" fut édité en 1987). En l'année 2000, ses enregistrements de chanson, plus quelques sketchs et poèmes dits, commencent à être regroupés en CD artisanaux. Au delà de la qualité technique, de passable à vraiment médiocre (les enregistrements originaux étant des documents de travail), on a le plaisir de retrouver toute la vitalité de Jean-François, ses révoltes, sa tendresse, son humour massacrant. On se rend compte aussi qu'au fil des années il avait acquis une originalité très forte avec une voix tour à tour éraillée, douce, grinçante, entraînante... Il jouait de la main gauche sur une guitare de droitier, ce qui accentue son côté décalé. Mais celui qui a été nommé le "père fêtard" a aussi su mêler son blues avec l'accompagnement plus classique de la guitare raffinée de son frère Georges. Comme le bon vin, ses chansons ont une saveur que le temps semble améliorer. Le cercle des "amis proches et lointains" est toujours là et pourrait même s'élargir D'autres enregistrements déjà réunis ou à réunir permettront de réaliser un ou plusieurs autres CD, pour faire revivre l'uvre de Jean-François. Aux amis de la retrouver, l'interpréter, la diffuser A Savonnières : Ce disque (réalisé en automne 2000) regroupe les chansons du dernier répertoire de Jean-François Groussin. Il y est accompagné de son frère Georges à la guitare (il est avec un luth sur la photo de couverture) et de Gérard Beyrand à la contrebasse (avec une guitare sur la photo) (la photo étant prise à Savonnières). Les 16 premiers enregistrements ont été réalisés à Savonnières en été 1985. Ils étaient réunis dans une cassette annotée et illustrée par Jean-François, avec un en-tête repris en haut de la couverture de ce CD. | ||
Extraits d'un article de Loïck Gicquel paru dans "La Nouvelle République du Centre-Ouest" le 9 février 1987 : A la F.O.L., vendredi, Jean-François en aurait certainement chialé de joie. Pas vrai qu't'étais heureux, ce soir là avec tous tes potes, les copains, les amis, les uns sur la scène, les autres dans la salle pour une fête sans chichi ni trémolo. La simplicité à ton image. Ils étaient là rien que pour toi et pour l'amitié qu'ils te portèrent un jour ou l'autre. Une foule de témoins de tes vagabondages que, délibérément, tu désertes un matin d'avril. La mort, pourtant, comme tu la détestais au point de le crier bien fort dans nombre de tes refrains et de tes poèmes. D'ailleurs, toutes les absences te paraissaient injustes et toutes les injustices te plaçaient hors la loi. C'est vrai qu't'étais un anarchiste, Groussin, toi qui modestement tirais un poème pour dire le mal, en évitant d'en faire. Avec toujours ce sourire timide, barré par une grosse moustache, épaisse, où la mousse de bière s'attardait quelquefois ; car tu buvais pas mal, Jean-François, tu parlais plus encore. Des lendemains heureux espérés avec rage, de tes craintes pour l'homme qui te faisaient parfois honte, de tes amours aussi. Te voilà donc un peu rassuré ; l'autre soir, tes frangins de musique eurent chacun leur tour un clin d'oeil sympathique à ton égard. Avec des gars comme ceux réunis l'autre soir, tes mots iront encore bien plus loin que ce que tu pouvais imaginer. Droit au coeur et pour longtemps. Tu étais vraiment quelqu'un, Jean-François. Peut-être aurait-il fallu te le dire plus tôt ! | ||
Pour commander le CD, cliquez ici. Et voici les liens qui vous font découvrir deux bonus :
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Page créée par Alain Beyrand le 26
novembre 2000
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