n° 39 à 68 | n° 71 à 96 |
[Suite de 3-7 du n°50]
« Jean de Loménie, second fils de Jean et de Jeanne du Bost de Jumilhac, frère de Pierre, dit Charlot, fils aîné, eut de son mariage avec Jeanne de Boult de Boubon :
Un autre descendant de cette branche, messire Léonard de Faye était propriétaire de plusieurs terres et maisons, situées dans la franchise de Peyrat. Il était même un des quatre consuls de cette ville, ainsi que le constate la charte de privilèges donnée à Peyrat-le-Château, le 16 juin 1495 (dont le titre original se trouve aux archives de la Vienne), par Louis de Pierre Buffière, seigneur de Chasteau-neuf, baron de Peyrat. Plusieurs membres de cette famille de Faye furent notaires à Peyrat, avant de se fixer à Bourganeuf, au XVIIè siècle. Le chanoine Guillaume de Loménie avait peu d'estime pour eux, parce qu'ils avaient cherché à ruiner les enfants de Pierre de Loménie dit Charlot, ses ancêtres. — Un Mathieu de Faye, époux de Gabrielle Forest de Bourganeuf, conseiller du roi, avocat à Bourganeuf, acheta, le 28 février 1656, de Léonard Joubert du Masfaure, mais sous faculté de rachat, les rentes féodales qu'il avait sur les villages de Lavaupeline, Bord, la Cour de Rouzé, La Salesse, le Chassein, le Breuilh, Lafaye, Lavaud, La Védrenne, Augerolles, etc. — Le 9 octobre 1674, le même Mathieu de Faye acheta, moyennant 206 livres 8 sols, de François de Chasteauneuf et de Luce du Masfaure, son épouse, fille de Léonard, seigneur de Pont, qui précède, demeurant au bourg de Beaulieu, paroisse de Peyrat, la partie revenant à ladite Luce du Masfaure dans la succession de son défunt père. René de Loménie épousa Marie de Marlhac, de laquelle il eut un fils, Martial, époux de Mlle Perron (famille alliée aux Dumont de Charapoux). Le fils de ces derniers, Pierre de Loménie, épousa Valérie des Cordes », d'où descend Antoine de Loménie, sieur de Puyrenon, marié avec sa parente, Gabrielle de Loménie, grand-père de l'académicien et de Louise de Loménie, épouse de François de Labrouhe de Laborderie. René de Loménie, fils aîné de Martial, fut curé de Saint-Pierre ». Le chanoine Guillaume de Loménie reprend, ensuite, avec les registres des paroisses, la généalogie de ses ancêtres, seigneurs de Saint-Martin Château. » |
Tombeau
de Monseigneur, F. de Loménie, homme très illustre, évêque de
Marseille et abbé de Josaphat Arrêtez-vous, voyageur, et déplorez les vicissitudes de la vie. Seigneur de Loménie, limousin d'origine, religieux par caractère, évêque de Marseille, d'où il est venu se reposer en sa terre natale. Peu d'hommes l'ont égalé par la doctrine ; nul ne l'a surpassé en piété. Il a plus honoré la mitre que la mitre ne l'a honoré. Il a assisté maintes fois aux assemblées générales de l'église Gallicane, toujours avec avantage. Il ne fut pas au-dessous de ses parents, qui furent admis par trois fois aux conseils du roi. Toujours bienfaisant envers les pauvres, il leur fit des dons magnifiques à sa mort. Sa charité, forte comme la mort, non-seulement ne fut pas vaincue par elle, mais fut plus forte qu'elle. Il fut enlevé prématurément, à l'âge de 55 ans. Il trouva l'immortalité dans sa vertu précoce. Il vécut de telle sorte qu'il ne pouvait pas mourir, et il fit une mort qui lui procura une vie meilleure que la première. Il voulut être enseveli dans l'église de Saint-Etienne, décoré par le doyen et les neuf chanoines de sa famille, pour nous laisser entrevoir qu'il avait déjà reçu la couronne de justice. La ville de Marseille aurait voulu posséder ses restes. Mais, hélas ! nul espoir de consolation ne serait resté aux habitants de Limoges, si, Marseille, qui l'avait possédé de son vivant, avait conservé son corps, après sa mort. 0 vanité des espérances humaines ! 0 infidélité de la fortune, qui, en un clin d'œil, nous a ravi l'espérance de tant d'années. Priez donc, pleurez et retirez-vous. Suivant l'usage des ancêtres, le saint sacrifice de la messe est offert chaque semaine du jour de son décès, arrivé le 27 février de l'an de grâce, après la Noël, 1639. |
Bataille
de Pontarion
Un des petits-fils de ce dernier, le capitaine Bonnet de Saint-Priest, fut tué dans le premier engagement, qui eut lieu à Pontarion, le 10 juin 1588, entre les troupes catholiques, commandées par Jean Robert du Dorat, La Roche-Aymon, de la Villeneuve et Mérigot, et les Huguenots du roi de Navarre, Henri IV, et du vicomte de Turenne, commandés par les capitaines Fourest-Vieille, tué devant Ahun, et Lamorie, maître de camp du duc de Bouillon, vicomte de Turenne, qui avait pris d'assaut, trois ans auparavant, la ville de Tulle, le 6 septembre 1785. M. Cyprien Pérathon, dans son histoire d'Aubusson, qui vient de paraître chez Mme Ducourtieux, nous dit que les Huguenots perdirent 140 hommes devant Ahun et plus de 300 à Pontarion. Les catholiques, redoutant le courage et l'habileté des Huguenots, les avaient cernés de toutes parts, près de Pontarion. Ceux-ci, pressés par la famine et décimés par les charges réitérées de leurs ennemis, se rendirent à discrétion, après quatre jours de lutte, le 14 juin 1588, laissant sur le terrain plus de 300 des leurs. De 700 qu'ils étaient, au commencement de la campagne, 200 à peine purent échapper, après avoir fait, dit le chroniqueur, moult protestations et serments de n'entrer et porter les armes au pays de Marche, promesse qu'ils ne tinrent pas, car nous voyons le calviniste Gaspard Foucaud de Saint-Germain Beaupré venir se faire tuer d'un coup d'arquebuse en 1591, devant l'abbaye d'Ahun, défendue avec vigueur par Mathurin de Saint-Julien. Le duc de Nemours, chef des Ligueurs, qui commandait alors en Auvergne, tenait dans la Creuse plusieurs villes et bourgs, notamment Jarnages, Ahun, Meyrignat, Le Compeix et La Borne. Ses troupes, battues dans le bourg de Pionnat, par le fils de Saint-Germain Beaupré, ne parvinrent à se rallier qu'au bourg de Lupersac, non loin de Vallières et de Peyrat. |
Pêche de la cascade des Jarraux Avant de nous séparer pour longtemps du dernier seigneur, baron de Saint-Martin-Château, Hercule de Loménie, nous allons reproduire, pour être agréable à nos lecteurs, une partie de pêche, organisée dans la cascade des Jarraux, en l'an XIII, à l'occasion du mariage de sa sœur, Henriette-Marguerite de Loménie avec Antoine Chamboux de Sazeyrat. Toute la famille était réunie avec ses nombreuses amis, à l'exception de Charles du Masfaure. On se met à l'œuvre de grand matin par une belle journée de septembre. Les eaux de la rivière étaient très basses à la suite d'une longue sécheresse. Il s'agissait de détourner le cours de la Maulde et de tarir et de mettre à sec le grand réservoir où tombent les eaux de cette rivière, qui coule sur un lit de rocher d'une hauteur de plus de dix mètres. La besogne était difficile, parce qu'en cet endroit la rivière se trouve grossie des eaux du ruisseau de Tourtouloux. Mais rien n'arrête les conviés à cette fête de famille. Tous les ouvriers des villages voisins sont requis et prêtent gracieusement leur concours. On détourna d'abord, en amont, la rivière, au moyen de barrages de mottes, et on la rejeta dans les deux grandes rigoles, qui servent à droite et à gauche, à l'irrigation des prairies. Ce travail terminé, la foule des convives entreprit de vider le bassin ou réservoir de la cascade avec des seaux et divers autres récipients. Cette opération mit à découvert plusieurs espèces de puits ignorés, creusés dans le rocher, où on enfonçait de longues perches sans pouvoir trouver le fond. Le poisson apparaissait à la surface en masse compacte et serrée. Plusieurs coups d'épervier en avaient déjà ramené un nombre prodigieux. Des corbeilles de paille se trouvaient toutes prêtes pour recevoir cette précieuse capture. Mais, hélas ! il n'y a pas de bonheur parfait, un événement imprévu se produit. Un des ouvriers, le sieur Leblanc du village de Langladure, entendant le ronflement de l'eau, au-dessus de sa tête, monte dans les échelles pour en découvrir la cause. L'eau avait rompu les légers barrages qu'on lui avait opposés, et se précipitait en tourbillon et avec violence dans son lit de rocher. — Au cri de détresse proféré, tous les amis d'Hercule de Loménie prirent la fuite. Ce fut un sauve-qui-peut général. On se bouscule, on se précipite. Les filets, les échelles, les paniers, le poisson, tout est abandonné et va disparaître, à l'instant, dans une avalanche, une trombe d'eau extraordinaire, qui emporte tout au milieu de ses flots écumeux, même les saumons, les truites et les ombres chevaliers, qui retrouvent enfin leur liberté. La déception plus grande et la déroute complète. Quelle est la cause de cet incident imprévu, se demandait-on ? — Le nom de Charles du Masfaure, parent d'Hercule de Loménie, qu'on avait oublié, se trouvait dans toutes les bouches. — Celui-ci, sans se préoccuper de ses parents et voisins, qui le négligeaient, mais sans malice et calcul de sa part, se mit aussi en mesure de pêcher dans ses propriétés. Il rassembla à la hâte ses domestiques et ses métayers de Pont, établit lui-même un barrage supérieur, à l'angle de son pacage de la Planche du Pont. Les eaux de la Maulde prirent alors une autre direction. Il en profita pour tarir le bassin ou gour de Pont. Sa pêche fut merveilleuse et ses gens furent ébahis de voir une si grande quantité de poisson. Cette opération achevée, il coupèrent leur digue ou chaussée de mottes. Alors toutes les eaux, qui s'étaient accumulées dans la plaine de Pont, s'échappèrent avec furie et se précipitèrent comme un torrent sur le premier barrage de Messieurs de Loménie. Il fut emporté en un clin d'œil. Le second barrage ne put résister et fut enlevé à son tour. Le bruit des eaux signala le péril est la catastrophe fut évitée. Hercule de Loménie, dit-on, n'eut qu'un regret, celui de n'avoir pu trouver le fond des puits ou gouffres, creusés au pied de la cascade des Jarraux. Nous osons espérer que ce récit suscitera de nouveaux explorateurs, qui, plus heureux que les premiers, retireront de leur pêche des tombereaux de poissons de toute sorte. Ce plaisir vaudra bien celui de courir le loup ou le sanglier à travers monts, forêts et vallées. |
[Suite 1 du n°78]
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