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Demande de développement de la trame verte en centre-ville

Demande de mise en place de règles pour véritablement développer la trame verte

Le PADD présente quatre orientations. Jamais il n'est question de priorité entre elles. Or, il est évident qu'elles s'opposent souvent, il suffit de prendre l'exemple courant d'un terrain à aménager. Doit-on l'utiliser pour construire des bureaux ou usines (orientation 1), pour construire des logements (orientation 3), pour développer un réseau piéton et cycliste (orientation 2), pour développer un espace vert (orientation 4) ? Le choix est tellement large que la ville peut en réalité faire ce qu'elle veut. Il y a donc lieu de craindre que rien ne change vraiment et que l'on continue à développer la ville sur le modèle des décades passées.

Même si ce n'est pas écrit, l'orientation 1 du PADD apparaît comme majeure, surtout quand on considère les 20 projets prioritaires. Quant à l'orientation 4, elle est la parente pauvre par son manque de prise en compte dans ces 20 projets. Un rééquilibrage m'apparaît nécessaire.

Cette fragilité de l'orientation 4 provient en grande partie de son manque de cohérence. En effet, elle mélange des notions très différentes :
  • D'un côté la "réhabilitation du patrimoine bâti", qui aurait pu aussi bien se trouver dans l'orientation 1, même si là on y ajoute l'aspect culturel. Aucune volonté ne se manifeste pour introduire la nature dans le secteur historique et ce qui se passe avec le tramway montre qu'au contraire on continue à en écarter la nature (notamment la "minéralisation" de la place Choiseul). Les pages 23, 26, 27, 28 du PADD développent cette volonté de "révéler et valoriser le patrimoine" (bâti) et de "organiser et composer le développement urbain" pour "la trame bâtie et l'espace public". Au détriment de quoi ? De la place de la nature en ville.
  • La réhabilitation du patrimoine fluvial est voulue à travers des "réaménagements de nouveaux espaces publics", un "processus de réappropriation", "une mise en cohérence des différentes fonctions" qui laissent à penser qu'on veut altérer l'aspect naturel de la Loire et du Cher. On sent l'emprise de l'orientation 1, la défense de l'environnement, de la biodiversité ne sont pas évoquées en ces pages 24, 25 et 28 du PADD. "Se réapproprier la rivière ou le fleuve, pour affirmer le caractère des quartiers riverains", "relier les espaces naturels". Là aussi il s'agit de diminuer la place de la nature et d'aller dans le sens de développement de la ville prôné par l'orientation 1.
  • En comparaison, la notion de trame verte est beaucoup moins développée en moins d'une page, fin de la 28 et début de la 29. Cette notion semble être ajoutée pour faire bonne conscience. Pourtant les titres "valoriser la trame verte et bleue à toutes les échelles", "promouvoir la biodiversité" sont forts, mais les propos associés apparaissent très faibles. Quelques lieux sont cités, très en périphérie de la ville. Rien ne concerne le centre-ville, entre Loire et Cher, comme s'il n'était pas concerné par la trame verte, comme s'il était en dehors de "toutes les échelles"...
On le voit, l'orientation 4 renforce finalement en grande partie l'orientation 1 et la trame verte ne semble être qu'un appendice pour les extérieurs de la ville. Tout cela est d'abord confirmé par les 20 projets prioritaires (rapport "Orientations d'aménagement"). Il y est question de "reconversion", "restructuration", "développement, "valorisation", "urbanisation", "gestion", "évolution" vers davantage de bâti, mais aucun de ces 20 projets ne permet de développer la trame verte. Certes, dans le détail, on y trouve souvent une ligne ou deux de type "Préserver et enrichir la trame végétale", mais ça ne semble être qu'un alibi pour justifier le développement de l'urbanisme. On en arrive à un véritable cynisme avec les jardins familiaux St Lazare, îlot de biodiversité qui sera rasé, alors qu'il est dit qu'un des objectifs est de "conserver un espace vert de quartier" !

Mais cela n'empêche pas de réaffirmer, en page 115 du rapport "Explication des choix", que : "Le PADD préconise dans ses orientations la valorisation de la trame verte et bleue à toutes les échelles pour promouvoir la biodiversité, contribuer à la qualité du cadre de vie des habitants et créer de nouvelles pratiques de la ville". De même, en page 8 du rapport "Evaluation environnementale" "Le PLU affiche comme priorité stratégique de promouvoir la biodiversité et de pérenniser la trame verte à toutes les échelles".

Pourtant la notion de "trame verte" ou "trame verte et bleue" n'est pas une coquille vide, elle a un sens. Toute le monde sait ce qu'est une trame, elle a pour but de n'éviter aucun espace. En particulier, le centre-ville entre Loire et Cher, inclus le centre historique, n'a pas lieu d'en être écarté et le premier constat à faire, c'est que cette trame n'existe pas partout, et notamment dans le centre historique. Donc plus que "conforter la trame verte" avec on ne sait trop quoi, il convient de "créer la trame verte" avec des règles contraignantes à travers la ville.

Sur le site gouvernemental, il est écrit "La Trame verte et bleue est une mesure phare du Grenelle Environnement qui porte l’ambition d’enrayer le déclin de la biodiversité au travers de la préservation et de la restauration des continuités écologiques". Le site http://www.mavilledemain.fr précise : "Il s’agit de (re)constituer un réseau d’échanges cohérent pour que les espèces animales et végétales puissent communiquer, circuler, s’alimenter, se reproduire ... assurer leur survie." Ce réseau d'échanges dans le centre-ville est à la fois incohérent, dispersé et en manque de continuités. Il conviendrait donc de le rendre plus cohérent, moins éclaté et de conforter les continuités. Je précise :
  • Améliorer la cohérence. C'est faire en sorte que les éléments de trame verte soient plus compacts. Comme il est dit en page 117 du rapport "Explication des choix" : "A Tours-centre, des espaces plus intimes. En centre ville, les espaces boisés classés sont situés majoritairement sur des parcelles privées ; il s’agit de jardins arborés, maillés de grands arbres qui souvent structurent le paysage urbain et confèrent une certaine ambiance à la rue, au quartier." Les quartiers Prébendes, Velpeau, Beaujardin, Febvotte sont des exemples typiques, avec dans chaque "pâté" de maisons, un espace vert varié constitué par la juxtaposition de jardins privés. Préserver la cohérence et l'améliorer ne peut se faire que par des opérations immobilières en imposant des règles aux permis de construire. Le cas le plus grave consiste à laisser une nouvelle construction couper en deux l'espace vert. Inversement obliger à créer un espace vert même restreint pour établir une continuité écologique entre deux espaces verts plus conséquent améliorera la trame verte.
  • Améliorer la dispersion. En page 121 du rapport "Explication des choix" le plan de "La trame verte et bleue" montre à quel point le centre-ville entre Loire et Cher, manque d'espace verts. Le PLU ne prévoit d'en ajouter aucun, au contraire il prévoit de supprimer celui des jardins familiaux St Lazare (qui apparaît déjà gommé !). Ce désolant constat est évidemment contraire aux objectifs de développer et conforter la trame verte. Et dans ce centre-ville, la disparité est grande. Par exemple, si le quartier des Prébendes est riche en espaces verts, celui voisin des Halles l'est beaucoup moins. Le fait qu'il soit rattaché au centre historique, avec un architecte des Bâtiments de France qui ne se préoccupe que de bâtiments en négligeant la nature ne doit pas être un frein à la volonté de développer ponctuellement des éléments de trame verte. Plus l'espace ignore la nature, plus il est nécessaire d'établir des règles pour y imposer progressivement la nature.
  • Améliorer les continuités. L'arborisation, même partielle, des rues et artères permet d'établir des continuités d'un écosystème à un autre. La présence de quelques maisons basses peut aussi aider les passereaux et chauves-souris à mieux voyager. Et il convient bien sûr de protéger les arbres des grandes artères, notamment ceux des boulevards Béranger et Heurteloup, ceux de l'avenue de Grandmont, en ayant un plan d'entretien à long terme qui permette progressivement de remplacer les arbres vieux devenant dangereux par de jeunes sujets.
Ce que je viens d'esquisser est hélas absent des préoccupations du PLU et je n'y vois rien d'autre qui permette le développement de la trame verte. Cet objectif est donc creux, vidé de toute signification, par l'absence de règles contraignantes.

Pour résumer, Je demande que soient mises en place des règles permettant de réellement conforter et développer une trame verte à travers la ville pour préserver et améliorer les espaces verts arborés existants, pour créer des espaces verts et arborés là où il y en a peu, pour améliorer et établir des éléments de continuité par une arborisation renforcée des voies publiques.

Je ne demande pas des mesures d'apparat et de communication telles qu'on les connaît dans notre ville. En particulier, il convient de rejeter ce qui est écrit en page 43 du rapport "Etat initial d'environnement" : "Environ 500 arbres sont ajoutés chaque année. Compte tenu des abattages, le bilan positif est de 200 à 300 nouveaux arbres par an". Tout est faux dans une telle phrase et on trouve là le discours malsain que l'on sert régulièrement aux Tourangeaux. La première tromperie est d'estimer qu'un arbre planté équivaut à un arbre abattu. C'est évidemment faux. En terme de biomasse, de photosynhèse, d'ombrage, d'habitat écologique, un jeune sujet planté est 10 à 100 fois inférieur à un arbre adulte abattu. Certes avec le temps, le rapport s'améliorera, mais comme on ne laisse pas vieillir les arbres dans notre cité, il n'est même pas sûr que les sujets plantés arriveront à maturité. La durée de vie d'un arbre dans la ville (y compris ceux des jardins) était de 71 ans en 2008 (sans doute moins, car plus exactement c'est le nombre d'années qu'il faudrait pour abattre tous les arbres si on n'en plantait pas). La deuxième tromperie est dans le fait qu'on plante des arbres moins grands que ceux qu'on abat. On abat des platanes ou des peupliers de 30 mètres et on plante des cerisiers du Japon qui, adultes mesureront 6 mètres. La troisième tromperie repose sur le fait que trop souvent on abat en centre-ville et on plante en périphérie, c'est notamment le cas pour le tramway.

C'est pour cela que je demande que les règlements de constructions fassent la différence entre arbres, arbustes et arbrisseaux, afin que soient imposées davantage de plantations de "vrais" arbres, sachant qu'à l'âge adulte, un arbre mesure plus de 7 mètres , un arbuste entre 4 et 7 mètres, un arbrisseau moins de 4 mètres. Ainsi, en page 90 ("Explication des choix"), on prévoit un arbre pour 4 places de parking, il convient que ce soit effectivement des arbres et non des arbrisseaux comme on en voit de trop. En page 46 du rapport "état initial d'environnement", il est écrit qu'il y a 28 m2 d'espace vert par habitant. Plus qu'en surface d'espaces verts , il convient de mesurer le volume de biomasse par habitant (arbres et gazons n'ont pas le même effet...). Et faire des mesures sur le centre-ville seul, entre Loire et Cher.

Exemple de prise en compte des préceptes que je viens d'indiquer. Dans le rapport "Explication des choix", page 90, il est écrit que 1/3 de l'espace doit être non bati :
  • il convient de considérer que cette valeur d'1/3 est un minimum et doit être augmentée si la trame verte voisinante est insuffisante
  • cet espace non bâti doit être un espace vert (et pas des emplacements pour vélos, comme indiqué en page 96 de "Explication des choix")
  • il convient d'établir des règles pour qu'on y plante des arbres et non des arbrisseaux ou seulement du gazon.

Une autre notion peut être apportée comme le signale Wikipédia en sa rubrique "Ecologie Urbaine" (laquelle présente 25 indicateurs de biodiversités) : "Paris a par exemple introduit dans son Plan Local d'Urbanisme (PLU) la notion de « Coefficient de biotope » qui dépasse le nombre de mètres carrés d'espaces verts par habitant, l'indicateur le plus utilisé, en introduisant aussi des critères de qualité écologique des espaces. Les aménageurs n'ayant pas toujours dans le passé respecté leurs obligations en matière d'espaces libres (50 % du projet) où souvent la végétation était pauvre et sur une couche de terre insuffisante, le nouveau PLU interdit les espaces libres sur dalle, au profit d'aménagement « en pleine terre » de 20 % du terrain situé (soit 40 % des espaces libres), en créant des surfaces végétalisées supplémentaires selon le déficit mesuré par la ville dans la zone.(sur 20 à 30 % des espaces libres). Si ces aménagements ne sont pas possibles, l'aménageur doit créer des toitures, terrasses et/ou des murs végétalisés".

Comme à Paris, il est nécessaire que le PLU mette en application l'objectif de développer la trame verte par des règles contraignantes. Ce n'est pas le cas actuellement, il est tout a fait anormal que le PADD énonce un objectif de trame verte qui n'est pas mis en application.

Alain Beyrand


Ajout du 10 mars

Je reviens d'abord sur la page 43 du rapport "Etat initial d'environnement", j'ai déjà dit que je ne suis pas du tout d'accord avec l'état des lieux qui y est fait. J'y ajoute des arguments nouveaux sur d'autres points que je conteste :
  • L'arbre n'est pas "décliné sous toutes ses formes" à Tours. Par exemple, on n'y plante plus de peupliers et ceux qui restent deviennent rares. Pareillement, le platanes et le tilleul ne sont pratiquement plus planté à Tours Centre, sauf en remplacement.
  • Dire que la place de Liberté a été arborée est un trompe-l'œil, on y a planté en pourtour (rien au centre) des arbrisseaux, alors qu'on pouvait y planter de "vrais" arbres.
  • Indiquer dans une parenthèse que les arbres ne sont abattus qu'en "fonction de leur état phytosanitaire" est une tromperie. La première cause d'abattage est dû aux opérations de rénovation ou de travaux divers. Et il y a des causes diverses multiples, J'ai déjà parlé d'un arbre dont l'odeur des fruits dérangeait des gens apparemment bien placés. Je peux aussi citer l'exemple, pas loin de chez moi, de deux arbrisseaux, sur 10 plantés il y a 5 ans, qui ont été abattus ou déplacés. Ils ont été remplacés par des arbrisseaux-buissons qui doivent sûrement moins gêner on ne sait trop qui… Les passants et voisins, pour la plupart, l'ont-ils remarqué ? On le voit, l'arbre devenu arbrisseau n'est qu'un mobilier vert urbain que l'on déplace au gré des humeurs, la tendance générale va en ce sens.
  • Plus que l'arbre qui anime les "placettes" et carrefour, ce sont des arbrisseaux, parfois des arbustes. C'est certes mieux que rien, mais l'ampleur pourrait être plus importante, sachant, bien sûr, qu'on ne peut pas planter de "vrais" arbres n'importe où. Mais de nombreuses occasions sont gâchées, par exemple, la rue Nationale ou le Boulevard du Maréchal Juin sur Tours Nord.
Dans le même document, page 14, présentant des "concepts" d'embellissement de la ville, je note :
  • l'éloge des arbrisseaux en fleurs, bougainvilliers placés là où des arbres pourraient être en terre, sur une rue Nationale qui n'en a pas et ne participe pas du tout à la trame verte
  • la "vibration musicale des lignes de fleurs" place Loiseau d'Entraigues, que personne ne remarque (du gazon avec des fleurs apparemment banales) à un endroit où on aurait mieux fait de planter des arbres, ce qui aurait permis d'ombrager une belle fontaine autour de laquelle personne ne vient dans les journées ensoleillées d'été.
Ainsi le tableau presqu'idyllique de l'état initial de l'environnement que l'on nous présente est grandement falsifié, en ce qui concerne le centre ville. On ne fait pas "pénétrer le végétal et la biodiversité au sein des quartiers". C'est particulièrement net sur le secteur sauvegardé où la municipalité a refusé de planter des arbres rue Nationale, préférant y laisser des arbres en pot que l'on transporte 2 ou 3 fois par an, tant pis pour le bilan carbonne… On n'y développe pas des "continuités vertes à toutes les échelles". Même le cimetière (sur Tours Nord), qui est cité, pourrait être beaucoup plus arboré, mais cette volonté n'existe pas, ici comme ailleurs. Cela ne mène pas à un "enrichissement biologique" mais à un appauvrissement, une aseptisation.

Dans le PPRI, pages 41 (zone B1) et 47 (zone B2), il est écrit que "les espaces laissés libres de toute occupation devraient être affectés prioritairement à la réalisation d’espaces verts, d’équipements sportifs ou de loisirs". Voilà qui est très bien et permet de développer la trame verte. Pourquoi n'est-ce pas repris ailleurs ? Pourquoi cela ne semble-t-il être qu'un vœu sans conséquence ?

Dans le rapport d'évaluation environnementale, en page 8, je ne peux que souscrire à certaines déclarations d'intention et constater qu'elles ne sont pas mises en œuvre :
  • "priorité stratégique de promouvoir la biodiversité et de pérenniser la trame verte à toutes les échelles" : suppression des jardins St Lazare, pas de contraintes permettant de pérenniser la trame verte
  • une attention particulière est apportée aux continuités écologiques et à tous les réservoirs de biodiversité "ordinaire" : pas de contraintes allant dans ce sens, cela permet de supprimer les 177 arbres du mail du Sanitas ou tout autre alignement, jusqu'aux plus prestigieux (Bds Heurteloup et Béranger, qui ne sont pas protégés), les jardins St Lazare…
  • protéger les plantations d'alignement, les arbres isolés remarquables, les zones arborées participant à l'ambiance végétale des quartiers, les limites de propriétés plantées : même remarque, il n'y a pas de contraintes
  • protection des parcs et jardins : certes ils sont protégés. Mais un sinistre exemple montre que dans notre ville ce n'est pas suffisant. Il s'agit de l'abattage "en douce", dans le parc de la Préfecture, en 2008, d'un beau Ginkgo Biloba sous prétexte que ses fruits puaient, alors que dans les autres villes ça ne dérange pas à ce point (cf. http://pressibus.free.fr/blogcvl/a/2008-06-26a.html). Certes, le PLU ne peut rien contre ce genre de méthode, mais cela montre combien on ne peut pas avoir confiance dans les décalarations d'intention, et j'ai cité d'autres exemples allant dans le même sens.
  • poursuite du plan de gestion des arbres d'alignement : si c'est pour poursuivre les abattages d'alignements, comme ceux du mail du Sanitas, ceux de l'avenue Maginot, ceux de l'avenue de l'Europe, ceux du Bd Tonnelé, ceux en partie de l'avenue de Grammont, ce sont vraiment des paroles à double sens. Il est nécessaire de mettre en place des garde-fous, de protéger le maximum d'alignements, ce que ne fait pas ce PLU.
A ce sujet, je signale que j'ai fait une étude approfondie des dossiers de la première ligne de tramway (ouvrage "Tours et son tramway tronçonneuse", cf. http://pressibus.free.fr/blogcvl/tram/livres.html) et que j'ai pu constater le même gouffre entre les déclarations d'intention et le saccage environnemental inutile qui a été déclenché (très concret, lui, alors que celui du PLU est en devenir et donc imprécis). Etant donné la répétition de cette méthode malsaine dans le présent PLU, je demande à ce que les intentions vertueuses soient prises en compte afin d'émettre des réserves pour que soient sauvegardés le mail du Sanitas et ses marronniers et érables, le cèdre à l'ouest du carrefour de Verdun, les platanes au bord du tramway entre la place Jean Jaurès et la rue Charles Gille, les 14 tilleuls de la place Choiseul.

Certes ils sont condamnés pas l'enquête publique du tramway, mais cela s'est fait en dehors de toute éthique environnementale, dans l'irrespect complet de la Charte de l'Environnement de notre Constitution, et il est donc légitime de revenir sur ces décisions. Les conclusions de l'enquête du PLU peuvent s'opposer à celles de l'enquête du tramway, puisque ces arbres sont avant tout ceux de la ville et il est faux de dire que le tramway impose de les abattre (les arguments exposés dans mon livre, appuyés par deux associations environnementales agréées, le prouvent). De plus prononcer rapidement des réserves en ce sens retarderait peu les travaux (une courbure à modifier au carrefour de Verdun et un léger décalage de tracé au Sanitas suffisent).



Le 21 mai 2011
Dans ses conclusions, le commissaire-enquêteur parle une fois du site St Lazare comme ayant fait, parmi d'autres sites, l'objet de mobilisation, c'est tout. Cet îlot était auparavant grevé d'une servitude d'emplacement réservé pour le prolongement de l'avenue Saint Lazare, dans la perspective d'aménagement lié à un TCSP (Transport en Commun en Site Propre). Ce projet n'étant plus d'actualité (le tramway empruntera l'avenue de Grammont), la servitude est supprimée au profit d'un aménagement mixte: construction d'habitations le long de la rue du Chemin de Fer et réalisation d'espaces verts ouverts au public à l'arrière afin de réorganiser et restructurer cet espace qui aujourd'hui n'a aucun caractère urbain.

En réponse à ce que j'ai écrit, il écrit dans son rapport (je numérote les 4 points énoncés) :

"Le PADD n’est pas un document précis opposable aux tiers ; l’article L123-1 du Code de l’Urbanisme stipule que « les PLU comportent un PADD qui définit les orientations générales d’aménagement et d’urbanisme retenues pour l’ensemble de la commune ».
  1. La numérotation des quatre orientations du PADD n'est pas liée à une quelconque priorisation de ces axes.
  2. Dans l'orientation n°4 la volonté de "conforter la trame verte" plutôt que de "créer la trame verte" a été mise en avant car la trame verte existe à Tours même si sa répartition est inégale sur le territoire communal. Oui il faut créer une véritable trame, assurer la continuité à une échelle élargie bien au-delà de la commune. Le SCOT entend assurer cette cohérence et le PLU devra prendre en compte les dispositifs arrêtés au niveau du SCOT.
  3. Au niveau du classement des boisements, il a été maintenu le même principe que dans le POS, à savoir ne pas classer les jardins de la Ville en espaces boisés classés, la Ville maîtrisant elle-même leur gestion.
  4. Au niveau du règlement, il est impossible d'implanter systématiquement des arbres adultes. Cela dépend de la surface restée libre (1/3 de l'espace non bâti), en particulier à Tours-Centre où l'on a souvent des parcelles de petite taille où l'emprise au sol bâtie dépasse la moitié de la surface du terrain."
Sur son propos préliminaire, le commissaire se lave les mains du PADD : tant pis s'il n'est pas respecté puisque ce n'est pas opposable, juridiquement parlant. Certes, mais si une personne doit le prendre en compte et faire en sorte que le PADD ne soit pas un chapelet de voeux pieux sans prise en compte dans les faits, c'est bien le commissaire enquêteur du PLU. Je ne crois pas qu'il assume son rôle en dégageant ainsi en touche.

Pour le point 1, il répète la position de principe de la mairie, sans prendre en compte qu'elle n'est pas suivi d'effets.

Pour le point 2, il dégage en touche sur une échelle élargie pour le futur SCOT. Mais mon propos portait sur le centre-ville entre Loire et Cher, c'est là qu'on manque d'espaces verts, c'est là qu'ils sont en régression, c'est là que le PLU aurait dû permettre d'aller dans une autre direction.

Pour le point 3, il donne une précision que je n'avais pas trouvée dans les documents du PLU. Cette précision est plutôt inquiétante car je croyais que les parcs et jardins bénéficiaient d'emblée d'un certain classement pour être préservés. Je n'avais donc pas vraiment abordé ce sujet, mais celui des alignements d'arbres sur la voie publique et, là, il n'y a pas la moindre réponse.

Pour le point 4, je n'ai jamais demandé à ce qu'on implante des arbres adultes. j'ai demandé à ce qu'on plante des arbres qui puissent devenir hauts, c'est très différent. Et je n'ai bien sûr pas demandé à ce que ce soit "systématique". Je trouve qu'il y a là une déformation de mes propos pour ne pas y répondre.

Bref, comme l'a écrit dans sa déposition le président de l'association agréée Aquavit, sans que le commissaire ne réponde : "On est loin de l'affichage du PADD (page 28): "VALORISER LA TRAME VERTE ET BLEUE A TOUTES LES ECHELLES".

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