Madame, Monsieur,
En ma page pressibus.org/blogcvl/plu/pdu1.html, j'avais dressé le bilan de l'enquête publique sur le Plan de Déplacement Urbain (PDU) 2013 de l'Agglomération tourangelle, en traitant principalement les politiques de circulation cycliste et piétonne. Après y avoir affiché ma déposition, j'avais salué, le 6 décembre 2013 "les conclusions énergiques du commissaire-enquêteur". Je crois que c'est la seule fois, dans les 12 dernières années, que j'ai salué les conclusions d'une enquête publique : enfin une personne prenait le problème à bras le corps et prenait véritablement en compte les avis du public pour changer significativement le projet présenté. J'approuvais les propos suivants du commissaire-enquêteur, M. Ratineau [entre crochets, mes remarques d'aujourd'hui] :
Surtout, très concrètement, le commissaire-enquêteur renonçait à exprimer des recommandations (à caractère facultatif, habituellement rejetées par les élus) et imposait des réserves (à caractère obligatoire), notamment :
Le 15 janvier 2014, je faisais déjà un constat accablant : "Il m'a fallu attendre de connaître le compte-rendu de le réunion du 19 décembre 2013 du SITCAT pour y voir clair. C'est simple : le commissaire-enquêteur s'est fait roulé dans la farine. Voyons comment. Il n'était certes pas évident que l'omnipotent maire de Tours, président de l'agglo, président du SITCAT (pour peu de temps, donc), tolèrerait que de simples citoyens remettent en cause ses décisions. Le 19 décembre le conseil syndical du SITCAT a pourtant validé ce PDU, malgré la vive réticence de la communauté de communes de l'Est Tourangeau et de la commune de Saint-Cyr et malgré les réserves de 14 communes. Quant à transformer le SITCAT en SIDUT, il n'en a bien sûr pas été question, même pas une mention dans le compte-rendu... Une étude précise du compte-rendu de la réunion du SITCAT montre que les réserves du commissaire ne sont acceptées qu'en théorie. En réalité, elles sont en bonne partie remises aux calendes grecques ; c'est une façon astucieuse de les refuser, tout en déclarant les accepter." Et cela s'est confirmé : en 2023, aucune des réserves n'a été réalisée alors qu'elle ont pourtant été votées par les élus de l'agglomération, ainsi devenus parjures. Quant au Tribunal Administratif d'Orléans, sous l'autorité duquel s'est déroulée cette enquête du PDU, il a regardé ailleurs. Voilà ce qu'est notre démocratie locale : un apparat, vide de sens et d'efficacité, derrière lequel les élus font leurs magouilles. En voici d'autres preuves :
Quelle surprise de voir que les conciliabules entre é lus parjures ont fait sortir de leur chapeau une passerelle absolument pas prévue : traverser le Cher près du pont d'Arcole. Alors qu'il y a déjà, sur ce pont, une piste cyclable en site propre ! Depuis 2020, en effet une des quatre voies automobiles a été transformée en pistes cyclables. L'entourloupe est de taille : cette passerelle projetée semble n'avoir pour seul but que de rétablir la quatrième voie automobile ! Pire même, il existe une passerelle cyclable à côté, à 200 mètres environ, sur l'île Balzac. Elle est sous-employée, d'un accès difficile (il y a des marches à franchir...). Elle est pourtant très bien située car elle permet une liaison entre les quartiers de Beaujardin (et donc le centre-ville) et le quartier des Fontaines en évitant les axes routiers. Une prolongation vers Saint Avertin est possible. C'est un rêve que l'on est en train de briser ! Comme on est en train de marginaliser un autre axe cyclable majeur entre le centre-ville et le quartier des deux Lions. Là encore, il existe une passerelle (entre les Deux-Lions et les rives du Cher). Il y a aussi le passage sur le pont du tramway. Toutes deux sont sous employées parce que mal desservies. Il manque surtout la passerelle Suzanne Valadon (entre les quartiers Febvotte et les Rives du Cher, au-dessus des voies ferrées) voulue par le PLU de 2010 et le PDU de 2013. Une politique cyclable cohérente, reposant sur un plan mûrement réfléchi (appelé PDU...) approuvé par la population et prenant en compte ses besoins, est indispensable. Les élus le piétinent, agissent au coup par coup et essayent d'avoir un assentiment populaire en cachant soigneusement leurs démissions par rapport aux promesses passées. Quand le maire de La Riche est président de la Métropole, il faut une ligne de tram passant par chez lui. Quand le maire de Saint Avertin est président du Département, il faut une passerelle qui passe par chez lui... Une fois de plus, il apparaît ici que les élus ont décidé et qu'ils ne laissent à la population qu'un choix biaisé entre deux types de passerelles, sans élargir le débat aux autres passerelles promises depuis si longtemps. Au rythme actuel, l'agglomération tourangelle construit une passerelle cyclable tous les 20 ans : la passerelle Balzac dans les années 1960 / 1970, celle des Deux Lions en 1980/1990, la reconstruction de la passerelle Fournier en 2000/2010. Que les élus commencent d'abord par réaliser les passerelles St Cosme et Valadon, comme prévu depuis longtemps (pour St Cosme plus de 20 ans !), qu'ils reviennent dans les rangs d'un plan qui devrait définir leur ligne d'action. Et qu'ils ne gaspillent pas l'argent public pour un projet aussi déconnecté que celui-ci. Alain Beyrand, le 12 mai 2023 |