Héros quotidiens des années 50 et 60
Panorama des bandes dessinées de France-Soir
Après la courte apparition de Super Femme (= Wonder Woman de H.G. Peter), deux petites impulsions vont en déclencher une grande. Les Misérables de Niezab est la première série françaises à suivre, régulièrement suivie d'autres (Cazanave, Calvo, Bourdin, Gaty, Josse, Uderzo...). Le roman du demi-siècle par Gordeaux et Bellus est la première bande verticale, en 1950, suivie des premiers Crime ne paie pas et Amours Célèbres.
Une grande page bourrée de BD, tirée à un million d'exemplaires par jour : jamais une publication n'a autant diffusé la bande
dessinée en France !
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Les créateurs ont montré leur savoir-faire. Il reste à le reconnaître et à le développer. C'est tout le mérite de Pierre Lazareff, directeur de France-Soir, qui sera suivi par bien d'autres journaux : la page BD s'installe pour longtemps.
A côté de Simplet (bande muette du hollandais Wim) et d'Arabelle, de longues séries arrivent : Juliette de mon coeur, Chéri-Bibi, Max l'explorateur. Ghiglia et Moles font quelques essais graphiques, Rosenberg, Popineau, Detire adaptent des romans. Hopalong Cassidy de Dan Spiegle, Henry d'Anderson et Rusty Riley de Godwin, Sherlock Holmes de Giacoia, Billy l'abeille de H. Smith font un passage assez rapide. A la fin des années 50, arrive Signé Furax.
A côté de Jambers, Laplace, Forest, Marçais, deux grandes séries traversent les années 60 : 13 rue de l'Espoir de Gillon et San-Antonio de Blanc. Du côté étranger, on note l'arrivée de Gerald Norton puis Dr Kildare de Bald, M. Abernaty de Jones, Mandrake de Davis, Mr Magoo d'Husley, Amandine de Richardson, Agent Secret X9 de Williamson, Scamp, Dennis la menace, Guy l'Eclair, La famille Flop (Swan), GI Joe...
Une créativité constante, par une large palette de dessinateurs
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La fin des années 60, est marquée par la volonté de France-Soir de rapprocher ses BD de l'actualité. C'est ainsi qu'apparaissent James Bond de l'anglais Mc Lusky (puis Horak), Papillon de Popineau, Viva Maria de Ribera, M. Cyber de Poirier et même Les Shadoks de Rouxel.
Au début des années 70, de longues séries se terminent : Juliette de mon coeur, San Antonio, Mandrake... Un sang neuf arrive avec Mafalda de l'argentin Quino, Les Peanuts de l'américain Schulz, Arman et Ilva des hollandais Lo Hartog Van Banda et The Tjong Khing.
Les nouvelles séries françaises sont plus courtes. Hypocrite de Forest, Charlot de Kouper sont les dernières étincelles. Il y aura aussi Dragonet de Sacha. Les bandes quotidiennes régressent. Une autre BD arrive, celle des pages d'albums, Corto Maltese d'Hugo Pratt en tête. Et nous sortons du domaine d'étude de Pressibus...
Des milliers et des dizaines de milliers de bandes, pour la plupart jamais rééditées !
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Vers 1976, Nimbus est là car Winkler, directeur d'Opera Mundi, a pris la direction du journal. Mais il a perdu la "pêche"... Signalons pour finir que France-Soir a employé de 1960 à 1977 plusieurs reporters-dessinateurs : Gaty, Lenvers, Castan, Jacques Brantonne (le fils de René), Raymond Pérez. Cette belle tradition est reprise dans les années 90 par une nouvelle génération de dessinateurs.
Remarque : quelques bandes de France-Soir ont été diffusées dans des quotidiens régionaux, sous copyright de l'agence Scoop.