En France, les BD créées pour les quotidiens sont des bandes horizontales (correspondant aux "Daily strips" américains) ou verticales. Mais il n'y eut pratiquement pas de "Sunday pages", planches créées pour les pages hebdomadaires des journaux quotidiens, cette page étant pour nous celle des enfants du jeudi.
Pourtant, il y eu de nombreuses BD en format planche dans nos quotidiens. Elles étaient "repiquées" d'ailleurs...
Très peu de créations en format page pour les quotidiens
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Les BD en format page étaient déjà présentes dans la presse adulte avant la guerre (et même avant ce siècle), en particulier avec Zig et Puce. Elles étaient tout de même peu fréquentes dans la presse quotidienne, seulement le jeudi.
Après la libération, elles renaissent difficilement, à cause bien sûr du manque de papier. Les hebdomadaires vont en faire le plus grand usage (Sylvie dans Bonnes Soirées, Moustache et Trottinette dans Femmes d'Aujourd'hui etc).
La presse quotidienne s'en sert principalement dans la page pour enfants du jeudi (ce jour sans classe devenu mercredi) qui se généralise au début des annnées 50.
Certains quotidiens vont même jusqu'à créer en double (ou simple) pages centrales un supplément obtenu par pliage (selon le principe belge du Petit XX° qui a vu la naissance de Tintin) : Panda la Dépêche des jeunes dans La Dépêche (de Saint -Etienne), Mon Dimanche dans la Voix du Nord (oui, là ce n'est pas le jeudi), Demain dans L'union... Ces magazines ont leurs propres numérotation, rubriques, bandes dessinées et sont fort sympathiques. Pourquoi une telle formule, peu onéreuse, a-t-elle disparu ?
Dans ce format page, les héros des années 50 sont d'abord ceux de Marijac, avec son agence Arts Graphiques Presse et ses dessinateurs : Calvo (Moustache et Trottinette, Cri-Cri...), Dutertre (Sitting Bull), Mathelot, Marin...
La page des enfants, pleine de BD, a disparu. Dommage !
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Puis les belges arrivent (d'abord dans Le Télégramme de Brest, Les Dernières Nouvelles d'Alsace...) avec Tintin, Spirou... Astérix et les séries de Pilote suivront. Certaines seront mêmes quotidiennes, en simple ou double bandes (Tintin, Astérix...).
Les planches du dimanche américaines assurent une bonne présence (Roy Rogers, Donald, Le Petit Roi...). Les séries hollandaises (Matho Tonga, Nico...) et danoises (Petzi...) sont moins présentes sous cette forme. Elles le sont davantage sous celles de pages constituées de 3, 4 ou 5 bandes, comme le sont aussi parfois les séries françaises (Maigret de Blondeau en particulier) ou anglaises (Modesty Blaise, Jeff Hawke).
Des années 50 aux années 70, le format planche, sans vraiment s'imposer, devient de plus en plus fréquent, débordant des pages du jeudi pour investir celles des autres jours (en particulier Corto Maltese ou Les Naufragés du Temps dans France-Soir).
Conçues pour la parution en albums, ces séries ne sont souvent pas faciles à lire jour par jour.